Production et ressources de pétrole (le futur de l'approvisionnement pétrolier 3/5)

Voici une traduction amateur et non autorisée de la troisième section « futur de l’approvisionnement pétrolier ». Les gras remplacent les italiques de l’article original (expressions importantes) ou sont de mon fait. Les éléments entre accolades sont des rajouts qui m’ont paru utiles. Retrouvez le sommaire de l'article par ici.

Production et ressources de pétrole


Le pétrole conventionnel est typiquement récupéré par des puits de pétrole verticaux, forés à travers le gisement du haut vers le bas. Comme ceux-ci touchent habituellement seulement quelques mètres ou dizaines de mètres du réservoir, les grands réservoirs nécessitent de multiples puits. Aujourd’hui, de nombreux puits commencent verticalement, mais sont ensuite déviés pour suivre le gisement. Les méthodes modernes permettent le forage de plusieurs milliers de mètres de sections horizontales, augmentant donc l’accès aux extrémités du réservoir et obtenant une valorisation plus élevée avec moins de puits.

Après le forage, le pétrole coule vers la surface sous sa propre pression (récupération primaire), mais ceci est habituellement complété en pompant et en injectant de l’eau et des gaz à l’intérieur du gisement pour maintenir la pression (récupération secondaire). La pression qui diminue réduit le débit et peut aussi permettre au gaz de se séparer du pétrole. En moyenne environ 35 % du pétrole en place à l’origine peut être récupéré par ces méthodes [5–7]. Les puits deviennent non rentables quand le débit du pétrole devient trop bas, particulièrement quand de gros volumes d’eau de la récupération secondaire sont coproduits. À la fin de leur vie, beaucoup de puits produisent plus d’eau que de pétrole.

Le facteur de récupération peut être amélioré grâce à l’utilisation de techniques variées de récupération assistée du pétrole (enhanced oil recovery, EOR). Celles-ci comprennent l’injection de vapeur, l’injection de CO2 et l’injection d’eau contenant des additifs chimiques. Ceci sert à réduire la viscosité du pétrole pour bloquer le flux concurrent de gaz ou d’eau et/ou à diriger le pétrole à travers les puits. La faisabilité des différents techniques d’EOR varie énormément d’un champ à l’autre et actuellement elles ne comptent que pour 3 % de la production mondiale. L’EOR augmente généralement les facteurs de récupération de 5 à 15 %, mais dans de rares cas des facteurs de récupération de plus de 70 % peuvent être atteints.

La récupération du pétrole de roche compacte est réalisée grâce à une combinaison de forage horizontal et de fracturation hydraulique de roches relativement imperméables pour libérer le pétrole et le gaz de manière rentable. La récupération du pétrole extra lourd est accomplie par une variété de méthodes, mais le plus couramment par injection de vapeur suivie par une amélioration et/ou une dilution pour le transport par pipeline. La récupération actuelle des sables bitumineux se fait par de l’exploitation à ciel ouvert. Cependant, des méthodes in situ utilisant l’injection de vapeur sont développées pour accéder à des dépôts plus importants, à de plus grandes profondeurs et avec un impact environnemental moins important. La récupération et la conversion du pétrole de kérogène consomment beaucoup d’énergie, elle est peu pratiquée à échelle commerciale.

Formation et classification du pétrole (le futur de l'approvisionnement pétrolier 2/5)

Voici une traduction amateur et non autorisée de la deuxième section du « futur de l’approvisionnement pétrolier ». Les gras remplacent les italiques de l’article original (expressions importantes) ou sont de mon fait. Les éléments entre accolades sont des rajouts qui m’ont paru utiles. Retrouvez le sommaire de l'article par ici. 

Formation et classification du pétrole


Le pétrole comprend tout les hydrocarbures se trouvant naturellement dans des roches, et provient de matières organiques (le plus généralement des organismes marins) incluses dans des roches sédimentaires.↵1 Celles-ci sont appelées roches-mère et sont typiquement des roches carbonatées à grain fin {NdT: fine-grained mudstones et roches carbonées} ou des roches sédimentaires formées d'éléments fins disposés en lits {NdT: shales}. Le tassement et l'enfouissement de ces roches au cours des temps géologiques augmente leur température et leur pression et commence le processus de maturation organique. En premier, la matière organique fossilisée est convertie en un mélange insoluble de très longues molécules organiques, appelée kérogène, puis comme la maturation avance, le kérogène se réduit en molécules riches en hydrogène et plus petites qui deviennent liquide, laissant un résidu de kérogène réfractaire. Une production significative de pétrole liquide commence typiquement autour de 70°C jusqu'à 120-160°C, une plage appelée la fenêtre du pétrole. Des températures plus élevées peuvent causer une décomposition plus poussée du kérogène restant pour produire des hydrocarbures gazeux C1-C5  (méthane -pentane) {NdT: C1 = un atome de carbone, méthane CH4; C5 = 5 atomes de carbone, pentane C5H12} et une réduction thermique du pétrole déjà produit en molécules de plus en plus petites. Le taux actuel de génération du pétrole a été estimé à un maximum de quelques millions de barils↵2 par an [3], à comparer avec la consommation mondiale de près de 30 milliards de barils par an. La production de pétrole brut a augmenté approximativement de 1,5% par an entre 1995 et 2005, puis a atteint un plateau avec un accroissement plus récent dans l'approvisionnement liquide venant des liquides de gaz naturel (LGN voir cadre 1) {NdT: natural gas liquids - NGL}, des sables bitumineux et du pétrole de roche compacte. On s'attend à ce que ces tendances continuent.

Le futur de l'approvisionnement pétrolier - Introduction (1/5)

Voici une traduction amateur et non autorisée de l’introduction du « futur de l’approvisionnement pétrolier ». Les gras remplacent les italiques de l’article original ou sont de mon fait. Les éléments entre accolades sont des rajouts qui m’ont paru utiles. Retrouvez le sommaire par ici.

Introduction


La fourniture abondante de combustibles liquides naturels et bon marché constitue le fondement de nos économies industrielles et modernes, et actuellement la grande majorité de ces combustibles sont obtenus grâce au pétrole dit « conventionnel ». Le pétrole constitue plus d’un tiers de l’offre mondiale d’énergie primaire et plus de 95 % de la consommation d’énergie des transports — un secteur d’une importance cruciale où il n’y a pas de produits de substitution simples. Notre familiarité avec le pétrole peut nous empêcher de nous rendre compte à quel point c’est un produit remarquable : le pétrole a mis des millions d’années à se former à partir des restes d’organismes marins et autres ; on le trouve seulement dans un nombre limité d’endroits où une association spécifique de conditions géologiques coïncide ; il possède une combinaison inégalée d’une concentration d’énergie par unité de masse et de volume ; et il est à la fois très flexible et facilement transportable. Un litre de diesel contient assez d’énergie pour déplacer un camion de 40 tonnes sur trois kilomètres — une performance qui serait impossible avec une propulsion électrique à batteries. Néanmoins, malgré une forte taxation dans la plupart des pays et des prix mondiaux du pétrole historiquement élevés, un litre de diesel reste moins cher qu’une tasse de café.

Le futur de l'approvisionnement pétrolier - résumé (0/5)

Me penchant à nouveau sur les questions d'énergie fossile, encouragé par Le Réveilleur, j’ai récupéré au fond de mon disque dur, « Futur of oil supply » publié en décembre 2013 et je l'ai traduit. Les auteurs, Richard Miller, consultant dans l’industrie pétrolière, et Steven Sorrell, professeur de politique énergétique, réussissent à condenser le sujet pourtant bien compliqué quand on commence à creuser, en une vingtaine de pages. Ils présentent clairement les limites de l'exercice et nous conduisent, pas à pas, dans la critique des données.

Pour les passionnés anglophones, sachez que cet article, cité 58 fois, introduit le numéro du même nom du journal « mathématiques, physiques et sciences de l’ingénieur » de la « Royal Society » l’équivalent britannique de l’académie des sciences. Euarn Means souligne que la publication rassemble des experts qui, par le passé, se positionnaient dans les camps opposés du débat sur le pic pétrolier.

C’est une traduction amateur et non autorisée. J’ai omis la sixième partie du papier qui introduit les douze articles du numéro. Je publie un billet par chapitre.

Résumé


Les approvisionnements abondants en pétrole constituent la fondation de nos économies industrielles modernes, mais la capacité à maintenir et augmenter l’offre mondiale suscite une préoccupation croissante. Certains commentateurs prévoient un pic dans un  proche futur et une phase finale subséquente de déclin de la production mondiale de pétrole. D’autres soulignent la croissance récente de la production du « pétrole de roche compacte » et la marge de développement des ressources non conventionnelles. Il y a des désaccords quant à la taille, au coût et à la récupérabilité des différentes ressources, au potentiel technique et économique de différentes technologies, à la contribution de facteurs variés aux tendances du marché et aux implications économiques d’une offre réduite. Peu de débats sont aussi importants, controversés, vastes ou aussi confus. Cet article résume les concepts principaux, les termes, les problèmes et les éléments scientifiques qui sont nécessaires pour comprendre le débat sur « le pic pétrolier ». Ceux-ci comprennent : l’origine, la nature et la classification de la ressource ; les évolutions de la production et des découvertes, les profils types de production des gisements, bassins et régions de production ; les mécanismes sous-jacents à ces profils ; l’étendue de la diminution du pétrole conventionnel ; le risque d’un prochain pic de la production mondiale ; et le potentiel des diverses options d’atténuation. L’objectif est d’introduire le sujet à des lecteurs non spécialistes de la question et de fournir une base pour les articles qui suivent dans ce numéro thématique.


L'influence du réchauffement climatique et de la sécheresse sur le soulèvement syrien

La Syrie est un pays semi-aride à aride qui a toujours connu des époques de sécheresse. L'analyse des données climatiques montrent que pendant trois années consécutives à partir de 2006-2007 - jusqu'à 2010 dans l'extrême nord-est soit 4 saisons - le "croissant fertile" a connu une sécheresse exceptionnellement aiguë rapportée à la tendance séculaire et conforme aux modèles du réchauffement climatique. Cet épisode de sécheresse a été plutôt mal géré par le gouvernement syrien. Les fondements de cette mauvaise gouvernance sont anciens : depuis la fin des années 60, le parti bassiste a fait des choix insoutenables à long terme en matière de politique agricole, compte tenu des caractéristiques physiques de son territoire, en surexploitant les ressources en eau. La rareté de l'eau est devenu critique dès 2007. La sécheresse a affecté directement jusqu'à 1,5 million de personnes qui ont perdu leurs récoltes ou leurs troupeaux. Ils ont alors migré vers les périphéries des grandes villes sans retrouver d'activités lucratives conséquentes. Le ressentiment de la population rurale, la forte augmentation de la démographie urbaine dans des conditions sociales difficiles ont probablement contribué aux manifestations de l'année 2011.

Bienvenue dans le monde du néo-féodalisme

«Payer pour travailler», c'est déjà une réalité | Slate.fr
"Dans son livre «Va-t-on payer pour travailler?», la journaliste Valérie Segond enquête sur des dérives du travail low cost et de la flexibilité qui se généralisent. "
Le travail low cost a maintenant investi tous les secteurs d’activité pour tous les personnels, quelles que soient leurs qualifications, de l’apprenti  au jeune diplômé, du travailleur détaché au chercheur, du graphiste et du journaliste à l’avocat qui passent par des plateformes informatiques où tout le monde casse ses tarifs pour décrocher un petit contrat…  Et qui paient pour accéder à ces plateformes, comme dans le cas d’Uber.



L’ubérisation n’est pas forcément créatrice de valeur en économie | Slate.fr
"Les plateformes collaboratives sont des outils de la révolution numérique mis au service de l’économie du partage. Mais un modèle économique dépend de l’utilisation de l’outil."

FT Alphaville exclusive: Inside the gig economy | FT Alphaville
"The gig economy is coming under increased scrutiny as poor worker conditions, worker protests and first-hand testimonials draw attention to the fact that it may not be technology powering the app revolution as much as plain old contractual insecurity and worker oversupply."

Deliveroo and victimisation in the gig economy (Updated) | FT Alphaville
"This guest post is by Ben Geraghty, a Deliveroo worker and IWGB union organiser who was recently terminated by the company. He explains why the IWGB is currently organising to bring a case against Deliveroo in the Central Arbitration Committee, seeking a collective bargaining agreement with drivers."

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