Tueur à gages: une autobiographie


Lu
dans la revue suisse Horizons et Débats, cet article de juin 2006: Confessions d’un «assassin financier»  par Andreas Mylaeus, Munich. Fidèle à mon habitude de paresseux j'ai pris mon jaune stabyloboss et j'ai bossé voici donc les surlignages. Inscrit sur diigo? c'est par là-->page diigo confession assassin financier.


Gears on a piece of farm equipment, gear ratio...Cet article m'a rappelé un bouquin lu en 1999 (ça rajeunit pas!) écrit par deux économistes américains (je n'ai pas la référence sous la main désolé).
Ce livre démontrait avec forces statistiques publiques et tableaux de données (flux financiers internationaux) ce qui suit.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA sont responsables directement ou indirectement d'un grand nombre de coups d'état de par le monde ( >20!), cela c'est le travail des historiens. Ces économistes montraient que suite à ces renversements de gouvernement, des débouchés commerciaux avaient été crée au sein des nouveaux régimes  pour les multinationales américaines.

  1. 1 prêts au pays (FMI, banque mondiale, banques US)
  2. 2 le pays peut et doit acheter les contrats des multinationales us (infrastructures et patati et patata)  contrats avec des marges extraordinaires établis sans concurrence et donc aspirateurs des richesses produites à l'intérieur des frontières.
Le coup d'état de Pinochet au début des années 1970 au Chili est l'exemple type de ce système.
Au final dans tout ces pays la création de richesse pour "les gens" n'est jamais arrivée et les USA ont développé leur hégémonie sur le monde.

 
autobiographie captivante (Confessions d’un assassin financier, alTERRE, 2005), de John Perkins  (les commentaires sur Amazon)

Recruté en tant qu’agent infiltré en 1971, à l’âge de 26 ans, par la National Security Agency (NSA) américaine et salarié par la société-conseil internationale Chas. T. Main, il a voyagé de par le monde 
Sa mission était de mettre en œuvre des mesures politiques à l’aide d’études de faisabilité et de projections de croissance économique en apparence scientifiquement fondées mais manipulées, cela afin de promouvoir les intérêts de ce qu’il appelle la «corporatocratie» (coalition de gouvernements, de banques et d’entreprises) américaine et internationale, sous prétexte de lutte contre la pauvreté.
 
se nomment eux-mêmes des «assassins financiers»
Il explique par exemple comment il a contribué à réaliser des plans secrets qui ont amené des pays du tiers-monde fortement endettés à se soumettre aux intérêts militaires, politiques et économiques de «l’empire global» ou fait revenir des milliards de pétrodollars d’Arabie Saoudite dans l’économie des Etats-Unis. Il met au jour les mécanismes du contrôle impérial cachés derrière plusieurs événements dramatiques de l’histoire récente

Formation des «assassins financiers»
Ils dirigent l’argent de la Banque mondiale, de l’Agence américaine du développement international et d’autres organisations «humanitaires» vers les coffres de grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète.
Ils jouent un jeu vieux comme le monde mais qui a atteint des proportions terrifiantes en cette époque de mondialisation.»

Ses missions étaient  

«Premièrement il devait justifier d’énormes prêts internationaux dont l’argent [provenant des pays en voie de développement qui recevaient des prêts] serait redirigé vers MAIN et d’autres compagnies américaines (comme Bechtel, Halliburton, Stone & Webster et Brown & Root) par le biais de grands projets de construction et d’ingénierie. Deuxièmement, il devait mener à la banqueroute les Etats qui recevaient ces prêts (après qu’ils avaient payé MAIN et les autres entreprises américaines, évidemment) de sorte qu’ils seraient à jamais redevables à leurs créanciers et constitueraient donc des cibles faciles quand on aurait besoin d’obtenir leurs faveurs sous la forme de bases militaires, de votes aux Nations unies ou de l’accès au pétrole et à d’autres ressources naturelles.»

Exemple de l’Equateur
Depuis que les assassins financiers ont introduit en Equateur les «bienfaits» de l’économie moderne, des banques et de l’ingénierie, le pays se porte beaucoup plus mal. Depuis 1970, donc durant la période dite par euphémisme celle du boom pétrolier, le niveau de pauvreté officiel est passé de 50% à 70%, le sous-emploi, c’est-à-dire le chômage, de 15% à 70% et la dette publique de 240 millions à 16 milliards de dollars. En même temps, la part des ressources nationales allouée aux plus pauvres est passée de 20% à 6%. Et l’Equateur n’est pas une exception.
Jaime Roldos, avocat et professeur d’université d’environ 30 ans fut élu président de l’Equateur en 1979 parce qu’il croyait au droit des pauvres et à la responsabilité des politiciens quant à l’exploitation des ressources. Il n’était pas communiste mais défendait le droit de son pays à décider de son destin. Il était nationaliste mais pas anti-américain. Il n’était tout simplement pas corrompu.
Au début de 1981, le gouvernement Roldos présenta au Congrès équatorien sa nouvelle loi sur les hydrocarbures. Si celle-ci était appliquée, elle réformerait les relations de l’Equateur avec les compagnies pétrolières. Selon certains critères, elle était considérée comme révolutionnaire. Son influence s’étendrait bien au-delà de l’Equateur, à une grande partie de l’Amérique latine et ailleurs dans le monde.
Quelques semaines après avoir présenté son projet de loi au Congrès, Roldos mourut dans un accident d’hélicoptère le 24 mai 1981. 

Pour Perkins, il ne fait aucun doute que la mort de Roldos n’était pas un accident. Elle présentait tous les signes d’un assassinat orchestré par la CIA et il était évident que l’on voulait ainsi transmettre au monde le message selon lequel l’empire global ne tolérait pas des exemples que pourraient suivre d’autres pays aimant la liberté.

Les assassins financiers
ils se confondent avec les bureaucrates et les banquiers. Ils ont l’air modeste et normaux. Ils visitent les sites des projets et se promènent dans les villages appauvris. Ils professent l’altruisme et parlent aux journaux locaux de leurs merveilleuses réalisations humanitaires. Ils arrosent de leurs bilans et de leurs projections financières les commissions gouvernementales et donnent des cours sur les miracles de la macroéconomie à la Harvard Business School. Ils avancent à découvert et on les accepte tels qu’ils sont. C’est ainsi que le système fonctionne. Ils commettent rarement des actes illégaux, car le système lui-même repose sur le subterfuge et est légal par définition.

Les étapes de l’escalade
s’ils échouent, des individus plus sinistres encore entrent en scène les «chacals» Quand ils sortent, des chefs d’Etat sont renversés ou meurent dans des «accidents». Et si par hasard les chacals échouent, comme en Afghanistan ou en Irak, les vieux modèles ressurgissent: de jeunes Américains sont envoyés au combat, pour tuer et pour mourir.

Fragilité du système monétaire soutenu par le dollar

En dernière analyse, selon Perkins, l’empire global dépend largement du fait que le dollar est la principale monnaie internationale. Ainsi les Etats-Unis prêtent de l’argent à des pays comme l’Equateur tout en sachant très bien que ces derniers ne pourront jamais le rembourser. En fait, ils ne veulent pas qu’ils paient leurs dettes, puisque c’est ce non-paiement qui leur procure une influence sur ces pays. Dans des conditions normales, les Etats-Unis risqueraient de finir par épuiser leurs propres fonds, car aucun créancier ne
peut se permettre d’avoir trop de débiteurs qui ne le remboursent pas.
Les Etats-Unis émettent des billets qui ne sont pas couverts par de l’or. En fait, cette monnaie n’est couverte que par la confiance internationale dans l’économie américaine et dans la capacité des Etats-Unis à gérer les forces et les ressources de l’empire global – si
nécessaire, par la force – de façon à ce qu’elles servent leurs intérêts.
Tant que le monde acceptera le dollar comme monnaie internationale, l’énorme dette publique des Etats-Unis ne posera aucun problème sérieux Toutefois si jamais une autre monnaie venait remplacer le dollar et que certains créanciers des Etats-Unis (le Japon ou la
Chine, par exemple) décidaient de réclamer leur dû, la situation changerait dramatiquement.


Perkins pense que la véritable histoire de l’empire global a d’une manière générale quelque chose à voir avec nous-mêmes. Et cela explique évidemment pourquoi nous avons autant de peine à aborder l’histoire véritable.
Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal plutôt que de reconnaître qu’il s’agit d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. Nous nous sommes mis en tête que toute croissance économique bénéficiait à l’humanité et que plus cette croissance était importante, plus les bénéfices en étaient répandus. Et pour finir, nous nous sommes persuadés que le corollaire de cette idée était valable et moralement juste, c’est-à-dire que les gens qui excellent à stimuler la croissance économique doivent être félicités et récompensés, alors que ceux qui sont nés en marge de l’opulence sont disponibles pour être exploités.


Non aux théories du complot
L’empire global dépend de l’efficacité des grandes banques, des grands groupes et des gouvernements – de la corporatocratie – mais il n’y a pas de conspiration. La corporatocratie, c’est nous-mêmes qui en permettons l’existence et c’est pourquoi la plupart d’entre nous avons du mal à nous y opposer. Comment mordre la main qui nous nourrit?
Perkins compare la situation actuelle à celle des colons américains qui, contre la théorie du mercantilisme, se sont décidés pour l’indépendance et se sont opposés à l’Empire britannique. On les avait pourtant convaincus qu’il valait mieux pour tout le monde que l’ensemble des ressources soient acheminées vers le roi d’Angleterre. Ils ont finalement compris que ce
système ne faisait qu’enrichir les riches au détriment des pauvres.
Ce qu’il nous faut, c’est une révolution de l’éducation qui nous amène, nous et nos enfants, à penser de manière indépendante, à mettre en question les explications toutes faites et à oser sortir des chemins battus de la pensée et de l’action pour nous mettre ensemble et créer des alternatives au système actuel.
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