Et pendant ce temps...

C'est gros comme une maison et le FMI fait l'autruche - l'explosion de la rémunération des cadres supérieurs. Un rapport de l'Economic Policy Institute de 2016 a révélé que le ratio de la rémunération  des directeurs généraux par rapport à la rémunération moyenne des travailleurs s'établit à 271 pour 1, alors qu'il était de 59 pour 1 en 1989 et de 20 pour 1 en 1969 (aux États-Unis).
"the IMF ignores the elephant in the room -- the explosion in executive compensation. A report by the Economic Policy Institute last year revealed that the CEO-to-average worker earnings ratio stands at 271-to 1, up from a ratio of 59-to-1 in 1989, and 20-to-1 in 1969."
The decline in manufacturing, charted | FT Alphaville, April 17, 2018
CEO pay remains high relative to the pay of typical workers and high-wage earners, Economic Policy Institute, July 20, 2017

Rapporté aux salaires français, cela ferait 596 000€ mensuel pour un PDG pour un salaire moyen français de 2 200€. En France les données ne sont pas aussi extrêmes selon un article de Marianne :
"En 2015, la rémunération globale des patrons des 120 plus grandes entreprises françaises cotées a atteint 3,5 millions d’euros… Soit une hausse de 20% par rapport à 2014 !"
Les salaires des grands patrons français ont explosé en 2015, Marianne, 13 novembre 2016

soit 291 000€ par mois ou 132 fois le salaire moyen français. En admettant un peu vite que le salarié travaille 35 heures par semaine et que le PDG travaille 50 heures; quand le salarié moyen travaille une heure il gagne 14€50, le PDG lui, gagne 1 350€ (​le salaire médian quant à lui est d'environ 1700€)​.

Ces directeurs, font-ils un travail 100 à 300 fois plus productifs que l'homme de la rue ? Et pendant ce temps il faut fliquer contrôler les chômeurs qui eux sont paresseux c'est bien connu, pour que le reste des salariés marche droit...

"(...)il suffit de se demander comment on peut expliquer le fait qu’en France 25% des salariés aient « fait le choix » de continuer à exercer un travail pour un revenu mensuel moyen inférieur à 1,14 fois le smic (Insee, Les salaires en France, Paris, 2005), alors qu’ils n’auraient “presque” rien à perdre à se mettre en position d’assistance complète ; ce « presque » monétaire, au regard du temps libre et de l’économie de sueur, devrait paraître comme un ratio insignifiant pour tout être raisonnable. Ces Français gagnent si peu qu’ils “profiteraient” plus en levant le pied ; pourtant ils continuent à travailler. Cette réalité devrait motiver la production d’innombrables éloges vantant la haute moralité de nos compatriotes : alors qu’ils devraient en toute logique être des chômeurs volontaires, les Français ont un amour tel du travail, qu’un quart de la population salariée (25% !) préfère travailler pour des prunes plutôt que de vivre aux crochets de la Nation ! Pourquoi ne trouve-t-on pas d’éloge de cette population active et pauvre qui sait résister aux sirènes du chômage facile ? Est-ce que la seule explication plausible à ce phénomène de masse soit une débilité sociale généralisée ? Ces esprits sont-ils trop faibles pour mesurer ce qu’ils tireraient d’un arrêt de travail ? Ou alors, est-ce une sorte de folie collective, une espèce de tare congénitale dont le sentiment patriotique ne saurait s’enorgueillir ? On doutera cependant qu’une passion innée du travail anime ces gens exemplaires. Peut-être est-il vrai que l’homme ne peut pas rester sans rien faire, et qu’il est plus difficile qu’il n’y paraît de paresser. Sans doute la pression sociale et les valeurs communes conduisent-elles nombre d’entre nous à ne pouvoir se dispenser d’une reconnaissance qui passe par l’exercice d’un “travail”."
Au fait, qui sont les « fainéants » du président ? Denis de Casablanca, 14 septembre 2017
 
Ratio between CEOs and average workers in world in 2014, by country, Statista, 2018
Statista, 2018

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