Vite lu, vite vu du Dimanche 26 déc 2021

Au sommaire

  • Costa Rica
  • En 1970, l'écologie c'était farfelu. Et aujourd'hui ?
  • Économie politique
  • Grande-Bretagne : La flambée sans précédent du prix du gaz menace de provoquer une crise nationale, avertissent les fournisseurs
  • La reddition de l'Allemagne en matière d'énergie
  •  Électricité : aux heures de pointe, allez-y mollo !
  • Agriculture française, dépendance au pétrole et au gaz naturel, aberration de la mondialisation et du capitalisme
  • Ruptures, documentaire
  • Bourse, le gagnant rafle tout (The winner takes all)

Transition énergétique ou expansion énergétique ?

 Rapport : Transition énergétique ou expansion énergétique ? (trad. DeepL), Transnational Institute, 22 oct. 2021

enrichi de mes liens et passages en gras.



Ce rapport montre que la politique néolibérale en matière de climat et d'énergie a échoué. Il affirme que la poursuite d'une croissance sans fin et de l'accumulation capitaliste a abouti à une expansion énergétique, plutôt qu'à une transition énergétique [1].

Vite lu, vite vu du Dimanche 19 déc. 2021

Au sommaire

  • La neutralité carbone c'est du flan
  • Revenus et émissions de gaz à effet de serre
  • France, prix de l'énergie : fermeture de sites industriels
  • Chine : restriction sur les engrais, conséquences globales
  • « Métamorphose ou déchéance. Où va la France ? »
  • Économie, immigration, justice et affaires - quelques actus
  • Comprendre la multiplication des pains
  • Concentration des médias: l’urgence d'agir
  • Coronavirus : lien statistique entre concentration en CO2 et prévalence des infections à l'école
 

Vite lu, vite vu du Dimanche 12 déc. 2021

 Vite lu, vite vu du Dimanche 12 déc. 2021

Au sommaire

- Sécheresse dévastatrice dans la corne de l'Afrique
- Environnement, énergie, climat, biodiversité, les scientifiques sont pessimistes - L'énergie n'est pas assez chère - Boucles de rétroaction [extraits d'interview]
- Micro-réacteur nucléaire français, sérieux ou éventé ?
- Verdissement lucratif par manipulation du langage
- L’État de droit
- France : métamorphose ou déchéance
- L'Afrique est tellement plus grande que nous ne le concevons
- Pas de serveur = pas de Tesla et vive le progrès !
 

Vite lu du Dimanche 5 décembre 2021

Au sommaire:
  • Démesure et vanité d'un haut représentant de l'espèce, en l'an de grâce 1894
  • L'homme ce mythe
  • En Marche (ô Macron, Omicron) dans l'Absurdistan
  • Inde l'un des plus grands mouvements sociaux de l'histoire de l'humanité
    • Lois agricoles abrogées
    • Retour en arrière
  • Préparez-vous aux impacts
    • Impacts du changement climatique sur les incendies I
    • II
    • G-B : des fournisseurs d'énergie font faillite, une facture de 3,2 milliards pour les ménages
    • Les conflits, le Covid et le changement climatique entraînent un nombre record de personnes ayant besoin de l'aide internationale Risques industriels, il n'y a pas d'industrie verte
  • Le rythme des énergies renouvelables doit doubler pour limiter le réchauffement climatique, selon l'AIE
  • Documentaire : Votre vie privée est importante et fragile
  • Armes autonomes
  • Transformation de l'espace urbain : une grande artère d'Amsterdam 1970 vs 2010
 

Amazon & Uber : pertes & bénéfices [vite fait]

Amazon

Amazon qui a été fondé en 1994, est côté en bourse depuis 1997.

La Tribune, 30 avril 2021 :

« (...) la firme de Seattle a entamé une nouvelle étape. Avant la pandémie, elle était uniquement rentable aux États-Unis sur le segment des ventes en ligne mais elle ne l'était jamais à l'international en raison de ses coûts logistiques énormes. Mais depuis un an, le groupe de Jeff Bezos a vu ses ventes bondir à l'international, lui permettant de passer dans le vert pour la première fois sur ce segment sur une année complète en 2020.

Cette tendance se poursuit : au cours du premier trimestre, Amazon a enregistré à l'international une hausse de 60% de ses ventes, lui permettant de dégager un bénéfice net de 1,3 milliard de dollars - contre une perte de 398 millions de dollars il y a un an.

(...)

Au-delà de son cœur d'activité, la firme continue de tirer profit de sa filiale cloud, Amazon Web Services (AWS) [serveurs web, hébergement de sites et de données], véritable vache à lait du groupe. Celle-ci a généré un chiffre d'affaires de 13,5 milliards de dollars au premier trimestre (+32% sur un an) pour un bénéfice net de 4,2 milliards. »


Chiffre d'affaires et bénéfices au 1er trimestre 2021 :

Ventes en ligne  88     Md$ et 1,3 Md$
Publicité              7     Md$ et 2,4 Md$
AWS                  13,5  Md$ et 4,2 Md$
Total                 108,5 Md$ et 8,1 Md$


La vente en ligne représente donc 81% du chiffre d'affaires pour 16% des bénéfices alors que les services web (AWS) comptent pour 12% du CA et 52% des bénéfices.

La vente en ligne d'Amazon aux États-Unis est profitable depuis longtemps. Seul la vente en ligne en dehors des États-Unis était jusqu'à 2019 en perte. Jusqu'en 2017, les services web constituaient l'essentiel des bénéfices (Geekwire, 2019).

Amazon - revenu net 1995-2019 (source : Ben Evans)


Amazon - revenu trimestriel 2008-2019 (Statista)

Amazon - résultat d'exploitation 2010-2019. Row : Reste du monde (source : Ben Evans          
 


Uber

The Conversation, 14 fév 2018 :

« Une entreprise privée peut-elle durablement exister alors qu’elle accumule des pertes abyssales ? Dans une économie de marché, les sociétés les plus rentables sont supposées prospérer, alors que celles qui se révèlent incapables de créer des richesses sont censées disparaître. Il existe pourtant une stupéfiante exception à cette logique : Uber.

(...)

Uber vient de publier ses résultats 2017, et comme ceux des années précédentes, ils sont absolument catastrophiques. Uber a subi une perte de 4,5 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires de 7,5 milliards. Sur les quatre dernières années, ses pertes cumulées avoisinent désormais les 10 milliards. Pourtant, cela n’a pas empêché le Japonais Softbank d’y investir en décembre dernier un peu plus de 10 nouveaux milliards, qui s’ajoutent aux 12 milliards déjà levés depuis la création de l’entreprise en 2009. »

Uber - pertes opérationnelles 2014-2018 (Statista)


 

 





Vaccins Covid-19 et myocardites chez les hommes jeunes [revue de web]

Covid-19 : Risques de myocardites chez les hommes jeunes après la deuxième dose du vaccin Pfizer/BioNtech [revue de web]

Extraits d'articles, traduction par deepl, passages en gras de mon fait.

Israël rapporte un lien entre de rares cas d'inflammation cardiaque et la vaccination COVID-19 chez les jeunes hommes, Science Mag, 1er juin 2021

« Selon des chercheurs israéliens, le vaccin COVID-19 produit par Pfizer et BioNTech semble exposer les jeunes hommes à un risque élevé de développer une inflammation du muscle cardiaque appelée myocardite. Dans un rapport soumis aujourd'hui au ministère israélien de la santé, ils concluent qu'entre un sur 3000 et un sur 6000 hommes âgés de 16 à 24 ans ayant reçu le vaccin ont développé cette maladie rare. (...)

le taux de myocardite après la vaccination chez les jeunes hommes était plus élevé. Quatre-vingt-dix pour cent des cas recensés en Israël sont apparus chez des hommes, et bien que la myocardite soit normalement plus fréquente chez les jeunes hommes, le taux chez les personnes vaccinées était entre cinq et 25 fois supérieur au taux de base, indique le rapport. (...)

Une question importante est de savoir si le fait de retarder la deuxième dose de vaccin pourrait réduire tout risque potentiel. Nous avons peut-être l'occasion de le découvrir : Plusieurs pays ont allongé l'intervalle entre les deux doses, passant des 3 semaines testées et recommandées par Pfizer à 12, voire 16 semaines, parce qu'ils veulent donner au plus grand nombre de personnes possible au moins une injection. Une baisse des cas de myocardite chez les personnes dont la deuxième dose a été retardée pourrait apparaître dans les données dans les mois à venir. Selon M. Liu, il pourrait également être utile d'envisager de réduire la dose chez les jeunes. (...) »

 

L'approche "tout ou rien" des CDC pour la vaccination des adolescents par le COVID est totalement erronée, MedPage Today, 29 juin 2021

« L'agence devrait revoir ses dernières directives pour maximiser les avantages et minimiser les risques. »

Auteurs : Vinay Prasad, MD, MPH, est professeur associé au département d'épidémiologie et de biostatistique de l'université de Californie à San Francisco. Ramin Farzaneh-Far, MD, est un cardiologue et un développeur de médicaments basé à Boston. Wes Pegden, PhD, est mathématicien à l'Université Carnegie Mellon. Venk Murthy, MD, PhD, est cardiologue et professeur associé de médecine à l'Université du Michigan. Amy Beck, MD, MPH, est pédiatre et professeur associé à l'Université de Californie San Francisco.

« La semaine dernière, le Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) des CDC [États-Unis] s'est réuni pour discuter du signalement de sécurité de la myocardite chez les jeunes qui reçoivent la vaccination par ARNm contre le COVID-19. Ce dialogue a été engagé depuis des mois. En fin de compte, le panel a continué à approuver une stratégie à deux doses d'ARNm pour tous les âges. Nous sommes préoccupés par cette recommandation et proposons cinq considérations alternatives. Mais d'abord, examinons comment nous en sommes arrivés à ce moment afin de donner du sens à la myocardite induite par le vaccin. »

« (...) Selon des estimations révisées d'Israël, le taux de myocardite se situe entre un sur 3 000 et un sur 6 000 chez les hommes âgés de 16 à 24 ans. (...)

Les conseillers britanniques ont décidé de ne pas soutenir la vaccination des enfants de moins de 18 ans. La commission permanente de vaccination de l'Allemagne a conseillé que seuls les enfants souffrant d'affections préexistantes reçoivent le vaccin. Le conseil de santé des Pays-Bas a conseillé que seuls les enfants souffrant d'une maladie préexistante ou ceux vivant dans un foyer dont un membre de la famille ne peut être vacciné reçoivent le vaccin. (...)

Le risque absolu de myocardite après la deuxième dose, basé sur le nombre de cas confirmés par les CDC, serait de un sur 15 000 à 20 000 pour les garçons âgés de 12 à 24 ans. (...)

La déclaration volontaire exige que le responsable établisse un lien mental entre la vaccination et le résultat, et le simple fait que le CDC ait reçu davantage de cas après la couverture du New York Times est la preuve que le VAERS n'a pas réussi à saisir ces événements sans y être incité. Cela indique que les cas peuvent encore être sous-déclarés : Les taux américains sont probablement un plancher et non un plafond. Le suivi méticuleux en Israël est probablement plus proche du chiffre réel. Face à un écart d'un facteur 5 entre les taux rapportés par Israël et les États-Unis, il n'est pas prudent de supposer simplement qu'Israël surcompte la myocardite, plutôt l'inverse. (...)

Premièrement, la comparaison ne doit pas nécessairement porter sur deux doses ou aucune dose. On peut aussi considérer une seule dose. La deuxième dose est associée à des taux plus élevés de myocardite, et une dose d'un vaccin à ARNm offre une forte protection (plus de 90 % pour les résultats graves) - même contre les nouveaux variants tels que Delta. Si vous faites cela, le calcul bascule. Deuxièmement, en se basant sur ce modèle, si l'on suppose les taux de myocardite documentés en Israël, en acceptant l'hypothèse que le VAERS sous-estime le risque, la situation devient encore pire. L'un d'entre nous (Wes Pegden, PhD) a réexaminé l'analyse du CDC en tenant compte de ce facteur, ce qui montre que la deuxième dose de vaccin est défavorable à un jeune âge. Enfin, l'analyse du CDC utilise les taux de SRAS-CoV-2 du passé - lorsque moins d'adultes étaient vaccinés. Les taux pourraient augmenter à l'automne, mais ce n'est pas clair. (...)

Une série de stratégies de vaccination sont possibles chez les enfants. Croire que les vaccins COVID-19 peuvent être utiles même pour des enfants en bonne santé est différent de penser que nous ne pouvons pas nous permettre d'agir avec prudence. Surtout, cela ne signifie pas que les CDC doivent ressentir le besoin de maintenir le cap avec des deuxièmes doses dont les risques marginaux chez les adolescents semblent devoir dépasser leurs avantages marginaux. Les fabricants pourraient également reconsidérer la dose administrée aux jeunes de moins de 25 ans. Les essais de vaccination des enfants actuellement en cours utilisent des doses plus faibles que les études sur les adultes ; peut-être qu'une dose de vaccin plus faible ou intermédiaire pourrait préserver l'essentiel du bénéfice anti-COVID-19 tout en évitant le risque de myocardite. Le CDC n'a pas exploré cette option. (...)

Les stratégies de vaccination des jeunes doivent tenir compte des facteurs de risque qui exposent les enfants à un risque élevé de maladie grave du COVID-19. S'il est vrai que certains cas de syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant (MIS-C) sont idiosyncratiques - ils surviennent même chez des enfants en bonne santé - la majeure partie des hospitalisations d'adolescents concerne des individus présentant des facteurs de risque préexistants. En revanche, le risque de myocardite est entièrement idiosyncratique et peut frapper n'importe qui, y compris des adolescents en bonne santé présentant un risque très faible de maladie grave. Vacciner les personnes à haut risque COVID-19, mais pas tous les jeunes, est une stratégie qui doit être prise en compte lors de l'évaluation des compromis, car les inconvénients par rapport aux avantages pour les enfants en bonne santé sont différents de ceux des enfants présentant des facteurs de risque. (...)

Immédiatement après la réunion de l'ACIP, diverses agences et sociétés professionnelles ont publié une déclaration commune affirmant que les avantages de la vaccination l'emportent largement sur les risques dans tous les groupes d'âge et toutes les catégories démographiques. Pourtant, notre analyse suggère que cette conclusion est prématurée. Elle s'appuie sur des modèles qui utilisent des taux de risque COVID-19 dépassés - les taux sur le terrain sont actuellement bien plus bas, ce qui fait pencher le calcul des avantages et des inconvénients en faveur des inconvénients. Il suppose que deux doses ou aucune dose sont les seules options possibles. Il n'adapte pas les recommandations en fonction du sexe, de l'immunité naturelle ou même des comorbidités. Nous reconnaissons que la vaccination présente des avantages au niveau individuel et communautaire qui vont au-delà de la prévention des hospitalisations et qui constituent une partie importante de la discussion. Mais ces omissions de l'ACIP/CDC sont problématiques. (...)

Même l'ACIP a reconnu qu'il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas sur la myocardite après la vaccination. De nouveaux cas sont en cours d'évaluation, y compris des cas graves, et il n'y a pas encore d'études de suivi à long terme pour déterminer, par exemple, si les preuves documentées de cicatrices myocardiques peuvent laisser présager un risque accru d'arythmies. La discussion de l'ACIP et des CDC sur la vaccination des jeunes adolescents, en particulier des garçons, a laissé de côté des positions raisonnablement intermédiaires. (...)

Les vrais partisans des vaccins - comme nous le sommes tous - comprennent que la meilleure chose que nous puissions faire pour les vaccins est de les déployer de manière à maximiser les avantages et à minimiser les risques. Ceci est crucial pour protéger la santé et aussi pour assurer la confiance du public dans la sécurité de la vaccination. Les directives actuelles des CDC ne vont pas dans ce sens. Elles doivent être revues. »

 

 Tableaux extraits du rapport des CDC sur les cas de myocardites :

source : COVID-19 Vaccine safety updates (page 27), Tom Shimabukuro (MD, MPH, MBA), Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP), June 23, 2021


source : COVID-19 Vaccine safety updates (page 29), Tom Shimabukuro (MD, MPH, MBA), Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP), June 23, 2021

 

COVID-19 : la seconde dose, trop risquée pour les jeunes ?, L’actualité, 8 juillet 2021

« Mon cœur de maman s’est serré quand j’ai appris que les adolescents et les jeunes adultes risquaient peut-être de faire une myocardite avec les vaccins de Pfizer ou de Moderna. Cela justifie-t-il l’idée de ne pas leur donner leur seconde dose ?"

« (...) Pour un million d’adolescents ayant reçu un vaccin à ARN (Pfizer ou Moderna), une soixantaine de garçons et une dizaine de filles subiront une inflammation cardiaque, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains. Le risque est donc très faible. (...)

Rares sont les jeunes qui meurent de la COVID ou qui demeurent symptomatiques pendant des mois. Il n’y a donc pas d’urgence à injecter une seconde dose à tous les adolescents, et les spécialistes auront le temps, cet été, d’analyser de nouvelles données pour établir les risques-bénéfices du vaccin. (...)

En avril, un groupe de médecins israéliens a rapporté aux médias que chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans ayant reçu le vaccin de Pfizer, entre 1 sur 3000 et 1 sur 6000 avait fait une myocardite. Le chiffre ne figurait pas dans le rapport à ce sujet publié par le ministère de la Santé israélien, et il n’a pas été confirmé par la suite. (...)

une analyse du comité de surveillance de la vaccination a trouvé que le nombre de myocardites ou de péricardites survenues chez les gens vaccinés depuis peu était supérieur à ce qui était attendu en temps normal, mais uniquement chez les personnes âgées de 12 à 24 ans, et seulement dans les quelques jours suivant la seconde dose. (...)

Dans une réunion le 23 juin, les CDC ont notamment affirmé que pour chaque million de secondes doses administrées à des jeunes de 12 à 17 ans, une soixantaine de cas d’inflammations cardiaques semblent susceptibles de se produire chez les garçons (...)

Au vu de ces chiffres, on ne peut donc pas exclure complètement pour l’instant que chez des adolescents en bonne santé, le risque de myocardite ajouté à celui d’autres effets secondaires très rares des vaccins, comme des allergies, puisse être supérieur, ou du moins du même ordre de grandeur, que les risques de la COVID.  (...)

Aux États-Unis, cinq cardiologues, pédiatres et épidémiologistes ont d’ailleurs publié une lettre ouverte dans la revue MedPageToday, dans laquelle ils critiquent vertement la décision des CDC. Ils leur reprochent de ne pas avoir examiné la possibilité que, par exemple, les adolescents ne reçoivent qu’une dose du vaccin, puisque les risques de myocardite sont associés à la seconde dose, ou encore que les deux doses soient données seulement aux ados ayant des facteurs de risque de COVID grave. De fait, pour l’instant, les autorités de santé n’ont pas exploré cette voie, pas plus aux États-Unis qu’ailleurs.  (...)

Ce n’est pas parce que les risques sont très minces qu’on ne devrait pas essayer de choisir le moindre. Dans les faits, il n’y a pas d’urgence à donner immédiatement ces secondes doses aux adolescents en bonne santé, puisqu’il vaut mieux d’abord finir de vacciner les plus vieux. (...)

Puisqu’il y a au Québec vraiment très, très peu de risques que les 12-17 ans, dont 80 % ont déjà reçu leur première dose, soient nombreux à contracter une forme grave de COVID dans les prochaines semaines, encore moins s’ils respectent bien les consignes sanitaires, il semble raisonnable d’attendre un peu avant de prendre une décision pour leur seconde dose. La pharmacovigilance et l’avancée des campagnes de vaccination dans le monde vont permettre d’y voir plus clair au fur et à mesure que le temps passe. (...) »

 

Directives actualisées concernant les myocardites et péricardites rapportées avec les vaccins à ARNm COVID-19, Sous-comité COVID-19 du Comité consultatif mondial de l'OMS sur la sécurité des vaccins (GACVS), 9 juillet 2021

« (...) Selon les données du US Vaccine Adverse Events Reporting System (VAERS), environ 40,6 cas de myocardite par million de secondes doses chez les hommes et 4,2 cas par million chez les femmes ont été signalés au 11 juin 2021 chez des personnes âgées de 12 à 29 ans ayant reçu les vaccins à ARNm COVID-19. (...)

De très rares cas de myocardite et de péricardite ont été observés après la vaccination par les vaccins ARNm COVID-19. Ces cas sont survenus plus souvent chez des hommes jeunes et après la deuxième dose du vaccin, généralement quelques jours après la vaccination. Les données actuelles suggèrent un lien de causalité probable entre la myocardite et les vaccins à ARNm (...)

Les données disponibles suggèrent que l'évolution immédiate de la myocardite et de la péricardite après la vaccination est généralement légère et répond à un traitement conservateur (par exemple, repos, traitement par des anti-inflammatoires non stéroïdiens, etc.)  Un suivi est en cours pour déterminer les résultats à long terme. (...)

Des études plus rigoureuses utilisant des sources de données alternatives et des conceptions d'études plus robustes, y compris la comparaison des populations vaccinées et non vaccinées, ainsi que des enquêtes de surveillance pour un suivi à plus long terme sont en cours ; le sous-comité GACVS continuera à examiner ce signal au fur et à mesure que de nouvelles données seront disponibles. (...) »

 

Le JCVI émet un avis sur la vaccination des enfants et des jeunes par le COVID-19, Gouvernement Britannique, 19 juillet 2021

« Le Comité mixte des vaccinations et des immunisations (JCVI) conseille aujourd'hui de proposer un vaccin aux enfants présentant un risque accru de maladie grave à coronavirus (COVID-19). »

« (...) Le JCVI ne conseille pas actuellement la vaccination systématique des enfants en dehors de ces groupes [à risque], sur la base des preuves actuelles.

Comme les preuves montrent que le COVID-19 provoque rarement des maladies graves chez les enfants sans problèmes de santé sous-jacents, le JCVI est d'avis qu'à l'heure actuelle, les avantages minimes pour la santé de proposer une vaccination universelle des enfants contre le COVID-19 ne l'emportent pas sur les risques potentiels. (...)

Le vaccin Pfizer-BioNTech est le seul vaccin qui a été autorisé pour les enfants au Royaume-Uni, pour ceux âgés de 12 ans ou plus. Cette autorisation fait suite à un essai clinique mené aux États-Unis auprès d'environ 1 000 enfants âgés de 12 à 15 ans, qui a révélé que les effets secondaires dans ce groupe étaient généralement de courte durée et légers à modérés. 

Les données réelles sur la sécurité des vaccins COVID-19 chez les enfants sont actuellement limitées, mais des cas extrêmement rares de myocardite (inflammation du muscle cardiaque) et de péricardite (inflammation de la membrane entourant le cœur) ont été signalés après l'utilisation des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna chez des millions de jeunes adultes. (...)

Jusqu'à ce que davantage de données sur la sécurité soient disponibles et aient été évaluées, une approche de précaution est préférable. (...)

Le professeur Anthony Harnden, vice-président du JCVI, a déclaré :

"L'objectif premier du programme de vaccination a toujours été de prévenir les hospitalisations et les décès. Compte tenu du fait que les enfants précédemment en bonne santé, s'ils contractent le COVID-19, sont susceptibles d'avoir une forme très légère de la maladie, les avantages pour la santé de les vacciner sont faibles.

Les avantages d'une réduction de la transmission de la maladie par les enfants à l'ensemble de la population sont également très incertains, d'autant plus que le taux d'utilisation du vaccin est très élevé chez les personnes âgées qui présentent le plus grand risque d'infection grave par le COVID-19.

Nous réexaminerons cet avis au fur et à mesure que des informations supplémentaires sur la sécurité et l'efficacité seront disponibles." (...) »

 

Rapport bénéfices/risques selon Wes Pegden et les données israéliennes

source

Risques d'hospitalisation en soins intensifs par classe d'âge selon différents taux d'incidence

Pour des explications vous pouvez vous référez à l'article originel : Les avantages et les risques potentiels du vaccin Astra-Zeneca contre la COVID-19[en anglais], Université de Cambridge, 7 avril 2021 ou à la revue de web : AstraZeneca et risques de thromboses : des chiffres [revue de web], 26 avril 2021




Un tweet d'une médecin généraliste en PMI, en guise de conclusion :

« Le rapport bénéfice-risque étant très inégalement reparti dans la population et la majorité de la population ne présentant de facteur de risque, un effet indésirable même très rare dans cette population en bonne santé peut inverser le rapport bénéfice-risque pour elle.

On ne peut pas raisonner uniquement en termes de moyennes (...) » Claudina Michal-Teitelbaum, 17 mars 2021

Le concept de neutralité carbone est un piège dangereux

Traduction du fil Twitter de James Dyke présentant son article « Le concept de neutralité carbone est un piège dangereux »  (en anglais, The Conversation, 22 avril 2021) :


« Les politiques climatiques construites autour du "net zéro" [neutralité carbone ou “zéro émission nette”] sont devenues un piège dangereux. C'est l'article le plus difficile que j'ai écrit. Non pas parce qu'il est technique, mais à cause des émotions et de l'inquiétude d'être mal compris. (...)

Bon, alors, qu'est-ce que le "net zéro" ? Nous avons tous déjà entendu ce terme : il s'agit du point où nos émissions de gaz à effet de serre sont équilibrées par les puits [de carbone] naturels et artificiels. Nous devons atteindre le zéro émission nette net aussi vite que possible pour éviter un changement climatique dangereux. Tout cela est très sensé. Les problèmes apparaissent lorsque les scénarios de politique climatique commencent à inclure l'élimination spéculative du dioxyde de carbone (EDC). Cela a commencé au début et au milieu des années 1990. L'hypothèse d'un avenir avec plus d'arbres a été utilisée pour justifier la combustion de plus de charbon.

Quelques années plus tard, le captage et le stockage du carbone (CSC) ont été proposés pour rendre le charbon plus respectueux du climat, car on envisageait de stocker le carbone des centrales électriques  sous terre. Même si cette technologie n'existait pas, elle a commencé à être incluse dans les scénarios de politique climatique. À propos, le CSC pour le charbon propre n'existe toujours pas. Il y a bien eu une seule installation de démonstration à la centrale à charbon de Boundary Dam au Canada, mais la plupart du carbone capturé est utilisé pour la récupération assistée du pétrole (et donc pour récupérer davantage d'hydrocarbures du sol). Pendant des années, le CSC a été présenté comme la technologie qui permettrait de libérer la contribution du charbon aux besoins énergétiques de l'humanité. Finalement, au tournant du millénaire, la plupart des gens ont reconnu qu'il s'agissait d'une chimère coûteuse. Il fallait donc trouver une autre solution.

Cette solution magique devait non seulement ralentir l'augmentation des concentrations de carbone, mais aussi l'inverser, étant donné que les mesures d'atténuation s'avéraient si difficiles à mettre en œuvre. C'est ainsi qu'est apparu le système de captage et de stockage du carbone par bioénergie (BECCS). Aujourd'hui, on ne parle pas beaucoup du BECCS. Il consommera de grandes quantités de terre et d'eau. Il va dévaster la biodiversité.

C'est pourquoi le terme BECCS est désormais utilisé comme un terme générique pour toute approche d'élimination du dioxyde de carbone. Boisement, capture directe de l'air, ensemencement des océans. Les spécificités ne semblent pas avoir d'importance. Ce qui importe, c'est que les décideurs politiques puissent désigner une solution future. Et c'est là que nous intervenons.

Parce que le monde universitaire a involontairement facilité l'inaction. Le "net zéro" est un exemple d'optimisme technologique dans la classification des discours de report : plutôt que de faire le dur travail d'atténuation maintenant, nous concentrons notre attention sur des solutions futures. Et nous le faisons, même lorsque les solutions proposées sont absurdes.

Par exemple, la capture directe de l'air (CDA) ? Cela va-t-il vraiment jouer un rôle sérieux dans la limitation du réchauffement à 1,5°C maximum ? Remarque : le CDA en lui-même n'est pas une mauvaise idée - c'est même très intelligent. Ce qui est stupide et imprudent, c'est de proposer de la déployer, ou toute autre solution d'élimination du dioxyde de carbone, à très grande échelle.

De même, les politiques de zéro émission sont en principe d'excellents moyens de réduire les effets néfastes sur le climat. Mais en proposant de futures suppressions de carbone, elles ont été détournées par un processus de politique climatique impitoyablement obsédé par la croissance. Un processus de politique climatique qui, à l'échelle nationale et internationale, n'a jamais été capable d'envisager autre chose que des approches progressives basées sur le marché. Un processus qui trouve plus facile d'évoquer des licornes climatiques que de remettre en question des hypothèses sur la société. Un processus de politique climatique qui a spectaculairement échoué depuis des décennies. 

Plutôt que d'accélérer l'atténuation, le "net zéro" pourrait finalement avoir fourni aux décideurs politiques des moyens d'éviter de prendre maintenant des décisions dites difficiles. Le moment est venu d'exprimer nos craintes et d'être honnête avec la société dans son ensemble. Les politiques "net zéro" actuelles ne permettront pas de limiter le réchauffement à 1,5°C, car elles n'ont jamais été conçues pour cela. Si nous voulons que les gens soient en sécurité, il faut réduire les émissions de carbone de manière importante et durable dès maintenant. C'est l'épreuve de vérité très simple qui doit être appliquée à toutes les politiques climatiques. Le temps des vœux pieux est terminé. »

Comment la Big Tech nous a trahis

Extraits d'une présentation donnée par Rana Foroohar, journaliste économique américaine, à la Royal Society of Arts de Londres en 2019. Cette brève animation présente les nombreuses façons dont le capitalisme de surveillance continue de se développer sans contrôle, et un plan potentiel de réorientation:

« 80 % de la richesse des entreprises se trouve aujourd'hui dans 10 % d'entre elles - et ce sont les entreprises qui possèdent le plus de données personnelles et de propriété intellectuelle, surtout les grandes entreprises technologiques comme Google, Amazon, Facebook...

Google est en fait un arc narratif intéressant parce que Google a inventé le modèle économique du capitalisme de surveillance. C'est le modèle économique qui consiste essentiellement à surveiller tout ce que vous faites, dites, en ligne, et de plus en plus, hors ligne, et à l'utiliser pour établir votre profil et ensuite  vendre ces informations à des annonceurs qui veulent vous cibler à un niveau microscopique.

Réfléchissez donc à cela maintenant que ce modèle économique se tourne vers les secteurs de la santé, de la finance et de l'assurance. Voici un exemple concret de ce qui se passe : dans certains pays et sur certains marchés où cela est légal, les compagnies d'assurance mettent désormais des capteurs dans les voitures des particuliers ou leurs maisons. Disons par exemple, que je conduis maintenant avec mon enfant à l'arrière et que je ne m'arrête pas assez vite à un feu rouge; ce sera comptabilisé, je pourrais avoir un mauvais point sur mon assurance. 

Tout d'abord, c'est plutôt effrayant, mais cela a aussi pour effet de changer complètement le modèle économique [de l'assurance], qui est passé d'un mode mutualisé, dans lequel il est question du partage et la mise en commun des risques  à un mode individuel où nous sommes tous séparé; soudain, nous sommes tous des risques individuels, et peut-être que vous et moi pouvons être assurés, mais il y a peut-être un groupe de personnes non assurables ici. Cela crée un véritable système à niveaux au sein de la société où il y a des gens qui peuvent être complètement privés de leurs droits. 

D'abord Wall Street et ensuite la Silicon Valley ont vraiment plus de pouvoir que toute autre entité. Je vois tant de similitudes entre la façon dont Wall Street a élaboré la capture monétaire et cognitive de la politique [financer les hommes politiques et influencer la déréglementation financière] avant et, dans une certaine mesure, après la crise financière et la façon dont la Big Tech a capturé le débat maintenant. Avec les banques il y a au moins des exigences quant à la façon dont elles enregistrent les évènements dans les livres comptables.

Avec les entreprises technologiques c'est vraiment un système très opaque. Elles ne font pas de transactions en dollars ou en livres sterling, elles font des transactions en données, c'est une opération de troc. C'est une transaction très opaque.

Rappelez-vous ce qu'Adam Smith a déclaré sur ce qu'il faut pour que le marché fonctionne correctement: vous avez besoin d'un accès égal à l'information, vous avez besoin d'une transaction transparente - donc les deux parties doivent comprendre ce qui est échangé - et vous avez besoin d'un cadre moral partagé. On pourrait dire qu'à l'ère du « big data », rien de tout cela n'est en vigueur. 

Pensez à la transaction la plus opaque de la crise financière  c'est-à-dire  les produits dérivés - les armes de destruction financière massive. Et bien les transactions que nous effectuons actuellement sur une base horaire sont tout aussi opaques, sinon plus. Nous ne comprenons pas vraiment ce qui se passe dans la boîte noire algorithmique. L'une des raisons pour lesquelles les grandes entreprises technologiques ont été si réticentes à réguler la publicité politique est qu'elles ne veulent pas ouvrir cette boîte noire algorithmique. 

Une des réponses élégantes possibles à certains des problèmes dont nous avons parlé - de la vie privée à l'innovation, en passant par la compétitivité - serait de créer des banques de données numériques où les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs pourraient avoir accès aux données, mais uniquement de la manière dont les citoyens et les gouvernements démocratiquement élus le décideraient. Il suffit de dire que nous devons passer de l'ancien modèle capitaliste à une sorte de nouveau partage plus équitable de la richesse. »

Sur la création monétaire

Voici un court extrait d'un article de vulgarisation intitulé « La création monétaire dans l'économie moderne ». Il est rédigé par les économistes de la Banque d'Angleterre (la banque centrale anglaise c'est à dire la banque des banques qui ont leur siège social en Angleterre):

« L’immense majorité de la monnaie détenue par le public se  présente sous la forme de dépôts bancaires [la colonne crédit de nos comptes bancaires]. Mais on ne  comprend pas toujours bien d’où proviennent ces  derniers. Une idée fausse répandue est que les banques  agissent simplement comme des intermédiaires, en  prêtant l’argent des dépôts que les épargnants leur  confient. Dans cette optique, les dépôts seraient en  principe « créés » par les décisions d’épargne des  ménages, et les banques prêteraient ensuite ces dépôts  existant aux emprunteurs, par exemple à des sociétés qui  cherchent à financer des investissements ou à des  particuliers souhaitant acheter un bien immobilier.

En réalité, quand des ménages décident d’épargner davantage de monnaie sur des comptes bancaires, ces dépôts sont simplement créés aux dépens de versements qui, autrement, seraient allés à des sociétés en paiement  de biens et services. L’épargne ne constitue pas en elle- même une augmentation des dépôts ou des « fonds  disponibles » que les banques peuvent prêter. En effet,  voir les banques comme de simples intermédiaires  consiste à ignorer le fait qu’en réalité, dans l’économie  moderne, les banques commerciales sont les créateurs de  l’argent des dépôts. Cet article explique comment, plutôt  que de considérer que les banques prêtent l’argent des  dépôts placés chez eux, c’est le fait de prêter qui crée les dépôts, c’est-à-dire exactement l’inverse du mécanisme décrit dans les manuels d’économie traditionnels. »

Dit autrement, une banque ne prend pas l'argent sur le compte bancaire de Paul pour prêter à Jacques. Les banques créent de la nouvelle monnaie "à partir de rien" en accordant des prêts, dans un premier temps.

La richesse tue la planète, avertissent des scientifiques

« Depuis plus d’un demi-siècle, la croissance mondiale de la richesse n’a cessé d’accroître l’utilisation des ressources et des émissions polluantes bien plus rapidement que celles-ci n’ont été réduites grâce à une meilleure technologie. Les citoyens aisés du monde entier sont responsables de la plupart des impacts environnementaux et sont au cœur de toute perspective future de retour à des conditions environnementales plus sûres. Nous résumons les faits et présentons les approches de solutions possibles. Toute transition vers la durabilité ne peut être efficace que si des changements profonds du mode de vie complètent les avancées technologiques. Cependant, les sociétés, les économies et les cultures existantes incitent à l’expansion de la consommation et l’impératif structurel de croissance dans des économies de marché compétitives empêche les changements sociétaux nécessaires. » Wiedmann T., Lenzen M., Keyßer, L.T. et al. Scientists » warning on affluence. Nature Communications (2020).

La richesse tue la planète, avertissent des scientifiques, The Conversation, 24 juin 2020 [traduction de l'article de vulgarisation qui accompagne la perspective dans le journal "Nature Communications" (passages en gras rajoutés)]

Vous n'avez rien à cacher, n'est-ce pas ?

« Il est facile de s’indigner en ligne. Mais vous ne vous énervez pas pour la violation de votre intimité  sur internet, n’est-ce pas ? Vous la dévoilez en un clic, encore et encore. Peu importe, n’est-ce pas ? Vous n’avez rien à cacher, n’est-ce pas ? Mais c’est pourtant vraiment important, et voici pourquoi. Sur 98 % des sites que vous visitez, les entreprises technologiques ajoutent des logiciels de suivi à votre navigateur. Elles surveillent tout ce que vous faites, tous les articles que vous lisez, tous les boutons que vous cliquez, toutes les vidéos que vous regardez, peut-être même le fait que vous regardez cette vidéo en ce moment même. Vous ne vous êtes probablement pas rendu compte que vous aviez donné votre accord à tout cela. Il y a bien plus grave. À chaque clic et à chaque pression [de vos doigts sur l’écran], elles vous comprennent mieux. Elles vous apprennent. Elles apprennent ce qui vous intéresse. Les actualités que vous lisez, les émissions que vous regardez. Elles apprennent ce que sont vos finances, combien d’argent vous gagnez, le montant de vos emprunts, combien vous pouvez acheter. Elles apprennent ce qui vous fait vibrer, rire, pleurer. Elles apprennent ce qui vous met en colère. Ces sociétés disent que vous avez accepté tout cela. Vous n’avez certainement pas accepté ce qui suit. Ces sociétés rassemblent toutes ces données pour créer une version numérique de vous-même. Avec l’accès à votre version numérique, les entreprises et les organisations politiques et toute autre personne prête à payer peuvent utiliser vos faiblesses pour manipuler non seulement les produits que vous achetez, mais aussi votre façon de penser, et même votre façon de voter sans que vous vous en rendiez compte. Chaque fois que vous ouvrez une page web, ces entreprises envoient vos données à des milliers d’annonceurs. C’est ce qu’on appelle les enchères en temps réel et cela se produit en quelques milliardièmes de seconde, des milliards de fois chaque jour. Elles vous vendent au plus offrant comme un produit. Vous ne pouvez pas contrôler où et à qui ces sociétés vendent vos données. Vous n’avez pas donné votre accord. Cela viole un ensemble de règlements sur la protection des données appelé RGPD, conçu par le Royaume-Uni et l’Union européenne pour protéger notre droit fondamental à la vie privée. Mais elles continuent à le faire et en tirent des milliards. Elles pensent que vous ne le remarquerez pas et elles parient que vous vous en moquerez. Vous avez le droit de garder la version numérique de vous-même, privée, et vous devez être indemnisé pour l’utilisation de vos données personnelles. Le Collectif pour la protection de la vie privée est un groupe d’universitaires et d’avocats spécialisés dans les droits de l’homme qui poursuivent en justice deux méga-entreprises. Nous tenons Salesforce et Oracle pour responsables de la collecte et de la vente abusive de quantités incommensurables de nos données personnelles. Il vous suffit de cliquer une seconde sur le bouton « Like » de notre site. Cela montre aux juges que vous vous souciez de la protection de la vie privée en ligne. Ensemble, nous pouvons mettre fin à cette pratique et vous obtenir une indemnisation. »


« Nous intentons une action en justice contre deux sociétés de technologie pour les empêcher d’enfreindre la loi et pour obtenir une indemnisation pour la collecte et le partage illicites de vos données personnelles à des fins lucratives. Pour soutenir la demande d’indemnisation et si vous pensez que la protection de la vie privée en ligne est importante, consultez le site The Privacy Collective. »

You've Got Nothing To Hide, Right? | The Privacy Collective from The Privacy Collective on Vimeo.

« Le Collectif Vie Privée se consacre à la demande d'indemnisation pour l'utilisation abusive de vos données personnelles. Pour ce faire, nous engagerons une action collective en votre nom. Plus nous bénéficierons d'un soutien, plus notre voix sera forte.

Chacun a le droit de naviguer sur le web sans être suivi. Votre historique de recherche ne doit pas être à vendre. Individuellement, vous n'avez aucun moyen de recours. L'union fait la force, et collectivement, nous pouvons vous obtenir ce qui vous est dû.

Pour en savoir plus et appuyer les demandes, visitez le site The Privacy Collective »

Semi-conducteurs : chaîne de production, position de la Chine et des Etats-Unis, raisons de la pénurie [revue de web]

 Semi-conducteurs : chaîne de production, position de la Chine et des États-Unis, raisons de la pénurie (passages en gras rajoutés).

  • La chaîne de production des "puces électroniques"
  • « La production de semi-conducteurs est aujourd’hui largement dominée par les États-Unis » (source) (mais pas que), La Chine est à la traîne et devrait mettre du temps pour rattraper son retard.
  • Les raisons de la pénurie de semi-conducteurs

Vite lu, Vite vu du Dimanche 23 mai 2021

Sommaire

  • Smicard au chômage
  • Publicité pour le poulet
  • Manipulation de l'opinion : les faux fans de la Chine
  • Manipulation de l'opinion : faux avis sur Amazon
  • Psychose sécuritaire, haro sur les médias !
  • Surveillance de masse
  • Histoire: la France et ses militaires (en arrière-plan des deux tribunes de militaires)
  • Un point de vue nuancé sur les origines du Sars-cov-2

Freiner le réchauffement climatique : renoncement, planification et justice

Jean-Marc Jancovici présente les idées clés du premier rapport du haut conseil pour le climat de juillet 2019 lors de la deuxième session de la convention citoyenne pour le climat au mois d’octobre 2019.

Politique climatique : cohérence, planification et justice


Cohérence

Le changement climatique confronte nos rêves de grandeur et d’infini à la limite physique de ce monde. Nous avons tous entendu les discours sur la croissance économique perpétuelle, sur le fait que l’on peut chacun exercer une liberté croissante sans gêner celle d’à côté, cela marche bien dans un monde en croissance, mais pas dans un monde sans croissance. Cette nouvelle limite est contradictoire avec un certain nombre de directions que nous avons prises dans le passé. Il faudra choisir, c’est-à-dire renoncer. La question à se poser est la suivante : « qu’est ce qu’on préfère si on ne peut pas tout avoir ? »

Planification

Nos sociétés, dont la France, fonctionnent grâce aux énergies fossiles à commencer par le carburant des voitures. L’utilisation de ces énergies émet le surplus de gaz à effet de serre qui engendre le réchauffement climatique. Se passer des énergies fossiles, c’est changer la façon dont le monde est organisé ; changer les villes, les modes de transport, les modes alimentaires, etc. Ces évolutions nécessaires sont très longues à mettre en place, elles nécessitent de l’organisation et de la constance, en un mot de la planification.

Justice

Il faut mettre en place des mesures qui seront acceptables, qui suscitent un minimum d’adhésion [cf. Gilets jaunes]. Il s’agit donc en premier que ces mesures soient comprises : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ».

La Construction du monde moderne

 Vaclav Smil : « La construction du monde moderne », extrait de la préface :

« L’histoire de l’humanité — l’évolution de notre espèce ; le passage à la préhistoire, de la cueillette à l’agriculture permanente ; l’essor et le déclin des civilisations antiques, médiévales et modernes ; les progrès économiques des deux derniers siècles ; la mécanisation de l’agriculture ; la diversification et l’automatisation de la protection industrielle ; l’augmentation considérable de la consommation d’énergie ; la diffusion des nouveaux réseaux de communication et d’information et l’amélioration impressionnante de la qualité de vie — n’auraient pas été possibles sans une utilisation croissante et de plus en plus complexe des matériaux. L’ingéniosité humaine a transformé ces matériaux d’abord en simples vêtements, outils, armes et abris, puis en habitations plus élaborées, en structures religieuses et funéraires, en métaux purs et alliés, et, au cours des dernières générations, en infrastructures industrielles et de transport étendues, en mégapoles, en composés synthétiques et composites, et en substrats et catalyseurs d’un nouveau monde électronique.

Vite lu, vite vu du samedi 1 mai

Sommaire

  • La bille bleue
  • Ce que nous voyons n'est pas la réalité, notre cerveau nous joue des tours
  • Bien vivre : dialogue entre un pêcheur mexicain et un américain
  • Anomalies de température
  • Politique climatique et transition énergétique : capture du CO2 et finance "verte"
  • Réserves de gaz en Méditerranée orientale, explosif ?
  • La fraude fiscale écrase la fraude sociale
  • Haut-parleurs sanitaires, pas à pas avance le totalitarisme
  • Deepfakes et manipulation géopolitique, c'est parti !
  • Comment créer un marché : l'exemple de l'industrie de la diffamation

 

AstraZeneca et risques de thromboses : des chiffres [revue de web]

[Consulter les sources dans les articles originaux. Les passages en gras sont rajoutés. Mis à jour le 3 mai 2021]

Sommaire :

  • Les cas de thromboses :
  • Une thrombose c'est quoi ?
  • Des chiffres en détail
  • Évaluer les bénéfices du vaccin face à ses risques d'effets indésirables
  • Le point de vue de la médecin généraliste, Claudina Michal-Teitelbaum
  • Un point de vue de la sociologie des sciences : Vaccin, pilule et thromboses : la balance bénéfices/risques est aussi politique
  • La science est nuancée : Vaccins COVID et caillots sanguins : cinq questions clés

 

Relations internationales [revue de web, semaine 15]

Sommaire

  • Les guerres de l’information : un outil essentiel
  • "Soft Powers - les sentiers de la guerre économique II", Nicolas Moinet
  • "Pandémie, le basculement du monde" ou l'accélération des déséquilibres avec l'Asie, Hubert Testard
  • Les Etats Unis sont déja en guerre contre la Chine, Alain de Besnoit
  • Chine : La puissance navale de Pékin prend l’ascendant sur l’US Navy
 

Vite lu, Vite vu du dimanche 18 avril 2021

Sommaire

  • Variation des températures depuis 1850
  • Les points de bascule du système climatique (5') 
  • Seuls 4 % des Français prennent l’avion régulièrement
  • L’impact environnemental « potentiellement catastrophique » du véhicule autonome
  • Énergie plus chère = plus de chômage
  • Nous sentons mauvais et c'est un homme de droite qui l'affirme
  • Bruit de botte en Europe
  • Cancer et espérance de vie
  • Progrès vous avez dit progrès ? (évolution du nombre de lits d’hôpital depuis 1960)
  • Un Quiz pour sensibiliser à la désinformation sur les réseaux sociaux
  • A quoi faire attention pour éviter l'hameçonnage
  • Je ne suis plus à vendre sur Linkedin
  • Les fils noirs présents sur certains masques ne sont pas des parasites, mais des fibres inoffensives
  • « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs » 

Si vous nagez avec 300 requins c’est que tout va bien ?

 Sur le principe d’habituation à la perte de biodiversité (s’habituer à l’anormal) et hommage à un peuple de minuscules à qui nous devons la vie. Un documentaire magnifique de Ballade Mentale (17')

   

 

Extraits de la transcription, passages en gras rajoutés, les sources sont sur la page de la vidéo.

Eco & co [revue de web, semaine 15]

Sommaire

  • Les secrets cachés du néolibéralisme
  • La mondialisation : des rapports de force intra et inter-étatiques
  • Pourquoi moins d'impôts et des salaires plus faibles ? Parce que le capital est surabondant et rapporte de moins en moins
  • Finance : la religion moderne ou le commerce de fausses promesses
  • Court terme vs. long terme : deux pôles inconciliables dans le monde de l'entreprise
  • « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité » (Robert Solow, 1987)
 

Nexus [revue de web, semaine 15]

Sommaire

  • La croissance est-elle un poison ?
  • Ce que la climatologie a appris ces deux dernières années
  • L'éléphant au milieu de la pièce : améliorer l'efficacité énergétique ne nous sauvera pas (énergie, croissance, effet rebond, découplage, sobriété)
  • Abondance de pesticides
  • Raréfaction de puces électroniques sur fond de raréfaction de matières premières, pétrole et eau

Lectures de la semaine, 5 articles à la une !

Sommaire

  • « Jusqu'au boutisme technologique »
  • Lettre des étudiants aux députés pour une vraie loi climat
  • Ce qu’il faudrait que tout le monde sache sur les aérosols
  • Pourquoi les espaces intérieurs sont toujours les principaux lieux de prédilection pour la COVID
  • La transmission par les surfaces contaminées est largement exagérée
 Pas le temps de lire ? les passages en gras suffiront.

Désinformation sur les réseaux : Problèmes ! Solutions ? [vidéo, Science4All]

« Les campagnes de désinformation ont envahi tous les réseaux sociaux influents, car toutes sortes d'entités ont des incitations énormes à polluer ou à biaiser l'opinion publique. Voilà qui rend les réseaux sociaux dangereux. »

La vidéo est de Lê Nguyên Hoang (Science4All), docteur en mathématique et médiateur scientifique à l'école polytechnique de Lausanne.

Présentation 

« Quel est, selon vous, le nombre de faux comptes que Facebook a supprimé de sa plateforme en 2019 ? Inutile de me donner un chiffre précis. En termes d’ordre de grandeur, à combien estimeriez-vous ce nombre de faux comptes, sachant que Facebook cherche à avoir un compte par utilisateur humain ? D’après vous, parle-t-on ici de milliers de comptes ? De dizaines de milliers de comptes ? De millions de comptes ? Ou de quelque chose d’autre ?

Depuis maintenant une bonne décennie, les réseaux sociaux font désormais partie de notre quotidien. À chaque qu’on sort nos téléphones ou qu’on ouvre nos ordinateurs, bon nombre d’entre nous reçoivent des notifications, ou regardons le fil d’actualité de Facebook, Twitter ou YouTube, de manière parfois instinctive et sans se poser trop de questions.

Pourtant, derrière chaque nouveau post Facebook, chaque nouveau tweet ou chaque nouvelle vidéo que vous voyez, il y a inéluctablement une histoire complexe, qui vient de l’interaction entre de nombreuses entités plus ou moins bienveillantes, et d’un tri algorithmique effectué via les systèmes d’intelligence artificielle les plus sophistiqués qui n’aient jamais existé. À chaque fois que vous voyez un message sur ces plateformes, il y a eu de nombreuses forces en jeu pour que vous voyez bien ce message et pas un autre.

Et aujourd’hui, j’aimerais insister sur la nature de ces forces en jeu pour essayer de vous convaincre qu’elles n’agissent généralement pas dans votre intérêt, ni dans l’intérêt de l’humanité. Et pourquoi, à cause de cela, il semble urgent de considérer que les réseaux sociaux sont devenus dangereux. Très dangereux.

Dangereux pour les utilisateurs, mais aussi et surtout pour la santé publique et la sécurité nationale. Via le cyber-harcèlement, la mésinformation médicale ou la radicalisation idéologique, les réseaux sociaux causent déjà d’horribles souffrances, de nombreux décès et des préoccupations majeures pour le futur de l’humanité. »

Extraits du script :

« La cyber-guerre (...)

un général 4 étoiles de l'armée américaine : « Quand vous réfléchissez aux conflits, vous voyez que c'est une bataille de volontés (...) Et ce que nous voyons de nos jours, c'est que vous pouvez influencer quelqu'un avant que vous soyez en conflit avec lui (...) [Ces campagnes d'influence] vont travailler pour façonner et influencer la perception du public avant qu'un conflit ait lieu. Dans l'espoir que cela soit un fait accompli. Avant qu'une balle ne soit tirée, ils ont déjà gagné » (...)

Des rapports du Congrès américain ont ainsi identifié des campagnes de désinformation organisées par une agence russe appelée l’Internet Research Agency, ou IRA, pendant les campagnes présidentielles américaines de 2016. De façon perturbante, cette agence a produit et partagé des contenus à la fois contre le parti républicain et en faveur du parti républicain aux États-Unis. Clairement, leur objectif n’était pas de s’allier avec l’un des deux partis américains.

L’objectif de l’IRA semblait davantage d’aggraver la polarisation aux États-Unis, en produisant, en partageant et en payant pour la diffusion en tant publicité de contenus extrêmement clivants, qui tantôt caricaturent le mouvement #BlackLivesMatter, et qui tantôt caricaturent le côté opposé. Ce faisant, l’IRA a certainement affaibli les États-Unis, aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique. (...)

Le dernier rapport du Computational Propaganda Research Project d’Oxford, paru début 2021, liste désormais 81 pays, dont des activités de désinformation organisée sur les réseaux sociaux ont été révélées. (...)

De façon inquiétante, la désinformation organisée grandit et se professionnalise. Le rapport liste ainsi 48 pays qui ont fait appel à des entreprises privées pour effectuer ce travail de désinformation. Ces entreprises vont typiquement alors créer de nombreux faux comptes, gérés soit par des bots, soit par des fermes de trolls humains, payés à amplifier la désinformation.

Mais les gouvernements semblent loin d’être les seuls à s’engager dans ces campagnes de désinformation. Les entreprises privées ont elles aussi des incitations énormes à favoriser telles ou telles croyances dans l’opinion publique, comme cela a été révélé dans le cas du tabac. (...)

début 2021, le New York Times a révélé une campagne de désinformation de l’entreprise Huawei, qui visait à décrédibiliser un projet de loi belge sur une régulation des antennes 5G. Huawei avait ainsi créé 14 faux comptes, prétendant être expert en télécommunication, qui partageaient des critiques du projet de loi. Sachant qu’un contrat de milliards de dollars était en jeu pour l’entreprise, à bien y réfléchir, il n’est probablement pas étonnant que Huawei ait ainsi investi dans cette campagne. (...)
    
il faut sans doute s’attendre à ce que la désinformation organisée soit la norme. Les réseaux sociaux sont sans doute envahis par des campagnes de désinformation. C’est ça qui les rend si dangereux.

La bataille de l’attention

En fait, il semble utile de considérer que les réseaux sociaux sont une sorte d’énorme territoire, que beaucoup d’entités veulent conquérir. Pour bien comprendre la bataille qui y a lieu, il est alors utile de comprendre les caractéristiques du terrain sur lequel cette bataille a lieu. Et s’il y a une caractéristique à comprendre de ce terrain, c’est sans doute le fait qu’il est gouverné par la quête de l’attention. (...)

Les algorithmes aujourd’hui déployés pour répartir le terrain de l’attention sont conçus quasiment exclusivement pour que les consommateurs des réseaux sociaux restent sur les réseaux sociaux, sans tenir compte de la fiabilité informationnelle ou de la sécurité des consommateurs.

Si les campagnes de désinformation des agences russes ou des entreprises chinoises permettent de garder les consommateurs sur leur plateforme, les algorithmes vont promouvoir massivement ces campagnes. Les algorithmes veulent que l’attention des utilisateurs soit portée sur leur plateforme ; ils se contrefoutent de quelle partie de la plateforme sera celle qui aura cette attention. (...)

les réseaux sociaux ont créé un marché de l’information où la désinformation coûte beaucoup, beaucoup, beaucoup moins chère à produire et à diffuser que l’information de qualité. (...)

sur YouTube en particulier, l’influence de l’algorithme sur le succès d’une vidéo est monumentale. Deux vues sur trois sur YouTube résultent de recommandations de l’algorithme. Si cet algorithme veut qu’une vidéo passable fasse 1 million de vues, il lui suffit de la recommander massivement, des centaines de millions de fois par exemple. Mais donc, comme les créateurs s’adaptent au succès, et comme ce succès est en très grande partie déterminé par l’algorithme, selon Veritasium, le contenu est l’algorithme. YouTube est ce que l’algorithme de recommandation promeut, non seulement via son influence directe, mais aussi via son influence indirecte sur les créateurs. (...)

les campagnes de désinformation qui likent et retweetent les contenus qui vont dans leur sens ont aussi un succès indirect similaire. Non seulement, ce faisant, ils vont donner plus de visibilités à certains contenus plutôt que d’autres. Mais de façon peut-être plus importante encore, ces campagnes de désinformation vont ainsi encourager les créateurs de contenus à produire davantage de contenus qui vont dans leur sens.

C’est sans doute ainsi que Twitter est devenu extrêmement polarisé et virulent. Non seulement ces contenus sont mis en avant. Mais en plus, leur mise en avant encourage tous les utilisateurs de Twitter, consciemment ou non, à être davantage polarisés et virulents, car ces contenus connaissent plus de succès et flattent ainsi l’égo de ces utilisateurs de Twitter. (...)

de nos jours, cette jungle est devenue extrêmement dangereuse, non seulement car elle est désormais dominée par des campagnes de désinformations, mais aussi parce qu’on y voit triompher le cyber-harcèlement, la mésinformation médicale ou la radicalisation idéologique, qui, eux, causent d’horribles souffrances, des décès tragiques et des préoccupations majeures pour le futur de l’humanité. (...)

Comment rendre les réseaux sociaux bénéfiques ? (...)

il faut bien se rendre compte que tout réseau social qui devient influent attirera inéluctablement des acteurs malveillants qui souhaiteront promouvoir leurs idéologies ou leurs produits. Le grand défi, ce n’est pas de concevoir des réseaux sociaux qui seront bénéfiques si tout le monde se comporte bien ; le grand défi, c’est de concevoir des réseaux sociaux qui persisteront à être bénéfiques quand ils seront attaqués de toute part par les groupuscules, les gouvernements et les entreprises les plus motivés et les plus puissants du monde !

En particulier, pour y parvenir, la recommandation ou la modération semblent critiques. (...)

Des réseaux sociaux sans modération ni algorithme de recommandation semblent donc très vulnérables aux campagnes de désinformation ou de radicalisation. En tout cas, il semble difficile de les qualifier de “robustement bénéfiques”. (...)

l’exemple de Taïwan nous montre peut-être la voie. Pour permettre des discussions plus constructives, le gouvernement taïwanais a organisé les débats publics sur une plateforme appelée Pol.is. Ce réseau social a la particularité de donner une importance majeure à son algorithme de recommandation, et de faire en sorte que cet algorithme promeuve davantage les positions consensuelles. De façon remarquable, ceci permet d’avancer beaucoup plus rapidement dans l’élaboration de lois efficaces pour résoudre des problèmes pourtant controversés. (...)

Plutôt que de constamment chercher à rabaisser la désinformation, ce qui semble voué à l’échec sachant à quel point celle-ci est prépondérante, sachant la difficulté de la déconstruire, et sachant qu’elle s’adaptera à nos déconstructions, il pourrait être plus efficace de constamment mettre en avant l’information consensuelle, ou au moins quand il s’agit de sciences, l’information davantage fiable. (...)

Pour l’heure, malheureusement, les réseaux sociaux demeurent dangereux. Très dangereux. Probablement beaucoup plus dangereux encore que l’aviation, les traitements médicaux et l’énergie nucléaire, pour lesquels d’énormes investissements dans les autorités de certification ont été mis en place. Il me semble urgent d’en faire de même pour les réseaux sociaux. »

Les réseaux sociaux sont dangereux. Très dangereux [vidéo, 18'], Science4All, 8 mars 2021

Vite lu, vite vu du samedi 6 mars 2021

Biodiversité, cybercriminalité, SMIC, transition énergétique et dettes des entreprises

 

France, la diversité de la vie rétrécit - encore et toujours

Un bilan national des 13 années d’études à identifier les espèces menacées

« L’UICN - l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature - publie (...) sa liste rouge [des espèces menacées] pour la France, un rapport particulièrement préoccupant. Il montre que l’effondrement de la biodiversité n’est pas quelque chose d’exotique ni de lointain : la France aussi est concernée par la 6ème extinction. Pour ce rapport, 500 chercheurs, du CNRS, du Muséum National d’Histoire naturelle, et de l’UICN ont répertorié ces 13 dernières années les différentes espèces animales et végétales. Sur les 14 000 [espèces de] plantes, animaux, insectes qui vivent sur notre territoire, 17,6% sont menacés. L’ours brun, le bouquetin ibérique, le lynx boréal, le vision et le putois d’Europe ou encore, la bécassine des marais, et l’alouette des champs. En tout, 2 430 espèces risquent de disparaitre. Les oiseaux sont les plus touchés, devant les crustacés, les reptiles, et les amphibiens. Et depuis 2008, 187 espèces ont déjà disparu. La perte de la biodiversité s’accélère et en outre-mer les chiffres sont plus graves. Selon ce rapport, pour enrayer la courbe, il faudrait mieux protéger les habitats naturels : lutter contre l’artificialisation des sols, lutter contre les pesticides et reformer la politique agricole. Sans une politique forte et ambitieuse, cette liste rouge ne cessera pas de s’épaissir. » (Le Journal des sciences, France Culture)
« En France métropolitaine, 14 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens et 32 % des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition du territoire. Tout comme 19 % des poissons d’eau douce et 28 % des crustacés d’eau douce. Pour la flore, 15 % des espèces d’orchidées sont menacées.

Vite lu, vite vu du samedi 27 fév. 2021

Pouvoir, comment réduire les émissions de gaz à effet de serre, souveraineté des états vs GAFAM, surveillance chinoise, un futur des conflits, recrutement : profilage par traces numériques et ADN

Le pouvoir

« Le pouvoir ne concède rien sans qu'on l'exige. Il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais. » Frederick Douglass

 

Réduire les émissions de gaz à effet de serre : Problème insoluble ? (interview radio, 5')

« Quoi faire pour respecter l'accord de Paris sur le climat soit respecter les 2 degrés d'élévation maximale des températures ?

Les émissions de CO2 doivent baisser de 5% par an pour les trente ans à venir soit un covid tous les ans pour donner un ordre de grandeur. On ne se rend pas compte à quel point c'est un effort titanesque. (..) Il s'agit de transformer le système économique en profondeur.

Les émissions de CO2 viennent de l'utilisation du pétrole, du charbon et du gaz naturel. Le problème c'est que c'est cela qui a fait la révolution industrielle, notre pouvoir d'achat, l'urbanisation, l'industrialisation, les transports faciles, l'alimentation pas chère. (…) Comme ces combustibles ont permis de mettre plein de machines au travail et d'augmenter très fortement la production donc notre pouvoir d'achat, faire avec de moins en moins de combustible fossiles c'est travailler dans un contexte dans lequel l'économie n'est plus en expansion mais en contraction. (…) La question est donc comment fait-on pour avoir un boulot dans un contexte où les émissions et donc l'économie se contractent, tout en assurant à chacun une forme de confiance en l'avenir ? C'est la quadrature du cercle. » Jean-Marc Jancovici

Comment fait-on ? L'ébauche d'un plan pour la France

Islam et Salafisme par Adrien Candiard

« Les adeptes de l’État Islamique ne sont pas fous – affirmer cela empêche de comprendre leur vision du monde -, ils adhèrent à un système d’idées leur permettant de donner un sens au réel. D’où la démarche entreprise par Adrien Candiard : remonter à la source desdites croyances. (…) L’école hanbalite connue pour son affirmation de la transcendance absolue de Dieu. Sa majesté est en effet telle qu’il ne possède rien de commun avec la Création, à telle enseigne, d’ailleurs, qu’aucun artifice du langage humain ne saurait dire quelque chose de Lui. Tout ce qu’il nous est donné de connaître, c’est sa volonté, et il exprima celle-ci dans le Livre sacré, le Coran. Ce raisonnement hanbalite a pour corollaire une définition de l’être par le faire, ou de l’essence par l’acte : en effet, être musulman, c’est se conformer au Coran, c’est agir selon ses prescriptions, c’est obéir à des commandements divins. (…) Pour Adrien Candiard, le succès de cette théologie, qui demeure cependant largement implicite, explique en grande partie le légalisme de l’Islam contemporain, légalisme qui se manifeste à travers les questions alimentaires et vestimentaires. » (Salafisme, Baptiste Rappin)

(Le salafisme est moderne)

Pour sortir des guerres de religion du XVIe et XVIIe siècles, les classes dirigeantes ont disjoint la politique et la religion, ce que Thomas Hobbes a formalisé dans Le Léviathan, paru en 1651. (Guerres de religion, Bibliothèque Fahreneit 451)

Brève histoire du capitalisme contemporain

Extrait de : « Que crève le Capitalisme! avec Hervé Kempf de Reporterre », 16 oct. 2020. Rencontre à la Carmagnole avec Hervé Kempf du quotidien de l'écologie Reporterre autour de son livre.

Rien à cacher ? ou l'importance de l'intimité [revue de web]

 L’Age du capitalisme de surveillance, Clément Jeanneau, Signaux Faibles, 9 fév. 2019

  • « Lorsque les gens disent « je n’ai rien à cacher », ils disent en fait « je me moque de mes droits ». Si vous cessez de défendre vos droits en disant « je n’ai pas besoin de mes droits dans ce contexte », ce ne sont plus des droits. Vous les avez convertis en quelque chose dont vous jouissez comme d’un privilège révocable. Et cela réduit l’étendue de la liberté au sein d’une société. » Ignacio Ramonet

Évaluation mondiale de la biodiversité

Évaluation mondiale de la biodiversité, les points marquants selon l'IDDRI (citations)

Laurans, Y., Rankovic, A. (2019). Observations issues d’une lecture de l’Évaluation mondiale de la Biodiversité et des services éco systémiques de l’IPBES. Iddri, Décryptage N°06/19

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« Sept ans après son lancement officiel, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), parfois surnommée « Giec de la biodiversité », a rendu publique le 6 mai 2019 son Évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques.

Cela faisait près de 15 ans, depuis la publication de l’Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire (Millennium Ecosystem Assessment) en 2005, qu’une synthèse des connaissances sur l’état mondial de la biodiversité n’avait pas été produite. La gouvernance mondiale de la biodiversité arrive au bout de deux décennies d’engagements très ambitieux pour préserver la biodiversité, pris au niveau de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Le rapport de l’IPBES souligne, une nouvelle fois, que les tendances mondiales restent alarmantes ou s’aggravent. Alors que se négocie le futur cadre mondial post-2020 sur la biodiversité, qui devra être adopté fin 2020 à la COP 15 de la CDB à Kunming, en Chine, l’Iddri propose ici d’identifier et de faire ressortir quelques points qui lui paraissent particulièrement marquants dans l’Évaluation mondiale, et de pointer ce que ces résultats peuvent indiquer en termes d’action.

Messages Clés

  • Le rapport montre que l’effondrement de la biodiversité terrestre est en premier lieu dû aux changements d’utilisation des sols occasionnés par l’agriculture, en lien, notamment, avec l’augmentation de la consommation de produits animaux. Pour les océans, c’est la pression de la pêche qui est la cause principale de déclin. Cela suggère d’adopter des engagements concernant le système agroalimentaire.
  • Les progrès politiques enregistrés concernent surtout l’adoption de textes, dont l’application fait défaut, ce qui plaide pour transférer une partie de l’attention politique vers leur mise en œuvre concrète.
  • Une partie de la solution reposera sur les « peuples autochtones et les communautés locales », dont l’Évaluation mondiale démontre l’importance numérique et le rôle majeur dans le maintien de la biodiversité. Cela suggère de concevoir des modes de développement économique et social qui les protègent et s’appuient sur eux.
  • Les négociations à venir pour le renouvellement du cadre post-2020 de la CDB pourraient aborder la question d’objectifs ciblant, notamment, l’alimentation et l’agriculture. C’est aussi le cas des négociations de l’Organisation mondiale du commerce sur les subventions à la pêche, ainsi que les négociations sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
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