Zone euro, l’ajustement budgétaire impossible – vidéo 11’

Deuxième extrait de la conférence de Jérôme Creel, qui explique maintenant pourquoi l’austérité a plongé les pays périphériques dans la récession.

Restrictions budgétaires

Une restriction budgétaire publique c’est la diminution des dépenses et /ou l’augmentation des recettes fiscales. L’objectif est la diminution des déficits qui aura pour conséquence un besoin d’endettement diminué, et donc un moindre recours aux marchés financiers avec au final une baisse des taux d’intérêt sur la dette publique. Pour que cela fonctionne cela suppose  que les diminutions de budget public n’ai pas d’influence négative sur la croissance économique. C’est faire l’hypothèse qu’il n’y aura pas de hausse du chômage conséquente et donc pas d’augmentation des dépenses sociales; c’est faire l’hypothèse qu’il n’y aura pas moins d’activité économique et  donc des recettes fiscales inchangées. C’est sur cette base que la troïka (BCE, FMI et commission européenne) a imposé aux états membres des contractions budgétaires.

Ce postulat s’est révélé faux.

Les défauts originels de l’euro – vidéo 12’

Voici la toute première partie d’une conférence sur les origines et les conséquences de la crise européenne ainsi que les réponses apportées par les pouvoirs exécutifs. Elle s'est tenue au printemps 2013 à Lyon.  Son auteur, Jérôme Creel, travaille à l’OFCE.

Les quatre défauts de la monnaie unique:

Budgets nationaux sans souveraineté monétaire

Les états de la zone euro ont accepté de gérer leurs budgets nationaux dans une monnaie qui n’était pas la leur. Ils ont délégué la création monétaire à une institution, la banque centrale, au dessus d’eux dans la hiérarchie, sur laquelle  aux yeux de la loi, ils n’ont aucun pouvoir. Ce choix a été guidé par un principe idéologique: une monnaie, pour être crédible, doit être gérée indépendamment du politique, selon un critère jugé primordial, la maîtrise de l’inflation.

La balance des paiements en vidéo




Après 11’09’’, commentaires et interprétations dans la droite ligne du mainstream.

Le dilemme du compte courant 2/2 - Michael Pettis

“The current account dilemma” (19 juillet 2011) de Michael Pettis professeur de finances à Pékin - traduction libre et accentuation captainshortman (première partie)



Le dilemme du compte courant

Dans le monde d’aujourd’hui les choses sont différentes. Il n’y a pas de mécanisme d’ajustement – un flux de monnaie en espèces ou de l'impérialisme – qui permette ou empêche des déséquilibres persistants des comptes courants.

Cela signifie que si l’Allemagne enregistre des excédents commerciaux continus avec l’Espagne, il n’y a que trois issues possibles. Tout d’abord, l’Espagne peut toujours emprunter pour financer le déficit (dont la capacité à vendre des actifs nationaux est un sous-ensemble). Cela peut sembler une affirmation absurde – aucun pays ne dispose d’une capacité d’emprunt illimité – mais ce ne l’est pas tant que cela. Si l’Allemagne est très petite – par exemple la taille du Sri Lanka – ou si l’Allemagne conduit un très léger excédent commercial, à toutes fins pratiques, nous pouvons considérer la capacité d’emprunt de l’Espagne comme illimitée tant que la croissance de la dette est plus ou moins en ligne avec la hausse du PIB de l’Espagne. Mais si l’Allemagne est un grand pays ou entretient d’importants excédents, ce n’est clairement pas une issue possible.

Le dilemme du compte courant 1/2 - Michael Pettis

“The current account dilemma” (19 juillet 2011) de Michael Pettis professeur de finances à Pékin - traduction libre et accentuation par captainshortman. Si pour vous, le terme "compte courant" est du chinois, vous pouvez aller faire un tour rapide sur "Facile la balance des paiements".



Les pays créanciers sont inquiets. Leurs débiteurs semblent déterminés à prendre des mesures, ils déclarent vouloir diminuer la valeur de leurs dettes – au détriment, bien sûr, des créanciers.

Au cours des deux dernières années, nous sommes devenus accoutumés au spectacle du gouvernement chinois rappelant aux États-Unis,  leur responsabilité à maintenir la valeur de l’énorme volume de bons du trésor américain que la banque centrale chinoise a accumulé. Plus récemment, nous avons entendu des plaintes en Allemagne sur la possibilité que des défauts au sein de l’Europe périphérique entraîneraient des pertes parmi les nombreuses banques allemandes qui détiennent des obligations grecques, portugaises, irlandaises, espagnoles ou d’autres états européens.

Facile la balance des paiements

 Pour comprendre les relations économiques entre les pays et saisir par exemple, comment fonctionne l’accumulation de dettes avec l’étranger, il faut examiner les flux qui les relient.

Les résidents d’un pays échangent des biens avec le reste du monde. La différence entre les importations et les exportations, s’appelle comme vous le savez la balance commerciale.
Quand les médias parlent de commerce international, ils ne citent souvent que le chiffre de la balance commerciale. S'en contenter, c’est ne prendre en compte qu’une partie des transactions. Ajoutons les échanges de services et nous avons alors la balance extérieure des biens et des services. Certes, les services s’échangent à l’international beaucoup moins que les biens  mais leur part n’est pas négligeable. Il reste ensuite, à prendre en compte les flux de revenus avec l’extérieur: les salaires versés ou reçus, les dividendes payés ou perçus sur des actions, etc.

L’accord de libre-échange États-Unis - Union européenne | audio 13’




L'accord transatlantique en question - La Vie
Le projet d'accord transatlantique de libre-échange divise les Européens. La Vie a interrogé deux spécialistes aux convictions bien tranchées. D'un côté, Philippe Moreau Defarges, politologue spécialiste des questions européennes et de la mondialisation, qui juge cet accord nécessaire pour l'avenir économique de l'Europe. De l'autre, Benjamin Coriat, professeur d'économie et co-président des Économistes Atterrés, très opposé au projet.
L'accord transatlantique : un marché de dupes - Jean-Michel Quatrepoint | vidéo
 
Marché transatlantique: le mandat (définitif) de négociation de la Commission européenne traduit en français
 
Une sélection de 13 articles sur le site des enjeux internationaux


Comment ne pas être dupe ? – audio


Le 29 mai dernier, Caroline Lachowsky  invitait Le sociologue Gérald Bronner pour tenter de répondre à la question : «Comment ne pas être dupe ?»
 
Quelques notes pour ouvrir l’appétit:

Le droit au doute est démocratique, c’est aussi la base de la science. Celui qui pratique le doute a le devoir, la nécessité de reconstruire méthodiquement un rapport raisonnable au réel, de reconstruire la connaissance. Le doute qui envahit tout devient du nihilisme.

Fuites de la demande: tout les économistes le savent, aucun n’en parle !

traduction libre et non autorisée de Demand Leakages: The 800lb Economist in the Room de Warren Mosler.
Je ne peux pas dire que j’ ai vu quelqu’un dans les débats sur le déficit [public] parler des fuites de la demande. Aucune mention dans la presse grand public, les médias d’information financières ou l'un des milliers de rapports économiques? C'est comme discuter de la bonne puissance du moteur pour un camion ou un avion sans considérer le poids du véhicule.

Les fuites de la demande sont des revenus non dépensés. Pour une monnaie nationale donnée, si un agent ne dépense pas son revenu, un autre agent doit dépenser plus que son revenu, ou un montant équivalent de la production ne sera pas vendu. Donc, si les secteurs non gouvernementaux [le secteur privé et l’étranger] ne dépensent pas tout leur revenu, il revient au gouvernement de s'assurer que son revenu est inférieur à ses dépenses, ou bien alors autant de production ne sera pas vendu [1]. Cela se traduit par ce qui est communément appelé l’«écart de production»[2], qui est en grande partie une manière aseptisée de parler du chômage.


Et avec le secteur privé nécessairement pro-cyclique[3], l’(énorme) manque de dépenses du secteur privé au sein de l’économie ne peut être comblé qu’avec le gouvernement, par l'intermédiaire  d'une (énorme) réduction d'impôt et / ou d’une augmentation des dépenses (en fonction de ses propres politiques).

Alors d’où viennent les “fuites de la demande" ? La part du lion est due à des avantages fiscaux en faveur de l’épargne comprenant  les cotisations de retraite, les comptes d’épargne-retraite et toutes sortes d’épargne d’entreprise. Ensuite, il y a les réserves étrangères accumulées pour soutenir leurs exportations[5]. Et tout cela devrait être de bonnes choses - tout ce revenu net non dépensé signifie que pour un gouvernement de taille donnée, et une croissance du crédit privé donnée, nos impôts peuvent être beaucoup plus faibles. Personnellement, je préfère avoir une réduction d'impôt qu’une politique visant à obtenir que d’autres personnes dépensent tout leur revenu ou empruntent davantage. Mais c'est juste moi ...

Et puis il y a aussi l’alarmisme sur les dettes gouvernementales américaines non financées autour de 200 000 milliards, sans évoquer aucunement la valeur actualisée de l'ensemble des fuites de la demande - tous ces revenus futurs dont nous venons de parler qui ne seront pas dépensés car il sont épargnés dans les régimes de retraite, l’épargne des entreprises et par les banques centrales étrangères.

Si l'histoire peut nous guider, les fuites de la demande vont probablement continuer à dépasser les soit disantes «dépenses effrénées de notre gouvernement irresponsable", tout comme ils l'ont toujours fait dans le passé, comme en témoignent les écarts de production et le chômage excessif presque continus.

Pire encore, tous les économistes orthodoxes ont appris ce que ce sont les fuites de la demande qui créent le besoin de déficit public, mais en aucune manière ils ne les mentionnent, même avec désinvolture.

Pour finir, ils ne soulèvent aucune objection à l'idée fausse et populaire (un autre mythe pour une autre discussion) que nous avons besoin de plus d'épargne pour disposer de fonds pour l'investissement, soutenant ainsi tacitement des niveaux plus élevés de fuite de la demande, et par conséquent, appelant à la nécessité de niveaux plus élevés de déficit budgétaire, qu'ils jugent pourtant être une “mauvaise chose”.

[1] là on parle de  produit intérieur brut : la valeur de la production d’un pays sur l’année (la somme des valeurs ajoutées exactement). Par définition le PIB est aussi égal à la somme des dépenses et  à la somme des revenus ( PIB).
[2] écart entre le PIB actuel et ce qu’il serait si les capacités de production (le capital et la force de travail c'est-à-dire la population active) étaient utilisées à 100%.
[3] le secteur privé donne le rythme de la croissance économique

Revue d' Août

La première guerre civile mondiale | ploum.net
(...) Il y a 40 ans, deux journalistes révélaient au monde que le président de la nation la plus puissante utilisait les services secrets pour mettre sur écoute ses adversaires politiques. Ce travail d’investigation leur vaudra le prix Pulitzer et mènera à la démission du président.
Aujourd’hui, des acteurs imprégnés de culture numérique révèlent au monde que le président à mis le monde entier sur écoute ! Qu’il envoie des hommes massacrer cyniquement des civils. Ces révélations leur vaudront 35 ans de prison pour l’un et une traque à travers le monde entier pour l’autre. Le président en question est, quant à lui, titulaire d’un prix Nobel de la paix.
Un 21ème siècle ni communiste ni néolibéral - L'espoir
Karl Marx a très vite perçu les failles du système capitaliste non régulé. Malheureusement, le système communiste, proposé comme solution aux failles capitalistes, s’est révélé trop défectueux pour constituer une alternative crédible. Le 21ème siècle devra donc innover afin de trouver un système viable et d’éviter de tomber dans les travers néolibéraux qui ont déjà trop fait souffrir les peuples.
Game over, Bitcoin ! À quand des monnaies virtuelles valorisant l'humain ?
La monnaie virtuelle Bitcoin est la preuve que les monnaies cryptées distribuées ont de l’avenir, mais ses défauts soulèvent des critiques justifiées. Il est temps de passer à l’étape suivante de la révolution monétaire pour créer un système au service de l’humain.
Pour cent BRICs, t'as plus rien | Classe éco
Que se passe-t-il dans les pays émergents?
Depuis la seconde quinzaine d'août, les grands pays émergents voient leur situation se dégrader brutalement. Leurs devises nationales et leurs indices boursiers sont en chute libre. On parle beaucoup de l'Inde, mais cela concerne tous les BRICS, et de nombreux autres pays, comme l'Indonésie, la Thailande, la Turquie, ou la Malaisie. Cela traduit une fuite des capitaux qui s'accélère, mais qui a en pratique commencé il y a quelques mois. La croissance économique ralentit fortement en Inde depuis le début de l'année, ainsi qu'en Chine.
(...) Reste donc le contrôle des flux de capitaux. Rey montre que les avantages de la libéralisation financière internationale, depuis qu'elle a commencé dans les années 80, sont bien difficiles à détecter, ce qui est étonnant vue l'ampleur de celle-ci. Considéré comme inimaginable il y a peu, ce contrôle pourrait très rapidement devenir tentant pour les gouvernements, mettant fin à l'ère de la globalisation financière. Nous vivons, décidément, une époque intéressante.
 La véritable dette de la France - Michel Volle
On dit « la dette de la France » (ou « de l'Espagne », « de la Grèce » etc.) alors qu'il s'agit de la dette de l'État français, espagnol, grec. Or la dette d'un État et celle d'un pays sont deux choses différentes : outre l’État, un pays comprend des ménages et des entreprises, et sa dette est la somme de celle de ces trois acteurs.
La véritable nature de la crise de la zone euro - Le blog de Raphaël DIDIER
  • L'Espagne, l'Italie, la Grèce et les autres pays en difficulté ont un déficit  extérieur structurel (c'est-à-dire une balance courante structurellement déficitaire) qui les oblige à s'endetter sans cesse à l'étranger. Or, cette dette extérieure est devenue excessive au  point de rebuter les prêteurs non-résidents à continuer de prêter. Ces pays n'arrivent par conséquent plus à financer leur déficit extérieur et renouveler leur dette extérieure. 
      
    Comme ces pays font partie de la zone euro, leurs difficultés extérieures ne se traduisent plus par des variations de taux de change... mais par des taux d'intérêts  très élevés
  • Quelles sont les solutions pour arrêter cette crise ? 

      Il n'existe que deux possibilités à ce stade : 
      * créer une Union européenne fédérale où les déficits extérieurs sont compensés par des flux de revenus en provenance des pays excédentaires. 
      * faire disparaître le déficit extérieur si personne n'est prêt à prêter des fonds aux pays en difficulté
  • Comme il est très difficile d'avoir une emprise à court terme sur les échanges de revenus, les gouvernements concentrent leurs efforts sur l'amélioration de la  balance des biens et services afin de faire disparaître le déficit courant. Or, comment améliorer les exportations - c'est-à-dire la compétitivité extérieure d'un pays - lorsque l'industrie des  produits exportables est de petite taille comme c'est le cas en Grèce ou en Espagne ? 

    Les gouvernements se rabattent dès lors sur une réduction des importations pour faire disparaître le déficit courant. Les importations étant liées positivement aux  revenus, ces politiques d'ajustement réel consistent à réduire les coûts salariaux et la demande intérieure. Dans le jargon économique, on dit qu'ils  cherchent à réduire la demande intérieure au niveau de la capacité de production. Or, ces politiques économiques de rigueur conduisent à une forte hausse du chômage mais aussi à une baisse de la  production et de la demande intérieure, ce qui aggrave encore plus le déficit budgétaire et réduit le pouvoir d'achat des ménages !
Saudis offer Russia secret oil deal if it drops Syria - Ambrose Evans-Pritchard
Saudi Arabia has secretly offered Russia a sweeping deal to control the global oil market and safeguard Russia’s gas contracts, if the Kremlin backs away from the Assad regime in Syria. 

How Resource Shortages Sparked Egypt's Months-Long Crisis - Nafeez Mosaddeq Ahmed
  • Since 2010, oil  consumption--currently at 755,000 bpd--has outpaced production. It is no  coincidence that the following year, Hosni Mubarak was toppled.
  • The impact on Egypt's state revenues has been dramatic. Energy subsidies amount to $15 billion a year, about a quarter of the entire budget, driven largely  by expanding consumption needs for a growing domestic population.
  • Over the last decade, government debt has averaged  about 85.5 percent of GDP. In 2011, Egypt registered a balance of  payments    deficit of $18.3 billion    . The situation has become unsustainable as the state is increasingly unable to service myriad debts, has desperately attempted to identify viable sources  of new oil and gas imports, but cannot muster the capital to secure them.
  • With some 40 percent of the population living on $2 a day or less, and rates of  illiteracy and unemployment hovering around a third of the population, it was only a matter of time before economic grievances translated into political outrage.
  • As food subsidies have declined in the context of declining state revenues, local food prices have shot up. Once upon a time--in the 1960s--Egypt was  completely self-sufficient in food production. Encouraged by international financial institutions to foster its export capacity, Egypt is now a net food  importer, importing    about 70 percent of its food    (paywall), and thus, vulnerable to global food price fluctuations.
  • As energy accounts for over a third of the costs of grain production (pdf),  high food prices are generally underpinned by high oil prices. Since 2005, world oil production has remained on    an undulating plateau   that has kept prices high, contributing to surging global food prices. According to the New England Complex Systems Institute, if food prices go over a threshold of 210 on the FAO Food Price  Index, the probability of civil unrest is greatly magnified.
  • Global wheat prices doubled  (pdf) from $157/metric tonnes ($173/ton) in June 2010 to $326/metric tonne ($359/ton) in February 201 (the same month Mubarak fell) while half the population was dependent on food rations.
  •  Droughts and heat-waves in the U.S., Russia, and China since 2010 led to a sharp drop in wheat yields, on which Egypt is heavily dependent. 
  • Egyptians in the 1960s enjoyed a water share per capita of 2,800 cubic meters (98,881 cubic feet) for all purposes. The current share has dropped to 660 cubic meters  (23,307 cubic feet)--well below the international standard defining water poverty at 1,000 cubic meters (35,314 cubic feet).
  • And those systemic issues are hardly unique to Egypt. A similar confluence of climate, energy and economic factors are amplifying political polarization,  in turn fueling conflict, in Syria and Yemen. While each must of course be understood in their own unique local contexts, their common drivers must be  recognized.

Le capital au XXIe siècle - Thomas Piketty | vidéo 7’

Dans ce livre Piketty dresse l'histoire du capital depuis trois siècles. Globalement les inégalités de patrimoine ont diminué.  En cause, les deux guerres mondiales qui ont détruite du capital. Les trente glorieuses sont une période singulière de croissance dynamique liée au rattrapage de ces destructions de richesse. Depuis les patrimoines se sont reconstruits. La croissance étant faible, le capital a repris de son importance. Le salaire ne suffit plus pour devenir propriétaire. Aujourd’hui, le rendement du capital  est supérieur au taux de croissance ce qui accroit les inégalités. La résolution de ce problème nécessite une coopération globale.



Le blog “D’un champ L’autre” a synthétisé l’étude correspondante publiée par Piketty et Zucman : Le retour du capital
“En raison des processus cumulatifs à l’œuvre dans les inégalités de richesse, le patrimoine est fortement concentré. Avec le retour des ratios patrimoine sur revenu à des niveaux élevés, les inégalités de patrimoine vont donc jouer un rôle de plus en plus important dans la dynamique des inégalités ces prochaines décennies, ce qui rend plus impérieux une fiscalité progressive du capital et des successions. Si la concurrence fiscale au niveau international empêche un tel changement politique, les auteurs n’excluent pas une nouvelle vague d’antimondialisation et de politiques anti-capital.”

Comment Goldman Sachs transforme l'aluminium en or - Warrant Marrant | vidéo 3’



Goldman Sachs (de nouveau) au cœur du scandale de Stéphanie Ferrère

65% des jeunes grecs sur le marché du travail, sont au chômage !

taux-chomage-grece-juillet-2013-graph
source

Emissions de la semaine


Monnaie Libre n°35 : Un économiste questionne la Théorie Relative de la Monnaie
 
La révolution écologique:  Ecologie et science, la science a-t-elle fait de nous des Dieux ? avec Floran Augagneur philosophe, Jean-Baptiste Fressoz historien des sciences, et Pierre-Henri Gouyon biologiste spécialisé en sciences de l'évolution et plus particulièrement en génétique, en botanique, et en écologie.

Ecologie et capitalisme, la croissance impossible ? avec Jean Gadrey et Alain Grandjean

Autour de la question : Et si on inventait une nouvelle science: l'écolonomie ? .
“Optimisation de l’emploi des matières premières et contrôle de leur provenance, traitement des eaux usées et des différents déchets liés à l’activité, analyse du cycle de vie des produits, développement de partenariats de proximité… Autant de choix stratégiques  qui sont à la fois meilleurs pour l’environnement et pour l’économie de l’entreprise.” L’entreprise Pocheco produit des enveloppes de mise sous pli automatique.
usine-econolomique


Du grain à moudre : A-t-on encore besoin d'espions ? NSA, Prism, surveillance. Avec notamment Patrick Pesnot (rendez-vous avec X) et Benjamin Bayart militant du libre et de la neutralité du net.

Les dieux et les hommes, le prince et ses esclaves, l'état et la banque centrale 2/2

Première partie
 

Les intérêts de la dette :

Il y a corrélation entre montant de la dette et niveau des intérêts mais la dette nourrit l’épargne. Si la dette publique n’existait pas, l’épargne devrait alors se diriger vers des activités plus risquées comme l’investissement dans les entreprises, les PME.

Un état est rarement victime de ses assujettis, il peut recourir à la violence pour augmenter ses recettes, la dette publique est donc globalement et historiquement réputée bien plus sûr que les autres investissements. Le fait de passer par les marchés et non pas par l’autorité permet l’existence de la rente dont l’assurance-vie aujourd’hui est un bon exemple.

À la fin du XIXe siècle la rente était derrière la dette, à l’époque pour la bourgeoisie c’était une rente perpétuelle estimée à 3 points de PIB. Si à l’époque il n’y avait pas eu de déséquilibres des comptes publics il n’y aurait pas eu de bourgeoisie rentière. En ce sens la dette est intéressante. On pourrait supprimer le service de la dette mais alors on supprimerait aussi la rente et les épargnants ne seraient pas d’accord. Aujourd’hui le monde de la finance s’appuie sur les petits épargnants pour faire perdurer ce système. Si l’endettement est trop important l’état montre les dents et annule ses dettes. Pour le moment la finance empêche les états de mordre, jusqu’à quand ?

Les dieux et les hommes, le prince et ses esclaves, l'état et la banque centrale 1/2

Ce texte, en deux parties, est une tentative pour regrouper mes notes d’une conférence et d’une interview de Jean-Claude Werrebrouck (sauf les passages en rouge et deux citations) :
« économiste, ancien professeur à l’Université de Lille 2. D’abord spécialisé sur les questions de développement et d’économie pétrolière, il s’est distingué sur le problème de la nature de la rente pétrolière. Devenu directeur d’IUT il fut intégré à l’équipe fondatrice des Instituts universitaires professionnalisés (IUP). C’est dans ce cadre, en tant qu’acteur mais aussi observateur, qu’il s’est investi dans une réflexion originale sur le fonctionnement de l’État. Depuis quelques années, il utilise sa méthodologie de fonctionnement des États à la compréhension de la présente crise. Il y a consacré plus de 50 articles dans son blog : lacrisedesannees2010.com. »


Une histoire courte des pouvoirs : Les dieux et les hommes, le prince et ses esclaves, l’Etat et la banque centrale, la monnaie-dette

Monnaie désirs et violence ou plutôt… - Alain Badiou | vidéo 10’

L'argent est un équivalent général d’après Marx.  Selon Alain Badiou, la passion de l'argent, c'est la passion de tout ce que l'on désire. C'est un bouche trou pour tout nos appétits. Ce désir illimité provoque la violence. La monnaie organise la violence de la concurrence. Les fictions à l’œuvre dans notre monde tourne autour de la domination de l’argent, du désir illimité et de la compétition. Changeons d’histoire pour exister dans un monde véritable. Développons des échanges non-monétaires ou utilisons des monnaies sans fonction de capitalisation.

La nécessaire dévaluation dans nos économies d’abondance


extrait traduit, liens rajoutés, de La première victime de la guerre est la vérité par Izabella Kaminska, journaliste financière :
D'une certaine façon tant de gens pensent que la dévaluation (la perte de valeur de la monnaie) est mauvaise, alors que c'est le seul moyen de répandre les véritables richesses de manière économiquement constructive qui profite à tous.
La dévaluation est comme une dilution d'actions qui permet à plus de personnes de prendre part à la richesse. Une offre contrôlée de monnaie face à la croissance et à l'efficacité concentre seulement  plus de richesse dans quelques mains relativement parlant. Elle construit une société sans classe moyenne, une société où il n’y a que ceux qui possèdent tout et ceux qui n'ont rien.
Nous devons cesser de penser en termes monétaires, nous devons regarder la vraie richesse qui nous entoure. La croissance globale du niveau de vie du monde entier. Nous sommes plus riches que jamais, c'est juste que la richesse a été mal répartie.
La monnaie finalement, c'est juste un système d'allocation.
Rappelez-vous, l'inflation ne se produit que dans les pays où il y a un manque physique de biens et services par rapport à la demande et aux besoins, ou encore parce que la dette extérieure a été émise en devises étrangères [ndt: Grèce, Argentine…].
Les étagères dans les magasins occidentaux ne sont pas vides cependant.
La richesse est là, elle a juste besoin d'une meilleure répartition. Un gouvernement émettant de la monnaie électronique c'est peut être une bonne façon de le faire.
Les ressources qui sont encore rares devraient, quant à elles, être attribuées (avec une option de rachat) de manière exogène [ndt: la répartition ne se fait pas selon les dites lois du marché mais est décidée par une autorité], car c’est le meilleur compromis et nous devons encore l’encourager.
L'idée de Keynes à ce propos a toujours été le Bancor. Les droits de tirage spéciaux  aujourd'hui.

Le mythe de la dette américaine - Mike Norman


Cette interview a eu lieu quelques mois avant l’abaissement de la note de la dette souveraine américaine par Standard and Poor’s le 5 aout 2011. A l'époque, les négociations entre républicains et démocrates sur le budget et l'augmentation ou non par le congrès du plafond réglementaire de la dette tenaient les médias du pays en haleine.
Beaucoup de commentateurs et d’experts criaient au loup en jurant que les USA risquaient le défaut ou une envolée des rendements obligataires. L’histoire montra qu’après la dégradation de la note, les taux sur la dette américaine baissèrent, contredisant les “marchands de peur” et conformément  à la description néochartaliste ci dessous.

Grèce, une politique de voyou - Thug politics | vidéo 15’


Depuis que l’austérité s’abat durement sur la Grèce, le parti d’extrême-droite “Aube dorée” gagne en popularité et ressemble de plus en plus au parti national-socialiste d’Hitler. Ses dirigeants veulent en faire le Hezbollah Grec (un état dans l’état et une armée secrète).
Remercions ces messieurs de Bruxelles et le Conseil européen

As austerity bites harder in Greece, the far right Golden Dawn party is gaining in popularity, and drawing increasing comparison with the Nazis.

Revue de Juillet

  1. Les marges d’aujourd’hui sont-elles les emplois industriels de demain ? | Le reste du monde
  2. Inégalités et déséquilibres globaux : reconsidérer de vieilles idées pour traiter de nouveaux problèmes de Gaffard et Vona - OFCE
  3. Travailler moins pour gagner plus - L'espoir, site de réflexion économique et politique
  4. Une société de fous ? - Le bondosage
  5. Comment la France peut-elle se sortir de son bourbier ? - Le bondosage
  6. The Oil Drum Demise - George Mobus Question Everything
  7. MENA - A Model of the Future ? - Question Everything
  8. Labor's Declining Share Is an International Problem - NYTimes
  9. Could Artificial Intelligence Create an Unemployment Crisis ? | July 2013 | Communications of the ACM
  10. James K. Galbraith: How to Stop the Path of Economic and Social Destruction | Alternet
    • “Et si la mondialisation était l’alibi qui permet d’exiger tout et n’importe quoi?
      Voici que Monsieur Gattaz réclame 100 milliards d’euros d’allègement de cotisations sociales, sur 5 ans, pour aligner la compétitivité de nos entreprises, dit-il,  sur celle de leurs homologues allemandes.
    • Les deux tiers du recul des effectifs industriels ont eu lieu entre 1980 et 2000, alors que les marges des entreprises étaient confortables et que le solde commercial était de plus en plus excédentaire. Ainsi, au cours des années quatre-vingts, l’industrie perd 1,4 millions d’emplois alors que le taux de marge progresse d’un tiers (33% de la valeur ajoutée brute en 1989) et le solde commercial, en moyenne, affiche un excédent de 4,7 milliards d’euros.
      A la lueur des données de l’Insee, on est en droit de poser quelques questions simples: quelle a été l’affectation productive des marges engrangées il y a plus de 10 ans? Pourquoi n’ont-elles pas permis plus d’innovations? Qu’est ce qui nous assure que le démantèlement de la protection sociale sauverait des emplois?
      L’Insee propose plusieurs facteurs de désindustrialisation, tels le dynamisme des gains de productivité, la concurrence internationale, l’externalisation des emplois. Monsieur Gattaz n’en voit qu’une seule: la concurrence étrangère, incompatible, selon lui,  avec notre droit social.”

    • “Une quatrième solution est de recourir à une vieille idée de John Maynard Keynes sur les «stabilisateurs automatiques mondiaux». Dans le contexte de l’après-Seconde Guerre mondiale, Keynes a proposé une institution internationale, l’ «Union de compensation internationale» (ICU), pour résorber à la fois les excédents et les déficits commerciaux, considéré comme aussi inquiétants les uns que les autres (A. Bramucci 2012). En particulier, les excédents commerciaux persistants étaient considérés comme une source potentielle de pénurie à long terme de la demande mondiale. L’idée principale était de coordonner à travers l’ICU à la fois les réévaluations et l’expansion de la demande dans les pays en excédent, et les dévaluations et le contrôle des mouvements de capitaux dans les pays en déficit.
    • La combinaison d’une règle globale pour l’ajustement des salaires avec des sanctions de l’OMC peut constituer une façon plus intelligente et fiable de relancer la demande mondiale. La première partie de la proposition consisterait à lier la croissance des salaires réels non seulement à la croissance de la productivité, tel que proposé par A. Watt (2011), mais aussi à l’excédent commercial. Conditionnée au niveau de développement du pays (de sorte que les ajustements règlementaires doivent tenir compte du niveau initial du PIB par habitant, évidemment ajusté pour les PPP), cette proposition signifierait que les pays qui connaissent des croissances à moyen terme à la fois de la productivité et de l’excédent commercial devraient augmenter les salaires réels. Sinon, d’autres pays pourraient augmenter les tarifs sur les produits exportés par les pays qui ne respectent pas la règle. La capacité effective de mettre en œuvre cette règle peut être renforcée en donnant aux organisations syndicales, globales ou locales, et aux ONG le pouvoir de contrôler les situations spécifiques où la règle n’est pas respectée, c’est à dire la zone spéciale axée sur l’exportation en Chine, où les normes du travail sont particulièrement faibles. Dans le cas des déficits commerciaux, le pays pourrait être invité à suivre une modération des salaires réels et à mettre sous contrôle le déficit public. Dans un tel contexte, ces politiques restrictives pourraient avoir des effets néfastes limités sur la croissance en raison de l’augmentation de la demande extérieure qui fait suite à la hausse des salaires dans les pays exportateurs nets. La proposition aurait aussi un effet positif en réduisant le niveau global des inégalités fonctionnelles dans le monde entier, et en restaurant une répartition plus équilibrée entre salaires et profits.”
Au moment de conclure son livre « L’Age des extrême » sur l’Histoire du Court vingtième siècle, Eric Hobsbawm s’interroge sur l’hypothèse selon laquelle la poursuite des tendances actuelles pourrait générer une situation future où la population serait composée d’un tiers d’actifs et de deux tiers d’inactifs. L’auteur insiste alors sur l’importance de la survie de l’Etat-Nation face aux attaques inévitables des néolibéraux.
L’émergence d’une telle répartition de la société se baserait sur la conjonction de deux forces majeures. La première consiste en un phénomène de délocalisation des activités industrielles vers les pays à bas salaire. La seconde revient au remplacement des travailleurs peu qualifiés par des systèmes de mécanisation. Dans les deux cas, les sociétés occidentales détruisent massivement des emplois qu’elles ne sont pas en mesure de compenser. En conséquence, nous assistons à une explosion du chômage.
La société actuelle est pétrie de l'idée de raison, de science, et d'avancées techniques. Elle est persuadée d'être gouvernée par la raison et la sagesse de la science et de la pensée rationnelle. C'est ainsi que la plupart de nos concitoyens imaginent leur société et leur propre comportement. Notre régime politique lui-même, la démocratie se prévalant de l'idée de raison et de choix fondé sur la confrontation rationnelle d'argument et de preuves.  Nous allons dans l'espace, nous utilisons des ordinateurs. Notre environnement toujours plus technique donne ainsi à penser qu'effectivement la raison a triomphé et l'irrationnel a disparu. Et pourtant l'on voit se multiplier un peu partout en occident des mouvements et des comportements bien loin de l'image de l'homme rationnel que les penseurs des lumières ont vue pour l'avenir de l'humanité.
    • Le déficit commercial français n'a cessé de se creuser depuis 2003, c'est à dire lorsque l'euro  est passé au-dessus de 1,1 dollar. On remarque rapidement en regardant les graphiques que la croissance forte de l'ère Jospin était le fruit d'une forte dévaluation qui avait momentanément  accompagné l'unification monétaire. C'est que d'un coup nous avions abandonné la politique du franc fort. Cela donna un coup d'accélérateur à l'investissement. Cette période 1999-2001 permit une  croissance forte et un recul réel du chômage. Preuve de la puissance de la monnaie, car rien dans les politiques d'alors n'était réellement plus à la hauteur des enjeux macro-économiques que ceux  d'aujourd'hui.
    • La conséquence de ce déficit commercial est la création d'une dette extérieure, dette qui n'existait pas pour ainsi dire, il y a seulement dix ans.
    • C'est cette dette et non la dette publique dont on nous bassine les oreilles sans arrêt qui représente le vrai danger pour notre pays. Cette dette est le résultat concret d'une décennie de  déficit extérieur continue. De fait, l'économie française singe l'économie US et britannique sans avoir ni le dollar ni la City pour compenser les effets macro-économiques d'une économie de  rente.
    • Plaçons d'abord un axiome au préalable à mes futures élucubrations. Le but de l'économie d'un pays n'est pas d'exporter, ou de commercer. Ce n'est pas non plus d'avoir de la croissance à tout  prix, ou d'être la première puissance du monde. Le but premier de l'économie pour moi c'est de garantir aux individus qui peuplent un pays leur propre capacité à se reproduire et à prospérer.  Quand je parle de reproduire, c'est non seulement au sens démographique ,ce qui implique de pouvoir subvenir aux besoins d'une famille, mais également au sens éducatif et culturel. Une société  qui décroit, qui voit sa population s'appauvrir, se rétrécir, et être incapable de faire aujourd'hui ce qu'elle faisait hier est une société en décadence. Il faut mettre en place ce que j'avais  appelé un développement autoreproductible, c'est-à-dire une économie dont la prospérité instantanée ne se fait pas au détriment de la prospérité à long terme. Cela va bien plus loin que le  développement durable puisque cela inclut également la question du renouvellement des générations sur le plan démographique, éducatif, ainsi que la question des savoir-faire industriels et  techniques.
    • My chief interest was and continues to be net energy available to do economic work (useful or not). It is net energy, especially net energy per capita, that is the governing factor in economic health. In my opinion, it has turned out that focus on peak oil has been a distraction from the core of understanding what is ailing the world.
    • Peak oil is only a secondary phenomenon, not the real cause of economic problems. The real problem is the energy cost that we are paying to eke out these last accessible drops of fossil fuels (and this goes for coal as well). The net energy (gross energy, such as barrel equivalents of oil, minus the energy costs) is in decline because the work needed to get the hard stuff out is starting to exceed the benefits. The peak oil phenomenon clearly exacerbates the problem. With the global population continuing to increase and the UN's Millennial Goals creating an increasing demand for stuff (produced by energy) the net energy per capita is THE single most important energy problem in front of us.
    • politics ultimately come down to who controls the resources. The irony in Egypt is that they really haven't got much in the way of resources. They cannot sustain a program of development because they have nothing to develop and nothing to drive such development (e.g. net energy). So Morsi is actually incapable of delivering any of the demands that the people are voicing. What is more important to the people of Egypt than whether their governance is based on Islamic doctrine or not is that they need to eat. They need to have shelter and some income. And there is no regime that can deliver that. Even if Morsi capitulates and a new government is installed, or perhaps more likely, the military takes over again, the needs of the Egyptian people will never be met.
    • The unrest is not about democracy.
    • Democracy did not produce food on the table and shiny new cars. The fact that communism failed to do so is not a proof that it did. Growing net energy per capita did that. It is easy to support something that looks like democracy and free markets when you have oil gushing out of the ground.
    • We are observing a model for collapse unfolding as country after country depletes whatever resources they had. The entire North African, Middle East, all the way to Afghanistan and Pakistan, are facing the exact same forces. Political unrest derives from physical stress.
    • The US's and Europe's problems appear to be financial because these countries were part of the industrialization growth of the 19th and 20th centuries where rapid developments of fossil fuels mirrored that going on in the US.
    • But as the net energy per capita available from fossil fuels started first to decelerate in growth and then, around the 1970s peak, the reliance on debt to finance production took over. During the period of rapid growth in industrialization we observed that wherever one was in time one could reasonably expect that even more wealth would be produced in the future, enough extra to pay back the principal along with interest (rents paid for using the capital). So borrowing against the future made sense. What nobody paid attention to is the fact that this experience of growth was based on increasing net energy flows and that the majority of that net energy came from fossil fuels, particularly oil. Also what everybody lacked was an understanding of the fact that the extraction and processing of fossil fuels would become increasingly expensive (in terms of usable energy required). Nor did most pay attention to the well understood and predicted peaking in gross production due to depletion of finite resources. The latter has accentuated the problem with declining net energy per capita.
    • The western nations are stagnant or in deep recession with unacceptable (by earlier standards) unemployment rates. The blame is being put on financial institutions, corporations, governing bodies, all of the usual suspects have been lined up. I suppose this is a failure of imagination to think there might actually be a deeper and more dangerous cause. Ignorance must play a major role as well.
    • The underlying cause in the west as well in MENA states is fundamentally the same. We are running out of net energy per capita at an alarming rate.
    • the declining share of national income going to labor in the form of wages and benefits and the rising share going to capital income like dividends. Before talking about solutions to this problem, it’s important to understand that this is a worldwide phenomenon not confined to the United States. This fact is documented in recent studies.
    • The latest Economic Report of the President (see Pages 60-61) discusses this phenomenon and suggests that it results from changes in technology, increasing globalization, changes in market structure and the decline of labor unions.
    • More importantly, the report notes that labor’s falling share is even more pronounced in other developed countries. The reason this is important is that it allows us to avoid focusing too much on policies and factors unique to the United States. For example, labor’s share of income has fallen even in countries with much stronger protection for labor unions and greater unionization of the labor force.
    • in the O.E.C.D. report is that labor’s share has not fallen equally across industries or classes of workers. The share of income going to highly paid workers has increased in many cases, while that going to low-paid workers has fallen.
    • The report identifies the substitution of capital for labor in many industries as a cause of labor’s declining share. A shorthand term for this is “automation,”
    • It also includes the spread of technology, like computers and the Internet, that has increased the productivity of some workers
    • average labor productivity in a cross-section of countries has increased twice as much as wages.
    • Because of low interest rates and low taxes on investment, companies have been encouraged to substitute technology, machinery and equipment for labor, which explains about half the decline in labor’s share of income, according to their estimate.
    • As Professor Neiman put it in an e-mail to me,
      Rising real interest rates, higher prices of investment goods, higher depreciation rates, or even increases in corporate tax rates would (everything else equal) push labor’s share upward as they all generate increases in the cost of capital.
      This is important because many economists routinely assert that more capital investment is critical to increase productivity, which, in turn, will automatically lead to higher wages. While this is undoubtedly true up to a point, we may have passed the point where it is still true in economically advanced countries such as the United States.
    • one can no longer say, as a truism, that more investment is per se a good thing for workers.
    • I think there are good reasons to be concerned that advances in artificial intelligence and robotics are rapidly pushing us toward an inflection point where the historical correlation between technological progress and broad-based prosperity is likely to break down—unless our economic system is adapted to the new reality.
    • In the past, disruptive innovations have tended to be relatively specialized and to impact on a sector-by-sector basis. Workers have responded by moving from routine jobs in one area to routine jobs in another.
    • Today's information technology, in contrast, has far more broad-based implications: it is transforming and disrupting every sector of the economy. For the first time in history, computers and machines are increasingly taking on intellectual tasks that were once the exclusive province on the human brain. Information technology will continue to accelerate, and it is certain to be tightly integrated into any new industries that arise in the future.
    • Many things could be done under current treaty framework. What are those things?
      1. First of all, mutualize the debts and reduce the burden so that we are not working under the pretense that debts that cannot be paid will be paid. They won’t be paid. If the burden of those debts is reduced and they are effectively made the common responsibility of the European community, then they become manageable. Without that, the losses are there in any event.
      2. Second part, restructuring the banks. We have to recognize that the model of growth that relied principally on the financial system to generate credit is gone, and it’s not coming back. Having large banking institutions that persist unchanged — what is the point? What purpose do they serve? What social function justifies their charters? If we have a smaller financial sector, then we have a larger employment sector. If the profits are not being drained to the big bankers, they can go to the small businesses. Why is that not a reasonable policy change both in the U.S. and Europe?
      3. Third point, release funding for investment and jobs. The mechanisms have been outlined very effectively: Using existing institutions to begin a process of reconstruction and reemployment. Institutions at the continental level can do things that institutions at the national level cannot do.
      4. And then there is a fourth point, which, to my mind, becomes increasingly pressing at time goes on. It’s a point which really speaks to the question of whether Europe means anything, as it would speak to the question of whether America means anything. If fact, it did speak to the question of whether America meant anything in the 1930s, when we also faced a crisis that threatened national economic and political existence. Let us recognize that our most pressing task is not to restore economic growth. It’s not to bring us back to some past level of prosperity. We’re very far beyond that. We are facing the threat of dissolution of great nations and social communities. It is an urgent matter to prevent that from happening.




La dette, une grande invention

Dirk Bezemer, économiste à l’université de Groningen aux Pays-Bas a réalisé quatre vidéos de vulgarisation pour expliquer:
  • la monnaie, l’intérêt de la création monétaire par les banques
  • comment les bulles financières arrivent
  • pourquoi une crise s’est produite en 2008
  • comment nous pouvons la résoudre

Voici la première, sous-titrée en français:

Bribes de néochartalisme en 7’ chrono – interview de Warren Mosler (vost)


La terre tourne autour du soleil, n'est ce pas ?
Pour réduire le chômage, diminuons les impôts et/ou augmentons les dépenses publiques. Cela palliera à l’insuffisance de la demande privée.
“Le chômage est toujours la preuve que le gouvernement n’a pas dépensé assez pour couvrir le montant des impôts et le désir d’épargne du secteur privé.” Warren Mosler
Ces affirmations heurtent vos croyances, et bien si vous y alliez voir de plus près, vous feriez peut-être votre révolution copernicienne.

Combien d’heures payées au SMIC pour acheter un baril de pétrole ou un litre de diesel 1960–2012 | graphique


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Le futur de l’Union Européenne: un mariage ou la guerre?

Nous ne savons pas ou nous allons et le temps ne s'arrête pas. La longueur de la crise européenne rend les économistes, productifs et imaginatifs. Si le sujet vous intéresse vous trouverez quantité de propositions pour résoudre l'affaire (Varoufakis, Lordon...). Aujourd'hui, voici celle d'Harold James, professeur, spécialiste d’histoire économique et d’histoire moderne allemande.

Mitterrand, Kohl et leur collègues de l’époque sont les grands responsables. Ils ont lancé l’union monétaire et économique de manière très précise en repoussant l’union politique de manière irresponsable. Mettre la charrue avant les bœufs et repousser aux calendes grecques…
Les unions politiques sont souvent le résultat de la guerre: USA 1776-1783, Allemagne en 1870, Italie en 1861. A l’inverse l'Autriche s’est agrandie par le mariage de ses monarques.
Il semble que les citoyens ne veulent pas d’une union politique, les nuages politiques s’amoncèlent (étude controversée sur la richesse des européens, déclaration du PS, fantôme d’une intervention russe sur Chypre, montée de l’extrême-droite comme le parti “Aube Dorée” en Grèce…).
Harold James  a trois suggestions pour lancer l’union politique :

Sortir de l’Euro ? débat Sapir - Mélenchon


“Une dissolution de la zone euro ? Un débat tabou, absent des médias "mainstream", piégé par les partis nationalistes qui en ont fait le cœur de leur programme. Pourtant, il mérite un peu d'attention. @si souhaite ouvrir à sa manière le débat des Européennes de l'an prochain : en traitant sans tabou une question tabou.
Sortir de l'euro, un débat tabou ? Il est vrai que médiatiquement, à la télévision ou dans les journaux sérieux, on n'aborde guère la question. De plus, tout responsable politique ou expert économiste qui se risque à préconiser le retour aux monnaies nationales est aussitôt disqualifié par les journalistes dominants. A un an des élections européennes, il nous a apparu nécessaire de faire vivre ce débat en nous gardant de militer pour (ou contre) une fin de la monnaie unique. Pour en débattre justement, deux invités : l'économiste Jacques Sapir, fervent partisan d'une sortie de l'euro comme il l'écrit avec constance sur son blog RussEurope, et Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, pour qui l'euro n'est pas le problème et n'empêcherait pas de mettre en œuvre une autre politique.​" Le vrai tabou c’est que l’Allemagne bloque tout - Arrêt sur Images (accès sur abonnement)

Le pic pétrolier est mort! Vive le pic pétrolier!

traduction libre et non autorisé de Peak Oil is dead! Long live Peak Oil! de Noah Smith.
emphases et crochets de captainshortman, graphiques rajoutés.


Un de mes sites préférés, The Oil Drum, s'arrête, et je suis fou! Tout le monde en attribue la fermeture à la mort du meme "pic pétrolier", qui lui-même est attribué à la fracturation hydraulique. Le premier est sans doute vrai; la manie du “pic pétrolier” est terminée. Mais la seconde est fausse. La fracturation hydraulique n'a pas tué le pic pétrolier. Elle ne s’est juste pas adapté aux récits que bon nombre des partisans du pic pétrolier ont présenté.

La thèse du pic pétrolier est simple: la production mondiale de pétrole va bientôt atteindre un sommet et commencera à décliner. Mais il y avait deux histoires possibles que les partisans du pic racontaient sur comment cela se déroulerait:
"Le bon pic pétrolier”: Dans ce cas, nous trouvons quelque chose qui est mieux que le pétrole, et passons à cela, tout comme nous avons abandonné l'huile de baleine. Les prix et la production de pétrole vont alors tomber tous les deux.
"Le mauvais pic pétrolier": Dans ce cas, nous ne trouvons rien de mieux que le pétrole et comme le pétrole devient plus rare, le prix va monter, tandis que la production de pétrole et l'activité économique globale se contracteront tous les deux.

Mais nous n’avons eu aucune des deux. Ou plus exactement, nous avons eu un peu des deux, couplé avec autre chose qui ne correspond à aucun de ces deux scénarios. Voici ce qui s'est passé:

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