Vite vu, décembre 2020

 

Rapport sur les écarts d'émissions, UNEP, 9 déc 2020

 Lecture du graphique de droite :

  • Le 1% des plus riches en terme de revenu produit 15% des émissions de carbone.
  • Les 10% des plus riches en terme de revenu produisent 48% des émissions de carbone.
  • Les 40% suivant produisent 44% des émissions de carbone.
  • Le 50% restant (les moins riches) produisent 7% des émissions de carbone. 

 

Attaques et décès dus au terrorisme par région, 2002-2019, Le Grand Continent


Afrique du Nord Moyen-Orient 96 000 morts vs Europe 2 500 décès.

Covid-19 et changement climatique, les mêmes causes

La pandémie de la Covid-19 et le réchauffement climatique ont des causes communes que l’on peut rassembler sous l’expression « l’exploitation de la terre par les sociétés humaines ». La déforestation qui est le deuxième facteur du réchauffement climatique met en contact des espèces sauvages avec les animaux domestiques et l’homme. L’augmentation des températures fait se déplacer les espèces animales vers des zones à plus fortes densités démographiques. Ces deux facteurs donnent aux virus séjournant chez les animaux sauvages plus de probabilité de trouver des hôtes humains.

L’épilogue de « Contagion » (2011) (bande-annonce), film inspiré par l’infection à virus Nipah, montre le lien entre l’exploitation des écosystèmes par les sociétés humaines et la survenue d’une épidémie :


« La pandémie mondiale de Covid-19 est la 6ème depuis la pandémie grippale de 1918. Les preuves scientifiques montrent que les pandémies deviennent plus fréquentes et plus meurtrières. Presque toutes les pandémies connues et 70 % des maladies émergentes trouvent leur origine dans des microbes transportés par des animaux. Mais l’émergence des pandémies est entièrement due aux activités humaines. Ces mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de biodiversité sont également à l’origine du risque de pandémie à travers leurs impacts sur notre environnement.

Il s’agit notamment :

  1. Du changement d’utilisation des terres;
  2. De l’expansion et de l’intensification de l’agriculture;
  3. Du commerce, de la production et de la consommation non durables.

Cette exploitation non durable de l’environnement rapproche la faune sauvage, le bétail et les hommes... Et c’est la voie vers les pandémies. Le changement d’utilisation des terres est à lui seul responsable de plus de 30 % des nouvelles maladies depuis 1960. Et 3/4 de la surface terrestre est altérée de manière significative par les actions humaines. Le risque de pandémie peut être réduit en s’attaquant à bon nombre des mêmes facteurs que ceux de la perte de la biodiversité et du changement climatique... Pour un coût estimé à 100 fois inférieur à celui des conséquences économiques actuelles des pandémies. Les preuves scientifiques accablantes indiquent une conclusion très positive : mieux vaut prévenir que guérir (et c’est moins cher) ! »


Revue de web :

    L'appropriation de la terre par le capital

    « C’est la recherche du profit sous le mode de production capitaliste qui rompt le lien nécessaire entre l’activité humaine et la nature. Ce ne sont pas l’exploitation forestière illégale, le défrichage et l’exploitation minière (…) qui sont les problèmes. Ce sont des symptômes de l’expansion des forces productives sous le capitalisme. L’exploitation forestière et le brûlage et le défrichage sont effectués non seulement par de grandes entreprises, mais aussi par de nombreux agriculteurs pauvres incapables de gagner leur vie car la terre et la technologie sont principalement détenues et exploitées par de grandes entreprises. C’est le développement très inégal de l’accumulation capitaliste qui en est la cause fondamentale.

    Il y a plus de 140 ans, Friedrich Engels [ami, mécène et coauteur de Karl Marx] a constaté comment la propriété privée de la terre, la recherche du profit et la dégradation de la nature vont de pair. « Faire de la terre un objet de marchandage – la terre, notre seule et unique, qui est la condition primordiale de notre existence – était la dernière étape pour faire de nous un objet de marchandage. C’était et c'est encore aujourd’hui une immoralité surpassée seulement par l’immoralité de l’aliénation de soi. Et l’appropriation originelle – la monopolisation de la terre par quelques-uns, l’exclusion des autres de ce qui est la condition de leur existence – ne cède rien en immoralité au marchandage de la terre en résultant ». Une fois que la terre est commercialisée par le capital, elle est soumise à autant d’exploitation que le travail.

    (…) Comme le disait Engels, « chaque jour qui passe, nous apprenons à mieux comprendre ces lois et à connaître à la fois les conséquences les plus immédiates et les plus lointaines de notre interférence avec le cours traditionnel de la nature. (…) Mais plus cela se produit, plus les hommes non seulement ressentiront, mais connaîtront également leur unité avec la nature, et ainsi l’idée insensée et antinaturelle d’une contradiction entre l’esprit et la matière, l’homme et la nature, l’âme et le corps deviendra impossible. »

    Nous avons besoin du travail des scientifiques du changement climatique et de l’environnement car « en collectant et en analysant le matériel historique, nous apprenons progressivement à avoir une vision claire des effets sociaux indirects, plus éloignés, de notre activité productive, et ainsi la possibilité nous est offerte de maîtriser et de contrôler ces effets également » (Engels).

    Pandemics: prevention before cure, Michael Roberts, 6 sept 2020

    Violences policières : deux hauts fonctionnaires disent leurs vérités

    Maintien de l’ordre : du terrain au politique

    « On enfonce le coin de la démocratie et de la liberté d’expression. » Laurent Bigot

    Présentation par Régis Portalez, polytechnicien et gilets jaunes :

    « Le 2 octobre, une conférence intitulée “Maintien de l’ordre : du terrain au politique” était organisée à l’initiative de X-Alternative, une association de polytechniciens formée à la suite des gilets jaunes. Elle a pu avoir lieu grâce à un partenariat avec le Dissident Bar, lieu d’expression des dissidents de tous pays, et avec Le Média TV, qui l’a filmée. Et la restitue ici. Deux intervenants étaient à l’honneur : Laurent Bigot, ancien sous-préfet et Bertrand Cavallier, général de gendarmerie ayant quitté le service actif, ancien commandant du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier.

    Tabous et illusions sur la question environnementale : Le point de vue d’un médecin, Lukas Fierz

    Définitions
    Point de basculement : un point de basculement est la valeur d’un paramètre pour laquelle l’ensemble des équilibres changent brusquement. Un point de basculement ou point de non-retour dans le système climatique est un seuil qui, lorsqu’il est dépassé, peut entraîner de grands changements dans l’état du système.
    Boucle de rétroaction: La rétroaction (en anglais feedback) est l’action en retour d’un effet sur sa propre origine : la séquence de causes et d’effets forme donc une boucle dite boucle de rétroaction. Une rétroaction climatique est le phénomène par lequel un effet sur le climat agit en retour sur ses causes d’une manière qui peut le stabiliser ou au contraire l’amplifier. Dans le premier cas, on parle de rétroaction négative (s’opposant à l’effet) dans le second, de rétroaction positive (renforçant l’effet), ce qui peut conduire à un emballement.

    Traduction avec DeepL de « Taboos and illusions in the environmental question ».

    Les médecins ont une vision du monde qui les rend particulièrement capables de comprendre le concept que j’ai appelé la « Falaise de Sénèque ». Ici, Lukas Fierz, médecin suisse, fournit quelques principes de base qui s’appliquent aux effondrements de systèmes complexes, peu importe que nous ayons affaire à des corps humains ou à des civilisations entières. Le comportement de base est le même : les effondrements commencent lentement et souvent sans être perçus, puis frappent fort par une combinaison de facteurs qui se renforcent mutuellement. Le résultat final peut être la mort de quelqu’un, la destruction d’une civilisation entière ou même la destruction d’un écosystème entier. Cela s’est produit et cela se reproduira.

    Tabous et illusions sur la question environnementale : Le point de vue d’un médecin, Lukas Fierz

    Je ne suis pas climatologue, mais en tant que médecin, vous ne maîtrisez que certains domaines et pour le reste vous écoutez divers autres spécialistes. Nous avons également l’habitude de traiter les incertitudes : par exemple, si vous envisagez une opération, vous estimez les chances de succès en fonction de l’âge du patient, de son état nutritionnel et physique, de son moral, de sa santé cardiaque et de ses maladies antérieures telles que l’hypertension, le diabète, etc. Chaque facteur de risque réduit les chances de succès. L’impossibilité de calculer quoi que ce soit avec précision ne vous dispense pas de faire une estimation.

    De même, les incertitudes sur la problématique climatique ne dispensent pas de faire une évaluation. Là, nous sommes malheureusement freinés par certains tabous et illusions, mais essayons :

    Baisse des émissions de gaz à effet de serre vs activité économique, l'exemple de la pandémie

    [rédigé mi-octobre, ce post est plutôt une longue litanie des méfaits des décisions prises pour lutter contre la pandémie et n’est pas à jour des effets de la deuxième vague]

    Lutter efficacement contre le réchauffement climatique est une chimère ou alors il faudrait faire le deuil de notre monde, deuil littéral de milliards d’habitants, deuil économique de niveau de vie et donc de façon de vivre.

    Baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2020

    Selon un rapport du programme des Nations-Unis pour l’environnement publié le 26 novembre 2019 (page 10), le monde devrait chaque année réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’environ 7 % pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C (réduction de 3 % pour limiter la hausse à 2 °C).

    Dans un article publié le 14 octobre dernier dans Nature Communication, une équipe de scientifique du climat évalue la baisse mondiale des émissions de CO2 pour le premier semestre 2020 à 8,8 % (par rapport au premier semestre 2019), baisse du aux mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

    Émissions quotidiennes mondiales de CO2 2019-2020 (Liu et al. 2020)

    Une façon simple de comprendre ce qui se passe… et ce qu’il faut faire

    Le monde semble s’effondrer. Il est essentiel de comprendre pourquoi, afin d’éviter le pire et de trouver les meilleures réponses pour aller vers l’avenir sain que nous souhaitons sur le plan environnemental et social. Il s’avère qu’il existe un cadre relativement simple pour parvenir à une telle compréhension.

    Cette explication simple propose que la principale force motrice du changement sociétal est l’énergie disponible - une affirmation qui est soutenue par un nombre important de recherches scientifiques. Ceux qui ont la patience et la curiosité d’approfondir leurs recherches peuvent trouver d’autres facteurs contribuant à l’évolution de la société - la technologie, les investissements, les lois concernant les droits de propriété, les histoires d’injustice, et bien d’autres encore, dont beaucoup impliquent des interactions systémiques complexes qui prennent du temps à démêler et à comprendre. Ces facteurs sont importants. Mais pas aussi importants que l’énergie.

    L’énergie est nécessaire pour qu’un organisme puisse faire quoi que ce soit. Pour les humains, la nourriture est l’énergie qui alimente le travail. Mais, en outre, les humains ont appris depuis longtemps à exploiter l’énergie du feu, de l’eau et du vent. En utilisant le bois de chauffage, les roues à aubes et les voiles, nous avons construit des sociétés agraires avec des systèmes d’irrigation, des villes, des cathédrales, des moulins et des navires à voiles, et nous avons créé l’art, la musique et la littérature en chemin. Les gens ont également utilisé l’énergie de diverses sources pour se lancer dans des guerres et des conquêtes, et pour asservir des millions d’autres personnes afin de leur voler les fruits de leur travail forcé. De plus, les hommes ont déboisé d’énormes régions pour récolter du bois de chauffage et ont ruiné des millions d’hectares de terres avec des méthodes agricoles non durables.

    Ce que j'ai lu, oct-nov 2020

    « Ce serait une consolation pour notre faiblesse et nos œuvres si toutes choses devaient périr aussi lentement qu’elles adviennent ; mais il est ainsi, la richesse est lente, et le chemin de la ruine est rapide. » Sénèque

    « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien en toi qu’en autrui, toujours comme une fin et jamais simplement comme un moyen. » Immanuel Kant

    (Énergie) Nous sommes des homo sapiens sapiens qui n’ont cessé d’évoluer face aux pressions exercées par notre environnement. Les maladies, les famines, les prédateurs et les climats difficiles sont des régulateurs de l’évolution. Pour toutes les espèces, survivre est un but sans fin et la recherche d’énergie reste essentielle, tant pour se nourrir que pour se protéger. Alfred Lotka a démontré dans les années 1920 que l’évolution biologique dépend de cette énergie, bien qu’elle se tarisse de manière irréversible avec l’entropie. L’espèce humaine a dû faire preuve d’ingéniosité pour lutter contre ce phénomène inévitable en se fabriquant des outils, des technologies et des institutions économiques (ex. le troc, les marchés) lui permettant de gérer les ressources dont elle a besoin. L’économiste Nicholas Georgescu-Roegen fut le premier, dans les années 1970, à nous avertir que les systèmes socioéconomiques et la raréfaction énergétique (l’entropie, donc) sont intimement liés et déterminent les grandes phases de prospérité et de déclin des civilisations. Ces cycles s’appuient sur l’usage de ressources abondantes à certaines époques auxquelles se sont greffées des technologies capables de les transformer. Ces technologies sont nommées par l’auteur des « technologies prométhéennes », un terme faisant référence au titan Prométhée de la mythologie grecque ayant volé le feu aux dieux au profit des hommes.

    (Nerf de la guerre, podcast) La question de l’énergie est l’une des plus essentielles de notre époque, et pourtant elle est souvent incomprise, ou même simplement mise de côté. Nos économies, nos sociétés, nos modes de vie, notre capacité à innover, les jeux géopolitiques…

    (Chaud mortel) Les engagements pris en 2015 par les 195 pays parties prenantes de l’accord de Paris, dont 169 l’ont à ce jour ratifié, ne permettront que d’accomplir « approximativement un tiers » du chemin, préviennent les rapporteurs. À supposer que tous les États respectent l’intégralité de leurs promesses, parfois conditionnées à l’obtention de financements internationaux et de surcroît non contraignantes, la Terre s’achemine aujourd’hui vers une hausse du thermomètre de 3 °C à 3,2 °C à la fin du siècle.
    [3 °C d’augmentation en moyenne sur la planète, c’est le double sur les continents…]

    Changement de température d'ici la fin du siècle, Université de Stanford (2013)

    L'eau

     

    L’eau de Wade Davis

    extraits de l’introduction au livre de photographies « Water » d’Edward Burtinsky (2013), source : Le partage

     
    Wade Davis est ethnobotaniste, anthropologue et explorateur résident  du National Geographic.
    passages en gras de shortman

    Entrecoupés de vidéos de Bruno Parmentier, ancien directeur de l'école supérieure d'agronomie d'Angers

     

    « Il n'y a pas beaucoup d'eau "utile" sur terre (ni salée, ni gelée et accessible) et elle est très mal répartie. Plus de la moitié se situe dans quelques pays comme le Brésil, la Russie ou le Canada, tandis que plus de 80 pays en manquent gravement. Or cette eau sert principalement à manger car il faut énormément d'eau pour produire de la nourriture (1 tonne d'eau pour chaque kilo de céréales !). Et on va avoir beaucoup de mal à augmenter les surfaces irriguées. Au final, aura-t-on tout simplement assez d'eau pour manger ? »

     

    Aura-t-on de l'eau pour manger ? [vidéo, 14'], Bruno Parmentier, 22 déc 2019

    Aujourd’hui plus que jamais, alors que la population humaine a doublé en seulement une génération pour atteindre le chiffre de sept milliards, l’eau douce est universellement reconnue comme une ressource limitée. Si l’on vidait tous les lacs et tous les océans, toutes les mers intérieures et les gisements aquifères, en supposant qu’on y ajoute les neiges de nos montagnes et les glaces de l’Antarctique, nous obtiendrons 1,4 milliard de km3 d’eau. Malheureusement, la plus grande quantité aurait un taux de salinité trop élevé pour être potable, et sur les 2,5 % d’eau douce restants, plus des deux tiers sont, au moins pour le moment, prisonniers des glaces pu bien piégés entre les pores des roches sédimentaires. Nous ne pouvons trouver l’eau dont nous avons besoin, l’eau qui a le goût de la vie, que dans nos lacs et nos rivières, lesquels ne correspondent ensemble qu’à 0,25 % de l’eau douce de la planète. Si toute l’eau présente sur Terre pouvait être contenue dans un récipient de cinq litres, la quantité potable remplirait à peine une cuillère à café.

    Notre futur de chasseurs-cueilleurs : changement climatique, agriculture et dé-civilisation

    Notre futur de chasseurs-cueilleurs : changement climatique, agriculture et dé-civilisation, John Gowdy, traduction Le Partage, 3 déc 2019

    John Gowdy est professeur émerite d'économie et d'études scientifiques et technologiques au Rensselaer Polytechnic Institute à Troy, New York. Il a reçu le prix Herman Daly pour ses contributions à l'économie écologique.

    « Tout au long de ma carrière, je me suis intéressé à la relation entre les systèmes économiques, les institutions sociales et le monde naturel. Mes recherches actuelles, en collaboration avec des biologistes évolutionnistes, se concentrent sur l'évolution des systèmes économiques. Je me sens chanceux d'être économiste en cette période de changement rapide dans le domaine. Après plusieurs décennies de stagnation intellectuelle, l'économie s'ouvre à de nouvelles idées issues des sciences du comportement, de la biologie et de la théorie des systèmes. Ce réveil est porteur de la promesse de rendre l'économie à nouveau pertinente face aux défis redoutables auxquels notre espèce est confrontée. »

    Points clés

    • Le climat stable de l’holocène a rendu possible l’agriculture et la civilisation. Auparavant, le climat instable du pléistocène ne le permettait pas.
    • Les sociétés humaines après [l’avènement de] l'agriculture se sont caractérisées par des dépassements [surexploitations] et des effondrements. Le changement climatique a souvent conduit à ces effondrements.
    • Les estimations de type « business-as-usual » [statu-quo] stipulent que le climat se réchauffera de 3 à 4 °C d’ici 2100 et de 8 à 10°C par la suite.
    • Les futurs changements climatiques ramèneront la planète Terre aux conditions climatiques instables du Pléistocène, et l’agriculture redeviendra impossible.
    • La société humaine sera à nouveau caractérisée par la chasse et la cueillette.

    Résumé

    Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, soit environ 300 000 ans, nous avons vécu en chasseurs-cueilleurs au sein de communautés durables et égalitaires de quelques dizaines de personnes. La vie humaine sur Terre, et notre place au sein des systèmes biophysiques de la planète, ont changé de façon spectaculaire avec l’Holocène, l’époque géologique ayant débuté il y a environ 12 000 ans : Une combinaison sans précédent de stabilité climatique et de températures chaudes a rendu possible une plus grande dépendance aux céréales sauvages dans plusieurs régions du monde.

    La militarisation de l’empire occidental : comment la pandémie de COVID a accéléré le processus

    La militarisation de l’empire occidental : comment la pandémie de COVID a accéléré le processus, Ugo Bardi, chercheur et professeur de chimie à l’Université de Florence, 18 oct 2020 (traduction via DeepL)

    L’histoire se répète — oh, oui ! Et parfois, elle se répète si vite et si impitoyablement qu’elle vous laisse à bout de souffle. Pensez à ce qui se passe en ce moment : le COVID ; les confinements, les masques, les limitations de mouvements : tout cela s’est passé en quelques mois, et le monde de l’année dernière semble si lointain qu’il pourrait être considéré comme faisant partie du Moyen-Âge toujours en cours.

    Et pourtant, il y a une certaine logique dans ce qui s’est passé. L’histoire peut vous surprendre, et c’est généralement le cas (la seule chose sûre que nous apprenons de l’histoire est que les gens n’apprennent jamais de l’histoire). Mais quoi qu’il arrive dans l’histoire, il y a une raison pour que cela se produise. Et ce que nous voyons n’est pas inattendu. Nous l’avons déjà vu, c’est clair et inévitable : il s’agit de la tendance à la militarisation d’une société en déclin.

    James C. Scott, Homo Domesticus - Une Histoire profonde des premiers États - recensions

    La préhistoire de l'État, Nonfiction.fr, 16 avril 2018

    « Le livre de James C. Scott propose simultanément une synthèse de la recherche la plus récente sur les débuts de l’histoire de l’humanité et un regard critique sur la naissance des États. Il se donne pour objectif de remettre en cause certaines idées reçues sur la sédentarité, la domestication des animaux et le développement de l’agriculture, dans le lien que ces phénomènes entretiennent, d'après les conceptions communément admises, avec l’émergence des structures étatiques.

    Transition énergétique - Revue de web, sept/oct 2020

    Sur la vitesse des transitions énergétiques :

    « Vaclav [Smil] a décrit les énergies renouvelables comme la quatrième grande transition énergétique (après la maîtrise du feu, le passage de la cueillette à l’agriculture et à la domestication, le passage de la biomasse et du travail physique vivant à la combustion de combustibles fossiles. Néanmoins, il a également souligné les décennies nécessaires au déploiement des transitions énergétiques passées. (…) Il a également mis en garde contre l’adoption de solutions énergétiques à la mode, qui semblent excellentes sur le papier, mais qui sont difficiles à mettre à l’échelle, et a souligné que les gains d’efficacité énergétique sont souvent compensés par une plus grande consommation. »  Michael Cembalest J.P. Morgan

    « L'histoire montre cependant que les transitions énergétiques ne se font pas rapidement. Le moment clé de la première grande transition - du bois au charbon - fut janvier 1709, lorsqu'un métallurgiste anglais du nom d'Abraham Darby compris comment utiliser le charbon afin, dit-il, “d'obtenir un moyen plus efficace pour produire du fer”. Mais il fallut deux siècles avant que le charbon ne supplante le bois comme premier combustible. Le pétrole a été découvert dans l'ouest de la Pennsylvanie en 1859, mais ce n'est qu'un siècle plus tard, dans les années 1960, que le pétrole remplaça le charbon comme première ressource énergétique mondiale. » Daniel Yergin


      Revue de web sept - oct 2020

        Ecologie définition, Patrick Juignet, 13 septembre 2020

        « Ernest Haeckel a créé le mot, en 1866, par l'association du grec οἶκος / oîkos (habitat) et λόγος / lógos (« discours »). Il voulait ainsi désigner une nouvelle science de l'habitat au sens du milieu naturel. Dans son ouvrage Morphologie générale des organismes, il désignait par ce terme « la science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence ».

        On dira aujourd'hui que l’écologie est l’étude scientifique des interactions et échanges dans l'environnement terrestre en rapport avec les êtres vivants. Cette connaissance pense principalement en termes d'ensembles, d'organisations et de systèmes, car dans l'environnement terrestre rien n'est complètement isolé, tout interagit. L'ensemble des êtres vivants, de leur milieu de vie et les relations qu'ils entretiennent forme un écosystème. L'écologie étudie les écosystèmes. » Lire

        Une dynamique qui aboutit nécessairement à une crise sociale et politique, Patrick Artus, chef économiste de la banque Natixis, 14 septembre 2020

        Crise sociale et politique ou conflits armés et guerres civiles ?

        « Dans les pays de |‘OCDE, la richesse augmente tendanciellement plus vite que la masse salariale. Ceci veut dire que la situation financière des détenteurs de la richesse s’améliore continuellement par rapport à celle des salariés.

        On voit aussi aujourd’hui après la crise de la Covid la présence simultanée d’un côté du freinage des salaires et de la hausse du chômage, d'autre part de la poursuite de la hausse des prix de l’immobilier et d’une forte hausse des cours boursiers.

        Cette situation, qui résulte en particulier des politiques monétaires expansionnistes et de la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, ne peut pas étre indéfiniment acceptée socialement et politiquement.

        Il faut donc attendre dans le futur soit un partage des revenus plus efficace associé à une politique monétaire plus restrictive, soit une taxation beaucoup plus forte de la richesse. (…)

        Divergence entre la richesse et les salaires

        Nous regardons l'ensemble des pays de l‘OCDE. Le graphique 1 compare l’évolution d‘une part de la masse salariale, d’autre part de la richesse (somme de la monnaie, de la valeur de marché des obligations, de la valeur des actions et du patrimoine immobilier). (…)

        On voit la croissance beaucoup plus rapide de la richesse que des salaires : la situation financière des détenteurs des patrimoines s’améliore continûment par rapport à celle des salariés.

        Cette situation est aggravée par la crise de la Covid. On voit dans la période récente le freinage des salaires, la hausse du chômage, alors que les prix de l’immobilier continuent d‘augmenter et que les indices boursiers se sont fortement redressés. (…)

        D’où vient la divergence entre richesse et salaires ?

        La divergence entre richesse et salaires a deux causes essentielles :

        • la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, qui implique que les salaires progressent moins vite que le PIB, et aussi soutient la profitabilité des entreprises ce qui fait monter les cours boursiers. Après les crises, les entreprises parviennent a rétablir très vite leur profitabilité par une nouvelle déformation du partage des revenus en leur faveur ;
        • la politique monétaire très expansionniste, avec des taux d’intérêt faibles par rapport à la croissance et la forte progression de la liquidité, ce qui pousse a la hausse les prix des actifs. (…)
        Synthèse : quelles perspectives ?

        Nous pensons que cette situation où, avec la déformation du partage des revenus au détriment des salariés et les politiques monétaires trés expansionnistes, il y a divergence entre la richesse et les salaires n’est pas durablement acceptable socialement et politiquement. Les opinions rejetteront une situation où les salaires augmentent lentement tandis que la richesse progresse rapidement. Ceci implique qu’il faut attendre dans le futur :

        • un partage des revenus plus favorable aux salariés, ce qui veut dire aussi une inflation plus forte;
        • une politique monétaire plus restrictive, visant à stabiliser les prix des actifs, d’où en particulier un redressement des taux d’intérêt à long terme;
        • ou bien, si ce n‘est pas possible, si le partage des revenus reste défavorable aux salariés, en raison du pouvoir de négociation élevé des entreprises, si la politique monétaire reste très expansionniste, pour éviter une crise des dettes, donc si les prix des actifs et la richesse continuent à progresser très rapidement, une taxation plus forte de la richesse. » Lire et visualiser les graphiques

        Tout cela finira mal, un jour ou l’autre il faudra qu’il y ait la guerre, plus rien n’arrête les fous, Bruno Bertez, 14 sept 2020

        « Artus qui est plutôt bon pour un économiste rémunéré par les banques se rallie à une idée que je développe incessamment depuis des décennies:

        La crise de la profitabilité du capital par excès de capital inefficace et fictif oblige à surexploiter les salariés et à les paupériser. Cela pèse sur la demande et produit de la surproduction et de la déflation. Cela produit du populisme; et fracasse nos arrangements politiques. Finalement cela ne saurait durer on arrivera à une impasse.

        En revanche, là ou je diverge c’est sur la nature de la crise; je crois que les peuples et le salariat sont anesthésiés, il n’y a plus d’opposition efficace, et je suis persuadé que la crise ne sera ni politique ni sociale mais bien plus vaste et en particulier elle sera géopolitique du type guerre avec des composantes guerres civiles.

        Le combat social avait une fonction systémique régulatrice, il servait de garde fou au capital et aux élites. la mort du combat social a fait disparaitre le garde fou. » Lire

        Nicolas Hulot et Frédéric Lenoir: « Il faut absolument sortir de cette logique absurde de croissance infinie dans un monde fini », Virginie Larousse, Le Monde, 4 octobre 2020

        « Dans un entretien au « Monde », l’ex-ministre de la transition écologique et le philosophe invitent la société à « s’interroger en permanence sur la finalité de ses choix ». Cette « révolution des consciences » est, alertent-ils, une « question de survie ».

        Frédéric Lenoir: Je partage avec Nicolas Hulot et beaucoup d’autres un certain nombre de valeurs: l’aspiration à la beauté, le lien avec la nature, la liberté – une liberté avant tout intérieure, qui ne consiste pas simplement à suivre ses désirs, mais à accepter de se fixer des limites – (…)

        Ce qui nous conduit dans le mur, c’est la conjugaison des égoïsmes, le fait que nous en voulons toujours plus. Comment comprendre cette incapacité à se satisfaire de l’existant?

        F L.: Des philosophes grecs au Bouddha, les sages de l’humanité ont pointé ce caractère paradoxal de l’être humain, animé par une pulsion le poussant à toujours posséder davantage, mais qui a également cette capacité extraordinaire de prendre conscience qu’il doit se modérer pour découvrir un bonheur plus profond et durable que l’euphorie du «toujours plus». Des explications scientifiques corroborent cette intuition: notre cerveau a besoin de la dopamine, addictive, qui lui apporte du plaisir immédiat. On réalise pourtant que ce qui fonde nos joies les plus profondes vient de l’être – la connaissance, la contemplation de la nature, la qualité des relations qu’on entretient – et non de l’avoir.

        N.H.: Victor Hugo avait bien anticipé le vice: «A force de vouloir posséder, c’est nous qui sommes possédés.» Cela dit, n’oublions pas que beaucoup de gens qui n’ont pas le minimum aimeraient en être à ce stade. Mais nous sommes nombreux à avoir cédé à une forme d’ébriété, la société ayant créé cette tyrannie du désir qui nous rend insatisfaits en permanence. Nous devrions commencer par prendre conscience que nous aspirons à être des êtres libres, alors qu’en réalité nous sommes conditionnés, quasiment automatisés. Nous ne savons plus limiter nos pulsions. Cette simple conscience devrait suffire à nous interroger. Si nous voulons réellement être libres, reprenons la main sur nos pulsions.

        Un grand malentendu existe avec le mot «liberté», qui en réalité ne désigne pas l’absence de règles, mais au contraire la règle qu’on se fixe à soi-même. Cela fait partie des étapes de civilisation que l’humanité doit franchir – savoir se fixer des limites –, ce qui est sans doute la phase la plus difficile. (…)

        F.L.: Dès le XVIIe siècle, Spinoza, l’inventeur de la philosophie politique moderne, a théorisé nos démocraties modernes, expliquant que le meilleur système est celui qui sépare le politique et le religieux, avec un État de droit qui garantisse la liberté de conscience et d’expression. Mais il dit en même temps que jouir de ces libertés politiques est vain si nous restons esclaves de nos désirs et de nos pulsions.Il faut donc développer une capacité à discerner ce qui provoque en nous des joies profondes qui nous élèvent, et non de petits désirs qui nous diminuent. L’essence de l’homme, c’est le désir, rappelle-t-il. Il ne s’agit pas de le supprimer mais de l’orienter par la raison vers ce qui nous fait grandir et est socialement juste. C’est pourquoi je pense, à sa suite, qu’il faut toujours lier l’éthique et le politique. (…)

        La spiritualité n’est pas l’apanage des religions. Quoi qu’il en soit, tout ce qui nous permet de nous relier, d’honorer la vie et de nous rendre compte de ce privilège incroyable que nous avons d’être en vie, d’éveiller les consciences à cette dimension miraculeuse, voire magique, de la vie, doit être favorisé. Car contrairement à ce que l’on croit, cette dernière n’est pas la norme dans l’univers, mais l’exception.

        Qu’est-ce que le sacré, selon vous, et comment en retrouver la saveur dans une société qui n’est plus connectée à une forme de transcendance?

        F.L.: Il y a deux définitions du sacré. L’une, élaborée par le fondateur de la sociologie, Émile Durckheim, distingue le sacré du profane: est sacré ce que les religions ont sacralisé comme lieux, espaces et temps pour les séparer du monde profane. L’autre définition du sacré, plus anthropologique,est celle de Rudolf Otto: le sacré est ce que l’être humain peut éprouver quand il se trouve dans la nature et qu’il se sent dépassé par ce spectacle qui l’élève, le bouleverse, l’émeut, et parfois le terrorise. Je crois que nous avons tous expérimenté ce sentiment à un moment ou un autre, cet émerveillement devant l’harmonie de la nature ou l’ordre cosmique. Or beaucoup de gens vivent en ville et se sont coupés d’un tel spectacle. Il est urgent de redécouvrir ce sens profond et universel du sacré qui fait quel’on se sent appartenir à un Tout, un Tout harmonieux et qui nous dépasse. Ce faisant, on peut éprouver des joies très puissantes, se sentir ancré à la Terre et relié au cosmos. Alors que lorsqu’on est délié de la nature, on flotte comme un brin de paille, on reste cantonné dans le mental, les idées. » Lire

        Changement climatique : dès 1980, une compagnie pétrolière savait !

        Décembre 1980, des scientifiques de la société pétrolière ExxonMobil, font circuler une note à l'attention des dirigeants de la compagnie, intitulée : « Prévision de la société de recherche et d'ingénierie Exxon sur l'effet de serre du C02 »

        extrait traduit de la page du 2 du rapport :

        « Les calculs les plus largement acceptés effectués jusqu'à présent sur l'impact potentiel d'un doublement du dioxyde de carbone sur le climat indiquent qu'une augmentation de la température moyenne mondiale de 3°C +/- 1,50°C est très probable. De tels changements de température devraient se produire avec une distribution géographique inégale, un réchauffement plus important se produisant aux latitudes plus élevées, c'est-à-dire dans les régions polaires. Ceci est dû au changement présumé de la réflectivité de la Terre dû à la fonte de la glace et de la couverture neigeuse. D'autres calculs à une échelle plus limitée ont été effectués par un certain nombre de climatologues qui prévoient une augmentation moyenne de la température de l'ordre de 0,25°C pour un doublement du CO2. Ces calculs ne sont pas tenus en haute estime par la communauté scientifique. La figure 4 résume les résultats présentés dans la littérature sur l'augmentation possible de la température due à divers changements de la concentration atmosphérique de C02. »

        Sars-cov-2 : Transmission aéroportée [revue de web]

        Sars-cov-2 : Transmission aéroportée, revue de web


        « Près de la moitié de la transmission se fait par aérosol, presque l’autre moitié par des gouttelettes et peut-être 10 % se fait de façon manuportée. » Pr. Dr. Christian Drosten

        Comment le covid se transmet (traduction), Centre de contrôle et de prévention des maladies américain, 16 juin, 2020

        On pense que la COVID-19 se propage principalement par contact étroit de personne à personne. Certaines personnes ne présentant pas de symptômes peuvent être capables de transmettre le virus. Nous sommes encore en train d'apprendre comment le virus se propage et quelle est la gravité de la maladie qu'il provoque.

        Propagation de personne à personne

        On pense que le virus se transmet principalement de personne à personne.

        • Entre des personnes qui sont en contact étroit les unes avec les autres (dans un rayon d'environ 1 mètre).
        • Par les gouttelettes respiratoires produites lorsqu'une personne infectée tousse, éternue ou parle.
        • Ces gouttelettes peuvent atterrir dans la bouche ou le nez des personnes qui se trouvent à proximité ou être inhalées dans les poumons.
        • Le COVID-19 peut être transmis par des personnes qui ne présentent pas de symptômes.

        Le virus se transmet facilement d'une personne à l'autre

        La facilité avec laquelle un virus se propage d'une personne à l'autre peut varier. Certains virus sont très contagieux, comme la rougeole, tandis que d'autres ne se propagent pas aussi facilement. Un autre facteur est la durabilité de la propagation, c'est-à-dire le fait qu'elle se fasse de personne à personne sans s'arrêter.

        Le virus qui provoque la COVID-19 se propage très facilement et durablement entre les personnes. Les informations relatives à la pandémie actuelle de COVID-19 suggèrent que ce virus se propage plus efficacement que la grippe, mais pas aussi efficacement que la rougeole, qui est très contagieuse. En général, plus une personne interagit étroitement avec d'autres et plus cette interaction est longue, plus le risque de propagation de COVID-19 est élevé.

        Le virus peut se propager d'autres manières

        Il est possible qu'une personne puisse contracter le COVID-19 en touchant une surface ou un objet sur lequel se trouve le virus, puis en se touchant la bouche, le nez ou éventuellement les yeux. On ne pense pas que ce soit le principal mode de propagation du virus, mais nous en apprenons encore plus sur la façon dont ce virus se propage. (…)


        Donnons-nous toutes les chances d’éviter une deuxième vague ! Un collectif de professionnels de santé, Libération, 12 juillet 2020

        “Des médecins, soignants et chercheurs de renom alertent les autorités sanitaires sur l’urgence d’instaurer le port obligatoire du masque en lieu clos.”

        (…) Le risque de transmission par aérosol – un nuage de particules virales en suspension durable dans l’air non renouvelé – a été mis en avant dans une tribune du 4 juillet, parue dans le New York Times et signée par 239 chercheurs de 32 pays demandant à l’OMS de réviser sa position concernant les voies de transmission du Sars-CoV-2. Cette voie, différente de celle concernant la transmission par microgouttelettes et par les mains souillées, est connue et prouvée pour le Sras 2002, ainsi que pour le Mers. Elle a enfin été admise par l’OMS jeudi pour le Sars-CoV-2.

        Jusqu’à présent, les gestes barrières étaient pensés pour protéger du contact direct ou indirect avec un objet ou une personne contaminée par des microgouttelettes. Or ce dernier mode de transmission est désormais considéré comme marginal par le Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta et par la communauté scientifique. En effet, les études de clusters peinent à identifier des objets sources de contaminations. (…)

        La transmission par aérosol, donc uniquement par l’air respiré dans une pièce, semble être désormais reconnue comme une des voies majeures de transmission du virus en population générale, voie qui n’est pas affectée par le lavage des mains ou des surfaces, ni par le respect du mètre de distance entre les personnes. Cette nouvelle connaissance implique une révision importante des mesures de prévention : une grande attention doit désormais être portée à l’aération des locaux et aux systèmes de climatisation et de filtration. Elle rend également évidente l’obligation du port du masque pour la fréquentation de tous les lieux fermés publics, voire privés (dans le contexte des fêtes qui semblent une source majeure de clusters). La règle de la distanciation de plus de 1 mètre en lieu clos ne suffit pas, elle a pour conséquence de faire croire à tort aux personnes qu’elles sont protégées.

         

        Coronavirus : la moitié des contaminations se produirait avant l’apparition des premiers symptômes sous forme d’aérosols infectieux, Caducee.net, 13 juillet 2020

        “Le coronavirus SARS COV 2, à l’instar de nombreuses maladies infectieuses, sait se propager en toute discrétion en utilisant non seulement des sujets infectés et contaminants, mais sans symptômes apparents, mais aussi en mettant à profit les jours qui précédent l’apparition des premiers symptômes lors d’une infection plus classique. Dans une synthèse rapide et non exhaustive de la littérature scientifique publiée le 8 juillet, Santé Publique France a cherché à quantifier ces modes de contaminations silencieux. Avec 25 % des cas asymptomatiques et 50 % des contaminations lors des phases pré-symptomatiques, ils seraient bien plus importants que prévu. Des chiffres inquiétants qui renforcent encore l’hypothèse d’aérosols infectieux et requièrent un changement rapide de doctrine de protection.

        (…) En excluant les études qui n’ont pas le recul suffisant, Sante Publique a pu estimer la proportion globale des formes asymptomatiques de 5 études à 24,3 % avec un IC[1] large de [2,7 ; 61,8].

        Une contagiosité maximale 3 jours avant et 8 jours après les symptômes

        (…) d’autres études épidémiologiques de paires « infectants-infectés » et une méta analyse convergent pour positionner autour des 50 % la part des contaminations lors de la phase pré-symptomatique. L’agence sanitaire note que cette proportion serait probablement plus faible dans un contexte d’épidémie généralisée, où l’isolement des cas et le traçage des contacts sont moins intenses.

        Pour Santé publique France, ces données plaident en faveur d’une généralisation du port du masque et l’identification des contacts 3 jours avant les premiers symptômes lors des enquêtes épidémiologiques.

        (…) Sans toux ni éternuements et en dehors de contaminations manuportées pas ou peu documentés dans la littérature scientifique, il ne reste guère que les aérosols infectieux pour expliquer les modalités de transmission du Coronavirus SARS CoV-2 en phase pré-symptomatique. D’ailleurs la proportion des 50 % de contamination pré-symptomatique révélée par Sante-Publique-France est à rapprocher des déclarations du Pr Drosten qui estimait début mai que la moitié des contaminations provenait d’aérosols infectieux.

        « Près de la moitié de la transmission se fait par aérosol, presque l’autre moitié par des gouttelettes et peut-être 10 % se fait de façon manuportée. » Pr Drosten[1]

        Ce qui signifie concrètement que le simple fait de respirer dans un lieu clos peu ou pas ventilé à proximité d’une personne infectée sans symptômes apparents représente un risque majeur de contamination. Et vous aurez beau vous laver les mains autant de fois que vous le voudrez et respecter les mesures de distance sociales, les risques de contamination resteront les mêmes. Ils seront plus liés à la cinétique des flux d’air, à la ventilation et à la durée d’exposition qu’au respect des gestes barrières contre les gouttelettes qui sont inefficaces contre les aérosols infectieux.

        Plus la science avance, plus la généralisation du port du masque dans les lieux clos devient une évidence si l’on veut éviter une nouvelle période de confinement à domicile. (…)

         

        Part des formes asymptomatiques et transmission du SARS-CoV-2 en phase pré-symptomatique. Synthèse rapide COVID-19, Santé Publique France, 8 juillet 2020


        Notes

        1. IC, Intervalle de confiance : un intervalle de confiance encadre une valeur réelle que l’on cherche à estimer à l’aide de mesures prises par un procédé aléatoire. En particulier, cette notion permet de définir une marge d'erreur entre les résultats d'un sondage et un relevé exhaustif de la population totale. (wikipedia)

        2. Le professeur Chistian Drosten est le co-découvreur du virus du Sars-cov-1. Son équipe de recherche a mis au point à la mi-janvier 2020, le premier test de dépistage du Sars-cov-2.

        L'OMS reconnait la possibilité d'une transmission du Sars-Cov-2 par aérosol

        (Mis à jour le 18 juillet)

        Le 6 juillet, un groupe international de 239 cliniciens, médecins spécialistes des maladies infectieuses, épidémiologistes, ingénieurs et spécialistes des aérosols, signait une lettre ouverte exhortant la communauté médicale et les autorités de santé publique à reconnaître le potentiel de transmission du Sars-Cov-2 par voie aérienne.

        Dans une note scientifique publiée le 9 juillet, l'OMS reconnait pour la première fois, la possibilité d'une transmission du Sars-Cov-2 par aérosol (particules en suspension dans l'air) tout en affirmant que des études doivent être effectuées pour disposer de preuves suffisantes. Dans ce dossier l'institution admet également que les personnes asymptomatiques peuvent transmettre le virus.

        Revue de web

        The Coronavirus Can Be Airborne Indoors, W.H.O. Says, Apoorva Mandavilli, The New York Times, July 9, 2020

        Covid-19 : la diffusion par aérosol, une menace plus grande que l’OMS ne le supposait, The Conversation, 13 juillet 2020


        Transmission du Sars-CoV-2 : implications pour les précautions quant à la prévention de l'infection   (anglais), note scientifique , OMS, 9 juillet 2020

        Extraits traduits automatiquement, gras de mon fait, se référer au document en anglais pour les nombreuses références.

        (...)

        Modes de transmission

        (...)

        Contact et transmission par gouttelettes

        La transmission du CoV-2-SARS peut se faire par contact direct, indirect ou étroit avec des personnes infectées par des sécrétions infectées telles que la salive et les sécrétions respiratoires ou leurs gouttelettes respiratoires, qui sont expulsées lorsqu'une personne infectée tousse, éternue, parle ou chante. Les gouttelettes respiratoires ont un diamètre >5-10 μm alors que les gouttelettes de <5μm de diamètre sont appelées (...) aérosols. La transmission par gouttelettes respiratoires peut se produire lorsqu'une personne est en contact étroit (dans un rayon de 1 mètre) avec une personne infectée qui présente des symptômes respiratoires (par exemple, toux ou éternuements) ou qui parle ou chante ; dans ces circonstances, les gouttelettes respiratoires qui contiennent le virus peuvent atteindre la bouche, le nez ou les yeux d'une personne sensible et peuvent entraîner une infection. La transmission indirecte par contact impliquant le contact d'un hôte sensible avec un objet ou une surface contaminée (transmission par fomites [1]) peut également être possible (voir ci-dessous).

        Transmission par voie aérienne

        Les guerres commerciales sont des guerres de classes [revue de web]

        Guerres commerciales et lutte des classes, Bruno Amable, 22 juin 2020
        "La fable européenne des pays «fourmis» ou «cigales» cache seulement une augmentation des inégalités sociales dans certains pays, permettant de créer de l’excédent. Et cela vaut aussi à l’extérieur de l’Europe."

        La lutte de classes en Europe menace le libre-échange mondial, Matthew C. Klein, Le Grand Continent, 6 juin 2020
        " En Chine, aux États-Unis et surtout en Europe, un conflit mondial entre classes économiques à l'intérieur des pays est interprété de manière erronée comme une série de conflits entre pays ayant des intérêts concurrents. Si les Européens veulent préserver le système international ouvert – et s'assurer que l'économie mondiale est capable de se remettre du coronavirus – ils devront tirer les leçons des erreurs de l'Allemagne. "

        Guerres commerciales et guerres de classe: surabondance d’épargne mondiale? première partie, Michael Roberts, 21 juin 2020


        Book Interview: Trade Wars Are Class Wars with Matthew C. Klein, BCG Henderson Institute, June 27, 2020
        "Matthew C. Klein is the economics commentator at Barron's. He is also a former writer for the Financial Times, Bloomberg, and The Economist, and was once an investment associate at Bridgewater Associates. In this discussion with Philipp Carlsson-Szlezak, Chief Economist of BCG and Managing Director and Partner, he discusses his new book, Trade Wars Are Class Wars: How Rising Inequality Distorts the Global Economy and Threatens International Peace (Yale University Press, 2020) by Matthew Klein and Michael Pettis. This is a transcript of their conversation recorded on June 22, 2020."

        Trade Wars Are Class Wars, Phenomenal World, June 13, 2020
        "Michael Pettis and Matthew Klein's new book Trade Wars Are Class Wars begins with an epigraph from John A. Hobson: "The struggle for markets, the greater eagerness of producers to sell than of consumers to buy, is the crowning proof of a false economy of distribution. Imperialism is the fruit of this false economy." Pettis and Klein update the Hobsonian thesis for the twenty-first century, arguing that, while trade wars are often thought to be the result of atavistic leadership or the contrasting economic priorities of discrete nation states, they are best understood as the malign symptoms of domestic inequalities that harm workers the world over. In a panoramic account of shifts in the global economy over the past several decades, Pettis and Klein detail the development of the economic ills that define modern international political economy. It is essential and provocative reading with broad implications for international politics, the study of inequality, and the future of the global monetary system."

        Savings gluts and investment droughts, Martin Sandbu, Financial Times, June 18, 2020

        What trade wars tell us, Martin Wolf, Financial Times, June 18, 2020
        "A new book looks at why global conflicts owe more to divisions within countries than between them"

        "Trade Wars are Class Wars" makes clear connections between trade wars, inequality, and saving gluts [Twitter Thread], Amir Sufi, June 15, 2020

        Why did we see a global saving glut, but not a global investment boom? [Twitter Thread], Luca Fornaro3, June 15, 2020

        Trade wars and class wars: part one – the global savings glut? Michael Roberts, June 21, 2020


        Dans cette courte conférence, Michael Pettis vulgarise admirablement comment l'épargne, l'investissement, la politique monétaire, la balance des paiements et les réformes macroéconomiques interagissent en expliquant ce qui s'est passé en Chine ces dernières décennies.
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        Il est temps de se préoccuper de la transmission aérienne de la COVID-19 - lettre ouverte

        « En mai, les directives du ministère allemand de la santé ont été modifiées pour indiquer explicitement que "les études indiquent que le nouveau coronavirus peut également être transmis par aérosols ... Ces aérosols peuvent rester en suspension dans l'air pendant de longues périodes et peuvent potentiellement transmettre des virus. Les pièces contenant plusieurs personnes doivent donc être ventilées régulièrement". (...)
        Un porte-parole du groupe scientifique consultatif pour les urgences du Royaume-Uni déclare que les preuves de la transmission par aérosols sont faibles dans certaines situations, mais le groupe recommande néanmoins "que les mesures de contrôle de la transmission incluent celles qui ciblent les voies de transmission des aérosols". Lorsque le Royaume-Uni a revu ses directives en matière de distance sociale, il a conseillé aux gens de prendre des précautions supplémentaires dans les situations où il n'est pas possible de rester à 2 mètres de distance. Ces conseils comprennent des recommandations sur le port d'un masque facial et sur la nécessité d'éviter les interactions face à face, la mauvaise ventilation et les conversations ou chants bruyants. »
        Mais l'OMS n'a toujours pas modifié ses recommandations. Le 6 juillet, 239 scientifiques ont signé une lettre ouverte enjoignant les autorités sanitaires à prendre des mesures quant à la transmission aérosol du Sars-Cov-2.

        Traduction automatique d'un commentaire invité paru dans un journal médical. Consulter l'article original pour accéder aux références : Lidia Morawska, Donald K Milton, It is Time to Address Airborne Transmission of COVID-19, Clinical Infectious Diseases, ciaa939, https://doi.org/10.1093/cid/ciaa939


        Nous appelons la communauté médicale et les organismes nationaux et internationaux compétents à reconnaître le potentiel de propagation aérienne du COVID-19. Il existe un potentiel important d'exposition aux virus par inhalation dans des gouttelettes respiratoires microscopiques (micro gouttelettes) à courte ou moyenne distance (jusqu'à plusieurs mètres, ou à l'échelle d'une pièce), et nous préconisons l'utilisation de mesures préventives pour atténuer cette voie de transmission par voie aérienne.

        Les vices cardinaux des scientifiques

        Les vices cardinaux [et vertus] des scientifiques [vidéo, 12'], La Tronche en Biais, 11 juin 2020


        Les comportements qui ne permettent pas de savoir si la parole d'un scientifique a de la valeur.


        L'imprudence épistémique [l'imprudence sur la connaissance]

        Affirmer des faits en croyant de bonne foi qu'ils sont vrais sans apporter de preuves et sans nuancer le propos. A l'inverse, adapter ses propos en fonction des preuves existantes est faire œuvre de prudence.

        Les guerres commerciales sont des guerres de classes

        Les guerres commerciales sont des guerres de classes

        Extraits traduits de l’interview de M. Pettis et M. Klein par A. Tooze pour la parution de « Trade Wars are Class Wars ».

        « Le nouveau livre de Michael Pettis et Matthew Klein, « Trade Wars Are Class Wars », commence par une épigraphe [1] de John A. Hobson : « La lutte pour les marchés, l’empressement des producteurs à vendre plus grand que celui des consommateurs à acheter, est le couronnement d’une fausse économie de distribution. L’impérialisme est le fruit de cette fausse économie » [2]. Pettis et Klein mettent à jour la thèse hobsonienne pour le XXIe siècle, en soutenant que, si les guerres commerciales sont souvent considérées comme le résultat d’un leadership atavique [3] ou des priorités économiques contrastées d’États nations distincts, elles sont mieux comprises comme les symptômes malins des inégalités domestiques qui nuisent aux travailleurs du monde entier.
        Dans un compte rendu panoramique des changements survenus dans l’économie mondiale au cours des dernières décennies, Pettis et Klein détaillent l’évolution des maux économiques qui définissent l’économie politique internationale moderne. C’est une lecture essentielle et provocante qui a de larges implications pour la politique internationale, l’étude des inégalités et l’avenir du système monétaire mondial ».
         

        Quatre scénarios pour la période post-confinement


        « Le Conseil scientifique estime que les différents scénarios doivent faire l’objet d’une communication active afin de bien éclairer les français sur l’avenir et de recueillir leurs opinions. »

        Extraits : 4 SCENARIOS POUR LA PÉRIODE POST-CONFINEMENT - ANTICIPER POUR MIEUX PROTÉGER, Avis n°7 du Conseil scientifique COVID-19, 2 juin 2020

        (...)

        Cet  avis  a  pour  objectif d’identifier les différents scénarios probables dans  la  période  de post-confinement  et  de  préparer et d’anticiper les  mesures  à  mettre  en  place  selon  les différents scénarios.


        Résumé

        La période du confinement a permis de ralentir la dynamique de l’épidémie de façon marquée. Le niveau faible de circulation du virus doit être mis à profit pour préparer les différentes structures de l’État à affronter une éventuelle reprise de l’épidémie quelle qu’en soit la forme. L’anticipation est en effet un atout majeur permettant d’éviter l’apparition d’une « deuxième vague » aussi massive que celle subie début 2020. 

        1. Pour préparer la France à la suite de l’épidémie et en diminuer les conséquences, le Conseil scientifique a établi 4 scénarios probables prenant en compte la situation actuelle et les connaissances acquises depuis le début de l’épidémie. Ces scénarios permettent d’établir et de proposer des mesures à prendre dans chacune de ces situations. Les mesures doivent être élaborées dès maintenant pour être opérationnelles lorsque cela sera nécessaire.

        2. Les connaissances concernant cette épidémie ont progressé en France comme à l’étranger. Les populations à risques de formes graves ou de décès sont mieux connues : l’âge et certaines comorbidités apparaissent comme des facteurs de risque de formes graves de COVID-19 avec des taux de létalité importants. La précarité est un autre facteur de risque documenté plus récemment dans plusieurs pays et retrouvé en Ile de France. Enfin, l’épidémie a touché plus durement les zones à forte concentration de population et certaines régions plus que d’autres, sans que l’on puisse donner d’explication à cette disparité.

        Parallèlement des indicateurs ont été consolidés pour permettre le suivi de l’épidémie et de nouveaux indicateurs fondés sur la réalisation des tests, l’identification des cas et de contacts sont mis en place. Ces différents indicateurs doivent permettre de détecter des signaux le plus précocement dans l’évolution de l’épidémie

        3. Pour construire les scénarios présentés ci-dessous, le Conseil scientifique a appliqué la méthode des scénarios prospectifs avec la contrainte opérationnelle d’éviter le confinement généralisé en cas de reprise de l’épidémie.

        Sur la base de la situation telle qu’elle est constatée en fin de période de confinement, l’élaboration de ces scénarios a amené le Conseil scientifique à proposer un plan de Prévention et de Protection renforcées (P2R COVID) en 7 volets permettant de préparer des mesures qui pourront être activées graduellement ou massivement selon les caractéristiques de l’épidémie dans les semaines et mois qui viennent.

        Ce plan doit être adapté au risque de formes graves et de décès tel qu’il peut être estimé sur la base des connaissances actuelles, proportionnel au risque tel qu’il peut être appréhendé sur la base des données scientifiques disponibles, fondé sur un principe de solidarité en limitant leur application à certains secteurs les plus touchés ou à des personnes les plus à risque mais dans l’intérêt général, anticipé et partagé par les différentes populations concernées et compatible avec un impact limité sur la vie sociale, l’activité économique et sur le système de santé. 

        4. Le Conseil scientifique a identifié quatre scénarios
        possibles à court ou à moyen terme. Chacun d’eux doit pouvoir être identifié à partir d’indicateurs plus ou moins précoces. Le diagnostic de la situation associera aux indicateurs quantifiés des informations plus qualitatives, notamment locales. 

        La survenue des scenarios n’est pas nécessairement successive, des scenarios critiques pouvant survenir d’emblée, demandant alors une réaction rapide reposant sur l’activation de mesures établies à l’avance. Le temps de réaction est un paramètre déterminant dans le contrôle de l’épidémie.
         
        Les quatre scénarios identifiés par le Conseil scientifique devront être actualisés en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques et des exigences opérationnelles. A cet égard, le Conseil scientifique souligne la nécessité d’une gouvernance claire, opérationnelle et en partie territorialisée. Cette gouvernance devra inclure des compétences scientifiques et sanitaires, mais aussi interministérielles et plus largement institutionnelles. L’association d’acteurs de la société civile et de la vie économique est de nature à renforcer sa légitimité ainsi que l’adhésion aux mesures envisagées dans chaque scénario. 

        (i) Le premier des quatre scenarios est le plus favorable. C’est celui d’une épidémie sous contrôle au vu des indicateurs disponibles, associée à l’occurrence de clusters localisés pouvant être maitrisés. En présence du virus, ce scenario nécessite cependant un maintien des mesures de lutte contre l’épidémie. 

        (ii) Plus défavorable, le deuxième scenario verrait apparaître des clusters critiques, laissant craindre une perte de contrôle des chaînes de contamination, et donc du contrôle de l’épidémie elle-même. Ce scénario exigerait des mesures strictes, précoces et localisées, afin d’éviter une perte de contrôle plus large de l’épidémie. 

        (iii) Le troisième scenario, ferait basculer une situation contrôlée vers une reprise progressive et à bas bruit de l’épidémie, plus difficile à identifier. Des indicateurs se dégraderaient alors sans que les chaînes de contamination puissent être identifiées, ni a fortiori contrôlées. Ce scenario exigerait des mesures strictes ainsi que l’activation rapide de plusieurs mesures du P2R-COVID. Les mesures à prendre pourraient encore être envisagées à une échelle régionale si les indicateurs le permettent ou au niveau national.
         
        (iv) Enfin, dans le quatrième scénario, la dégradation critique des indicateurs traduirait une perte du contrôle de l’épidémie, et exigerait des décisions difficiles, conduisant à choisir entre un confinement national généralisé, permettant de minimiser la mortalité directe, et d’autres objectifs collectifs, économiques et sociaux, s’accompagnant alors d’une importante mortalité directe.

        5. Au total 4 scénarios probables peuvent être identifiés à partir du la fin de levée du confinement. Pour les identifier, il est nécessaire que les indicateurs mis en place soient stabilisés dans leur alimentation et leur production pour pouvoir en interpréter les variations.  Ces scénarios doivent permettre de mettre en œuvre des mesures pour éviter une reprise brutale de l’épidémie nécessitant un nouveau confinement. C’est dans cette optique que le Conseil scientifique propose d’élaborer dès maintenant, avec les acteurs notamment territoriaux, un plan de Prévention et de Protection rapprochées, le P2R-Covid, permettant d’activer le plus rapidement possible les mesures appropriées.

        Covid-19 : stratégies de traçage de contacts pour préparer une éventuelle vague automnale

        Cadre de raisonnement et mesures à prendre pour se préparer à une éventuelle vague épidémiologique à l'automne [Synthèse], Fil twitter d'Yvon Le Flohic, médecin généraliste, 26 mai 2020

        Pourquoi certains patients COVID-19 infectent-ils beaucoup, alors que la plupart ne propagent pas du tout le virus ?

        Pourquoi certains patients COVID-19 infectent-ils beaucoup, alors que la plupart ne propagent pas du tout le virus ? Kai Kupferschmidt, Science, 19 mai 2020

        Extraits traduits :

        « La pandémie de COVID-19 a donné lieu à des "événements de forte diffusion". Une base de données de Gwenan Knight et de ses collègues de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) a répertorié une épidémie dans un dortoir pour travailleurs migrants à Singapour, liée à près de 800 cas ; 80 infections liées à des concerts à Osaka, au Japon ; et un regroupement de 65 cas du à des cours de zumba en Corée du Sud. Des clusters sont également apparues à bord de navires, dans des maisons de retraite, des usines de conditionnement de viande, des stations de ski, des églises, des restaurants, des hôpitaux et des prisons. Parfois, une seule personne infecte des dizaines de personnes, tandis que d'autres clusters se développent par plusieurs étapes de propagations et dans plusieurs lieux.
        (...)

        Covid-19: maitriser les évenements en lieu clos pour éteindre l'épidémie ?

        Yvon Le Flohic médecin généraliste, commente  l'article de la Charente Libre  « Il n’y aura pas de deuxième vague : deux scientifiques français expliquent leur thèse » sur Twitter :

        [passages en gras de mon fait]
        « Il y a effectivement une possibilité d’absence de deuxième vague, mais pas pour des raisons d’immunisation de l’ensemble de la population. Les premières études sérologiques et en population par rtPCR ayant démontré une absence d’immunité populationnelle ; il faut toutefois se rappeler que ce virus n’est pas très contagieux en population générale et que certains « ensemencements » n’ont pas pris. Par exemple la souche qui a démarré dans le Grand Est (église évangélique) n’a pas essaimé en France, mais à l'international, la souche Ile-De-France-Bretagne est différente. Les études génomiques  Nextstrain montrent que certaines villes ont eu de multi imports (Washington) quand d’autres ont eu une épidémie due a probablement un seul import (New York). Il faut raccrocher conceptuellement ces éléments avec ce qui est constaté sur le mode de propagation de ce virus qui est principalement lié à des épisodes en lieu clos (principalement, donc pas non plus uniquement).

        Covid-19 : transmission, risques et prévention [revue de web]

        "Tant que 60 à 70 % de la population ne sera pas immunisée, l’épidémie poursuivra sa course morbide, peut-on lire dans les publications scientifiques et les articles de presse, d’un bout à l’autre de la planète. Depuis le début de l’épidémie, cet horizon semble faire consensus. Le problème, c’est que les modèles utilisés pour fixer ce seuil s’appuient sur une épidémie qui ressemblerait à la grippe, où nous aurions grosso modo tous la même probabilité d’infecter n’importe quel autre individu. Ce qui s’avère très loin de ce que nous observons actuellement. En s’appuyant sur de nouveaux modèles, des chercheurs revoient à la baisse ce seuil d’immunité collective. Ils le revoient tellement à la baisse que leurs publications font l’effet d’un pavé dans la mare.

        Coronavirus : 90 % des contaminations se produiraient de façon aéroportée dans les lieux clos et mal ventilés, Caducée.net, 18 mai 2020

        "Partager un espace confiné, mal ventilé pendant une ou plusieurs heures constituerait le dénominateur commun à la grande majorité des situations propices à la contagion du Coronavirus SARS CoV-2. Si la transmission du virus par les microgouttelettes à l’occasion d’une toux ou d’un éternuement est établie depuis le début de l’épidémie, un faisceau d’indices concordant laisse à penser que son transport aéroporté sous forme d’aérosols serait à l’origine d’un nombre tout aussi important de contaminations. Si les preuves formelles manquent encore, le principe de précaution devrait inciter les autorités sanitaires à revoir une fois de plus leur doctrine de port de masque."


        Il y a effectivement une possibilité d'absence de deuxième vague , mais pas pour des raisons d'immunisation de l'ensemble de la population (...) en maitrisant les événements de lieux clos on peut maitriser voire éteindre cette épidémie, Fil Twitter Yvon Le Flohic, 21 mai 2020


        The Risks - Know Them - Avoid Them, Erin Bromage, May 6, 2020

        "So throughout most of the country we are going to add fuel to the viral fire by reopening. It's going to happen if I like it or not, so my goal here is to try to guide you away from situations of high risk. "


        Les dynamiques de la transmission du Sars-Cov-2

        Synthèse d’articles sur les dynamiques de transmissions du Sars-Cov-2 (traduit par deepl) du docteur Muge Cevik chercheuse universitaire clinique en maladies infectieuses et virologie.”



        Why Meatpacking Plants Have Become Covid-19 Hot Spots, WIRED, May 7, 2020

        "Frigid temperatures, cramped conditions, and long hours put meat processing workers at higher risk for contracting the novel coronavirus."


        How do you stay safe now that states are reopening? An expert explains how to assess risk when reconnecting with friends and family, The Conversation, 18 may 2020

        "Now that states are relaxing social distancing restrictions, people desperately want to see friends and family, go to a restaurant and let our kids have playdates. Even grocery shopping sounds fun. But how can you do that and still stay safe? Here, an epidemiologist who is immune-compromised himself walks you through some decision-making."


        États-Unis : deux morts du Covid-19 parmi cinquante-deux personnes contaminées au sein d’une chorale, Réalités Biomédicales, 18 mai 2020

        “L’histoire remonte à la mi-mars 2020 et se déroule aux États-Unis dans le comté de Skagit, dans le nord-ouest de l’État de Washington. Parmi 61 choristes qui ont participé le 10 mars à une répétition, 53 personnes sont tombées malades. Les autorités sanitaires locales sont informées de la situation le 17 mars et entreprennent dès le lendemain de rechercher l’origine de cette flambée épidémique.”


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        La pandémie, la faute des super-contaminateurs ? [audio, 6'], France culture, 20 mai 2020

        “Que sont les super-contaminateurs ? Pourquoi pourraient-ils être responsables d'une grande partie de l'épidémie ?”

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