Sars-cov-2 : Transmission aéroportée, revue de web
Comment le covid se transmet (traduction), Centre de contrôle et de prévention des maladies américain, 16 juin, 2020
On pense que la COVID-19 se propage principalement par contact étroit de personne à personne. Certaines personnes ne présentant pas de symptômes peuvent être capables de transmettre le virus. Nous sommes encore en train d'apprendre comment le virus se propage et quelle est la gravité de la maladie qu'il provoque.
Propagation de personne à personne
On pense que le virus se transmet principalement de personne à personne.
- Entre des personnes qui sont en contact étroit les unes avec les autres (dans un rayon d'environ 1 mètre).
- Par les gouttelettes respiratoires produites lorsqu'une personne infectée tousse, éternue ou parle.
- Ces gouttelettes peuvent atterrir dans la bouche ou le nez des personnes qui se trouvent à proximité ou être inhalées dans les poumons.
- Le COVID-19 peut être transmis par des personnes qui ne présentent pas de symptômes.
Le virus se transmet facilement d'une personne à l'autre
La facilité avec laquelle un virus se propage d'une personne à l'autre peut varier. Certains virus sont très contagieux, comme la rougeole, tandis que d'autres ne se propagent pas aussi facilement. Un autre facteur est la durabilité de la propagation, c'est-à-dire le fait qu'elle se fasse de personne à personne sans s'arrêter.
Le virus qui provoque la COVID-19 se propage très facilement et durablement entre les personnes. Les informations relatives à la pandémie actuelle de COVID-19 suggèrent que ce virus se propage plus efficacement que la grippe, mais pas aussi efficacement que la rougeole, qui est très contagieuse. En général, plus une personne interagit étroitement avec d'autres et plus cette interaction est longue, plus le risque de propagation de COVID-19 est élevé.
Le virus peut se propager d'autres manières
Il est possible qu'une personne puisse contracter le COVID-19 en touchant une surface ou un objet sur lequel se trouve le virus, puis en se touchant la bouche, le nez ou éventuellement les yeux. On ne pense pas que ce soit le principal mode de propagation du virus, mais nous en apprenons encore plus sur la façon dont ce virus se propage. (…)
Donnons-nous toutes les chances d’éviter une deuxième vague ! Un collectif de professionnels de santé, Libération, 12 juillet 2020
“Des médecins, soignants et chercheurs de renom alertent les autorités sanitaires sur l’urgence d’instaurer le port obligatoire du masque en lieu clos.”
(…) Le risque de transmission par aérosol – un nuage de particules virales en suspension durable dans l’air non renouvelé – a été mis en avant dans une tribune du 4 juillet, parue dans le New York Times et signée par 239 chercheurs de 32 pays demandant à l’OMS de réviser sa position concernant les voies de transmission du Sars-CoV-2. Cette voie, différente de celle concernant la transmission par microgouttelettes et par les mains souillées, est connue et prouvée pour le Sras 2002, ainsi que pour le Mers. Elle a enfin été admise par l’OMS jeudi pour le Sars-CoV-2.
Jusqu’à présent, les gestes barrières étaient pensés pour protéger du contact direct ou indirect avec un objet ou une personne contaminée par des microgouttelettes. Or ce dernier mode de transmission est désormais considéré comme marginal par le Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta et par la communauté scientifique. En effet, les études de clusters peinent à identifier des objets sources de contaminations. (…)
La transmission par aérosol, donc uniquement par l’air respiré dans une pièce, semble être désormais reconnue comme une des voies majeures de transmission du virus en population générale, voie qui n’est pas affectée par le lavage des mains ou des surfaces, ni par le respect du mètre de distance entre les personnes. Cette nouvelle connaissance implique une révision importante des mesures de prévention : une grande attention doit désormais être portée à l’aération des locaux et aux systèmes de climatisation et de filtration. Elle rend également évidente l’obligation du port du masque pour la fréquentation de tous les lieux fermés publics, voire privés (dans le contexte des fêtes qui semblent une source majeure de clusters). La règle de la distanciation de plus de 1 mètre en lieu clos ne suffit pas, elle a pour conséquence de faire croire à tort aux personnes qu’elles sont protégées.
Coronavirus : la moitié des contaminations se produirait avant l’apparition des premiers symptômes sous forme d’aérosols infectieux, Caducee.net, 13 juillet 2020
“Le coronavirus SARS COV 2, à l’instar de nombreuses maladies infectieuses, sait se propager en toute discrétion en utilisant non seulement des sujets infectés et contaminants, mais sans symptômes apparents, mais aussi en mettant à profit les jours qui précédent l’apparition des premiers symptômes lors d’une infection plus classique. Dans une synthèse rapide et non exhaustive de la littérature scientifique publiée le 8 juillet, Santé Publique France a cherché à quantifier ces modes de contaminations silencieux. Avec 25 % des cas asymptomatiques et 50 % des contaminations lors des phases pré-symptomatiques, ils seraient bien plus importants que prévu. Des chiffres inquiétants qui renforcent encore l’hypothèse d’aérosols infectieux et requièrent un changement rapide de doctrine de protection.”
(…) En excluant les études qui n’ont pas le recul suffisant, Sante Publique a pu estimer la proportion globale des formes asymptomatiques de 5 études à 24,3 % avec un IC[1] large de [2,7 ; 61,8].
Une contagiosité maximale 3 jours avant et 8 jours après les symptômes
(…) d’autres études épidémiologiques de paires « infectants-infectés » et une méta analyse convergent pour positionner autour des 50 % la part des contaminations lors de la phase pré-symptomatique. L’agence sanitaire note que cette proportion serait probablement plus faible dans un contexte d’épidémie généralisée, où l’isolement des cas et le traçage des contacts sont moins intenses.
Pour Santé publique France, ces données plaident en faveur d’une généralisation du port du masque et l’identification des contacts 3 jours avant les premiers symptômes lors des enquêtes épidémiologiques.
(…) Sans toux ni éternuements et en dehors de contaminations manuportées pas ou peu documentés dans la littérature scientifique, il ne reste guère que les aérosols infectieux pour expliquer les modalités de transmission du Coronavirus SARS CoV-2 en phase pré-symptomatique. D’ailleurs la proportion des 50 % de contamination pré-symptomatique révélée par Sante-Publique-France est à rapprocher des déclarations du Pr Drosten qui estimait début mai que la moitié des contaminations provenait d’aérosols infectieux.
« Près de la moitié de la transmission se fait par aérosol, presque l’autre moitié par des gouttelettes et peut-être 10 % se fait de façon manuportée. » Pr Drosten[1]
Ce qui signifie concrètement que le simple fait de respirer dans un lieu clos peu ou pas ventilé à proximité d’une personne infectée sans symptômes apparents représente un risque majeur de contamination. Et vous aurez beau vous laver les mains autant de fois que vous le voudrez et respecter les mesures de distance sociales, les risques de contamination resteront les mêmes. Ils seront plus liés à la cinétique des flux d’air, à la ventilation et à la durée d’exposition qu’au respect des gestes barrières contre les gouttelettes qui sont inefficaces contre les aérosols infectieux.
Plus la science avance, plus la généralisation du port du masque dans les lieux clos devient une évidence si l’on veut éviter une nouvelle période de confinement à domicile. (…)
Part des formes asymptomatiques et transmission du SARS-CoV-2 en phase pré-symptomatique. Synthèse rapide COVID-19, Santé Publique France, 8 juillet 2020
Notes
IC, Intervalle de confiance : un intervalle de confiance encadre une valeur réelle que l’on cherche à estimer à l’aide de mesures prises par un procédé aléatoire. En particulier, cette notion permet de définir une marge d'erreur entre les résultats d'un sondage et un relevé exhaustif de la population totale. (wikipedia)
Le professeur Chistian Drosten est le co-découvreur du virus du Sars-cov-1. Son équipe de recherche a mis au point à la mi-janvier 2020, le premier test de dépistage du Sars-cov-2.
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