Grippe revue de web

Grippe A/ H1N1 : quelques lueurs dans le flou  de pascale72

La grippe A/H1N1 est-elle dangereuse ?
Le comptage des cas
Attitude du gouvernement et des autorités sanitaires
Note sur le Tamiflu
Les laboratoires
Le vaccin
A qui s'adresse-t-il ?
Quid des adjuvants ?
Le rapport bénéfices/risques
Efficacité du vaccin
Mode de vaccination

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pharmacritique du 7 décembre:

Grippe A H1N1: valse des morts pour attiser les peurs. Dialectique des contraires entre l'apocalypse des scientistes et l'hécatombe des antivaccinalistes

 quelques extraits copiés/collés (l'auteur me pardonnera? c'est pour la bonne cause...):

attention le copié /collé peut amener à des raccourcis et à de fausses interprétations de l'article voire à  de l'incompréhension; lire l'article en entier pour les courageux.

"La raison et la science sont les grands perdants dans cette valse des morts revendiqués par les deux extrêmes.

[...]


"...lorsqu'on apprend que le CDC(Centers for Disease Control and Prevention des Etats-Unis) a brusquement changé sa façon de compter les morts, ce qui a pratiquement triplé leur nombre

[...]

"Des 65.000 morts britanniques,"[prévus note blogueur] "il en restait 154 le 10 novembre, alors que l'activité épidémique commençait déjà à baisser. Cette baisse se confirme dans plusieurs pays.
Mais les estimations des décideurs politico-sanitaires conseillés par des experts manifestement plus fortiches en conflits d'intérêts qu'en science sont bien pâles par rapport à celles des complotistes antivaccinalistes, selon lesquels quelques puissants voudraient exterminer jusqu'à un quart de l'humanité - soit par une grippe produite en laboratoire soit par la vaccination... Avec la variante de l'introduction de nanoparticules et / ou puces RFID chez tout le monde, pour un contrôle de la population à distance..."

[...]

A la mi-août, on apprend que lorsque des tests fiables sont effectués en Grande-Bretagne, seul un patient sur 10 consultant pour un "syndrome grippal" était effectivement infecté par le sous-type de virus A H1N1. Cette proportion atteint 50% lors d'un pic habituel de grippe saisonnière. (Et c'est de 51% que parlait vers la mi-novembre la revue médicale Ärzte-Zeitung pour l'Allemagne. Ce qui voudrait dire que le H1N1 a remplacé la grippe saisonnière).

[...]

 "Les nouvelles estimations vont de 3.000 morts[au royaume-uni note blogueur] à un maximum de 19.000, dans le pire des cas; il est toujours question de 30% de la population infectés par la grippe, mais avec un taux probable de mortalité de 0,1%."

[...]

Les conséquences alarmistes de la nouvelle méthode utilisée par les CDC pour compter les morts sont dénoncées y compris au-delà des cercles médicaux indépendants et critiques de la vaccination massive et de l'hystérie autour de la grippe. Le très orthodoxe Ärzte-Zeitung (équivalent du Quotidien du Médecin, en un peu plus sérieux, quand même) souligne explicitement que seuls les chiffres des CDC "ont fait un bond", pas les cas réels de décès.

[...]

Image choc aux effets de persuasion garantis: les enfants morts

Et le journal d'ajouter que les décès dans lesquels la présence du H1N1 n'a pas été confirmée sont comptés par les autorités, de même que tout décès par surinfection consécutive à une grippe A H1N1. La nouvelle façon de compter explique aussi le nombre élevé de décès d'enfants, "qui n'a pourtant pas connu de hausse dramatique", souligne la rédaction dans cet article du 13 novembre. Il faudrait dire cela aux media français, qui n'ont pas manqué de relayer les chiffres bruts, sans aucune mise en garde. Souvenons-nous que les media ont claironné en boucle le danger de la grippe pour les enfants, à partir des exemples états-uniens... Roselyne Bachelot s'est saisi de cette image à forte charge émotionnelle pour en rajouter en parlant d'enfants français au "parenchyme détruit", etc. Et les journaux télévisés ont fait la course aux images choc dans les services de réanimation, soulignant l'existence de cas de complications sévères ou de décès chez des personnes sans antécédents connus

[...]

Jeremy Laurance, le rédacteur santé du journal The Independent, écrivait le 16 novembre dans un article intitulé "Let down by the reality of swine flu" (La grippe porcine nous a fait faux bond / la réalité ne s'est pas adaptée aux prévisions) :
"Si le reflux de la grippe porcine se confirme cette semaine, je redoute l'impact que tout cela pourrait avoir sur la confiance du public dans la science. On nous a mis en garde de nous préparer à affronter une peste moderne. Si la grippe A se révèle ne pas en être une, allons-nous prendre au sérieux de tels avertissements à l'avenir? Si tel est le cas, je ne vois qu'une option dont l'utilité est certaine: il faut expliquer que la science n'est pas une affaire de certitudes, mais de probabilités, et nous engager à découvrir, le cas échéant, pourquoi les choses ne se sont pas passées comme prévu. Tous autant que nous sommes - ministres, décideurs, chercheurs et ceux qui rendent compte de ces recherches -, nous devons nous astreindre à reconnaître nos torts."

[...]


Il y a fort à parier que la nébuleuse conspirationniste - antivaccinaliste sortira renforcée de cette hystérie autour de la grippe A, de cette instrumentalisation de la médecine asservie à des objectifs commerciaux. L'omniprésence des conflits d'intérêts - dont les effets et la puissance sont particulièrement visibles dans cette histoire, à cause de sa dimension globale - ruine progressivement la crédibilité d'une médecine fondée sur des argumentaires scientifiques.
La méfiance pousse de plus en plus de gens dans les bras du "tout naturel" et des méthodes alternatives qui paraissent préservés et plus humains, alors qu'ils ont les mêmes tares: mercantilisme, conflits d'intérêts, manipulation des résultats des tests (si tant est qu'il y en ait...) et omniprésence du marketing, publicité pour des placebos ou au contraire pour des produits dangereux, censure des critiques...

Les tests et les preuves, c'est pour les autres... Il est fort curieux de voir des antivaccinalistes tenants du tout naturel reprocher aux autorités de ne pas avoir testé les vaccins, puisque les produits qu'ils vendent ou qu'ils vantent eux-mêmes ne sont pas testés. Aucune obligation de prouver l'efficacité et l'innocuité des produits phytothérapeutiques ou homéopathiques. Une obscure histoire de "mémoire de l'eau" suffit. On voit à quel point c'est le marketing qui compte, les moyens de persuasion, l'appel aux croyances et la désignation d'un ennemi - la médecine moderne -, autrement dit, les mêmes méthodes qui ont cours depuis que l'humanité existe.

Toutes les tentatives de jouer avec les peurs des masses, de les instrumentaliser à des fins politiques et/ou économiques, sont dangereuses parce qu'elles déclenchent des processus dont l'évolution et les résultats sont incontrôlables - imprévisibles, pour rester dans la prévision... Certains peuvent se dire que nos sociétés ont des garde-fous contre les conséquences des représentations irrationnelles. Pas si sûr. Que l'on pense aux foules déchaînées de parents d'enfants autistes soutenant le Dr Andrew Wakefield, qui s'est fendu d'une théorie selon laquelle le vaccin contre la rougeole serait responsable de l'autisme, et ce sur la base de 12 cas... Ca alors, c'est de la science, un vrai modèle d'evidence-based medicine (médecine fondée sur le niveau de preuve) !
Il semblerait que le bon docteur Wakefield ait arrangé un peu les dossiers des enfants, mais c'était pour la bonne cause. Parler de biais, c'est être dans le registre de la science, qui n'a pas cours dans ce déchaînement d'affects. Et pourtant, il s'agit pour le moins d'un biais d'autoconfirmation ou de validation d'hypothèse: inconsciemment, les chercheurs aident un peu les résultats qui s'entêtent à ne pas pointer dans la bonne direction.

Les utopies du web 2.0 à l'épreuve de la psychologie des groupes...

Comment de telles représentations ont-elles pu gagner du terrain à ce point-là ?
Prenez des parents désespérés à la recherche - l'esprit humain est ainsi fait - d'une explication simple et unitaire de la maladie de leurs enfants. Mettez-le dans le contexte d'une médecine qui n'a pas su s'en occuper, d'une société qui les a laissé pour compte, d'une vulgate psychologisante issue de la psychanalyse qui les a culpabilisé en insinuant que c'était de leur faute. Ajoutez à cela les méthodes fort bien rôdées de persuasion et de pseudo-explication, consistant à lister des éléments de vérité sans rapport entre eux comme s'ils formaient une chaîne causale, confondre corrélation et cause, etc. Ajoutez une représentation de justice à obtenir, d'injustice à réparer, de nouvelles victimes à éviter. Pimentez avec une pincée de médecins qui sont de leur côté mais que l'ordre des médecins et les laboratoires persécutent et empêchent de se prononcer, de travailler, etc. Tout cela sur le fond d'une éducation inexistante à la santé et d'une dégradation croissante de l'image de la science et de la médecine (conflits d'intérêts, scandales sanitaires...). Ajoutez des moyens de communication de type forums sur lesquelles toutes les opinions se valent - c'en est même le principe -, et sur lesquels toute opinion vaut avis éclairé, scientifiquement fondé, du fait de quelques liens menant vers des informations que trop peu de personnes ont les moyens d'évaluer. Voilà quelques ingrédients permettant à des sauveurs et à des gourous de tout poil d'exploiter la souffrance.

La psychologie sociale fourmille d'exemples et d'explications.
Plus les groupes sont importants, plus ils s'uniformisent. Les dynamiques des grands groupes, des foules, des masses ont pour caractéristique principale l'abolition du jugement individuel, l'annihilation de la conscience, qui n'est qu'individuelle, l'élimination de la raison et des barrières du surmoi ainsi que des limites acquises par l'éducation, en faveur d'un agir irréfléchi et spontané, motivé directement par des affects non contrebalancés par la réflexion, la raison. Les masses poussées à n'écouter que leurs tripes se défoulent, ont recours à des procédés primaires tels le clivage en "bons" et "mauvais", trouvent des boucs émissaires, bref, elles agissent loin de toute "intelligence collective" (sic) dont certains espèrent l'avènement au moyen du web 2.0...
On a pu voir par ailleurs comment les "communautés" et autres "forums", "réseaux collaboratifs" et "nouvelles formes de sociabilité" ont servi à diffuser la vulgate conspirationniste - antivaccinaliste, à attiser des manifestations paranoïdes qui reviennent tôt ou tard au registre habituel des extrémismes, du racisme, de la xénophobie et de l'antisémitisme. Si on abandonne la sociabilité à des "réseaux sociaux" - juxtaposition de solitudes et interaction à distance entre personnes qui communiquent parce qu'elles sont semblables -, c'est la société qui en payera le prix, par la dispersion en mille groupes d'entre-soi, signant la disparition du lien social qui permet l'exercice de la solidarité et le devenir citoyen dans un espace public de débat qui ne peut se créer que dans la mesure où les particularismes sont laissés à la porte (voir Jürgen Habermas, Marcel Gauchet, Michel Freitag...).
Préjugés, stéréotypes, clichés, archétype du complot...

Il n'y a nulle exagération lorsque je parle d'agir irréfléchi, d'abolition des inhibitions éthiques, etc., puisque l'un des premiers textes conspirationnistes - antivaccinalistes à circuler partout a été celui de Jane Bürgermeister. Elle  voit dans la vaccination un moyen de quelques puissants d'éliminer une partie de l'humanité... Et ce n'est pas un hasard si le texte fait pêle-mêle des allusions aux origines de Barack Obama, mais surtout aux origines juives supposées des comploteurs. On a là une (énième) version actualisée de cette fiction manifestement indécrottable que sont les protocoles des sages de Sion... (Je renvoie là-dessus aux travaux de Pierre-André Taguieff,["l'imaginaire du complot mondial" note blogueur] en rappelant que c'est la Théorie critique / Ecole de Francfort qui a posé les fondements modernes de cette analyse depuis les années 20 à nos jours).
En complément de l'entreprise de destruction systématique faite par une scientologie omniprésente et par l'empire du "tout naturel" du Dr Matthias Rath, Jane Bürgermeister et ses affidés sont très actifs sur des sites de type "The Flu Case", "Infowars", etc., ou encore à instrumentaliser Dailymotion par d'innombrables vidéos parlant d'une apocalypse pas moins ridicule (en raison), mais pas moins effrayante (affectivement) que celle prévue par les autorités sanitaires."


fin de citation


 

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