Réformer ou détruire le capitalisme, Michel Aglietta

Transcription de l'intervention de Michel Aglietta lors de la conférence-débat « Réformer ou détruire le capitalisme », aux Jeco 2019

M. Aglietta[1] est professeur émérite de science économique de l'université Paris-Nanterre, conseiller scientifique au CEPII, spécialiste d'économie monétaire, à l'origine de l'école de la régulation.


On vit dans l’incertitude, caractéristique essentielle des époques de rupture. Si l'on veut en comprendre l’impact social, il faut saisir deux dimensions fondamentales du problème qui relie le capitalisme aux sociétés :
  1. Le capitalisme n’est pas intrinsèquement lié à la démocratie.
  2. Le néolibéralisme qui s’est imposé dans les quarante dernières années a établi une financiarisation de l’économie qui a détruit l’ordre social des trente années post-deuxième guerre mondiale — époque qu’on a appelée le Fordisme.
Trois points traités :
  1. Les rapports entre capitalisme et démocratie sont paradoxaux.
  2. Le néolibéralisme a entraîné la dégradation de la démocratie par la recherche de la rente.
  3. Nous avons besoin d’un nouveau contrat social pour une croissance inclusive et soutenable. Nous avons besoin d’une définition rigoureuse de ce qu’est une croissance inclusive et soutenable.

Le pétrole : 215 milliards d'esclaves par jour

L'énergie contenu dans un baril de pétrole (159 litres) correspond au travail physique d'un être humain pendant 8,6 années (40 heures/semaine). (Alice Friedemann)

Le monde a consommé 100 millions de barils de pétrole et autres liquides fossiles chaque jour de l'année 2018. (EIA)

C'est comme si l'espèce humaine avait 215 milliards d'esclaves à son service, chaque jour.

Il faudrait "s'amuser" à faire le calcul pour  le charbon et le gaz naturel...

50 semaines * 40 heures * 8.6 années  = 17 200 heures
17 200 h / 8 h   = 2 150 personnes pour un baril

Jancovici : l'UE et le principe des vases communiquants

 ou les inconvénients de la libre circulation des capitaux et des individus

"Lors d'une conférence à la Société Française de Physique (SFP), Jean-Marc Jancovici explique qu'il est tout à fait normal que les Français s'appauvrissent dans l'Union Européenne. Il le démontre en utilisant une analogie physique sur la différence de potentiel." source
Jancovici : "Si vous voulez vraiment l’Europe, il faut accepter de donner la moitié de vos revenus aux Roumains.

    Une nation multiple et divisée [revue de web]

    maj le 5 janv. 2020

    L'archipel français naissance d'une nation multiple et divisée de Jérôme Fourquet, édition du Seuil, 7 Mars 2019.

    Présentation de l'éditeur :

    "L'auteur souligne la fragmentation sociale actuelle de la France, montrant combien s'est affaibli le socle commun des références et des valeurs dans le pays. Entre sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, instauration d'une société multiculturelle, un bouleversement anthropologique est à l’œuvre."

    "En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation une et indivisible structurée par un référentiel culturel commun. Et lorsque l'analyste s'essaie à rendre compte de la dynamique de cette métamorphose, c'est un archipel d'îles s'ignorant les unes les autres qui se dessine sous les yeux fascinés du lecteur.
    C'est que le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences anthropologiques et culturelles de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de pratiques comme le tatouage et l'incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l'animalité (le veganisme en donne la mesure). Mais, plus spectaculaire encore, l'effacement progressif de l'ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet d'« archipelisation » de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes (comme l'illustre, par exemple, la spectaculaire diversification des prénoms).

    À la lumière de ce bouleversement sans précédent, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique : dans ce contexte de fragmentation, l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalitions larges est tout simplement devenue impossible. En témoignent, bien sûr, l'élection présidentielle de 2017 et les suites que l'on sait...

    Avec de nombreuses cartes, tableaux et graphiques originaux réalisés par Sylvain Manternach, géographe et cartographe."
    L'auteur, Jérôme Fourquet, né le 8 février 1973 au Mans, est un politologue français. Il est directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l'institut de sondages IFOP depuis 2011. Ses travaux portent notamment sur le Front national et, plus largement, sur les comportements et attitudes politiques en lien avec les religions, l’immigration ou les questions d’identité. Il est également expert en géographie électorale.

    Gaël Giraud: Les marchés financiers face au changement climatique [entretien vidéo]

    Voilà ce que déclare Jean-Claude Werrebrouck, professeur retraité de sciences économiques spécialiste  du développement, de l’économie pétrolière et de management public à propos de l'entretien que je vous propose :
    « Une vidéo brillantissime pour comprendre l'essentiel. Nous invitons à réfléchir sur l'interview de Gaël Giraud, chef économiste à l'Agence française de développement. Nous avons là en 90 minutes l'essentiel de ce qu'il faut comprendre pour l'avenir de l'humanité. »
    Gaël Giraud explique ce que pensent, ce que font ou pas et ce que devraient faire, selon lui, les marchés financiers pour lutter contre le changement climatique. Gaël Giraud est merveilleusement didactique et synthétique. Malgré tout, le profane devra mettre en pause la vidéo, réécouter des passages pour intégrer un minimum d'éléments sur le fonctionnement des marchés financiers.

    A l'origine, la finance est le métier qui consiste à évaluer les risques liés aux opérations économiques, à l'activité d'entreprendre. Ce sont des paris sur le futur, incertains par définition, d'où le terme spéculation: "je suppose que, j'imagine que, je fais le pari de...". C'est un métier nécessaire au développement des sociétés humaines.


    Ce que propose GG est sûrement ce qu'il faudrait faire, en tout cas c'est le moins pire de "ce qui est proposé par le système". Cependant, un fait n'est pas assez explicité tout au long de l'interview bien que GG en soit parfaitement conscient, ses travaux le prouvent. Des investissements dits verts et des politiques climatiques volontaristes, s'ils permettraient d'adoucir la pente de la courbe des émissions de gaz à effet de serre ne garantissent en rien le fait que les émissions diminuent. Les faire baisser est une question de physique: il faut diminuer l'activité économique, rentrer en décroissance, s'appauvrir (en terme monétaire s'entend), inverser le développement économique des sociétés humaines.

    Je  doute que les sociétés humaines s'engagent sur cette voie... Par ailleurs, dans ce nexus, l'amélioration de l'efficacité énergétique est utile mais pas suffisante et la question démographique se pose également...


    Emma - La réforme des retraites en BD

    Emma, ingénieure informaticienne le jour, dessinatrice la nuit, nous as pondu il y a déjà trois mois, une BD de 32 pages pour nous éclairer sur la réforme des retraites. Je vous laisse apprécier.

    Je retiens (entre autre car il y a bien d'autres soucis) :
    • que la hausse de la productivité n’est pas prise en compte,
    • que 50 % des personnes de 60 ans n’ont pas de travail (nous savons tous qu’après 50 ans, dans notre pays, il est difficile de trouver un emploi si on est au chômage)
    • et que l’espérance de vie en bonne santé stagne à 65 ans pour les femmes et 63 ans pour les hommes.

    C'est quoi les marchés financiers? En 10 minutes.

    Présentation des marchés financiers, leur fonctionnement, les risques et la probabilité d’une crise financière, en 10 minutes.

    Gilles Sanfilippo, Enseignant-chercheur en finance

    Source : Crise financière : à quand la prochaine ?, Café Sciences et Citoyens de l'agglomération de Grenoble, 5 Nov 2019


    Quelques notes augmentées sur l'extrait :

    • Les marchés au comptant : le règlement des produits financiers s’effectue immédiatement à l’échange. À l’origine, les actions et les obligations servent à financer les activités économiques, les actions sont des parts de propriété d’entreprise, les obligations sont un équivalent de prêt bancaire que tout intervenant sur les marchés peut acquérir.
    • Les marchés de produits dérivés : le paiement des instruments financiers se fait à une date ultérieure, l’objectif premier est de protéger les intervenants d’un risque futur (un peu comme une assurance), les instruments de ces marchés sont liés à d’autres actifs dits actifs sous-jacents (blé, pétrole, actions, etc.).
    • Le marché actions, c’est à peu près 80 mille milliards de dollars de capitalisation (80 000 000 000 000).
    • La taille du marché obligataire est d’environ 100 mille milliards de dollars.
    • Les marchés des dérivés sont estimés à 1,2 million de milliards de dollars (1 200 000 000 000 000).
    • Les marchés de dérivés peuvent être soit réglementés — les titres sont côtés publiquement — soit de gré à gré (OTC, over the counter) dans ce cas l’évaluation des titres est laissée à l’appréciation des acteurs qui passent contrat.
    • Comment est valorisée une action ?
      On établit des prévisions sur les résultats futurs d’une entreprise que l’on compare à la rentabilité (le taux) que l’on souhaite exiger en fonction du risque estimé de cette entreprise. Plus l’écart entre des prévisions optimistes sur les résultats futurs et un taux exigé faible, est grand ; plus le prix de l’action de l’entreprise en question va augmenter.
      Aujourd’hui, globalement, les entreprises ont des résultats d’exercice positifs (elles font des bénéfices) et elles se financent (prêts bancaires, obligations) à des taux d’intérêt très faibles. Donc, la rentabilité que les intervenants exigent d’elles est, elle aussi, faible et par conséquence les prix des actions sont au plus haut.
    • Aujourd’hui, il y a de moins en moins d’entreprises qui cherchent à se financer sur le marché boursier. A contrario, le financement privé (private equity) explose : en trois ans, il a été multiplié par trois. C'est l'évolution que surveille G. Sanfilippo et qui le questionne…
    Source: Visual Capitalist via Liliane Held-Khawam






    Scénarios énergie-climat : une prospective irréaliste ?

    Les limites des scénarios publics type « scénarios 2°C »

    (...) Ces scénarios reposent le plus souvent sur des modèles d’évaluation intégrés qui n’ont pas été conçus pour décrire et accompagner des ruptures économiques et sociétales profondes. Ils laissent en outre apparaître des limites méthodologiques importantes. Ces limites ont trait à des hypothèses fortes qui, le plus souvent, ne sont guère explicitées ni consolidées. Parmi ces hypothèses hardies figurent notamment :
    • une rupture de l’intensité énergétique du PIB sans précédent dans l’histoire économique ;
    • le postulat d’une croissance économique future stable, sans impact négatif de la hausse des prix du carbone ou de contraintes sur l’accès aux énergies fossiles, par exemple ;
    • un développement colossal d’activités de capture-stockage du CO2 pour l’heure embryonnaires.
    Les scénarios climatiques publics « 2°C » font en moyenne l’hypothèse d’un gain d’efficacité énergétique du PIB de l’ordre de 3 % par an sur la période 2020-2040. Une telle tendance n’a jamais été observée, y compris lors des chocs pétroliers. Elle revient dans certains cas à faire l’hypothèse d’une activité économique qui croît sans besoin croissant d’énergie : certes souhaitable, cette rupture fondamentale est insuffisamment explicitée. Le dernier rapport annuel de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) fait état d’un gain d’efficacité énergétique de seulement 1,2 %.

    Les scénarios présentés comme compatibles avec des trajectoires de réchauffement global de 2°C ou 1,5°C qui ont été analysés par le Shift Project sont ceux de l’Agence internationale de l’énergie, de Greenpeace, de l’IRENA, de plusieurs grandes compagnies pétrolières et ceux utilisés par le GIEC.

    Une illustration du lien Énergie-PIB dans les scénarios étudiés. Source : Banque mondiale (PIB), BP stat 2018 (énergie primaire), documentation des producteurs de scénarios.  
    Les scénarios analysés tablent sur une amélioration de l’efficacité énergétique sans précédent historique. Une hypothèse forte, faiblement étayée dans la plupart des scénarios étudiés. En bleu, les valeurs historiques (de 1950 à 2017). En rouge une projection avec une amélioration de l’efficacité énergétique de 1,5 % par an (le mieux qu’on ait su faire depuis 30 ans). En vert la « moyenne » des scénarios analysés. En gris les différents scénarios analysés.

    Le Futur du travail à l'ère de L'intelligence artificielle

    Extraits de la transcription d’une enquête documentaire « l'ère de l’intelligence artificielle » (YouTube) de Frontline PBS, traduits automatiquement par DeppL et légèrement améliorés.
    Les passages en gras sont de mon fait.

    Les personnes interviewées:
    • Kai-Fu Lee, informaticien en IA, homme d’affaires et auteur
    • Jerry Kaplan, informaticien et entrepreneur
    • Carl Frey, économiste et historien de l’économie
    • Mike Hicks, économiste
    • Harry Cripps, salarié dans l’automobile, président local d’un syndicat dans le Michigan




    Kai-Fu Lee:

    Les géants de l’IA (intelligence artificielle) veulent brosser un tableau plus réjouissant parce qu’ils sont heureux de faire de l’argent, alors je pense qu’ils préfèrent ne pas parler du côté négatif.
    Je crois qu’environ 50 % des emplois seront plus ou moins menacés par l’IA au cours des 15 prochaines années environ.
    (…)

    Journaliste de la CNBC:

    Vous avez un point de vue différent de beaucoup d’autres, à savoir que l’IA ne va pas supprimer les emplois des ouvriers aussi rapidement, mais qu’elle va en fait réduire les emplois de bureau.

    Les capitalistes de la surveillance à l’ère de l’intelligence artificielle

    Extraits de la transcription d’une enquête documentaire « l’ère de l’intelligence artificielle » (YouTube) de Frontline PBS, traduits automatiquement par DeppL et légèrement améliorés.

    Les passages en gras de mon fait.

    Les personnes interviewées:

    Kai-Fu Lee, informaticien en IA, homme d’affaires et auteur
    Pedro Domingos, chercheur en apprentissage machine
    Shoshana Zuboff, universitaire et femme de lettres américaine.
    Alastair MacTaggart, président fondateur de « Californians for Consumer Privacy »
    Éric Schmidt, ex-président exécutif d’Alphabet inc. la holding qui chapeaute Google
    Roger McNamee, homme d’affaires américain. Il a été un des premiers actionnaires de Facebook.
    Amy Webb, prospectiviste, directrice et fondatrice du « Future Today Institute »
    Kate Crawford, chercheuse australienne, professeur à l’Université de New York et chercheuse à Microsoft, cofondatrice de l’« AI Now Institute », connue pour ses travaux sur les effets sociaux du numérique, et notamment du big data et de l’intelligence artificielle
    Yoshua Bengio, chercheur québécois spécialiste en intelligence artificielle, pionnier de l’apprentissage profond



    Kai-Fu Lee:

    L’IA est vraiment l’outil ultime de création de richesses.
    Pensez à l’énorme quantité de données que Facebook possède sur les préférences des utilisateurs et à la façon dont ils peuvent très intelligemment cibler une publicité dont vous pourriez acheter le produit et obtenir une part beaucoup plus importante qu’une petite entreprise ne pourrait le faire. Pareil avec Google ; pareil avec Amazon. L’intelligence artificielle (IA) est donc un ensemble d’outils qui vous aident à maximiser une fonction objective, et cette fonction objective au départ sera simplement de « faire plus d’argent ».
    (…)

    Emissions de gaz à effet de serre et empreinte écologique, où sont les responsabilités ?

    Le point de débat était le suivant : d'un côté les grands pays comme la Chine polluent énormément en terme d'émissions de gaz à effet de serre par exemple. Nous, les occidentaux, de notre coté on ne peut pas grand chose vu notre taille. A l'inverse, je disais attention ce n'est pas si évident nous sommes petits en taille mais encore riches et donc nous polluons beaucoup aussi.

    Responsabilité historique

    En tant qu'occidentaux nous avons une responsabilité importante dans le réchauffement climatique car nous sommes sommes à l'origine de la majorité des stocks de gaz à effet de serre, c'est à dire ce qui a déjà été émis par le passé.
    « La part de responsabilité écrasante dans le changement climatique des deux puissances hégémoniques du XIXe siècle (la Grande-Bretagne) et du XXe siècle (les États-Unis) témoigne du lien fondamental entre la crise climatique et les entreprises de domination globale. La Grande-Bretagne et les États-Unis, représentent 55% des émissions cumulées en 1900, 65% en 1950 et presque 50% en 1980. » Pour une histoire désorientée de l'énergie, Jean-Baptiste Fressoz, 2014.

    La France et l'Allemagne ont eu des développements économiques similaires à la Grande-Bretagne au cours du XXe siècle, dans le graphique ils représentent une part importante du “reste du monde”.

    Oubliez l'anthropocène: Nous entrons dans l'ère synthétique

    Oubliez l'anthropocène: Nous entrons dans l'ère synthétique

    de Christopher Preston, professeur de philosophie à l'Université du Montana, États-Unis.
    Son livre le plus récent est "The Synthetic Age : Outdesigning Evolution, Resurrecting Species, and Reengineering Our World" (2018).

    Traduction rapide via DeepL de "Forget the Anthropocene: we’ve entered the synthetic age", Aeon, May 6, 2019.

    Un fait de notre époque est de plus en plus connu. Quelle que soit la distance que vous parcourez, quelle que soit la direction dans laquelle vous vous dirigez, il n'y a aucun endroit sur Terre sans traces de l'activité humaine. Les signatures chimiques et biologiques de notre espèce sont partout. Transportées autour du globe par les vents atmosphériques violents, les courants océaniques incessants et les vastes soutes de millions de véhicules alimentés aux combustibles fossiles, aucun endroit sur Terre n'est à l'abri de l'empreinte de l'humanité. La nature vierge a définitivement disparu.

    Les algorithmes, c'est quoi ? C'est quoi le problème ?

    « Nicolas Martin : (...) Nous parlons d’algorithmes avec Cathy O’Neil qui est ici avec nous, qui est mathématicienne, data scientist et militante, auteure de Algorithmes, la bombe à retardement aux éditions des Arènes, qui nous fait le plaisir d’être avec nous aujourd’hui. C’est Marguerite Capelle qui assure la traduction tout au long de cette heure.

    On va en venir à ces algorithmes et surtout essayer de comprendre exactement comment s’organisent ces biais autour des algorithmes et comment finalement les mathématiques, qui sont censées être le langage le plus pur et le plus neutre de description du réel peuvent devenir faussées. Vous écrivez, Cathy O’Neil, dans votre livre : « On nous classe avec des formules secrètes que nous ne comprenons pas et qui n’offrent pas souvent des systèmes de recours ». La question se pose donc : et si les algorithmes étaient faux ? Comment est-ce qu’on peut qualifier un algorithme de faux ?


    Cathy O'Neil traduite par Marguerite Capelle : Avant de donner un exemple d’algorithme faux, ce qui est assez facile à faire, je vais expliquer ce que c’est qu’un algorithme avec un exemple très simple que tout le monde peut comprendre.

    « La planète ne rend pas les coups au hasard » et « le refoulement du distributif »

    Matière à réflexion :
    « Les inégalités socioécologiques sont appelées à se renforcer à l’avenir. Un type de scénario général se dessine en régime capitaliste au sein d’écosystèmes mondiaux de plus en plus hostiles. Globalement, en empêchant l’expansion de la production matérielle mondiale de continuer indéfiniment dans le futur, les limites et les mutations de notre planète vont transformer prochainement la poursuite effrénée de la croissance – un jeu historiquement à somme positive – en un jeu à somme nulle, ou pire, négative. Une telle perspective est en effet inévitable en l’absence d’un découplage absolu entre la production de valeur et l’utilisation de ressources matérielles (en particulier d’énergie fossile) ou d’une modification profonde des motivations économiques et politiques des classes capitalistes dominantes.

    Sans cela, la poursuite de l’accumulation en présence d’un surplus matériel en contraction aura des conséquences délétères pour l’ordre géopolitique et macroéconomique mondial, ainsi que pour les équilibres sociopolitiques nationaux, elle ne fera qu’attiser les inégalités et les conflits distributifs entre nations et entre classes sociales.


    Nous entrons dans une ère où, face aux limites de la planète et à sa rébellion croissante, le système capitaliste confronté au renforcement simultané de ses autres contradictions structurelles (suraccumulation du capital, crise sociale, surendettement privé et public, accentuation des rivalités intercapitalistes…) va être rattrapé par ses tendances prédatrices et autodestructrices. Une telle perspective signifie la poursuite des pires désastres pour le monde du vivant dans son ensemble.
    »

    Le refoulement du distributif, Laurent Mermet, 26 nov 2018
    Dans cet extrait, Laurent Mermet montre en quoi le refoulement du distributif, où l'on raisonne comme si l'humanité était un acteur constitué et unitaire, et où l'on élude la question des gagnants et des perdants des crises et mutations, débouche sur d'importants points aveugles lorsqu'il s'agit de penser l'action collective face à l'urgence écologique :

    Commentaires sous la vidéo

    Florian :
    « Je trouve pour le moins surprenant de la part d'un militant, de placer le terme "distributif" dans le seul champ géostratégique, alors que de toute évidence c'est dans le plan social que la question de la distribution des ressources se comprend.  La question "comment se défendre ? Qui sommes -nous ?" N'est même pas invitée à se situer dans le social "colonisteur/indigène", "urbains/ruraux", "élite/paysannerie", alors que de toute évidence c'est la seule voie solide de réflexion pour entamer le problème distributif. Pourquoi cette lacune ? »

    Laurent Mermet :
    « Bonjour, merci pour votre commentaire, mais je ne retrouve pas le second que youtube m'a pourtant permis de lire via ma messagerie mail. Peut-être ne l'avez vous pas publié? Je le résume : c'est le mode de vie des riches qui détruit la planète; la lutte distributive doit donc se terminer par le fait que les pauvres aient le dernier mot; le conflit n'est donc pas géostratégique mais social puisque dans chaque pays il y a des pauvres et des riches qui n'ont pas d'intérêts communs. Je réponds ici aux deux car ils forment un ensemble.

    Ma non prise en compte des clivages que vous mentionnez ("élite-paysannerie" par ex) ne résulte pas d'une lacune, mais de deux différences fondamentales de point de vue entre nous. Votre perspective est centrée sur et structurée par la priorité donnée à la réduction des inégalités (et la question écologique est vue uniquement sous ce prisme); et elle s'appuie sur un raisonnement entièrement normatif (sur ce qui doit être moralement). La mienne est centrée sur et structurée par la question écologique (par l'état où nous mettons les écosystèmes); et elle s'appuie sur un raisonnement stratégique (qui donne une place pas exclusive mais importante au réalisme dans la considération des actions pratiques et des rapports de force actuels et futurs).

    Il est donc logique que vous ne voyiez absolument pas la contribution très importante des pauvres à la destruction de l'environnement; qu'il vous paraisse impensable que dans certaines communautés ou certains peuples les riches et les pauvres soient en synergie parce que cela leur permet de déployer face aux autres des stratégies plus efficaces et donc mutuellement profitables pour les différentes classes sociales. (Je pense ici entre maints exemples aux travaux de Romain Taravella qui ont montré comment les éleveurs-colons riches et pauvres collaborent efficacement dans la destruction de la forêt amazonienne, et les avantages mutuels qu'ils y trouvent.) De même que l'idée que les ressources iront à ceux qui se seront construit les stratégies et alliances pour y accéder, plutôt qu'à ceux auxquels vous estimez qu'elles devraient revenir de droit doit vous être insupportable.

    Pour ma part, j'envisage calmement les multiples façons dont toutes les classes sociales de tous les pays participent, à des degrés divers, à la destruction de l'environnement. Dans la recherche de stratégies pour inverser la destruction, je suis prêt à envisager aussi celles qui ne comportent pas comme préalable prioritaire un programme de réduction des inégalités, parce que ce qui m'importe prioritairement, c'est la résolution des problèmes écologiques. Et enfin, quelle que soit la manière dont se structureront les entités luttant pour les ressources, ce qui m'importent c'est qu'elles n'en restent pas simplement à une lutte d'appropriation, mais aussi à une lutte pour préserver les infrastructures écologiques qui les sous-tendent contre les pressions extrêmes qui risquent de s'exercer. »

    Internet et surveillance, citations de la semaine

    Internet et surveillance, les citations de la semaine sélectionnées par Khrys :

    « La semaine dernière, le visage de Dong Mingzhu, la présidente d’un important fabricant de climatiseurs en Chine, a été exposé sur un écran géant à Ningbo, une grande ville portuaire de la province du Zhejiang, dans l’est de la Chine, pour lui faire honte publiquement pour avoir enfreint une loi routière. Le Zhejiang est l’une des provinces qui a déployé l’an dernier une technologie de reconnaissance faciale pour humilier les citoyens qui déambulent en mettant leurs photos sur d’immenses écrans LED. Mais les caméras n’ont pas attrapé Mingzhu en train de traverser illégalement – elles ont identifié une photo d’elle sur une publicité de bus »
     (...)
    « Ce ne sont là que quelques-uns des moyens ingénieux par lesquels la police de la sûreté de l’Etat – mieux connue sous le nom de Stasi – espionna des individus entre 1950 et 1990, dont beaucoup sont maintenant exposés au musée de la Stasi à Berlin.
    À l’heure actuelle, la police allemande – à l’instar de nombreuses forces de l’ordre – souhaite non seulement avoir accès à des données téléphoniques, mais également à des informations recueillies par des assistants numériques tels que Google Home et Amazon Echo.
    »
     (...)
    « Nous sommes entourés de caméras de surveillance qui nous enregistrent à chaque tournant. Mais la plupart du temps, lorsque ces caméras nous observent, personne ne regarde ce que ces caméras observent ou enregistrent parce que personne ne va payer une armée de gardes de sécurité pour une tâche aussi monotone et qui prendrait autant de temps.
    Mais imaginez que toutes ces vidéos soient regardées – que des millions d’agents de sécurité les surveillent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Imaginez cette armée composée de gardes qui n’ont pas besoin d’être payés, qui ne s’ennuient jamais, qui ne dorment jamais, qui ne manquent jamais un détail, et qui se souviennent de tout ce qu’ils ont vu. Une telle armée d’observateurs pourrait scruter chaque personne qu’ils voient, à la recherche de signes d’un comportement « suspect ». Avec un temps et une attention illimités, ils pourraient aussi enregistrer des détails sur toutes les personnes qu’ils voient – leurs vêtements, leurs expressions et leurs émotions, leur langage corporel, les gens avec qui ils sont et comment ils se rapportent à eux, et toutes leurs activités et leurs mouvements.
    Ce scénario peut sembler tiré par les cheveux, mais c’est un monde qui pourrait bientôt arriver. Les gardes ne seront pas humains, bien sûr – ce seront des agents de l’IA.
    »
    (...)
    « L’infrastructure de la surveillance de masse est trop complexe et l’oligopole technologique trop puissant pour qu’il soit utile de parler de consentement individuel. Même les experts n’ont pas une vue d’ensemble de l’économie de la surveillance, en partie parce que ses bénéficiaires sont secrets, et en partie parce que tout le système est en mutation. Dire aux gens qu’ils sont propriétaires de leurs données et qu’ils devraient décider quoi en faire n’est qu’un autre moyen de les priver de leur pouvoir.
    Notre discours sur la protection de la vie privée doit être élargi pour aborder les questions fondamentales sur le rôle de l’automatisation : Dans quelle mesure le fait de vivre dans un monde saturé de surveillance est-il compatible avec le pluralisme et la démocratie ? Quelles sont les conséquences de l’éducation d’une génération d’enfants dont chaque action alimente une base de données d’entreprise ? Que signifie être manipulé dès le plus jeune âge par des algorithmes d’apprentissage automatique qui apprennent de manière adaptative à façonner notre comportement ?
    »

    Emissions mondiales de gaz à effet de serre

    1. émissions de CO2 par pays en 2017
    2. quel pourcentage d'émissions a été créé au cours de votre vie depuis la révolution industrielle ?
    source : https://www.visualcapitalist.com/all-the-worlds-carbon-emissions-in-one-chart/

    Emissions de gaz à effet de serre : historique

    Nous n'avons jamais autant parlé de changement climatique et nous n'avons jamais autant émis de gaz à effet de serre que ces dix dernières années, cherchons l'erreur...

    Total des émissions mondiales de combustibles fossiles CO₂ depuis 1751 : le graphique montre 4 périodes où  pour chacune d'entre elle, 400 milliards de tonnes de CO₂ ont été rejetées dans l'atmosphère :



    Zapping ultime

    Mr Mondialisation avec l'autorisation de Zap Télé, a regardé et trié une année entière de zapping (2017-2018) pour en tirer une histoire du monde moderne...



    Le monde en vrac et en images

    Jean Rostand (1894-1977) écrivain, moraliste, biologiste, historien des sciences et académicien français.







    GDP, Gross domestic product = PIB, Produit intérieur brut; at PPP = à parité de pouvoir d'achat




    HNWI : High net Worth Individuals: Individus possédant au moins 1 millions de dollars d'actifs (patrimoine) à l'exclusion de la résidence principale et des biens de consommations durables.


















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    Marchandisation, exploitation, dépréciation du monde: la grande braderie

    Extrait de l'introduction au livre de Jason Moore et Raj Patel, "Comment notre monde est devenu cheap. Une histoire inquiète de l’humanité" :

    « Telle est donc notre thèse : à partir du XVe siècle, l’histoire moderne est entrée dans l’ère du Capitalocène. Recourir à ce mot, c’est prendre au sérieux le capitalisme, en y voyant bien plus qu’un système économique : un ensemble de relations entre les hommes et le monde. Car – et c’est un point fondamental – l’homme et la nature ne sont pas des entités séparées qui s’entrechoqueraient comme deux boules de billards : il s’agit d’un unique ensemble, étroitement interdépendant.

    Ce livre cherche ainsi à penser les relations complexes, conflictuelles et inter-dynamiques qui existent entre les hommes et le reste du vivant. En donnant sens au monde qui nous entoure, il souhaite aussi en envisager l’avenir.


    Quelle est son idée directrice ? Le monde moderne s’est construit en « cheapisant » sept choses : la nature, l’argent, le travail, le care, la nourriture, l’énergie, et les vies. Le but de la « cheapisation » est d’étendre toujours plus son contrôle sur le tissu du vivant.


    Pour prendre un exemple simple, revenons à nos os de poulet fossiles. Le poulet (gallus gallus domesticus) est la volaille la plus répandue dans le monde. Mais celle que nous mangeons aujourd’hui n’a rien à voir avec celle que l’on consommait il y a cent ans. Nos poulets sont en effet le résultat d’efforts intensifs déployés après la Seconde Guerre mondiale pour produire la volaille la plus lucrative possible. Ce poulet, adulte en quelques semaines, peut à peine marcher, possède une poitrine démesurée, et est élevé et mis à mort dans des quantités significatives : plus de soixante milliards de volailles par an. Voilà un cas exemplaire de ce que nous entendons par « nature cheap ».
    Le poulet est la viande la plus populaire aux États-Unis, et s’apprête d’ici 2020 à conquérir le monde. Pour autant, les ouvriers du secteur de la volaille sont très peu payés : quand deux dollars sont dépensés pour un poulet de fast-food, deux cents seulement vont aux salariés, sans compter que certains industriels du poulet recourent au travail des prisonniers, payés 25 cents de l’heure. Voilà un cas exemplaire de ce que nous entendons par « travail cheap ».

    Dans l’industrie volaillère américaine, 86 % des ouvriers employés à la découpe souffrent des gestes répétitifs de hachage et de torsion accomplis à la chaîne, mais les blessures sont rarement reconnues. Une des conséquences, pour ces travailleurs, est une baisse moyenne de 15 % de leurs revenus dix ans plus tard. Pendant leur convalescence, ils dépendront du réseau de leurs familles et de leurs amis. Ce phénomène n’est jamais pris en compte, mais demeure pourtant essentiel au maintien de la main-d’œuvre : c’est celui du « care cheap ».


    La nourriture produite par cette industrie remplit les ventres et son bas prix fait taire les mécontents : c’est l’« alimentation cheap ». Les poulets en eux-mêmes contribuent relativement peu au changement climatique : contrairement aux vaches, ils ne rotent pas du méthane. Mais ils sont élevés dans d’immenses hangars dont le chauffage nécessite de grandes quantités de fuel. Ainsi l’industrie volaillère aggrave-t-elle l’empreinte carbone. Vous ne pouvez pas faire des poulets low-cost sans du propane en abondance : « énergie cheap ».


    La vente de ces volailles n’est pas sans risque, mais est favorisée par un système de subventions — facilitant par exemple l’accès aux pays producteurs du soja qui nourrit les poulets (principalement la Chine, le Brésil et les États-Unis), ou l’octroi de prêts commerciaux. Bref, la dépense publique se fait au bénéfice du profit privé : un des aspects de l’« argent cheap ».


    Mettre en place cet écosystème requiert encore un dernier élément — le règne des «vies cheap». Celles des femmes, des colonisés, des pauvres, des gens de couleur, des immigrés… (ainsi que celles des animaux). Et pourtant, à chaque étape de ce processus, les hommes ont résisté — depuis les Peuples Indigènes dont les volailles ont fourni le matériel génétique aux poulets industriels, jusqu’aux travailleurs du secteur demandant que leur souffrance soit reconnue, en passant par ceux qui combattent le changement climatique et Wall Street.


    Quand on voit, rien qu’à partir de cet exemple ordinaire, les luttes sociales menées autour de la nature, de l’argent, du travail, du care, de la nourriture, de l’énergie et de la vie elle-même, on comprend pourquoi le vrai symbole de la modernité, ce n’est pas l’automobile ou le smartphone, mais les Chicken McNuggets.
    »

    Définition du terme Cheapisation (cheapening) selon les auteurs :

    « un ensemble de stratégies destinées à contrôler les relations entre le capitalisme et le tissu du vivant, en trouvant des solutions, toujours provisoires, aux crises du capitalisme. (…) C’est une stratégie, une pratique, une violence, qui mobilise tous les genres de travail – avec une compensation minimale. Nous parlons de cheapisation pour désigner les processus par lesquels le capitalisme transmute la vie non monnayable en circuits de production et de consommation, dans lesquels ces relations ont le prix le plus bas possible », Jason Moore et Raj Patel.

    Interviews des auteurs :

    The Ideology of Cheap Stuff, Dissent Magazine, Dec 5, 2017
    "What do Black Friday, chicken nuggets, and Christopher Columbus tell us about the history of capitalism? We ask Raj Patel and Jason W. Moore, authors of the new book A History of the World in Seven Cheap Things."

    « Changer de système ne passera pas par votre caddie », Usbek et Rica, 16 septembre 2018
    "En rendant cheap la nature, l'argent, le travail, le care , l'alimentation, l'énergie et donc nos vies - c’est-à-dire en leur donnant une valeur marchande - le capitalisme a transformé, gouverné puis détruit la planète. Telle est la thèse développée par l’universitaire et activiste américain Raj Patel dans son nouvel ouvrage, intitulé Comment notre monde est devenu cheap (Flammarion, 2018). « Le capitalisme triomphe, non pas parce qu’il détruit la nature, mais parce qu’il met la nature au travail - au moindre coût », écrit Patel, qui a pris le temps de nous en dire plus sur les ressorts de cette « cheapisation » généralisée."

    Recension du bouquin :

    L’écologie du capitalisme ou la grande braderie du monde, Louison Cahen-Fourot, Terrestres, 26 mai 2019
    "À l'heure où le mouvement des gilets jaunes combat la grande braderie des vies, l'ouvrage Comment notre monde est devenu cheap de Moore et Patel tombe à pic. Croisant marxisme et écologie il met au jour les mécanismes d'appropriation de la nature et d'exploitation des humains, et dessine les voies d'une contre-attaque."

    Illustration au premier degré:

    "Cette vidéo de L214 a été filmée dans un élevage de poulets standard premiers prix. Le plus surprenant est qu'on n'y voit rien d’illégal à proprement parler. Les éleveurs ont en réalité le droit d'entasser 20.000 poulets dans un hangar. Des poulets blancs collés les un aux autres, il y en 22 au mètre carré dans cet élevage et c'est ce que prévoit la directive européenne. Des poulets qui grandissent très vite, si vite que certains n'arrivent pas à tenir debout parce qu'ils sont trop lourds. C'est donc pour cela qu'il y a cette moissonneuse qui permet de ramasser dans tout le bâtiment en quelques heures.
    Cela ressemble à une moissonneuse de céréales, avec une grande pelle devant. Elle conduit les poulets sur un tapis roulant et les entasse dans des caisses. Il y en a souvent trop et les poulets manquent d’étouffer. On voit des ouvriers, un peu dépassés par la cadence, jeter des animaux par terre. Ce type d’élevages de poulets industriels, cela représente quand même 80% de la production française.
    " Poulets d'élevage industriel : comment éviter ces produits en tant que consommateur ?, RTL, 31 mai 2019

    PS: "cela représente 80% de la production française; supprimer ce modèle de production signifie (en vrac) augmenter les prix significativement, diminuer la production nationale, augmenter les importations, baisse de la consommation, hausse du chômage, appauvrissement ? choisir c'est renoncer...

    Réduire son empreinte carbone, impact des actions



    Wynes, Seth, et Kimberly A. Nicholas. « The Climate Mitigation Gap: Education and Government Recommendations Miss the Most Effective Individual Actions ». Environmental Research Letters 12, no 7 (juillet 2017): 074024. https://doi.org/10.1088/1748-9326/aa7541.

    Compétition et coopération marchent ensemble

    Guillaume Lecointre, Chercheur en systématique, explique ce que dit la science de la compétition :
    « La compétition fait partie d’un même continuum de relations auquel on pose des catégories. Dans une espèce, entre membres d’une même espèce il y a des relations de beaucoup de natures différentes à des moments différents de la vie. Les hyènes tachetées sont coopératives au moment où elles chassent, elles s’entraident lors de la chasse, mais une fois que la proie est tuée elles sont compétitives, elles sont agressives entre elles et il y a une hiérarchie dans l’accès à la nourriture. Pour les populations animales et végétales, c’est un entrelacs de relations de compétition et d’entraide. L’entraide est aussi importante que la compétition, la compétition est aussi importante que l’entraide. Nos sociétés humaines n’échappent pas à ça. Nous sommes un entrelacs de comportements solidaires et de comportements égoïstes. Ce sont donc des catégories morales qu’on pose finalement sur des relations mais ce que je voudrais souligner c’est qu’en fait la fin du 19ème siècle s’est focalisée, en parlant d’évolution, sur des relations de compétition, la sélection naturelle, pensait-on, était beaucoup une question de compétition, ce qu’on a appelé erronément plus tard « la loi du plus fort »… En fait c’est beaucoup plus compliqué, la sélection naturelle produit aussi l’émergence de l’entraide. »
    RFI, Autour de la question, Pourquoi l’entraide est dans notre nature? 12 octobre 2017
    Vincent Mignerot, Discussion autour de la notion de compétition, 13 octobre 2017

    Philippe Descolla, Nature ET Culture

    "La manière dont l'Occident moderne se représente la nature est la chose du monde la moins bien partagée."
    "Est-il encore plausible de ranger parmi les universaux une opposition entre la nature et la culture dont l'antiquité ne remonte guère au-delà du siècle?"
    Philippe Descolla, "Par-delà nature et culture", Gallimard, 2005


    Philippe Descola: «Par-delà nature et culture», RFI, 17 fév 2019
    Rencontre avec le philosophe et anthropologue, Philippe Descola, professeur au Collège de France où est enregistrée l’émission.

    Mort d'une petite planète. Ecologie sociale ?

    La crise environnementale a sa source dans l'organisation sociale de nos sociétés. C'est la thèse défendue par Murray Bookchin fondateur de l'écologie sociale (Wikipédia).

    « Mort d’une petite planète – c’est la croissance qui nous tue » Extrait, traduction (non publiée) de « Death of a Small Planet », in The Progressive, 1989.
    "Au final, la «société industrielle», pour utiliser un euphémisme raffiné pour symboliser le capitalisme, est aussi devenu une explication facile pour les maux environnementaux qui affligent notre époque. Mais une merveilleuse ignorance obscurcit le fait que, il y a plusieurs siècles, la plus grande partie des forêts d’Angleterre, dont les célèbres repaires de Robin des Bois, ont été abattues par les haches rudimentaires des prolétaires ruraux pour produire du charbon de bois dédié à une économie métallurgique techniquement simple et pour dégager le terrain pour des élevages de mouton très profitables. Et cela s’est passé bien avant la Révolution industrielle.

    La technologie peut amplifier un problème ou accélérer ses effets. Mais avec ou sans “imagination technologique” (pour reprendre l’expression de Jacques Ellul), elle ne produit que rarement le problème lui-même. En fait, la rationalisation du travail par des moyens de chaînes de montages remonte clairement à des sociétés préindustrielles comme celles qui ont construit les pyramides dans l’Égypte antique, qui a développé une vaste machinerie humaine pour construire ses temples et ses mausolées.

    Considérer la croissance en-dehors de son contexte social propre revient à déformer et privatiser le problème. Il est inexact et injuste de forcer les gens à croire qu’ils sont personnellement responsables pour les dangers écologiques du moment car ils consomment et prolifèrent trop volontiers.

    Cette privatisation de la crise environnementale, comme les cultes New Age qui se concentrent sur les problèmes personnels plutôt que sur les dislocations sociales a réduit plusieurs mouvements environnementaux à une totale inefficacité et menace de diminuer leur crédibilité auprès du public. Si la «simplicité volontaire» et le recyclage militant sont les principales solutions à la crise environnementale, la crise va certainement perdurer et s’intensifier.

    Ironiquement, plusieurs personnes ordinaires et leur famille ne peuvent pas se permettre de vivre «simplement». C’est une initiative exigeante quand on considère le coût de «simples» objets faits mains et le prix exorbitant de la nourriture biologique et des biens «recyclés». De plus, ce que la «fin de production» de la crise environnementale ne peut pas vendre à des «fins de consommation», elle va certainement le vendre aux militaires. General Electric jouit d’une grande renommée non seulement pour ses réfrigérateurs mais aussi pour ses mitraillettes Gatling. Ce côté trouble du problème environnemental – celui de la production militaire – peut seulement être ignoré en développant une naïveté écologique tellement vide d’expression qu’il n’y a de mots pour la décrire.

    La préoccupation du public pour l’environnement ne peut être abordée en mettant la faute sur la croissance sans nommer clairement les causes de la croissance. Une explication ne peut pas non plus se limiter à citer le «consumérisme» tout en ignorant le rôle sinistre joué par la rivalité entre producteurs dans la formation des goûts du public et pour guider leur pouvoir d’achat. En dehors des coûts impliqués, la plupart des gens ne veulent très justement pas «vivre simplement». Ils ne veulent pas diminuer leur liberté de voyager ou leur accès à la culture, ni réduire des besoins qui souvent servent à enrichir la personnalité et la sensibilité humaine.

    Aussi rébarbatifs que puissent paraître certains slogans de «radicaux» environnementalistes, tel «Retour au pléistocène!» (un slogan du groupe Earth First!), ils ne sont pas moins dégradants et dépersonnalisants que les utopies technocratiques de H.G.Wells du début de ce siècle.

    Cela demandera un fort degré de sensibilité et de réflexion – des attributs qui sont encouragés par l’acquisition d’articles tels que les livres, les œuvres d’art et la musique – pour obtenir une compréhension de ce qu’en fin de compte quelqu’un a besoin ou n’a pas besoin pour être une personne vraiment épanouie. Sans de telles personnes en assez grand nombre pour contester la destruction de la planète, le mouvement environnemental sera aussi superficiel dans le futur qu’il est inefficace aujourd’hui.

    Ainsi, la question de la croissance peut être utilisée autant pour nous livrer des banalités concernant nos façons de consommer et notre passion technocratique pour les gadgets (je constate que le bouddhisme n’a pas rendu le Japon moins technocratique que les États-Unis) que pour guider la pensée du public vers les questions élémentaires qui amènent clairement l’attention vers les sources sociales de la crise écologique."

    L'écologie sociale selon Murray Bookchin :
    " Murray Bookchin s'oppose à la vision productiviste d'une intelligence humaine séparée d'une nature qu'elle ne vise qu'à transformer en ressources, conception propre à un humanisme progressiste dans lequel le capitalisme et le capitalisme d'État se rejoignent. Mais il rejette aussi celle, caractéristique de l'écologie profonde, de la résorption dans la nature d’une humanité réduite au statut d'espèce animale parasite, notamment parce que cette perspective ne tient aucun compte de la polarisation interne aux sociétés humaines. Il récuse tout autant celle de l'environnementalisme, qui partage avec les précédentes une approche globalisante, tendant en l'occurrence à faire porter à chaque individu la culpabilité de la crise écologique.
    Dans sa vision d'une écologie sociale, même si les facteurs démographiques ou proprement environnementaux entrent en ligne de compte, la clé de la domination et de l'exploitation de la nature se trouve dans les rapports de domination et d'exploitation qui s'exercent à l'intérieur de la société humaine. La cause première de la crise écologique n'est rien d'autre que la logique du « toujours plus », qui est celle du capitalisme.
    Selon Murray Bookchin, la séparation de l'esprit humain d'avec la nature est un processus parallèle à la constitution des sociétés hiérarchisées, et ces deux dimensions de nos modes de socialisation imprègnent profondément les mentalités. Pour s'en dégager, il faut étudier les communautés « organiques » et concevoir de nouveaux modes de socialisation inspirés des pratiques anciennes d'entraide, en vue de réconcilier l'humanité avec la nature et de la réinscrire dans le processus naturel de l'évolution. Est en effet postulée une nature humaine : l'homme est la nature prenant conscience d'elle-même ; l'humanité représente l'émergence dans l'évolution, à un niveau jamais atteint auparavant, de la rationalité, de la réflexivité et de l'aide mutuelle.
    Ce postulat, irrecevable pour une pensée déconstructionniste, s'inscrit dans une conception d'ensemble qui voit dans la nature elle-même une dynamique tendant vers la liberté par la coopération. En s'appuyant sur une relecture des apports de la biologie qui souligne les phénomènes d'association, d'entraide et de symbiose, et non exclusivement de concurrence et de sélection, elle permet de replacer dans la continuité d'une nature non hiérarchique la perspective d'une société non hiérarchisée, elle-même posée comme le cadre le mieux adapté au développement d'une personnalité singulière dans un tissu communautaire."

    Démocratie, c'est fini, lalalala...

    Avant de disparaître Michel Rocard l’écrivait dans un article du Monde en 2011 :
     « La démocratie sera la première victime de l’altération des conditions universelles d’existence que nous sommes en train de programmer (…) Lorsque l’effondrement de l’espèce apparaîtra comme une possibilité envisageable, l’urgence n’aura que faire des processus lents et compliqués de délibération. Pris de panique l’Occident transgressera ses propres valeurs de liberté et de justice. »
    source :  Question Chine


    Tout va très bien madame la marquise! (version courte)

    Jean-Marc Jancovici : 
    « Comment à la fois dire que les choses s'améliorent et constater qu'elles empirent ? Simple : il suffit de ne pas parler de la même chose !

    Depuis 1965 (date du début des statistiques dont je dispose), le PIB mondial a augmenté, la consommation d'énergie aussi, et les émissions de CO2 aussi.

    Les "optimistes" regardent les émissions par $ de PIB et constatent que ca baisse. C'est vrai : -43% de 1965 à 2017. Ils regardent l'énergie par $ de PIB et constatent que ca baisse. C'est vrai : -34% de 1965 à 2017.

    Mais... le "pessimiste" regarde les émissions de CO2 en valeur absolue (la seule chose qui compte pour le comportement du système climatique) et constate... qu'elles ont triplé sur la même période.
    Le but du jeu, actuellement, n'est pas - plus - de se contenter d'émissions de CO2 qui augmentent moins vite que le $ de PIB (ou de chiffre d'affaires dans une entreprise). Il est d'avoir des émissions qui baissent en valeur absolue : les 2°C demandent que les émissions planétaires soient divisées par 3 d'ici à ce que mes enfants aient mon âge (ça marche aussi avec vos enfants. On se rapproche plus d'une révolution que d'un rapport développement durable !

    Graphique ci-dessous effectué avec données World Bank et BP Statistical Review »
    (publié par J-Pierre Dieterlen)



    Franck Courchamp est chercheur en écologie au CNRS, spécialiste de l'évolution des espèces et de la biodiversité. Son constat est aussi terrible que formel : l'environnement va si mal qu'on court à la catastrophe :


    Contrôle social, capitalisme et technologies numériques

    Il faudrait peut-être préciser que le déploiement informatique considérable qui est en cours n'est pas du tout de la technologie neutre mais va dans le sens de cet effondrement en faisant de chacun de nous un signe numérique.

    Aujourd'hui, dans les recherches informatiques, on développe l'Interaction homme-machine et la réactivité immédiate de systèmes autonomes pouvant manipuler leurs utilisateurs humains en opérant sur les caractères de leurs états psychiques courants appréhendés par leurs expressions sur des sites tels que Google. Il ne s'agit donc plus seulement remplacer ceux qui travaillent par des systèmes de systèmes totalement autonomes opérant 24h sur 24 et se réparant eux-mêmes en cas de dysfonctionnements, mais de manipuler les humains qui communiquent sans cesse sur des thèmes suggérés et qui n'existent que pour acheter et consommer ce qui est produit.

    On peut penser que c'est la voie normale de l'évolution de notre société humaine globalisée, si on se réfère à Freud : « L'intellect humain rationnel est une chose débile et dépendante, jouet de nos penchants pulsionnels et de nos affects » Alain Cardon

    Lire sur le  sujet "Un Capitalisme de Surveillance" de Shoshana Zuboff (cliquer sur les boutons jaunes pour lire les surlignages):
    le moyen le plus sûr de prédire le comportement reste d’intervenir à la source : en le façonnant. J’appelle « économies de l’action » ces processus inventés pour y parvenir : des logiciels configurés pour intervenir dans des situations réelles sur des personnes et des choses réelles. Toute l’architecture numérique de connexion et de communication est désormais mobilisée au service de ce nouvel objectif. Ces interventions visent à augmenter la certitude en influençant certaines attitudes : elles ajustent, adaptent, manipulent, enrôlent par effet de groupe, donnent un coup de pouce. Elles infléchissent nos conduites dans des directions particulières, par exemple en insérant une phrase précise dans notre fil d’actualités, en programmant l’apparition au moment opportun d’un bouton « achat » sur notre téléphone, en coupant le moteur de notre voiture si le paiement de l’assurance tarde trop, ou encore en nous orientant par GPS dans notre quête de Pokémon. « Nous apprenons à écrire la musique, explique un concepteur de logiciels. Ensuite, nous laissons la musique les faire danser. Nous pouvons mettre au point le contexte qui entoure un comportement particulier afin d’imposer un changement... Nous pouvons dire au réfrigérateur : “Verrouille-toi parce qu’il ne devrait pas manger”, ou ordonner à la télé de s’éteindre pour que vous vous couchiez plus tôt. » (Shoshana Zuboff)

    Variation des rendements agricoles mondiaux 2010-2050

    Variation des rendements agricoles 2010-2050. données: Banque Mondiale
    source

    Les émissions de gaz à effet de serre du gaspillage alimentaire

    source

    Pourquoi l'Europe de l'Ouest a prospéré?

    Dans cette série de quatre vidéos, Edouard Cottin-Euziol, maitre de conférence en science économique, résume les thèses de deux livres d'histoire globale qui expliquent l'essor de la civilisation européenne occidentale. Selon Jared Diamond et David Cosandey, les causes seraient d'ordre géographique, biologique, technologique et politique.



    PS: Abonnez-vous à la chaîne d' Edouard, il a un sacré talent de synthèse et de vulgarisation.

    Castaner : "Je ne connais aucun policier qui ai attaqué des gilets jaunes"



    « La guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l’esclavage. L'ignorance, c'est la force. », Georges Orwell, 1984.

    Violences policières et gilets jaunes, ARTE Journal, 12 jan 2019
    "Depuis deux mois les manifestations des gilets jaunes se succèdent chaque samedi. Des affrontements parfois violents ont lieu, provoquant des blessés dans les rangs de la police, mais aussi du côté des manifestants. Amnesty International a dénoncé la recrudescence de violences policières et de blessés graves dus à l'emploi d'armes comme les flash-balls de dernière génération. La police des polices a ouvert 78 enquêtes pour des violences policières."
    David Dufresne : "La police s’est enfermée dans une logique d’escalade et d'affrontement", Nouvelobs, 11 janv 2019

    Pétrole et gaz, découvertes vs. consommation

    Découvertes pétrole+gaz 1950-2017 vs. Consommation 2017


    Sources :

    Une Chine en béton armé

    Depuis 2003, la Chine a utilisé plus de ciment en trois ans que les États-Unis n'en ont coulé au cours de tout le XXe siècle. Pendant les 15 dernières années, la Chine a produit, approximativement six à sept fois plus de ciment que les États-Unis ne l'ont fait en un siècle, un chiffre des plus ahurissants, folie de notre temps.

    Sources :
    Concrete: the most destructive material on Earth, The Guardian, Feb 25, 2019
    A Stunning Statistic About China and Concrete, Bill Gates, June 25, 2014



    Jean Jaurès était-il membre du Front National (Rassemblement National) ?


    A la fin du XIXe siècle, Jean Jaurès, bourgeois, philosophe, socialiste, homme politique défenseur du peuple et des travailleurs, pacifiste, fondateur du journal "L'Humanité", prônait un protectionnisme du travail pour lutter contre la mondialisation, l'exploitation par le capital, le libre-échange et les migrations avilissantes :



    Revue de web du 1er trimestre 2019 - inégalités, économie, Euro, démocratie, contrôle social…

    Exergue

    Beaucoup de gens ne mesurent pas encore l’impact de ces dérives dangereuses car ils ne croient pas que la France qu’ils ont connu depuis 50 ans puisse un jour se transformer en une sorte de dictature de riches néolibéraux œuvrant pour des intérêts étrangers et méprisant au plus haut point le bon petit peuple de France. (Strategica 51)

    Liens :

    Inégalités et classes sociales en France

    La « crise » ou l’art d’échapper à la solidarité, Observatoire des inégalités, 22 mai 2013

    La France invisible des serviteurs, Observatoire des Inégalités, 4 mai 2017

    Qui sont les privilégiés en France ? Observatoire des inégalités, 11 fév 2019

    Comment évoluent les revenus des riches, des pauvres et des classes moyennes ? Observatoire des inégalités, 28 fév 2019


    Économie

    Richesse et pauvreté des nations, David S. Landes (recension), France Culture, 21 déc 2018

    Economics After Neoliberalism, Naidu, Rodrik, Zucman , Boston Review, Feb 15, 2019

    Editorial. Tout comprendre: la crise, les dettes, le populisme, Bruno Bertez, 5 mars 2019


    La santé économique de l'Allemagne

    Allemagne : la fin de la prospérité, Alternatives Economiques, 7 mars 2019

    La nouvelle question allemande, Elie Cohen, 13 mars 2019


    Zone Euro

    Retour de la politique industrielle, Charles Wyplosz, 4 mars 2019

    « Ce qui fait le lien social, c'est l'euro » - Entretien avec Michel Aglietta et Nicolas Leron, LVSL, 14 fév 2019

    “La tragédie de l’euro” ou l’incroyable bulle cognitive dans laquelle l’Europe s’est enfermée : interview exclusive de Ashoka Mody, auteur du livre économique de l'année 2018 aux Etats-Unis, Atlantico.fr, 2 fév 2019


    Pouvoirs financiers au XXe siècle

    Quand les banquiers se mêlent de politique, L'investisseur sans costume, 1 fév 2019


    Géopolitique

    L'Europe face à l'affolement du monde, entretien vidéo, Médiapart, 17 fév 2019


    Démocratie

    « La démocratie n'existe pas, c'est un principe vers lequel on tend », Usbek & Rica, 7 mai 2018

    25 ans d’insurrection zapatiste : « C’est une forme de démocratie réelle, radicale », Rapports de Force, 20 fév 2019

    Deuxième Appel des Gilets Jaunes de Commercy : l'assemblée des assemblées ! vidéo 6 minutes, 29 déc. 2018


    Référendum d'initiative citoyenne

    Élire, c'est renoncer à voter - pour un référendum d'iniative populaire, Mérome, 15 janv 2019

    RIC: Le débat inutile, Le blog de Descartes, 12 fév 2019

    Dufoing: “Vérités et mensonges sur le RIC”, L'inactuelle, 21 jan 2019


    Julia Cagé: « Le prix de la démocratie » (livre)

    Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Arthur Jatteau, 14 janv 2019

    Le prix de la démocratie : entretien avec Julia Cagé, SES ENS, 15 mars 2019

    Julia Cagé: «La France tend de plus en plus vers la ploutocratie», , entretien vidéo, Médiapart, 17 janv. 2019


    Contrôle Social

    Loi “anticasseurs” : un député centriste dénonce un retour au “régime de Vichy”, L'Obs, 31 janv 2019

    France : le régime prépare des punitions collectives contre le peuple ou la dérive vers la tyrannie, Strategika 51, 31 janv 2019

    TRIBUNE. Loi “anticasseurs” : “Pourquoi nous, avocats, ne protestons-nous pas plus fermement ?”, L'Obs, 5 fev 2019

    Violences policières : un élu raconte, Ballast, 14 décembre 2018

    Comment le pouvoir reprend la main sur le savoir, Arthur Weidenhaun, LVSL, 18 déc 2018

    « Le sens de l'effort » (M6), ou comment « divertir » en humiliant de jeunes chômeurs, Acrimed, 7 mars 2019


    En Chine

    Surveiller pour punir : la notation des citoyens chinois, France Culture, 9 janv 2019

    Le crédit social. De l’utopie vertueuse à « Big Brother », QuestionChine.net, 11 mars 2019


    Shoshana Zuboff: « The Age of Surveillance Capitalism » (livre)

    Surveiller et prédire, La Vie des idées, 7 mars 2019

    Bienvenue dans l'ère du capitalisme de surveillance, France Culture, 7 mars 2019

    Un capitalisme de surveillance, Shoshana Zuboff, Le Monde diplomatique, janv 2019


    La fabrique de la réalité

    Gilets jaunes: ne croyez pas la télé! André Gunthert, 2 déc 2018

    Décryptualité du 18 février 2019 - Tout est faux (audio, 13 minutes), April, 19 fév 2019


    Michel Onfray sur l'élite et les gilets jaunes

    Butez-les jusque dans les chiottes! Michel Onfray, 8 janv 2018

    Une Légitime défense, Michel Onfray, 13 janvier 2019

    Le monologue de la pipe, Michel Onfray, 19 janv. 2019


    Juan Branco sur Macron

    Juan Branco désosse Macron, Là-bas si j'y suis, 21 déc 2018


    François Bégaudeau sur la bourgeoisie

    La bourgeoisie est-elle toujours en marche ? France Culture, 28 janv 2019

    Le Grand Oral de François Bégaudeau, écrivain et scénariste, RMC, 23 janv 2019


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