La « Grande Transformation » de Polanyi selon Asad Zaman

Ultra-synthèse de «  La Grande Transformation  » par Asad Zaman.


Le thème central du livre est une description historique de l’émergence de l’économie de marché comme concurrent de l’économie traditionnelle. L’économie de marché a gagné la bataille. Les idéologies soutenant l’économie de marché ont gagné la bataille correspondante sur le marché des idées. Aujourd’hui, la victoire de l’économie de marché est si complète qu’il est devenu difficile pour nous d’imaginer des sociétés où le marché ne joue pas un rôle central. Polanyi soutient que les marchés ont été d’une importance marginale dans les sociétés traditionnelles à travers l’histoire contrairement à la croyance populaire. L’économie de marché a émergé après une longue bataille contre ces traditions. Comme l’explique Polanyi, ce n’est pas un bon développement. La marchandisation des êtres humains et de la terre, exigée par la domination du marché, a fait des dégâts considérables à la société et à l’environnement. La valeur de la vie humaine a été réduite à son pouvoir d’achat.[...] De la même manière, les précieuses forêts tropicales, les récifs coralliens, les plantes et les espèces animales qui ont mis des millions d’années à se construire et ne peuvent être remplacés à aucun prix, sont réduits à la valeur du bois, de la nourriture ou des produits chimiques. Ceci est la cause fondamentale des catastrophes sociales et environnementales auxquelles nous sommes actuellement confrontés. L’analyse de Polanyi peut se résumer en six points.

Jacques Généreux présente le programme économique de Mélenchon [audio, 18 min]

Jacques Généreux, l’économiste de « la France insoumise » était l’invité de Guillaume Erner le 16 mars dernier, pour présenter le programme économique de Jean-Luc Mélenchon.

Avant de proposer un projet, il faut établir un diagnostic : le système économique est à l’envers, car il est à l’avantage des détendeurs de l’argent. L’économie est pilotée par l’obsession de la rentabilité financière à court terme. Du fait de la libre circulation des capitaux et du libre échange généralisé, le système donne les pleins pouvoirs aux détenteurs du capital. La transition écologique a été stoppée par cette vision de l’économie.

L’objectif est donc de remettre le système économique à l’endroit. Il ne s’agit pas d’être compétitif ou de réduire ni d’augmenter la dépense publique ; avoir un objectif chiffré n’est pas une finalité politique. L’objectif c’est de sauver la planète pour nos enfants, c’est-à-dire lancer une transition écologique, c’est de repartager les richesses équitablement, de faire que l’on vive dans des sociétés humaines où chacun peut contribuer à la production de richesse, c’est de sauver l’Union européenne en modifiant le rapport de force pour la refonder.

Je vous laisse écouter la suite :

Les sept règles du capitalisme


Selon Guy Standing, le capitalisme actuel n’a rien à voir avec les principes du libéralisme.
« Il y a un mensonge au cœur du capitalisme mondial. Les politiciens, les financiers et les bureaucrates de la planète prétendent croire en des marchés concurrentiels libres, mais ils ont construit le système de marché le moins libéral qui n’est jamais existé. Ce système est corrompu parce que le revenu est canalisé vers les propriétaires de biens financiers, physiques et intellectuels au détriment de la société. »
Dans « The Corruption of Capitalism. Why rentiers thrive and work does not pay », il énonce les sept principes du capitalisme :
  • Opacité sur la propriété et le contrôle des grandes firmes multinationales.
  • La rente plus que la concurrence est au cœur du fonctionnement de l’économie mondiale et repose sur les droits de propriété intellectuelle.
  • Les entreprises privées reçoivent beaucoup de subventions publiques.
  • L’excès de crédit, au départ il est nécessaire à la croissance, qu’il y en ait trop la bride et conduit aux crises financières.
  • Privatisation des biens communs, des biens et des services qui devraient appartenir à tous comme les services environnementaux, sociaux ou culturels.
  • Développement du précariat et du travail à la tâche sur le modèle social du XIXe siècle.
  • Capture du politique par les élites entrepreneuriales qui ont le pouvoir d’orienter les décideurs politiques.

Personnes agées : la génétique et l'évolution expliqueraient certains problèmes de santé liés à l'alimentation

Résumé de « The dark side of cultural evolution » de Peter Turchin

L’agriculture et l’élevage permirent notre civilisation. Aujourd’hui, bien que nous soyons dotés d’une longue espérance de vie nous avons aussi des problèmes de santé, typiques de notre modernité.

Parmi les chercheurs, il n’y a pas de consensus, certains affirment que notre corps est resté à l’ère du pléistocène et n’est pas adapté à la vie sédentaire ni à un régime hypercalorique. D’autres expliquent que les 400 générations qui nous séparent des débuts de l’ère sédentaire ont été suffisantes pour que l’évolution fasse son travail, l’exemple classique étant l’évolution de notre capacité à digérer le lait.

Michael Rose, biologiste de l’évolution, a développé un argument plus subtil. Il utilise un modèle mathématique pour appuyer sa thèse mais celle-ci est plutôt simple.

La nature de la monnaie selon les institutionnalistes

André Orléan présente la vision institutionnaliste de la monnaie considérée comme un système de relations sociales qui structure et organise la société.

L'histoire n'a jamais connu de transition énergétique

Dans un article de 2013 de la revue Entropia, Jean-Baptiste Fressoz, historien de l’environnement, déconstruit la notion de transition énergétique en réexaminant l’histoire de l’énergie. L’étude des « révolutions industrielles » ne révèle pas d’anciennes transitions énergétiques ; diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, c’est mettre en route une décroissance économique. Les choix technologiques passés ne relèvent pas d’un progrès efficace, « naturel », mais plutôt de décisions meracntiles, politiques et hégémoniques.

Fressoz avance qu’il n’y a jamais eu de transition énergétique au sens d’un passage d’une consommation d’énergie à une autre, mais plutôt des accumulations successives d’énergies différentes. Ainsi le pétrole n’a pas remplacé le charbon, à l’échelle de la planète nous n’avons jamais autant consommé de charbon qu’aujourd’hui. Le terme « transition énergétique » a été mis en avant pendant les années 70 lors des chocs pétroliers, car il est moins angoissant et paralysant que celui de « crise énergétique ».

Pétrole : offre à la peine d'ici 2020 selon l'AIE [brève]

Début mars, l’Agence internationale de l’énergie a publié ses prévisions à 5 ans pour les marchés pétroliers. L’agence craint que l’approvisionnement pétrolier ne suffise pas à répondre à la demande croissante après 2020, entrainant une nette hausse des prix.

Selon Matt Parry, économiste senior à l’AIE, la demande mondiale devrait augmenter de 7.3 millions de barils par jour (mb/j) d’ici à 2022  pour atteindre 104 mb/j alors que l’offre n’augmenterait que de 6 mb/j. L’AIE contrairement a beaucoup d’analystes du secteur ne voit pas de pic de la demande ; pour éviter une forte volatilité des prix, elle enjoint l’industrie pétrolière à investir en capacité de production supplémentaire.

Sources :

Global oil supply to lag demand after 2020 unless new investments are approved soon - IEA 6 mars 2017
IEA warns of potential shortage of global oil supplies in 3 years By Myra P. Saefong Mar 6, 2017
IEA: Huge Oil Price Spike Inevitable By Nick Cunningham - Mar 07, 2017

Penser l’institution et le marché avec Polanyi - résumé



Jérôme Maucourant et Sébastien Plociniczak, « Penser l’institution et le marché avec Karl Polanyi », Revue de la régulation [En ligne], 10 | 2e semestre / Automne 2011, mis en ligne le 21 décembre 2011, consulté le 19 décembre 2016. URL : http://regulation.revues.org/9439


Karl Polanyi n’a pas élaboré une théorie complète des institutions économiques mais il y a tout de même dans ses écrits une analyse du marché en tant qu’institution ou processus institutionnalisé. Le marché n’est ni spontané ni autorégulateur. Le capitalisme appelé aussi société de marché est caractérisé par un croyance en l’autorégulation marchande. Cette croyance est l’une des origines de la crise actuelle. Grâce à l'œuvre de Polanyi, on resitue les marchés au sein des contextes socio-économiques.

Introduction


Le néo-institutionnalisme émerge à partir de 1970. Pendant la même période, l’économie « mainstream » ne prend pas en compte les fondements extra-économiques de la discipline. Elle se veut une compréhension rationnelle du comportement humain qu'elle considère comme une relation entre des moyens rares à usages alternatifs et des fins. Elle manque pourtant de contenu empirique comme le montre l’échec des recommandations libérales à la chute de l’URSS.

L’analyse institutionnelle est légitime si on reconnaît que :
  • la construction sociale de grandes règles structure les flux économiques
  • les règles du marché n’émergent pas spontanément d’un jeu d’acteurs rationnels dans un monde d’optimalité
  • l’auto-régulation des marchés est conçue comme un mythe
Si Polanyi n’a pas développé une théorie des institutions économiques, il analyse pourtant le marché comme tel même si cela n’est pas explicite.

Le financement de la transition énergétique [vidéo 1h30]

Alain Grandjean économiste et coassocié avec Jean-Marc Jancovici du cabinet Carbone 4 qui conseille les entreprises dans leur stratégie bas carbone  présente les enjeux du financement de la transition énergétique. Grandjean et Pascal Canfin furent  responsable de la mission « Mobiliser les financements pour le climat » au premier semestre 2015.

Diaporama

Les liens entre climat, énergie, société et économie [vidéo 1h30]

La thèse de Jean-Marc Jancovici :
  • Il y a un lien assez fort entre énergie, changement climatique et les troubles actuels liés à la Syrie.
  • Il y a un lien assez fort entre le pétrole et le marasme économique actuel.
  • En fonctionnant « business as usual », rien de tout cela ne va s’arranger.
  • Il n’empêche : nous avons intérêt à nous occuper du problème, sinon le problème risque fort de s’occuper de nous.

Limiter la hausse des températures à 2°C : intenable ! [vidéo 1h10]

Fin 2015, avant la COP 21,  Jacques Treiner physicien, affirmait que nous ne pourrions pas limiter le réchauffement climatique à 2°C (document de la présentation).

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