Chine : prévisions économiques pour 2011 et la prochaine décennie (1/3)

ChineImage via Wikipedia

Prévisions pour 2011 et la prochaine décennie: les investisseurs locaux et avisés voient-ils juste pour la Chine?  par Dian L. Chu, EconForecast (se reporter à la source pour les graphiques)

  • Introduction
  • L'argent des investisseurs locaux quitte la Chine
  • Les problèmes de la Chine
  • Prêts laxistes = projets non performants
  • Immobilier : Chine et Espagne même combat
  •  Les investisseurs avisés se méfient du jeu de domino des échéances des prêts
Depuis 2001, la Chine a eu la plus forte croissance économique au sein du G20, cela devrait restait ainsi pendant au moins cinq ans (voir graphique de croissance). Toutefois, pour les trois derniers mois, les nouvelles à propos de la Chine  n'ont pas été bonnes. La question est de savoir quand la bulle chinoise va éclater. Le pays a des problèmes majeurs d'infrastructure (routes etc), la dynamique démographique est troublante, les perspectives d'emploi sont médiocres, il y a les problèmes de l'inflation, une bulle immobilière, un  système bancaire  opaque et potentiellement insolvable (en appliquant la règle comptable des actifs au prix du marché), les problèmes géopolitiques avec la Corée du Nord et Taïwan, et une bourse sous-performant les autres place mondiales en 2010 (voir tableau de comparaison des actions).


L'argent des investisseurs locaux quitte la Chine
Bien que l'argent étranger inonde la Chine, les investisseurs locaux font tout ce qu'ils peuvent pour investir à l'extérieur de la Chine, ce qui explique en partie pourquoi l'index Shanghai SE Composite a sous-performé les autres marchés l'année écoulée (voir tableau comparatif). Les nombreuses problématiques de la Chine pourrait devenir la plus grande catastrophe se produisant et potentiellement, dépasser d'un facteur dix les petits [!] problèmes budgétaires Européens.

Les problèmes de la Chine
La Chine a un problème démographique lié à la structure de la société. Au cours des deux dernières décennies, la nation a essayé d'utiliser à son avantage une immense main-d'œuvre, construisant une économie manufacturière puissante grâce à la disponibilité de ces travailleurs à faible coût. Ce qui a fourni au monde des marchandises bon marché. Néanmoins, la dure réalité est que l'infrastructure du pays, les emplois de qualité, la nourriture et l'ensemble des ressources sont trop rares pour supporter une population si importante, tout en réalisant en même temps l'objectif du gouvernement d'une transition en douceur avec une classe moyenne développée afin de soutenir un modèle économique basé sur la demande intérieure. Si vous pensez que les émeutes soulevées en Grèce sur les pensions de retraite étaient mauvaises, attendez un peu que des émeutes éclatent à Pékin et dans d'autres métropoles alors qu'un bol de soupe aux nouilles à 90 cents coûte maintenant quatre dollars en raison des pénuries alimentaires et d'un problème d'inflation galopante .

Prêts laxistes = projets non performants
Ce n'est que renforcé par les événements se déroulant les trois derniers mois. A commencer par le relèvement des réserves obligatoires des banques par la banque centrale, le sixième en 2010. Ces mesures visent à freiner l'excès de crédit qui a alimenté une grande partie de la sur-construction et de la spéculation immobilière des deux dernières années. La banque centrale chinoise voulait initialement éviter une récession, en créant artificiellement la demande pour du travail et des projets de construction afin de remplacer la demande défaillante des pays développés. Le problème est qu'il y a eu trop de crédits, et des mauvais prêts surtout. A cause du crédit bon marché disponible, les cimenteries et les entreprises industrielles ont obtenu des prêts bancaires pour investir dans des projets immobiliers, alors que ce n'est pas leur cœur de métier et leur compétence.

Immobilier : Chine et Espagne même combat 
Le résultat : des stocks excédentaires et des projets de construction mal pensés qui n'ont aucun moyen de recouvrir l'investissement initial nécessaire pour rembourser les emprunts bancaires. Cette pratique est semblable à la situation espagnole où ils ont des complexes immobiliers entièrement inhabités qui n'ont pas encore été évalué au prix du marché, et  devraient finalement être démoli. Mais au moins en Espagne, même s'il s'agissait d'un boom de la construction, il a été conçu par des promoteurs espagnols, et non par des ensembles industriels comme en Chine. Multiplier donc par dix les mauvais projets espagnols et vous aurez une compréhension de l'ampleur des créances douteuses dans les comptes des banques chinoises. Le problème est encore aggravé par la pratique similaire à l'Espagne où les banques accordent des prêts supplémentaires pour que les entreprises  puissent ensuite se retourner et rembourser les intérêts dus sur le prêt initial. La seule façon que cela fonctionne, serait que ces projets développent comme par magie des sources de revenus. Malheureusement, dans le cas de l'Espagne, un taux de chômage de 20%, conjuguée à un marché du logement toujours surévalué dans laquelle les prix ont encore besoin de descendre de manière significative, nécessite que l'économie espagnole récupère assez pour absorber les stocks excédentaires. De toute façon les  projets abandonnés sont délabrés et inhabitables. Un scénario similaire pourrait arriver en Chine.

Les  investisseurs avisés se méfient du jeu de domino des échéances des prêts
En outre, la pratique chinoise de sur-construire à hauteur des évaluations financières de l'immobilier fait que même les restructurations sur les échéances de prêts sont une pratique intenable pour les banques, en continuant à jeter le bon argent après le mauvais, la valorisation au prix  du marché pourrait être catastrophiques pour les banques chinoises. C'est pour cette raison que les grandes banques chinoises ont  levé davantage de capitaux sur le marché en 2010 avant que les investisseurs se rendent compte des déficits sous-jacents auxquels ces banques sont confrontées, comme ces créances douteuses devrait finalement être effacées des bilans. Victor Shih, un professeur de l'Université Northwestern estime que les gouvernements locaux chinois ont emprunté 11,4 trillions de yuans à la fin de 2009 et que les prêts de financement des gouvernements locaux ont été pour environ un tiers du PIB de la Chine en 2009. Au cours des prochaines années,  le scénario le plus probable pour Shih est le suivant : il y aura une augmentation du ratio de prêts non performants des gouvernements locaux. Cela nécessitera une  recapitalisation à grande échelle du système bancaire chinois et utilisera une part importante des réserves de devises de la Chine qui peut-être ralentira la croissance. Je crois Pékin tout à fait capable de quelques sauvetages et de survivre à une crise bancaire généralisée, mais cela ne sera certainement pas de bon augure pour les marchés financiers. C'est probablement pourquoi vous voyez les initiés retirer leurs capitaux d'une exposition directe à la réévaluation inévitable qui va arriver sur tous les marchés financiers chinois de l'immobilier en passant par la bourse. Ceci peut être vu à ce stade précoce par la sous-performance du marché boursier chinois par rapport aux autres marchés mondiaux. Rappelez-vous, les étrangers ne peuvent investir directement dans ces marchés, de sorte que ces sorties de capitaux sont vraiment celles des investisseurs locaux.


Dans la deuxième partie, Dian L. Chu aborde le parc automobile, les infrastructures, l'emploi , l'éducation, l'inflation et une probable contagion asiatique.


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