La crise de mai 58 [revue de web] 6/6

La fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général De Gaulle - témoignages d'acteurs

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Le général Jouhaud

Dernière mission pour le général Jouhaud (réservé aux abonnés), Le Monde, 21 mai 1984

« [Le général Jouhaud est] ancien chef d'état-major général de l'armée de l'air (…) Serons-nous enfin compris ? C'est le titre de son nouvel ouvrage. “ Mon dernier livre ”, assure-t-il. Son ultime message de colère, car on ne saurait parler de cri tant ce réquisitoire apparaît serein. Un réquisitoire dirigé contre les “ barons ” gaullistes qui entretiennent volontiers l'interprétation selon laquelle les pieds-noirs auraient été les uniques responsables de l'enchaînement dramatique des évènements survenus en Algérie de 1958 à 1962. À preuve de la complicité qui associa les fidèles du général De Gaulle aux chefs de l'armée française en Algérie lorsqu'il s'agit, en mai 1958, de porter au pouvoir l'homme du 18 juin 1940 - vieille controverse, - le général Edmond Jouhaud produit un nouveau document : le témoignage écrit du général Jean-Louis Nicot, ancien major général de l'armée de l'air, qui affirme avoir reçu, par l'intermédiaire de MM. Pierre Lefranc et Michel Debré, le 29 mai 1958, l'aval personnel du général De Gaulle au déclenchement de la fameuse opération “ Résurrection ” qui devait imposer l'homme de Colombey-les-Deux-Églises au président Coty et au Parlement sous la pression des parachutistes transportés, pour la circonstance vers la capitale. (…) »

 

De Gaulle “putschiste” (réservé aux abonnés), Le Monde, 21 mai 1984

« À preuve de son affirmation selon laquelle le général De Gaulle aurait accepté, en mai 1958, de revenir aux affaires par un coup d'État militaire, le général Edmond Jouhaud produit, dans son dernier ouvrage, le témoignage écrit, inédit jusqu'à présent, du général Jean-Louis Nicot, major général de l'armée de l'air, affecté à l'époque à l'état-major des forces armées.

Le 27 mai, accompagné du commandant Vitasse, le général Nicot se rend ensuite rue de Solferino. Il y va, écrit-il “ pour informer ces ” messieurs “ que les trois chefs d'état-major des armées et le général Ely sont d'accord pour permettre le retour aux affaires du général De Gaulle avec le concours et l'appui des forces armées (exception faite du général Lorillot qui n'a pas été mis dans le coup), mais en spécifiant bien que rien ne se ferait sans que les chefs d'état-major aient ” l'accord explicite du général De Gaulle. “ Assistaient à cette réunion, précise-t-il, ” MM. Foccart, Debré, Lefranc, Guichard et d'autres dont j'oublie les noms. Ce qui est certain, c'est que “ les principaux lieutenants ” du général De Gaulle étaient présents et qu'ils nous ont, ce jour-là, assuré que c'était bien le souhait du général De Gaulle de revenir, par ce moyen, aux affaires, étant donné qu'aucune ouverture politique ne semblait se faire jour “.

“ Le général Nicot rend compte de cet entretien aux chefs d'état-major qui restent sceptiques sur les affirmations des fidèles du général. Ils hésitent à s'engager sur le simple accord de l'état-major gaulliste. Ils sont tellement et de toutes parts sollicités pour intervenir qu'ils invitent Nicot à retourner rue de Solferino au plus tôt. Ce dernier s'y rend le 29 mai vers 11 heures.

“ Ces messieurs, écrit le général Nicot, me réitèrent le feu vert du général : Vous pouvez déclencher l'opération. ” J'exige alors qu'on téléphone devant moi à Colombey, car je ne puis faire fond sur l'assertion d'une équipe très excitée." (…) »

 

La crise de mai 58 [revue de web] 5/6

 La fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général De Gaulle - les journalistes

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Les Frères Bromberger, 1959

Compte-rendu : “Les 13 complots du 13 mai (réservé aux abonnés), Le Monde, 5 fév. 1959

« Le titre est commercial, mais il n'est pas exact (1). De complots il n'y en eut que deux : celui des “ activistes ” et celai des “ gaullistes ”, s'ignorant souvent, se contrariant quelquefois, mais se conjuguant finalement puisque comptant l'un et l'autre sur une seule et même force : l'armée, qui n'avait pas attendu le 13 mai pour devenir un État dans l'État. En son sein quelques officiers, bien placés, ont moins tiré les ficelles que tenu les fils, longtemps à l'insu du commandant en chef, puis la plupart des états-majors se sont préparés ou prêtés au “ putsch ” qui, prévu pour le 28 mai, visait à porter, au besoin malgré lui, le général De Gaulle au pouvoir s'il n'avait pas été appelé par le président de la République puis investi par l'Assemblée nationale. Telle est la trame du livre des frères Bromberger, qui se lit comme un roman, mais constitue l'histoire d'évènements décisifs, graves ou burlesques, qui sont encore mal connus de la plupart des Français. (…) »

 

La crise de mai 58 [revue de web] 4/6

La fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général De Gaulle - les historiens Grey Anderson et Patrick Lagouyete

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Grey Anderson, 2018

« Grey Anderson est un historien et essayiste américain. Titulaire d’un doctorat en histoire de l’université de Yale, ses recherches portent sur l’histoire politique et militaire de l’Europe contemporaine. Il écrit régulièrement sur la vie politique française pour la presse américaine. » La Fabrique

Grey Anderson, La guerre civile en France. 1958-1962. Du coup d’État gaulliste à la fin de l’OAS, La Fabrique, 2018

« Mai 1958, c’est le début d’une séquence insurrectionnelle où le sort de la France s’est joué à Alger, c’est la fin de la IVe République et le retour au pouvoir de De Gaulle savamment orchestré par le cercle des fidèles, c’est l’arrivée aux commandes d’une nouvelle équipe qui va construire et faire accepter une Constitution encore en vigueur après un demi-siècle. Bref, mai 1958, c’est un moment fondamental au sens fort du terme.

D’où vient donc que, s’agissant de commémoration, ce moment est éclipsé par rapport à mai 1968, toujours célébré, toujours commenté y compris par ses adversaires ?

Les chapitres de ce livre donnent la réponse : si mai 1968 est un moment joyeux et solaire, les quatre années de guerre civile qui s’écoulent entre la prise du gouvernement général à Alger le 13 mai 1958 et la fin de l’OAS au printemps 1962 n’ont rien que l’on aime se rappeler : une haine et une violence extrêmes, l’usage généralisé de la torture, les exactions policières contre les Algériens révoltés et ceux qui les soutiennent, le mensonge officiel qui présente le retrait d’Algérie comme une victoire et le complot initial comme le triomphe de la démocratie

Écrit par un universitaire américain, ce livre dévoile les mécanismes du refoulement de cette réalité douloureuse qui a façonné durablement l’État français et ses institutions. » (Contretemps)

 

[Notes de lecture] Grey Anderson, La guerre civile en France, 1958-1962 : du coup d’État gaulliste à la fin de l’OAS, Renaud Baumert, professeur de droit public, Jus Politicum n°23 - revue de droit politique, déc. 2019

« Pour qui s’intéresse à la période, l’ouvrage de Grey Anderson est d’un grand intérêt. Il constitue, à l’évidence, une excellente synthèse historique. L’auteur, qui a su s’appuyer sur des sources nombreuses et variées, propose un récit riche, alerte et circonstancié. Au-delà de la simple relation des évènements, La guerre civile en France témoigne d’une réjouissante sensibilité critique. Loin de célébrer l’avènement d’une Ve République supposément salutaire, M. Anderson ne cache rien des turpitudes, des brutalités et des coups de Jarnac qui présidèrent à sa naissance. Au demeurant, la chose est faite sans manichéisme. Ainsi, de nombreux développements permettent de comprendre le dessein politique des différents acteurs – indépendamment de la sympathie ou de l’antipathie que l’on peut nourrir à leur endroit. Entre autres choses, le livre de Grey Anderson a donc le mérite de restituer le climat de violence et d’exacerbation des passions politiques qui entoura la formation de notre régime politique. C’est sans doute là, d’ailleurs, son principal dessein : il se veut un remède à la tentation – jamais éteinte – de bâtir un « grand récit national » consensuel et lénifiant. (…)

Si la qualité générale de l’ouvrage nous paraît incontestable, il est néanmoins possible d’exprimer quelques réserves mineures. (…) Grey Anderson n’hésite pas à qualifier la prise de pouvoir gaulliste de « coup d’État » (dans le titre de l’ouvrage, ainsi qu’à la p. 16). Bien entendu, on peut sensément défendre cette interprétation. On regrettera simplement qu’elle ne soit pas autrement justifiée. Michel Winock, qui a consacré une vingtaine de pages à cette question, préfère y voir un « coup d’État de velours » ou encore un « coup d’État “damoclétien” (…) »

 

La crise de mai 1958 [revue de web] 3/6

La fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général De Gaulle - les historiens et universitaires

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Maurice Moissonnier, 1959

Maurice Moissonnier (1927-2009), « professeur agrégé d’histoire, professeur d’histoire-géographie dans l’enseignement secondaire, spécialisé dans l’histoire du mouvement ouvrier lyonnais et communiste. » Wikipédia, maitron, l’Humanité

Analyse du 13 mai, Maurice Moissonnier, Revue la Nouvelle Critique n°106 Radioscopie du Gaullisme (p. 3-30), mai 1959

sur le Portail Archives Numériques et Données de la Recherche (PANDOR), Maison des Sciences de l’Homme de Dijon et laboratoires de recherche en sciences humaines et sociales de l’université de Bourgogne.

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René Rémond, 1983

René Rémond (1918-2007) : « est un historien français. Ses travaux sur l’histoire politique, intellectuelle et religieuse de la France contemporaine, par leur souci d’ouvrir l’histoire politique à la science politique et de dégager les tendances de long terme des courants de pensée et de la vie politique, ont contribué au renouvellement du domaine à partir des années 1970. Il est le père d’une typologie des « Droites en France », issue de l’ouvrage Les Droites en France, en trois familles héritées des conflits du XIXe siècle : « orléaniste », « bonapartiste » et « légitimiste », qui a fait date. Il a joué également un rôle important dans la constitution en France du courant historiographique de l’histoire du temps présent. Il est élu à l’Académie française en 1998. » (Wikipédia)

Biographie de l’auteur
Eminent spécialiste des questions politiques françaises, René Rémond a été successivement doyen, puis président de l’université de Nanterre, avant de devenir président de la Fondation Nationale des Sciences politiques. Il est notamment l’auteur de Introduction à l’histoire de notre temps (3 vol. : 1. L’Ancien Régime et la Révolution ; 2.Le XIXè siècle : 3. Le XXè siècle : de 1914 à nos jours), de Les Droites en France, de Notre Siècle, 1918-1995 et de l’Anticléricalisme en France. De 1815 à nos jours."

1958, le retour de De Gaulle, René Rémond, éditions Complexe, 1983

Quatrième de couverture

« Le 13 mai 1958, Alger est en état d’insurrection et les Algérois d’origine européenne en appellent au général De Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l’Algérie. Le même jour Pierre Pfimlin, chrétien-démocrate, est investi à Paris par les députés à la présidence du Conseil de la IVe République. D’Alger monte l’exigence d’un “ gouvernement de salut public ” dont De Gaulle pourrait prendre la tête. Ce dernier, depuis sa retraite de Colombey les-Deux-Églises, fait savoir qu’il se tient prêt à “assumer les pouvoirs de la République”. Le 19 mai, le Général donne une conférence de presse pour dire qu’il refuse de recevoir le pouvoir des factieux d’Alger, et tente de rassurer les journalistes : “Croit-on qu’à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ?” Rumeurs, intimidations, confusions, espoirs se mêlent alors, dans un temps politique et historique comme suspendu. Étrange fil temporel finalement dénoué par le président de la République René Coty qui, le 1er juin 1958, en appel au “plus illustre des Français”. De Gaulle forme sans attendre un gouvernement de rassemblement. La IVe République s’écroule en quelques heures. C’était il y a cinquante ans. René Rémond, dans un livre devenu un classique du récit politique, propose une analyse limpide d’un moment de crise majeure du système politique français, restituant dans toute leur épaisseur historique des questions qui sont alors posées dans l’urgence : la France va-t-elle vers la guerre civile ? De Gaulle est-il un dictateur ? Comment fonder une nouvelle République ? »

« 1958. Depuis trois ans, la France mène une guerre épuisante en Algérie. Depuis trois ans, les gouvernements se succèdent, sans parvenir à résoudre ce conflit. Le 13 mai, à Alger, une manifestation tourne à l’insurrection, et pousse l’armée à instaurer un Comité de salut public. À Paris, le pouvoir en place demeure impuissant. Une guerre de sécession menace d’éclater. C’est dans ces circonstances que la France rappelle De Gaulle. De fait, c’est une nouvelle République, la Ve, qui va s’instaurer. Tel est le dénouement d’une crise qui mit le pays à deux doigts de la guerre civile. »

Compte-rendus

« On a plaisir à retrouver dans cet ouvrage d’excellente vulgarisation les qualités bien connues de René Rémond : finesse et équilibre des analyses, balancement des hypothèses, harmonie de la forme. » (L’Information historique)

« Un anniversaire qui ne fait toujours pas l’unanimité, du moins sur les origines immédiates de l’évènement. René Remond déploie objectivement « l’éventail des explications » et des interprétations, qu’il ramène à trois types. Quoi qu’il en soit, il ne croit pas courir de risque à penser que l’année 1958 s’inscrira dans les évènements majeurs qui marqueront « la mémoire du siècle ». Il pense aussi que cette crise du passé est de celles — rares — qui peuvent aider à en comprendre d’autres.

Ici « le retour de De Gaulle » ne commence ni ne finit avec la démission de la IVe République : le livre recherche les causes, puis s’étend à l’Algérie d’au-delà du 13 mai, à la Constitution, à la naissance de la Ve République et à l’entrée de De Gaulle à l’Elysée. Des réflexions pour conclure aident à éclairer le récit de ces évènements « à la fois indéterminés et déterminants ». » Le retour de De Gaulle, Yves Florenne, Le Monde diplomatique, sept 1983

« Il y a parfois plus de richesse de substance dans de petits volumes que dans des ouvrages imposants. On ne étonnera pas que ce soit le cas de ce dernier « René Rémond » où en 170 pages l’auteur analyse l’année 1958 pour expliquer la fin de la Quatrième et l’avènement de la Cinquième. Des faits connus l’auteur sait à la fois retracer avec clarté la chronologie et rechercher les différentes explications possibles : la fermeté et la densité du style, comme l’ouverture esprit et le souci des rapprochements historiques feront certainement de ce petit livre un classique fondamental ; (…) Cette analyse supérieurement maîtrisée de année 1958 est utilement complétée par une trentaine de pages où figurent des textes essentiels de l’époque et une chronologie très intelligemment sélective. » (Jacques Chapsal, Revue française de Science politique, 34ᵉ année, n°3, 1984. p. 506)

Conclusion (p. 165)

« La restitution jour par jour de l’enchaînement des faits aura… fait apparaître en pleine lumière le caractère fortuit d’une partie des évènements et montré qu’ils étaient la fois indéterminés et déterminants. La chronologie éclairée par ce qu’on sait ou devine des intentions et des calculs des protagonistes, impose la conviction que rien n’était au départ absolument joué et que la crise aurait pu emprunter d’autres voies. Il était pas écrit d’emblée que le général De Gaulle entrerait à l’Elysée aux premiers jours de janvier 1959 ni que la Quatrième République ferait place à la Cinquième avec le consentement de la grande majorité des Français. La contingence de l’histoire, c’est une leçon trop souvent méconnue par les historiens.. »

Les 44 premières pages

 

Le 13 mai 1958 : un coup d’État ? (abonnés), René Rémond, fév. 1998

« Depuis plus de trois ans, la France fait la guerre en Algérie. À Paris, les gouvernements se succèdent en vain. Le 13 mai, à Alger, une manifestation tourne à l’insurrection. Un Comité de salut public encadré par les militaires se met en place.

Dès lors, trois pouvoirs s’affrontent : à Paris, un pouvoir légalement investi. À Alger, un pouvoir de fait. Enfin, le pouvoir moral du général De Gaulle.

Le 13 mai 1958 marque le point de départ de la crise qui va jeter bas en moins de trois semaines la IVe République et déclencher un processus qui aboutira, quelques mois plus tard, à l’instauration de la Ve République. Or celle-ci à ce jour a déjà duré quarante ans, soit bien plus longtemps que chacun des régimes dont la France a fait successivement l’essai depuis plus de deux siècles, à l’exception de la IIIe République. Quarante ans déjà : cela signifie que la grande majorité du corps électoral a voté pour la première fois de son existence sous la Ve République. Quarante ans de pratique et de fonctionnement des institutions pour trois semaines de crise et quelques heures d’agitation : rarement le rapport entre l’origine et les suites aura été aussi disproportionné. Que s’est-il donc passé en ce mois de mai 1958 pour engendrer pareil enchaînement ?

Tout régime, comme toute entreprise humaine, reste tributaire de ses origines : elles éclairent les intentions des fondateurs (….) »

 

La crise de mai 58 [revue de web] 2/6

La fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général De Gaulle - guide de lecture

Retrouvez, dans une première partie, le déroulement des évènements et  un répertoire de quelques noms.

Historiographie, Wikipédia

« L’historiographie désigne généralement l’histoire de la science historique, c’est-à-dire l’étude de la façon d’écrire l’histoire, mais peut aussi, selon l’approche choisie, désigner les manières d’écrire l’histoire, « l’art de l’histoire » ou encore l’ensemble des publications traitant du passé et écrites par les historiens.

Tout peut être objet d’histoire, par exemple le déroulement des évènements, ou les modes de vie de sociétés. L’historien utilise différentes sources : des sources privées comme les témoignages écrits ou oraux ; des sources publiques (presse, archives) et des sources matérielles (objets, monnaie, vestiges archéologiques). Tous les objets, les sources et les méthodes de l’Histoire ont évolué. C’est le rôle de l’historiographie d’illustrer tous ces changements.

Définitions 

Le terme « histoire » est ambigu en français dans la mesure où il peut désigner à la fois le récit et la science historique, deux notions qui, par exemple, en allemand font l’objet d’une terminologie différenciée, historie désignant la connaissance des faits et leur documentation tandis que geshichte désigne le récit qui les traduit, les met en forme.

Le terme « historiographie » n’est lui-même pas dénué d’ambiguïté dans la mesure où, « sous la même appellation, se retrouvent des interrogations et des travaux très divers et que se pose régulièrement la question des discours sur la discipline, de la description des pratiques, [constituant] un champ à géométrie variable, selon l’approche choisie »1.

L’« historiographie » peut ainsi désigner l’histoire de la science historique, l’histoire de l’histoire ou « l’art de l’histoire » (en latin : ars historica), la démarche qui relate l’histoire de l’histoire, l’étude de la façon ou des manières d’écrire l’histoire voire, selon les cas, l’ensemble des publications traitant du passé et écrites par les historiens, la littérature historique, ou encore l’« histoire littéraire des livres d’histoire ». Par ailleurs, l’historiographie, dont l’objet permet aux historiens d’analyser concepts et débats ainsi que d’étudier les pratiques et les discours, est devenue un champ historique singulier, pouvant elle-même faire l’objet d’étude historiographique. »

Guides de Lecture

Le 13 Mai dans l’historiographie, Pierre Girard, 2010

Girard, Pierre. “Le 13 Mai dans l’historiographie”. In Mai 1958 : Le retour du général De Gaulle, (pp. 31-38), Presses universitaires de Rennes, 2010.

« La bibliographie du 13 Mai est paradoxale, bien qu’organisée selon une séquence commune à la plupart des évènements contemporains. Paraissent d’abord les livres des journalistes politiques, dans la foulée, au lendemain même de l’épisode. Du fait de l’importance de la crise, de l’ampleur de ses conséquences, s’expriment alors de grandes plumes, les Bromberger, sympathisants du coup d’Alger1, Sirius, le pseudonyme d’Hubert Beuve-Méry quand il veut prendre de la hauteur, qui publie très vite une sélection à peine retouchée d’éditoriaux du Monde, effectivement pleine de hauteur2. On peut ranger dans la même catégorie Jean Ferniot, bien que son livre soit un peu plus tardif3. Les ouvrages de J.-R. Tournoux, largement diffusés, sont de la même veine4, à un étage inférieur. Ce sont des ouvrages bien informés, qui établissent la chronologie des faits, décrivent les réseaux à l’œuvre, mais sans bien les hiérarchiser. Mais là où ils pèsent le plus lourdement sur l’historiographie, c’est dans la manière dont ils fixent un registre de vocabulaire dont elle ne se départira plus, « les complots », « le suicide », « le coup », un registre qui renvoie à la guerre secrète ou au jeu d’échecs. Ils installent aussi l’appareil des très nombreuses références historiques qui forment un arrière-plan omniprésent dans l’esprit des contemporains, puis des historiens, 6 février 1934, guerre d’Espagne, marche sur Rome, mais aussi 18 Brumaire et 2 Décembre. Dès cette première étape paraissent, plus rares, les premiers récits de témoins importants, comme Jacques Dauer5, en réaction à cette salve journalistique. (…)

La crise de mai 58 [revue de web] 1/6

La fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général De Gaulle - présentation, contexte, déroulement des évènements

 

Exergue

« L’histoire n’est pas ce qui s’est passé, mais une histoire de ce qui s’est passé. Et il y a toujours différentes versions, différents récits, sur les mêmes événements. Une version peut tourner principalement autour d’un ensemble spécifique de faits, tandis qu’une autre version peut les minimiser ou ne pas les inclure du tout.

Comme les contes, chacune de ces différentes versions de l’histoire contient des leçons différentes. Certaines histoires nous disent que nos dirigeants, au moins, ont toujours essayé de bien faire pour tout le monde. D’autres remarquent que les empereurs n’ont pas à cœur l’intérêt des esclaves. Certaines nous enseignent que c’est à la fois ce qui a toujours été et ce qui sera toujours. D’autres nous conseillent de ne pas confondre une domination passagère avec une supériorité intrinsèque. Enfin, certaines histoires brossent un tableau où seules les élites ont le pouvoir de changer le monde, tandis que d’autres soulignent que le changement social est rarement imposé d’en haut.

Quelle que soit la valeur de ces nombreuses leçons, l’histoire n’est pas ce qui s’est passé, mais les récits de ce qui s’est passé et les leçons que ces récits contiennent. Le choix même des histoires à enseigner dans une société façonne notre vision de la façon dont ce qui est, est arrivé et, à son tour, de ce que nous comprenons comme possible. Ce choix de l’histoire à enseigner ne peut jamais être « neutre » ou « objectif ». Ceux qui choisissent, soit en suivant un programme établi, soit en étant guidés par des préjugés cachés, servent leurs intérêts. Leurs intérêts peuvent être de poursuivre ce monde tel qu’il existe actuellement ou de créer un nouveau monde. » History is a weapon

 

Présentation

Cette revue de web a été suscitée par la vidéo de Patchwork : « Le coup d’État du général De Gaulle » publiée le 9 juin 2022 et basée sur le livre de l’historien américain Grey Anderson La guerre civile en France, 1958-1962 : du coup d’État gaulliste à la fin de l’OAS (La Fabrique, 2018). Le mois de mai 1958 marqua la fin de la IVe République et donc le début de notre Ve République, un moment important de notre histoire contemporaine donc.

C’est un gros dossier que j'ai donc découpé en six billets (publiés prochainement). Je vous conseille de vous familiariser avec la chronologie des faits ci-dessous. Un répertoire des “personnages principaux” est disponible pour être au fait de qui est qui et qui fait quoi. Pour chaque article, portez attention à qui écrit, qui parle, son statut et sa position en terme politique par exemple.

Les passages en gras sont ajoutés. Hormis les PDF intégrés (embedded), il n’y a que des extraits d’articles, je vous incite à lire en entier les papiers qui vous intéressent. En deuxième partie les historiens seront nos guides, à commencer par trois articles qui passent en revue la littérature, ceux de Pierre Girard, Grey Anderson et Bryan Muller. Par simplicité, j’ai classé les ouvrages des historiens de manière chronologique. La section consacrée à Grey Anderson est la plus conséquente. N’oubliez pas les productions décapantes des journalistes Christophe Nick et Rémi Kauffer. À la fin du dossier, vous retrouverez quelques témoignages d’acteurs, celui du général Jouhaud sur l’opération Résurrection achèvera de vous dessiller les yeux.

Manque à cette revue de web, le pan des relations internationales c’est-à-dire essentiellement l’influence des États-Unis — grand argentier des finances françaises— suite au bombardement de Sakiet Sidi Youssef et l’état de l’opinion publique métropolitaine.

Si les PDF intégrés ne s’affichent pas, vous trouverez au-dessus de chacun, un lien pour le visionner et le télécharger. Pour référence, vous pouvez télécharger tous les PDF et les documents audio à cette adresse La crise de mai 1958.

Le visionnage d’un documentaire vous donnera une vue d’ensemble. Celui de Patrick Rotman et Virginie Linhart, « De Gaulle, le retour, 13 mai 1958 » (2005) est incontournable.

« Depuis le 9 avril, la France n'a plus de gouvernement. Celui de Félix Gaillard, renversé, expédie les affaires courantes. On a fait appel à Georges Bidault, puis à René Pléven. Aucun n'a recueilli l'investiture de l'Assemblée. Les ultras à Alger, qui ne cessent de comploter, se sont assurés l'appui des hommes politiques partisans de l'Algérie française.

Le 13 mai, une gerbe est déposée au monument aux morts d'Alger, en mémoire de la fusillade par le FLN de trois soldats français prisonniers depuis 1956. L'immense foule qui a assisté à la cérémonie part à l'assaut de l'immeuble du gouvernement général à Alger, aux cris de « Vive Massu ! Vive l'Algérie française ! ». L'immeuble envahi, la mise à sac commence. Massu, constatant que le mouvement est impossible à maîtriser, sauf à tirer sur une foule désarmée, décide de le « coiffer ». Il se nomme président d'un comité de salut public.

A 20h45, il lit sur le balcon sa proclamation :« Moi, Général Massu, je viens de former un comité de salut public (…) pour qu'en France soit formé un gouvernement de salut public, présidé par le Général De Gaulle ». Le 29 mai, dans un message au Parlement le président de la République René Coty demande l'investiture du Général De Gaulle comme chef de gouvernement.Comment la « marmite algéroise » a-t-elle pu imposer par un coup de force militaire le retour au pouvoir du Général De Gaulle et précipiter la liquidation de la IVème République ?

C'est tout l'objet de ce documentaire, réalisé autour d'un témoignage exceptionnel : celui de Lucien Neuwirth, réserviste en uniforme, venu de la métropole, qui s'est associé avec Léon Delbecque, représentant de Jacques Soustelle, pour se déclarer organisateurs de la manifestation de l'après-midi du 13 mai à Alger. Ces gaullistes, en noyautant le comité de salut public issu de l'émeute, vont l'orienter en faveur du retour du Général De Gaulle au pouvoir. »

 

La crise de mai 1958 - répertoire des noms

Répertoire des noms

Chaban-Delmas Jacques (1915-2000)
- ministre de la défense nationale du gouvernement Gaillard (du 6 novembre 1957 au 14 mai 1958)
- deuxième cercle gaulliste (Pozzi)

Coty René (1882-1962)
- président de la République de 1954 au 8 janvier 1959

Debré Michel (1912-1996)
- deuxième cercle gaulliste (Pozzi), membre de “l'état-major” de la rue de Solférino (les bureaux de Charles De Gaulle à Paris), s'occupe plus particulièrement des relations avec les militaires
- membre des Républicains sociaux (parti gaulliste)
- dirige l'hebdomadaire “le courrier de la colère”, pro-Algérie française et anti-IVe République
- Wikipédia : « haut fonctionnaire, résistant et homme d'État français. Il est le premier à exercer la fonction de Premier ministre de la Ve République, du 8 janvier 1959 au 14 avril 1962. Résistant et gaulliste, il est sénateur d’Indre-et-Loire de 1948 à 1958. Avec le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958, il devient garde des Sceaux. Il dirige en parallèle le groupe de travail chargé de la rédaction de la Constitution de la Ve République. Nommé Premier ministre à la suite de l’élection du général de Gaulle à la présidence de la République (…) »

Delbecque Léon (1919_1991)
- troisième cercle gaulliste (Pozzi)
- chef du bureau d'action psychologique au cabinet de Chaban-Delmas en 1957, ministre de la Défense nationale. chargé de mission et responsable de l’« antenne » algéroise du ministère de la Défense nationale
- des proches du Général (Lucien Neuwirth, Léon Delbecque, Jacques Soustelle) font d’incessants allers-retours entre Alger et Paris en avril-mai 1958 pour persuader les activistes et l’armée d’Algérie de la nécessité de faire appel au Général
- Wikipédia : « Lors du putsch d'Alger de mai 1958, il participe à la création du Comité de salut public, dont il devient le vice-président. C'est aussi lui qui aurait convaincu le général en chef Raoul Salan de faire son appel au retour de Charles de Gaulle (« vive de Gaulle » du haut du Gouvernement général, devant la foule) qui est déterminant dans l'issue de la crise de mai 1958. »
- représente Soustelle et de Gaulle en Algérie

Dulac André général (1907-1992)
- chef d’état-major et adjoint du général Salan commandant supérieur interarmées en Algérie
- il assure pour le général Salan les liaisons avec “l'état-major” gaulliste et De Gaulle.

Ely Paul général (1897-1975)
- « Chef d'état-major des forces armées, puis de la Défense nationale de 1953 à 1959 »

Foccart Jacques (1913-1997)
- premier cercle gaulliste (Pozzi)
- “éminence grise” de la rue de Solférino (les bureaux de Charles De Gaulle à Paris)
- s'occupe des contacts avec les politiques et les militaires
- travaille avec Debré, Delbecque, Neuwirth à fédérer les mouvements intéressés par la défense de l'Algérie française.  
- en liaison directe avec Colombey-les-deux-Eglises (De Gaulle) avec Olivier Guichard, le collaborateur direct du Général
- Wikipédia « Ancien résistant, gaulliste historique, il a mené diverses activités commerciales avant de devenir secrétaire général de l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974 sous le général de Gaulle puis sous Georges Pompidou, devenant un personnage central de cette politique qui sera désignée plus tard sous le nom de « Françafrique. (…) Il est un des organisateurs de l'Opération Résurrection. »

Gaillard Félix (1919-1970)
- président du Conseil des ministres du 6 novembre 1957 au 15 avril 1958.
- parti radical
- Wikipédia « À 38 ans, c'est le plus jeune chef de gouvernement jamais nommé en France. (…) Son gouvernement, qui regroupe pour la première fois depuis 1951 socialistes et indépendants, obtient l'investiture par 337 voix pour, 173 voix contre et 20 abstentions. Le 8 février 1958, l'aviation française bombarde le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef, afin de détruire un camp de repli du FLN, causant la mort de 69 personnes dont 21 enfants. L'émotion internationale est très vive et le 17 février, le gouvernement de Félix Gaillard est contraint d'accepter une médiation anglo-américaine sur la question tunisienne. Cette rencontre tripartite a lieu dans la résidence privée de Félix Gaillard à Barbezieux en Charente. Il suscite de ce fait l'hostilité des militaires et des partisans de l'Algérie française ainsi que de sa majorité. (…) Il est renversé à l'Assemblée nationale le 15 avril 1958, accusé de faiblesse face à la pression américaine exercée dans la médiation de bons offices visant au règlement de l'affaire Sakiet, le diplomate américain Robert Murphy ayant soutenu fermement la position tunisienne. »

Guichard Olivier (1920-2004)
- premier cercle gaulliste (Pozzi)
- s'occupe des contacts avec les politiques
- est l’« agent de liaison » du Général, selon les propres termes utilisés par ce dernier dans ses Mémoires d’espoir. Il rencontre de nombreuses personnalités politiques et militaires à qui il fait part de l’état d’esprit de son patron et, en retour, il dresse au Général un bilan détaillé de la situation politique
- Wikipédia « Baron du gaullisme », il fut plusieurs fois ministre sous les présidences de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing (devenant à cette époque « numéro deux du gouvernement ») (…) De 1951 à 1958, il est le chef de cabinet du général de Gaulle pendant la « traversée du désert » de ce dernier. »

Jouhaud Edmond général (1905-1995)
- commandement de la 5e région aérienne en Algérie en 1957, et adjoint interarmées au général Salan

Lacoste Robert (1898-1989)
- administrateur général (ministre) du Gouvernement général algérien de février 1956 au 14 mai 1958

Lagaillarde Pierre (1931-2014)
- poujadiste, officier parachutiste de réserve, avocat, ancien président de l’Association générale des étudiants d’Algérie
- animateur du comité des sept (Wikipédia « alliance anti-indépendantiste secrète partisane de l'Algérie française. Basée à Alger durant la guerre d'Algérie (1954-1962), elle est conduite par des membres de groupuscules contre-révolutionnaire locaux, personnalités poujadistes influentes et théoriciens révolutionnaires d'extrême-droite (…) Le but des Sept était de planifier et mettre en place une conspiration visant à renverser le régime de la Quatrième République, dont les gouvernements successifs étant jugés favorables à « l'abandon » de l'Algérie française par la France, et à remettre le pouvoir entre les mains de l'armée par un coup d’État militaire, celui du 13 mai 1958. »)
- l'un des instigateurs de la prise du Gouvernement général le 13 mai 1958
- nommé au Comité de Salut public le 13 mai 1958

Massu Jacques général (1908-2002)
- commandant de la 10ème division de parachutistes qui a mené la « bataille d’Alger »
- gaulliste
- Wikipédia « compagnon de la Libération et commandant en chef des forces françaises en Allemagne, il s'illustre notamment dans la colonne Leclerc et la 2e DB durant la Seconde Guerre mondiale. (…) Le 13 mai 1958, des manifestations éclatent en Algérie faisant suite à l'assassinat de trois soldats français par le FLN. Lorsque la foule algéroise envahit le siège du gouvernement général, Jacques Massu est le seul, grâce à sa popularité, à pouvoir se faire entendre de la population européenne. Faute de pouvoir enrayer le mouvement, il en prend la tête et fonde un Comité de salut public dont il est nommé président »

Neuwirth Lucien (1924-2013)
- troisième cercle gaulliste (Pozzi)
- se déclare organisateur de la manifestation du 13 mai - porte-parole du comité de salut public constitué à Alger le 13 mai 1958 au soir
- intermédiaire de Delbecque, muté par celui-ci au 5e Bureau, chargé de l’action psychologique
- des proches du Général (Lucien Neuwirth, Léon Delbecque, Jacques Soustelle) font d’incessants allers-retours entre Alger et Paris en avril-mai 1958 pour persuader les activistes et l’armée d’Algérie de la nécessité de faire appel au Général
- directeur de la radiodiffusion-télévision française en Algérie (Radio Alger) et représentant permanent en Algérie de Jacques Soustelle

Pflimlin Pierre (1907-2000)
- Président du Conseil (des ministres) du 14 mai 1958 au 1 juin 1958
- chrétien démocrate

Salan Raoul général (1899-1984)
- commandant supérieur Interarmées de l'Algérie (10ème région militaire)
- rejoint le comité de salut public le 15 mai 1958
- Wikipedia « Général, il est le militaire le plus décoré de France. Son état de service porte de 1917 à 1960, année où il prend sa retraite. Il participe au putsch des généraux en 1961. Il est également le chef de l'Organisation armée secrète (OAS), qui lutte pour le maintien du statu quo de l'Algérie française. Condamné à la prison à perpétuité, il est amnistié en 1968 et réintégré dans le corps des officiers. (…) Le 13 mai 1958, après la mise à sac du bâtiment de la Délégation générale en Algérie par des manifestants, il donne son accord au général Massu pour que celui-ci entre dans le Comité de salut public (1958) alors formé à Alger. Dans la soirée, le président du conseil démissionnaire, Félix Gaillard, lui confirme de nouveau la délégation des pouvoirs civils et militaires en Algérie. Dans la nuit, Pierre Pflimlin, qui vient d'être investi président du Conseil par l'Assemblée nationale, confirme cette délégation. Le 15 mai, Raoul Salan termine, devant une foule rassemblée à Alger, un discours par « Vive la France ! Vive l’Algérie française ! » puis, poussé par le gaulliste Léon Delbecque, il ajoute « Vive de Gaulle ! ». Cette intervention contribue au retour du général de Gaulle, qui est nommé président du conseil le 29 mai et investi par l'Assemblée nationale le 1er juin. »

Soustelle Jacques (1912-1990)
- gouverneur général de l’Algérie du 1er février 1955 (nomination par le Président du Conseil Pierre Mendès-France) au 30 janvier 1956 ( fin de fonction par le Président du Conseil Guy Mollet)
- retourne le 17 mai 1958 à Alger, où il vient activer les réseaux gaullistes et organiser des cortèges qui réclament le retour au pouvoir du général de Gaulle.
- Wikipedia « est un ethnologue, homme politique et académicien français. Homme de gauche, membre de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, il est ensuite député, secrétaire général du RPF, gouverneur général de l'Algérie au début de la guerre et plusieurs fois ministre (Information, Colonies, etc.). Fervent partisan de l'Algérie française, il soutient l’OAS, puis s’exile. Il fait un retour en politique à la fin des années 1960 et retrouve un siège de député en 1973. Il est élu à l’Académie française en 1983. »

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