Le jour du dépassement

Pour exister, les sociétés humaines extraient des ressources finies qui sont stockées sous la terre (minerais et énergies fossiles). A l'échelle de l'espèce humaine, ces ressources sont non-renouvelables, il s'écoule des millions d'années (voir des milliards) le temps que les réserves se forment.

Nous utilisons aussi, des ressources renouvelables qui sont produites par la terre au fil des saisons, essentiellement de la biomasse (productions agricoles, forêts, ...). Depuis 1970, nous consommons plus chaque année que ce que la terre régénère annuellement, nous réduisons les stocks de ressources écologiques (population de poissons par exemple) et accumulons toujours plus des déchets.




Philippe Seguin, au temps du traité de Maastricht

C'était l'époque de la fondation de l'Union Européenne :
« La France n’est pas la France quand elle n’est plus capable, comme aujourd’hui, de par­tager équitablement les profits entre le travail, le capital et la rente, quand elle conserve une fiscalité à la fois injuste et inefficace, quand elle se résigne à voir régresser la solidarité et la promotion sociale, quand elle laisse se déliter ce qu’autrefois on appelait fièrement le creuset français et qui était au cœur du projet républicain ».

Philippe Seguin, 5 mai 1992

Tout change pour que rien ne change...

L'obsolescence de l'homme, Günther Anders

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »
Günther Anders, « L’Obsolescence de l’homme », 1956

Günther Anders (Wikipedia)

« Günther Anders a traité du statut de philosophe, de la Shoah, de la menace nucléaire et de l'impact des médias de masse sur notre rapport au monde, jusqu'à vouloir être considéré comme un « semeur de panique » : selon lui, « la tâche morale la plus importante aujourd'hui consiste à faire comprendre aux hommes qu'ils doivent s’inquiéter et qu'ils doivent ouvertement proclamer leur peur légitime »

Cette expression est tirée des phrases : « On nous a traités de « semeurs de panique ». C'est bien ce que nous cherchons à être. C'est un honneur de porter ce titre. La tâche morale la plus importante aujourd'hui consiste à faire comprendre aux hommes qu'ils doivent s’inquiéter et qu'ils doivent ouvertement proclamer leur peur légitime. Mettre en garde contre la panique que nous semons est criminel. La plupart des gens ne sont pas en mesure de faire naître d'eux-mêmes cette peur qu'il est nécessaire d'avoir aujourd'hui. Nous devons par conséquent les aider. » Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ?, Allia, 2010, p. 92. »

Laurent Testot - l'effondrement du point de vue de la Chine, au présent et dans l'histoire



Extraits d'un interview et d'une conférence de Laurent Testot où il présente son livre « Cataclysmes, une histoire environnementale de l'humanité. », le 12 janvier 2019 et le 8 décembre 2018.

Sources :
vimeo.com/307309690
www.youtube.com/watch?v=RfhIw8p11GE

les 10% les plus riches recoivent 50% des revenus et émettent 50% du CO2

« Choisis ton camp, camarade ! Tu penses qu'il faut lutter contre le réchauffement climatique ? Fais vœu de pauvreté ! » Groucho Marx
Ce que le monde produit, c'est ce que le monde consomme (investissements compris) et vice versa ce sont deux grandeurs équivalentes (tautologie inside), même s'il y peu y avoir un décalage dans le temps. Nous pouvons mesurer cela en terme monétaire, ce sont les revenus (faisons abstraction du crédit). Approximativement à l'échelle globale, production = consommation = revenu (PIB). Les émissions de gaz à effet de serre sont proportionnelles à l'activité économique : plus on produit, plus on transforme, plus on consomme, plus on émet.
«  l’élasticité des émissions de carbone vis-à-vis du revenu réel est autour de l’unité. Cela signifie non seulement que, si le revenu d’une personne (ou d’un pays) augmente de 10 %, les émissions tendent à s’accroître dans la même proportion, mais aussi que la distribution des émetteurs réplique la répartition du revenu. Puisque dans la répartition mondiale du revenu le décile supérieur reçoit au moins 50 % du revenu mondial, il est aussi responsable d’au moins la moitié de toutes les émissions polluantes. »

Pour limiter l'augmentation de la température moyenne à 1,5°C, l'objectif serait d'arriver à zéro émission de gaz à effet de serre vers 2050 (GIEC) ou en 2070 pour 2°C. Pour l'instant les émissions annuelles augmentent toujours et notre climat actuel est le résultat de la somme de émissions d'il y a 40 ans. A cette époque seul l'Occident nanti émettait des gaz à effet de serre en quantité importante. Depuis 20 ans, le nombre de personnes qui ont accédé à une richesse similaire à celle de l'Occident ou y aspirent, a décuplé. Même si l'Occident se parait de vertu en un instant, cela aurait une faible d'incidence sur le niveau des émissions mondiales. En effet, en Asie et ailleurs, des centaines de millions de personnes viennent d'accéder à un certain confort matériel et je présume qu'ils n'ont aucune envie de le quitter de suite...

Quelques chiffres pour définir la richesse :

Une personne qui gagne 1012 euros par mois (tous revenus confondus) fait tout juste partie des 10% les plus riches de la planète (en terme de revenus donc et non de patrimoine).

Une personne qui gagne 2330 euros par mois (tous revenus confondus et après impôts) fait partie  des 1% les plus riches de la planète.

La salaire médian global (qui divise la population mondiale en deux groupes de quantité égale) est de 95 euros par mois.

A 1000 euros par mois je fais partie des 10% les plus riches de la planète. Ah, ces gilets jaunes, ce sont pour la plupart des gosses de riches en fait !

Vous pouvez vous situer en terme de revenu et de patrimoine sur le site Global Rich List.

Voyons maintenant la répartition des émissions de CO2 en fonction des revenus :




Diminuer les émissions de gaz à effet de serre de manière conséquente, est une tâche incommensurable, qui va bien au delà des quelques gestes qui ne font du bien qu'à notre conscience (ce n'est pas, à mes yeux, une raison pour ne rien faire).

En effet, je suppose qu'il y a peu de personnes parmi nous, les riches, qui soient prêt à consommer et produire l'équivalent du RSA (V. Mignerot), niveau approximatif moyen, globalement parlant, qui nous permettrait de calmer le jeu significativement sur les émissions de gaz à effet de serre. Quand vous gagnez 513 euros par mois, vous faites encore partie des 20% les plus riches de la planète. Dans un monde communiste imaginaire où tout le monde gagnerait cette somme, nous rendrions 80% des habitants plus riches, 80% d'heureux en plus en somme. Oui car à ce niveau, richesse et qualité de vie sont proportionnelles.

Je n'arrive pas à conclure, du coup je laisse Laurent Mermet remuer le couteau dans la plaie avec ce qu'il appelle le refoulement du distributif :
Il «  montre en quoi le refoulement du distributif, où l'on raisonne comme si l'humanité était un acteur constitué et unitaire, et où l'on élude la question des gagnants et des perdants des crises et mutations, débouche sur d'importants points aveugles lorsqu'il s'agit de penser l'action collective face à l'urgence écologique. »
«  La question n’est pas que l’humanité ne va pas survivre, la question est : qui va survivre, avec quel mode de vie ? »

Les rouages de l'article 13

Crédits : Next INpact (licence: CC by SA 3.0), Cliquez sur l'image pour l'afficher en grand format

Ignorance socialement construite

"L'économie des promesses technologiques est un discours narratif invraisemblable, irresponsable et par dessus tout ingouvernable."

"Pour donner un sens à la complexité du monde afin qu'ils puissent agir, les individus et les institutions doivent développer des versions simplifiées et cohérentes de ce monde. Ce processus signifie qu'une grande partie de ce qui est connu du monde doit être exclue de ces versions, et en particulier que les connaissances qui sont en tension ou en contradiction totale avec ces versions doivent être supprimées. (...)"
Steve Rayner

Rayner, S. (2012). Uncomfortable knowledge: the social construction of ignorance in science and environmental policy discourses. Economy and Society, 41(1), 107‑125. https://doi.org/10.1080/03085147.2011.637335

Steve Rayner est professeur de science et civilisation à l'université d'Oxford.



"Une situation dans laquelle l'élite dirigeante devient incapable de faire face aux facteurs de stress et adopte plutôt une stratégie de déni, refusant de traiter les signaux internes ou externes, y compris ceux du danger".
Mario Giampietro

Mario Giampietro est professeur-chercheur en sciences de l'ingénieur à l'institut catalan de recherche et d'études avancées et à l'institut de sciences et techniques environnementales de l'université autonome de Barcelone. Il travaille sur l'évaluation intégrée des questions de durabilité en utilisant de nouveaux concepts développés en théorie des systèmes complexes. Ses recherches récentes se concentrent sur le lien entre l'utilisation des terres, l'alimentation, l'énergie et l'eau en relation avec les objectifs du développement durable.


source : Squaring the Energy Circle, Post-Growth 2018 Conference,18th-19th September 2018, Brussels, Belgium

L'avenir ? sacrifice, voeu de pauvreté et violence ?

Quelles actions après les marches pour le climat ? Vincent Mignerot, 18 mars 2019 (lecture : 5 minutes)

  • La seule “action”, pour un humain vivant dans un pays riche, qui pourrait avoir un éventuel effet positif sur l’avenir climatique serait qu’il réduise ses revenus pour atteindre aussi vite que possible un niveau proche du RSA, que plus jamais il n’ait de revenu plus élevé et qu’il ne fasse pas appel à la sécurité sociale ou à une quelconque assurance collective lorsqu’un problème survient (santé, habitation, accidents divers). Si ce programme paraît trop ambitieux, il s’agirait dans tous les cas de bénéficier de moins d’avantages et d’être moins riche chaque jour, pour toujours. Et ce sans oublier que ce type d’effort pourrait ne pas être fourni par d’autres, qui profiteraient alors des avantages et richesses potentielles laissés libres (emplois, biens matériels, ressources diverses inexploitées), ce qui annulerait au final les résultats vertueux pour le climat ou l’écologie en général.(...)
  • envisager une issue écologique en confondant les moyens et les causes paraît hautement hasardeux, voire risqué. La cause de nos problèmes n’est par exemple ni l’État ni le capitalisme, qui sont des moyens mis en œuvre pour servir la cause réelle de ces problèmes, qui est notre niveau de vie global (le flux d’énergie et de ressources qui traversent nos sociétés), obtenu grâce à ces moyens déployés afin d’optimiser l’exaction écologique dont nous profitons tous. L’État et le capitalisme sont des outils développés à l’échelle de ce que nous les soutenons par nos revenus, nos choix de consommateurs et, surtout, par les systèmes d’assurance et différents acquis sociaux que nous ne voulons plus perdre(...)
  • Une promesse qu’on ne peut pas tenir est tout autant toxique, qu’elle provienne du haut ou du bas de la société. La jeunesse aujourd’hui se trompe de cible en attaquant “le système”. Cette jeunesse est le système, comme tout un chacun. Même mal, même en mauvaise santé ou en souffrance psychologique, aucun de nous n’existerait sans l’exaction écologique globale, portée par des États puissants et un système économique qui n’est que le prolongement de notre avidité commune, y compris dans la pression qu’État et capitalisme exercent sur ceux qui souffrent le plus des excès et dérives morales que nos niveaux de vie impliquent.(...)
  • C’est à notre angoisse existentielle que nous devons nous confronter, qui expose à une insupportable double peine : vivre malgré tout, en assumant par soi-même que la vie humaine n’est jamais neutre pour le milieu naturel (voir mon intervention à Sciences Po Reims sur ce sujet). Rejouer perpétuellement le conflit interne, celui-là même qui, en effet, a fait acquérir des avantages à l’humanité au détriment du vivant nous expose, désormais que les possibles économiques se réduisent, à augmenter la souffrance globale, sans réduire l’impact écologique pour autant.(...)
  • Des propositions politiques existent pourtant pour la suite. Mais nous ne voulons pas les accepter. Les sociétés qui géreront le mieux leur déclin tout en maîtrisant à la fois la rivalité avec d’autres sociétés et leur propre impact écologique sont celles qui réapprendront notamment à gérer le sacrifice, collectivement et dans la minimisation de la souffrance. Mais le sacrifice malgré tout.(...)
  • les élites, en place ou en devenir émettent des “récits positifs” autour de l’écologie afin de rendre invisibles les individus et communautés qui souffrent déjà, et de ne pas assumer ces sacrifices qu’elles souhaitent voir d’autres faire à leur place. L’anticapitalisme fait partie de ces récits. Il permet une défausse qui disculpe facilement mais artificiellement, il peut augmenter les tensions sociétales et dans tous les cas ne répond à aucune de nos questions existentielles.
    Comme c’est le cas depuis l’apparition de l’anticapitalisme.(...)

Article 13 : signons la pétition contre la censure sécuritaire, appellons nos députés européens!

En quoi consiste l'Article 13 ?

 

La Quadrature du net : Réglement terroriste, Censure sécuritaire

En septembre 2018, sous l’influence de la France et de l’Allemagne, la Commission européenne a proposé un règlement « relatif à la prévention de la diffusion en ligne de contenus à caractère terroriste ».
Ce nouveau règlement imposera à tout acteur du Web (hébergeurs de blog ou de vidéos, sites de presse, petits forums ou grands réseaux sociaux) de :
  • Bloquer en une heure n’importe quel contenu signalé comme « terroriste » par la police (sans l’autorisation préalable d’un juge), et donc se tenir à sa disposition 24h/24 et 7j/7.
  • Devancer les demandes de la police en détectant lui-même les contenus illicites à l’aide d’outils de filtrage automatisé.
Si un site ne respecte pas ces règles, il risque une amende jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires.

Délégation de la censure aux géants du Web

D’un point de vue technique, économique et humain, seule une poignée d’acteurs – les géants du Web – pourront respecter des obligations aussi strictes. Les autres acteurs (commerciaux ou non) n’auront d’autre choix que de cesser leurs activités ou de se soumettre aux outils de modération (filtrage automatique et listes de blocage) développés par Facebook et Google depuis 2015 avec le soutien de la Commission européenne.
Ces multinationales deviendront donc les juges de ce qui peut être dit sur Internet. La structure riche, variée et décentralisée du Web est vouée à disparaître.

Censure des discours politiques

En droit de l’Union européenne, la notion d’infraction « terroriste » est volontairement large, couvrant les actes de piratage ou de destruction massive de biens (ou la simple menace de le faire) commis pour influencer une décision politique ou de déstabiliser des institutions.

Laisser à la police et non au juge le pouvoir de décider ce qu’est un contenu de « terroriste » pourrait mener à la censure d’opposants politiques et de mouvements sociaux.
L’obligation de mettre en place des mesures proactives, avec la menace de lourdes amendes, aura pour effet de motiver les acteurs du Web à adopter une définition du terrorisme la plus large possible pour ne pas être sanctionnés.

Une loi inutile

Ce règlement « anti-terroriste » ne permettra même pas d’atteindre son objectif affiché : empêcher que DAESH ou Al Qaeda diffusent leur propagande auprès des personnes déjà séduites par leurs discours.
Il semble absurde de devoir encore le répéter : sur Internet, n’importe quelle loi de blocage peut être contournée par les personnes qui souhaitent accéder aux informations censurées. Les seuls effets de cette loi seront ses dommages collatéraux : le grand public n’aura certes plus à subir les contenus terroristes, mais il n’aura plus connaissance non plus des informations censurées abusivement.

Exigeons le rejet du texte

Sous couvert de solutionnisme technologique, ce règlement joue sur la peur du terrorisme pour mieux encadrer l’expression sur Internet et limiter les oppositions. Nous devons demander le rejet de ce texte.
  • La censure d’État ne doit pouvoir être prononcée que par un juge.
  • Aucune censure automatisée ne doit être imposée aux acteurs du Web.
  • La lutte contre le terrorisme ne doit jamais être un prétexte pour censurer les oppositions politiques.
Le 21 mars 2019 se tiendra le premier vote sur ce texte, au sein de la commission « libertés civiles » du Parlement européen (60 députés). Les élections européennes arrivant tout de suite après, il s’agira probablement de notre dernière opportunité de faire rejeter ce texte.

Appelez vos représentants au Parlement européen aujourd'hui, et dites-leur que vous ne voterez pour eux aux élections européennes  que s'ils votent contre les filtres de contenu : www.pledge2019.eu
https://www.laquadrature.net/censureterro/

Signez la pétition (près de 5 millions de signature) Arrêtez la machine de censure – Sauvez l’internet!

https://savetheinternet.info/
https://saveyourinternet.eu

Pledge2019 : Les filtres de téléchargement vont dégrader l'Internet 

 

Mauvais pour les utilisateurs

  • Censure automatisée : Tout ce que nous voulons poster devra préalablement être validé par un système faillible de filtrage a-priori
  • Moins d'activité en ligne : Des millions de sites, applications, vidéos et autres seront bloqués dans l'UE

Mauvais pour les créateurs

  • La créativité bloquée : Les parodies, les critiques de films, les vidéos Let's Play, les mèmes et tout ce qui se base sur du matériel sous droit d'auteur seront bloqués par les filtres
  • Coupables jusqu'à preuve du contraire : Les créateurs devront se battre constamment pour contester les erreurs de filtrage

Mauvais pour l'innovation

  • Des géants encore plus grands : Les géants de l'Internet seront les seuls à avoir les moyens de répondre aux exigences requises
  • Moins d'innovation : Moins de nouvelles applications et de sites seront créés dans l'UE en raison des risques trop élevés

Transcription de la vidéo

L'Internet ouvert que tout le monde connaît et aime, où tout le monde peut participer, n'existera bientôt plus. Les politiciens européens sont sur le point de voter une loi qui, d'après eux, est supposée combattre les copies non autorisées. Dans ce but, ils sont sur le point de faire un changement radical qui nous affecterait tous.

Tout se résume à la question clé : Qui est responsable pour les fichiers illégalement mis en ligne sur Internet ?

Jusqu'à présent, la personne qui met en ligne des copies illégales est également la seule qui soit responsable du contenu. L'application ou le site web sur lequel ils envoient ces données n'est pas responsable - à moins qu'ils ne fassent rien après en avoir été informés. C'est comme lorsqu'un crime est organisé par téléphone  cela ne rend pas la compagnie de téléphone responsable.

La législation actuelle est cohérente, de nos jours tout le monde peut communiquer et échanger avec le monde entier. Il est tout bonnement impossible pour les sites web d’examiner manuellement chacune des milliards d'images, de vidéos, de textes, de fichiers sonores que nous mettons en ligne. Mais c'est exactement ce que les politiciens veulent changer.  Dans le futur, dès qu'un contenu sera mis en ligne, le site sera responsable au même titre que la personne qui l'a envoyé.

« Et alors ? », pourriez-vous penser, en quoi est-ce un problème ? Parce qu'alors, la seule possibilité pour les sites de respecter la loi serait de vérifier chaque contenu envoyé par chaque utilisateur ou utilisatrice. S'assurant ainsi qu'il n'enfreint aucun droit d'auteur, dans le monde entier. **S'ils ne ne peuvent s'en assurer, alors le contenu ne sera pas publié**.

Mais il y a pire. Cette nouvelle loi n'exige pas uniquement quelque chose de techniquement impossible. C'est aussi une menace contre l'un de nos droits fondamentaux : la liberté d'expression sans censure injustifiée. Mais aucun programme ne peut à coup sûr indiquer si une parodie, un commentaire ou un remix est conforme, ou non, au droit d'auteur. Pour l'instant, ces considérations sont examinées par des avocats, des juges, lors de procès. Et cependant les sites web devraient, d'une manière ou d'une autre, le faire automatiquement des millions de fois par jour. Afin d’éviter d’énormes amendes, les plateformes devront filtrer très de manière très strictes et beaucoup de contenus parfaitement légaux seront bloqués par ces filtres. Mais malheureusement la faisabilité technique et la censure ne sont pas les seuls problèmes.

Avant même que la loi ne passe, la Commission européenne a déjà présenté une loi allant encore plus loin. Cette loi exigerait des filtres pour les prétendus « contenus extrémistes », chaque publication devant être soumise à des organismes gouvernementaux d'aplication de la loi (forces de l’ordre). Il s’agit ici de rien moins que d'une censure automatisée de l'Internet d'envergure européenne.

Qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? Si nous n’agissons pas maintenant, il se pourrait que l’Internet européen soit expurgé de tout contenu provocateur, surprenant, étrange ou enrichissant.

Les grands gagnants avec cette loi seraient les entreprises multimilliardaires comme Google ou Facebook, car leurs budgets leur permettraient de mettre en œuvre ces nouvelles directives. Toutes les plateformes plus petites ne pourraient continuer à offrir leurs services qu’en utilisant des filtres fournis par les grandes sociétés. Les plus petites entreprises devraient fournir leurs données, ce qui augmenterait encore le pouvoir des grands acteurs. C’est nous tous qui serions perdants avec cette nouvelle législation, car les structures qui font la grande diversité d'Internet aujourd’hui ne se relèveraient pas du coup porté par cette loi.

Si vous voulez arrêter ce pitoyable et misérable FILTERNET, vous devez agir – MAINTENANT !

Ces sites web vous indiqueront comment.

Appelez vos représentants au Parlement européen aujourd'hui, et dites-leur que vous ne voterez pour eux aux élections européennes  que s'ils votent contre les filtres de contenu : www.pledge2019.eu
https://www.laquadrature.net/censureterro/

Signez la pétition Arrêtez la machine de censure – Sauvez l’internet!

Résumé de nos arguments
  1. l’autorisation préalable d’un juge est une garantie indispensable contre la censure politique
  2. la notion de « terrorisme » est si large que, laissée à l’interprétation d’acteurs privés, elle conduira à une censure de discours politiques
  3. les obligations prévues sont si strictes que tous les acteurs du Web devront se soumettre aux outils de modération de Google et Facebook, renforçant le monopole et la puissance nocive de ces derniers
Réponses aux contre-arguments (nos réponses détaillées ici)
  1. « ne seront censurés que les contenus terroristes les plus graves »
    • la seule façon de le garantir est de prévoir le contrôle indépendant d’un juge
  2. « le règlement ne dit pas explicitement que la censure se fera sans juge »
    • il n’impose pas non plus que la censure soit autorisée par un juge ; en France, c’est déjà la police qui censure les contenus qu’elle considère terroristes, sans juge
  3. « Internet favorise la radicalisation terroriste »
    • les seules études disponibles sur la question expliquent qu’aucune preuve ne le démontre ; dans tous les cas, ce règlement ne peut pas techniquement empêcher DAESH ou Al Qaeda de communiquer avec leurs partisans
  4. « on ne peut pas ne rien faire contre le terrorisme »
    • cela n’implique pas de faire n’importe quoi, juste pour le symbole, dans la précipitation afin d’avoir un texte avant les élections européennes
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