Les confinements auraient déjà évité des dizaines de milliers de morts en Europe

Extraits traduits de  Nature : actualités du Coronavirus, 31 mars
Les confinements auraient déjà évité des dizaines de milliers de morts en Europe

Les mesures de lutte contre les infections, telles que les confinements nationaux dans de nombreux pays européens, réduisent la propagation du coronavirus. Dans 11 pays, à la fin du mois de mars, entre 21 000 et 120 000 décès ont probablement été évités, selon un modèle établi par un groupe de l'Imperial College de Londres.

L'étude, publiée par l'équipe d'intervention COVID-19 de l'Imperial College le 30 mars, estime les effets des interventions non médicinales, qui comprennent la fermeture des écoles et l'interdiction des rassemblements de masse, sur la propagation du virus dans certaines régions d'Europe, notamment en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. Les auteurs ont mesuré les effets par une modification du taux de reproduction effectif du virus.
Si le taux de reproduction effectif est supérieur à 1, les infections vont proliférer et l'épidémie continuera à se propager. S'il est inférieur à 1, le taux de nouvelles infections diminuera jusqu'à ce que l'épidémie soit maîtrisée. Le rapport montre que certains des pays étudiés - dont l'Italie, qui a mis en place des mesures de confinement strictes il y a trois semaines - pourraient être tombés en dessous de ce seuil à la suite des interventions. Les travaux antérieurs d'autres groupes ont montré que les mesures de confinement strictes en Chine ont ramené cette valeur en dessous de 1, ce qui a permis d'endiguer la vague de l'épidémie dans ce pays.

Comme de nombreux pays n'ont toujours pas les moyens de procéder à des tests à grande échelle, le dernier modèle utilise les décès signalés par la COVID-19, plutôt que les taux d'infection, pour suivre la propagation du virus. Compte tenu du délai entre l'infection et la mortalité, il pourrait s'écouler plusieurs semaines avant que les effets des interventions ne se fassent pleinement sentir, en particulier dans les pays qui en sont aux premiers stades de leur épidémie, comme le Royaume-Uni, selon le rapport.

Les chercheurs prennent soin de noter qu'ils ne peuvent pas attribuer la réduction de la transmission à une intervention particulière. Et il est trop tôt pour savoir si les interventions dans leur ensemble ont l'effet escompté dans certains pays européens. Mais, “si les tendances actuelles se poursuivent, il y a des raisons d'être optimiste”, écrivent-ils.




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