Contrôle social grâce aux smartphones/données numériques [revue de web]

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C'est parti : Le premier gouvernement à fusionner les données de paiement numériques et les tickets de caisse des supermarchés [extraits], Norbert Haring, 7 juin 2022.

« Des avertissements selon lesquels les ingénieurs sociaux du gouvernement pourraient bientôt déterminer les types d'aliments que nous sommes autorisés à acheter semblaient exagérés, jusqu'à présent. Actuellement, un premier gouvernement européen s'efforce d'obtenir les données nécessaires. Il collecte toutes les données de paiement et les tickets de caisse et les fusionne avec les données sur les ménages. (…)

Le bureau norvégien des statistiques SSB veut obliger le plus grand opérateur de terminaux de paiement par carte, Nets, à lui fournir toutes les données sur les paiements traités par ces terminaux. Ces données comprennent les noms, les adresses, les dates d'achat et les prix des différents produits.

En outre, les quatre plus grandes chaînes de supermarché seront obligées de remettre aux statisticiens du gouvernement les tickets de caisse, qui indiquent les produits que les citoyens respectifs ont achetés. (…)

Les terminaux Nets gèrent 80 % des paiements numériques dans les supermarchés norvégiens. Les statisticiens veulent collecter, combiner, archiver et analyser des millions de tickets de caisse chaque jour et plus d'un milliard de transactions de paiement chaque année.

Les statisticiens sont conscients que ce projet porte gravement atteinte à la vie privée des Norvégiens, mais ils affirment qu'il ne sert qu'à des fins statistiques et que les statisticiens sont dignes de confiance et habitués à traiter des données sensibles en toute sécurité. Et que la loi interdit d'utiliser les données à des fins autres que statistiques. Cela est censé donner au citoyen la garantie que cela ne se produira pas. (Au moins jusqu'à ce que les lois en question soient modifiées.) (…)

Il n'est pas explicitement mentionné que les données ne doivent pas être hébergées ou traitées par des entreprises américaines, car sinon, selon la loi CLOUD, les services secrets des USA y auraient accès. L'idée n'est pas farfelue, puisque l'Office fédéral allemand de la statistique héberge les données du recensement 2022 chez Cloudflare, une société américaine. (…)

L'un des principaux objectifs affichés de cette forme effrayante de collecte de données est que les statisticiens veulent mieux connaître les aliments et les boissons consommés par les citoyens. Et pas seulement de manière globale, mais en les ventilant finement. De cette façon, l'État peut mieux évaluer dans quelle mesure ses citoyens mangent sainement ou non et déterminer les groupes sur lesquels il doit travailler s'il veut améliorer les habitudes alimentaires. (…)

En décrivant la sensibilité des données, Statistics Norway donne une bonne idée de ce qui pourrait mal tourner ici :

(Les données) identifient à la fois le titulaire de la carte et le titulaire du compte et répertorient toutes les transactions effectuées avec la carte de débit, en indiquant le moment et le lieu d'utilisation (par exemple, un magasin). En outre, des catégories particulières de données à caractère personnel peuvent être incluses dans les opérations de paiement, car la nature de la localisation de l'utilisateur peut impliquer, entre autres, la religion, les opinions politiques, l'état de santé, l'appartenance syndicale ou les relations sexuelles du titulaire du compte.” (…)

Si Statistics Norway parvient à mettre en œuvre son intention comme prévu, cela signifie que les bases organisationnelles seront posées pour une mise au point complète des actions des citoyens par le gouvernement. Il faudra peut-être un certain temps avant que les données ne soient utilisées à cette fin, mais on trouvera certainement des raisons de le faire progressivement, d'abord ici, puis là, et toujours un peu plus.

C'est également très important pour nous, car le gouvernement norvégien acquiert une expérience qui peut ensuite être mise en œuvre très rapidement dans d'autres pays, par exemple lorsque la prochaine pandémie sera déclarée. Nous avons appris une chose : lorsqu'une pandémie est déclarée, tout le reste doit passer au second plan par rapport à la protection supposée de la santé de la population, y compris et avant tout le droit à la vie privée. »

 

Sécession numérique : comment essayer d'échapper à la surveillance permanente [extraits], Éric Verhaeghe, 27 mai 2022

« Je sais que beaucoup de gens se disent : qu’importe, je n’ai rien à cacher ! Et c’est le propre de nos contemporains que de se penser honnêtes et donc à l’abri de toute poursuite de la part de l’Etat, à qui Google transmet allègrement ses données sur simple demande policière. Leur naïveté est touchante, car ils ont oublié, ou n’ont pas compris, que le propre d’un État totalitaire est d’inquiéter les gens honnêtes, et donc d’inventer des délits pour justifier un climat de peur. (…)

Google prépare donc l’avénement d’un régime où l’État interdira, au nom du bien, de parcourir plus d’un kilométrage donné, chaque mois, en voiture, pour sauver la planète. Ou interdira de fréquenter certains endroits sans motif valable, par exemple certains quartiers de Paris où le nombre de touristes est trop élevé. Ou sanctionnera ceux qui ne marchent pas assez chaque jour.

Par exemple, je m’aperçois que, au mois de mars, je n’ai pas parcouru les 100 kilomètres à pied que l’État pourrait considérer comme le minimum vital. J’ai raté la cible de 2 kilomètres. On peut tout à fait imaginer un monde où ce genre de faute entraîne une majoration des cotisations de sécurité sociale, ou une amende automatique.

Toute cette dystopie est désormais possible sans grand effort. Les technologies existent, et les infrastructures techniques aussi. Il n’y a plus qu’à relier les données collectées par Google avec les données de l’assurance-maladie ou les données fiscales pour passer à l’étape suivante. (…)

L’ère de la dictature numérique
(…) L’erreur consisterait à penser que la surveillance numérique se limite à votre smartphone. Certes, cet outil est un redoutable espion qui permet à l’État de tout savoir sur vous pour peu que les fournisseurs de données transmettent les informations qui vont bien. Nous y reviendrons.

Mais il faut avoir conscience que l’épidémie de coronavirus a donné aux pouvoirs policiers l’opportunité d’avancer grandement dans leurs projets de mise sous surveillance.

En France, par exemple, en décembre 2020, des décrets sont passés autorisant le fichage de tous les citoyens selon leurs opinions philosophiques. L’année suivante, le Parlement a adopté une loi autorisant la reconnaissance faciale en temps réel des personnes participant à une manifestation.

À la faveur de l’angoisse créée par le coronavirus, et artificiellement gonflée par le cartel des médias subventionnés, personne n’a rien trouvé à redire à ces évolutions cataclysmiques pour la démocratie.

Un récent rapport du Sénat s’est par ailleurs déclaré favorable à un élargissement de la reconnaissance faciale dans l’espace public. Il est en particulier fortement question que la SNCF soit autorisée à procéder à la reconnaissance faciale des personnes masquées dans les gares et les trains.

Ce type d’innovation montre bien que la violation de la vie privée n’est plus seulement le fait de votre téléphone, dont l’État récupère vos données, mais qu’elle sera bientôt commise à chaque coin de rue par l’État lui-même. (…)

Le projet d’identité numérique de la Commission Européenne
(…) En réalité, il existe un projet européen cohérent, “urbanisé” diraient les informaticiens”, de mise en place d’une identité numérique qui rassemblerait tous les compartiments de la vie privée. Il s’agit du fameux “wallet” de la Commission Européenne, qui fait partie de la feuille de route d’Ursula von der Leyen. (…)

Le “wallet” devrait regrouper les données d’identité classiques, mais aussi les données de santé, notamment les données en matière de vaccination, et les données bancaires. Tout le monde a compris qu’il s’agit de l’ossature grâce à laquelle l’Union Européenne pourra mettre en place un crédit social perfectionné, empêchant par exemple un consommateur d’acheter plus qu’une quantité donnée de carburant chaque année, ou dégradant les droits des personnes qui ne seraient pas vaccinées, par exemple en plafonnant leurs achats à un maximum mensuel. (…)

la Commission Européenne a annoncé son intention de mettre en place une base de données européennes de santé, qui lui permettra de savoir qui, dans l’Union, est à jour de ses vaccins et qui ne l’est pas. En France, la Haute Autorité de Santé planche sur la mise en place d’un outil d’aide à la décision pour compléter le carnet de vaccination numérique. Grâce à cet outil, il sera possible de dresser des listings de non-vaccinés pour bloquer leurs accès aux soins. (…)

étape après étape, la Commission Européenne franchit, et vérifie que les États-membres eux-mêmes franchissent les étapes de ce grand projet de contrôle numérique des populations. Son achèvement doit aller de pair avec la mise en place de l’euro numérique, prévue pour 2024.

Grâce à cette nouvelle monnaie dont peu d’Européens ont compris l’impact, la Commission Européenne pourra affirmer sa puissance en contrôlant nos vies et en rendant impossible l’existence des dissidents. (…)

Basculer dans un autre modèle
On comprend la caractère “holistique”, totalitaire, de ce modèle qui se met en place à pas de loup : les outils numériques permettront de nous surveiller comme des lions en cage, et de nous couper les vivres le jour où nous déciderons de ne plus obéir. C’est tout l’intérêt de nous faire vivre dans des pièges de cristal et de relier les moyens de paiement aux contrôles numériques.

Bientôt, plus personne ne sera propriétaire de son argent, de ses biens, de son travail. En tout cas, les marges de propriété seront sans cesse réduites, avec la théorie de la “densification de l’habitat”, qui est l’appellation écologique pudique pour annoncer l’expropriation des maisons individuelles, et l’installation plus ou moins forcée dans des appartements en location.

Ce modèle où la propriété privée est assimilée à une menace pour l’environnement, donc pour la survie de l’espèce humaine annonce un totalitarisme proche des thématiques communistes. Une dépendance totale des individus vis-à-vis d’un État tyrannique et policier qui s’arroge le droit de bafouer les libertés fondamentales au nom du bien supérieur de l’humanité s’instaure. »

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