Revue de web du 3 au 9 mai 2010





A visionner de toute urgence.
Alors que la Grèce met en place un plan de rigueur sans précédent et que la manifestation général qui a eu lieu aujourd’hui a tourné au drame, Frédéric ouvre le débat avec notamment l’ancien premier ministre Edith Cresson, le journaliste Nikos Aliagas et l’économiste Jacques Sapir.   tags: crise, grèce
Invité du Talk Orange-Le Figaro, Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la République a estimé qu'il faut «sortir de l'euro dans le calme».  tags: DLR, vidéo, entretien, politique
C’est le titre du dernier livre de Muhammad Yunus, l’inventeur du micro-crédit et Prix Nobel de la Paix 2006. Il y aurait beaucoup à dire sur cet ouvrage riche et foisonnant, qui est à la fois un plaidoyer ambitieux et convaincant pour le développement des « social business », mais aussi une sorte de point d’étape d’une aventure collective exceptionnelle. J’en propose ici une lecture personnelle, mettant en relief les éléments m’ayant plus particulièrement intéressé.  tags: capitalisme
Samedi 20 mars, Pékin. Je suis assis dans le métro, je reviens d’un restaurant nord coréen avec des amis. La rame est bondée, je regarde les Pékinois debout devant moi, avec leurs habits d’une mode plutôt dépassée, ils jurent un peu dans la rame flambant-neuve. Une idée surgit dans mon esprit : « la Chine change ! ». La Chine change, une évidence? Non, une impasse intellectuelle. Le nœud de mon rapport à la Chine, l’impossibilité de trancher sur la nature du développement de ce pays : où va la Chine ? Faut-il être optimiste ou pessimiste ?  tags: chine
A la mi-septembre 2009, Noam Chomsky a été l’invité d’honneur du quotidien La Jordana, à l’occasion de son 25ème anniversaire. Eric French Monge d'Amauta a réalisé cette interview.  tags: no_tag

  • Amauta : Je vais faire un résumé général d’une partie de vos travaux. Vous dites que, parce que les médias sont un business, qui doit obligatoirement dégager des profits, ils répondent aux demandes du marché et de ses investisseurs, plus qu’à l’intégrité journalistique. Cela force le contenu à entrer dans les limites de ce qui est acceptable par l’idéologie capitaliste, à promouvoir l’agenda et les valeurs du capitalisme dans la société. Cela maintient un ordre social, un conformisme et un consumérisme dont le rôle dans nos vie est impossible à remettre en cause. Et alors que les grandes entreprises qui contrôlent les médias fusionnent et contrôlent des pans de plus en plus larges du marché, ils limitent de plus en plus les informations et les débats à ce qui correspond aux intérêts d’un groupe de puissants individus toujours plus restreint.

    Diriez-vous que les médias se sont lancés dans une sorte de contrôle des esprits, ou bien c’est exagéré ?
    Chomsky : Bon, avant tout, je pense que c’est un point de vue un peu trop étroit, parce qu’ils se conforment aussi d’une façon étonnante aux intérêts des états, et même si les états et les grandes entreprises sont proches, ils ne sont pas identiques. On doit aussi reconnaitre qu’il y a une gamme d’intérêts, on ne peut pas dire qu’il y ait un seul intérêt des entreprises et un seul intérêt des états, il y a un panel. En plus de cela, la conscience professionnelle est un fait. Beaucoup d’individus qui travaillent dans les médias sont des personnes sérieuses et honnêtes, et ils vous diront, et je pense qu’ils ont raison, que personne ne les force à écrire quoi que ce soit...





    ...auquel ils ne croient pas. Ce qu’ils ne vous diront pas, et ce dont ils n’ont peut-être pas conscience, c’est qu’ils ont la possibilité d’écrire librement parce qu’ils se conforment, leurs croyances se conforment à la pensée dominante, vous savez, à la doctrine standard, et alors, oui, ils peuvent écrire librement et ne sont pas forcés à quoi que ce soit. Ceux qui n’acceptent pas la doctrine officielle, ils peuvent tenter de se débrouiller pour rester dans les médias, mais ils ont peu de chances d’y arriver. Donc il y a une gamme. Mais il y a une sorte de conformisme qui est une obligation pour pouvoir intégrer les médias. Maintenant, vous savez, on n’est pas dans une société totalitaire, donc il y a des exceptions. Vous pouvez trouver des exceptions. De plus, les médias ne sont pas très différents des universités à ce sujet. Donc il y a une influence de la publicité, du fait d’être la propriété d’une grande entreprise, l’État, tout cela a un effet. Mais ce sont aujourd’hui, dans une large mesure, les manifestations d’une culture intellectuelle. Vous ne...

    Amauta : Donc vous pensez que c’est plus les valeurs portées par les gens qui ont une influence ?

    Chomsky : L’ensemble du milieu intellectuel incorpore un système de filtrage, et cela commence à l’école. On attend de vous que vous acceptiez certaines croyances, styles, modèles comportementaux etc. Si vous le les acceptez pas, on vous désigne comme ayant un problème comportemental, ou quelque chose comme ça, et vous êtes éjecté. Ce genre de fonctionnement concerne tout le système éducatif. Il y a un système implicite de filtrage, ce qui a pour effet de créer une tendance forte qui impose le conformisme. Maintenant, c’est une tendance, il y aura donc nécessairement des exceptions, et parfois celles-ci sont assez éclatantes. Prenez, disons, l’université du MIT dans les années 60, dans la période de l’activisme, cette université était à 100% financée par le Pentagone. Elle était, aussi, probablement le principal centre académique de résistance à la guerre.





    Donc vous dites qu’il existe une fenêtre d’opportunité pour la résistance ?

    Chomsky : Il y a une gamme de possibilités. Elle a ses limites, vous savez, et les tendances sont assez fortes, et le modèle qui pousse au conformisme est très présent, et les sanctions pour anticonformisme peuvent êtres significatives. Ce n’est pas comme si on vous envoyait dans une chambre de torture.


    Donc vous pensez que c’est comme incorporé à notre culture, en quelque sorte ?
    Chomsky : Non, c’est vrai pour toute société. Je ne connais aucune société dans l’Histoire qui n’ait pas fonctionné de la sorte. Retournons à l’Antiquité, mettons la Grèce Antique. Qui a bu la ciguë ? Est-ce que c’était quelqu’un qui se conformait, qui obéissait aux dieux ? Ou est-ce que c’était quelqu’un qui bousculait la jeunesse, qui remettait en question la foi et les croyances ? Socrate, autrement dit. C’était Socrate. Ou retournez à la Bible, l’Ancien Testament. Il y avait des gens qui représenteraient pour nous des intellectuels, et là, on les appelle des prophètes, mais fondamentalement il s’agit d’intellectuels : ils faisaient des critiques, des analyses géopolitiques, ils commentaient les décisions du roi qui menaient à la destruction ; ils condamnaient l’immoralité et appelaient à la justice pour la veuve et l’orphelin. Ce c’est ce que nous appellerions des intellectuels dissidents. Est-ce qu’ils étaient bien traités ? Non, on les emmenaient dans le désert, on les emprisonnait, ils étaient dénoncés. Il y avait aussi des intellectuels qui se conformaient. Ceux-là, des siècles plus tard, mettons dans les Evangiles, on les désignait comme de faux prophètes, mais pas à l’époque. Ils étaient bienvenus et bien traités à ce moment là : ce sont des courtisans. Et je ne connais pas de société qui soit différente de ça. Il y a des variations évidemment, mais ce schéma de base se retrouve partout, et c’est totalement compréhensible. Je veux dire, les élites ne vont pas favoriser ce qui épanouit la dissidence ; pour la même raison que le monde des affaires ne fera pas de publicité dans La Jordana
    Amauta : Pensez-vous que l’on puisse briser ce schéma ?
    Chomsky : Il a été brisé dans une certains mesure. C’est ainsi que nous ne vivons pas dans des tyrannies, vous voyez, ce n’est pas le roi qui décide ce qui est autorisé ou pas, et il y a bien plus de liberté que par le passé. Donc oui, ces schémas peuvent être changés. Mais aussi longtemps que le pouvoir est concentré, il y a des conséquences auxquelles vous pouvez presque automatiquement vous attendre.
    Comme je le disais, il y a des exceptions. C’est intéressant d’observer ces exceptions. Prenez l’Occident, il n’y a qu’un seul pays, en tout cas à ma connaissance, qui ait une culture dissidente, où les personnalités, je veux dire les écrivains célèbres, les journalistes, les officiels et autres, ne sont pas seulement critiques envers la politique de l’état mais s’engagent dans la désobéissance civile et risquent l’emprisonnement, et ils sont souvent emprisonnés, en résistant pour les droits des gens. C’est la Turquie.
    En Europe Occidentale, la Turquie est généralement vue comme barbare, ce qui les empêche d’intégrer d’Union Européenne, tant qu’ils ne deviennent pas plus civilisés. Je pense que c’est le contraire. Si vous pouviez atteindre le degré de civilisation des intellectuels turques, ce serait déjà un bon aboutissement.
Comment sortir du piège de la dette qui étrangle les ménages et les Etats ? Par une austérité renforcée, répond l’orthodoxie. Mais la contraction d’activité malthusienne que l’Europe s’apprête à infliger à ses membres les plus faibles ne fera qu’accélérer une faillite qui ne laissera pas le centre - l’Allemagne - indemne, avertit l’économiste Dean Baker, qui plaide ici pour une politique volontariste d’inflation modérée, à la suite d’Olivier Blanchard. Un taux d’inflation de 3% permet de réduire en 10 ans de 26% le poids de la dette, indique-t-il. En allégeant plus rapidement ce fardeau et la ponction des remboursements sur le budget des ménages, des entreprises et des Etats, l’inflation contribuerait au redressement, tout en facilitant le processus d’ajustement entre les économies européennes. Encore faudrait-il se départir du dogme anti-inflationniste, qui règne toujours en maître de Frankfort à Berlin, comme si Keynes n’avait jamais existé.  tags: économie, politique économique
Un gouvernement pourrait-il mener une politique de gauche malgré la contrainte des traités européens ? Oui, répond le M'Pep ( Mouvement Politique d'Education Populaire), mais à condition de mettre en oeuvre la «désobéissance européenne». Première partie de l'entretien réalisé le 15 Mai 2009 avec Aurélien Bernier, secrétaire national du M'pep.  tags: vidéo, entretien, europe
Une intéressante interview d'une eco-activiste américaine qui explique que ce n'est pas en étant un militant violent ou qui se concentre sur les mauvaises choses, qu'on arrivera à faire évoluer les choses positivement. Évincez la colère, utilisez les bonnes choses que ce soit dans vos paroles, vos actes, et votre manière d'interagir.  tags: vidéo
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