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Vite lu, vite vu du Dimanche 19 déc. 2021

Au sommaire

  • La neutralité carbone c'est du flan
  • Revenus et émissions de gaz à effet de serre
  • France, prix de l'énergie : fermeture de sites industriels
  • Chine : restriction sur les engrais, conséquences globales
  • « Métamorphose ou déchéance. Où va la France ? »
  • Économie, immigration, justice et affaires - quelques actus
  • Comprendre la multiplication des pains
  • Concentration des médias: l’urgence d'agir
  • Coronavirus : lien statistique entre concentration en CO2 et prévalence des infections à l'école
 

Eco & co [revue de web, semaine 15]

Sommaire

  • Les secrets cachés du néolibéralisme
  • La mondialisation : des rapports de force intra et inter-étatiques
  • Pourquoi moins d'impôts et des salaires plus faibles ? Parce que le capital est surabondant et rapporte de moins en moins
  • Finance : la religion moderne ou le commerce de fausses promesses
  • Court terme vs. long terme : deux pôles inconciliables dans le monde de l'entreprise
  • « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité » (Robert Solow, 1987)
 

À quoi cela sert-il ...? Le profit (2/2)

Première partie

Traduction de « What does it profit ...? », Georges Mobus, 4 mars 2008

Un regard psychologique sur le profit

Les individus tenteront toujours de satisfaire leurs besoins en énergie. Pour la plus grande partie de la nature, cela signifie trouver un environnement à la bonne température, suffisamment de nourriture et d’eau, et, le moment venu, procréer pour prolonger la croissance. Pour les humains, cela signifie essentiellement la même chose. Il n’y a qu’avec les humains que les degrés de liberté sont si étendus à tel point qu’il n’est pas toujours possible de voir les liens entre le flux d’énergie, le stockage [d’énergie] et tous les comportements et pensées des êtres humains. Nous sommes devenus tellement convaincus de notre extériorité à la nature qu’il est difficile de réaliser que le travail que nous faisons, les maisons que nous achetons, les églises que nous fréquentons ne sont que des décisions basées sur le flux d’énergie ! Il vous faudra peut-être un certain temps pour vous faire à cette idée. Et je sais qu’au départ, cela ressemble à du déterminisme biologique. Je suppose que c’est vraiment une sorte de déterminisme biologique, mais pas celui auquel vous pensez normalement du type « mes gènes m’ont poussé à le faire » !

Tout ce que vous ou moi faisons a un seul but, celui d’obtenir, de stocker et de retenir l’énergie. C’est tout. Si vous trouvez que je ne tiens pas compte des émotions humaines, de la culture, etc., vous n’avez pas compris la nature de la nature. Bien sûr, chaque être humain (vous, moi) a des objectifs qui lui sont propres, qui sont personnels. Mais ce n’est pas une question d’alternative. Le déterminisme biologique (sous forme d’énergie) et les choix personnels peuvent être totalement compatibles. Voici un test simple pour voir si ce que je prétends est vrai ou non. Arrêtez de manger. Vous pouvez choisir de le faire, et, en effet, de nombreuses personnes se sont tuées en le faisant. Vous pouvez le faire. Mais le fait est que vous mourrez si vous le faites. Vous ne pouvez pas juste vous contenter du libre arbitre. Votre vie est biologiquement déterminée par rapport au flux d’énergie. Autant l’accepter et y adhérer.

Ce qui m’amène à la psychologie du profit. Quand est-ce que qu’il y en a assez ? Réponse : jamais.

À quoi cela sert-il ...? Le profit (1/2)

À quoi cela sert-il ?... (What does it profit ...?), Georges Mobus, 4 mars 2008

« For what does it profit a man to gain the whole world, and forfeit his soul ? »
« Que sert donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? »

Marc, chapitre 8, verset 36.

(...) Je veux examiner les hypothèses sous-jacentes qui régissent le mécanisme du marché. La plus importante d’entre elles, me semble-t-il, est la motivation pour le profit. J’aimerais aborder cette question sous deux angles apparemment différents et montrer ensuite comment ils en arrivent réellement au même point. Le premier est un concept très théorique (en économie écologique) du profit ou du surplus d’énergie disponible mis en réserve dans un système. Le second est psychologique. Il s’agit d’examiner ce que les gens « pensent » du profit et pourquoi ils pensent qu’ils veulent le profit et - voici la phrase clé - le méritent.

Un regard théorique sur le profit

La nature a déjà compris ce que cela signifie. Suivez-moi. Cela implique un peu de physique basique, mais je vais essayer de rendre cela peu technique. Cela concerne le flux d’énergie, la réalisation du travail et le rôle de l’effet de levier.

Tous les systèmes réels de cet univers sont ouverts au flux d’énergie, qui y entre, les traverse et en sort à nouveau. Le flux d’énergie de la terre provient principalement du soleil. (...) La lumière du soleil pénètre dans notre atmosphère puis est absorbée dans plusieurs sous-systèmes. Elle évapore l’eau pour former des nuages et de la pluie, dont une partie tombe dans les lacs et les bassins versants des montagnes, nous donnant de l’énergie stockée qui peut être convertie ultérieurement en énergie de travail, par exemple par un barrage et un générateur hydroélectriques. Le cycle hydrologique représente du travail dans la mesure où de l’énergie a été utilisée pour « déplacer » l’eau contre la force de gravité vers un état potentiel plus élevé.

Revue de web du 1er trimestre 2019 - inégalités, économie, Euro, démocratie, contrôle social…

Exergue

Beaucoup de gens ne mesurent pas encore l’impact de ces dérives dangereuses car ils ne croient pas que la France qu’ils ont connu depuis 50 ans puisse un jour se transformer en une sorte de dictature de riches néolibéraux œuvrant pour des intérêts étrangers et méprisant au plus haut point le bon petit peuple de France. (Strategica 51)

Liens :

Inégalités et classes sociales en France

La « crise » ou l’art d’échapper à la solidarité, Observatoire des inégalités, 22 mai 2013

La France invisible des serviteurs, Observatoire des Inégalités, 4 mai 2017

Qui sont les privilégiés en France ? Observatoire des inégalités, 11 fév 2019

Comment évoluent les revenus des riches, des pauvres et des classes moyennes ? Observatoire des inégalités, 28 fév 2019


Économie

Richesse et pauvreté des nations, David S. Landes (recension), France Culture, 21 déc 2018

Economics After Neoliberalism, Naidu, Rodrik, Zucman , Boston Review, Feb 15, 2019

Editorial. Tout comprendre: la crise, les dettes, le populisme, Bruno Bertez, 5 mars 2019


La santé économique de l'Allemagne

Allemagne : la fin de la prospérité, Alternatives Economiques, 7 mars 2019

La nouvelle question allemande, Elie Cohen, 13 mars 2019


Zone Euro

Retour de la politique industrielle, Charles Wyplosz, 4 mars 2019

« Ce qui fait le lien social, c'est l'euro » - Entretien avec Michel Aglietta et Nicolas Leron, LVSL, 14 fév 2019

“La tragédie de l’euro” ou l’incroyable bulle cognitive dans laquelle l’Europe s’est enfermée : interview exclusive de Ashoka Mody, auteur du livre économique de l'année 2018 aux Etats-Unis, Atlantico.fr, 2 fév 2019


Pouvoirs financiers au XXe siècle

Quand les banquiers se mêlent de politique, L'investisseur sans costume, 1 fév 2019


Géopolitique

L'Europe face à l'affolement du monde, entretien vidéo, Médiapart, 17 fév 2019


Démocratie

« La démocratie n'existe pas, c'est un principe vers lequel on tend », Usbek & Rica, 7 mai 2018

25 ans d’insurrection zapatiste : « C’est une forme de démocratie réelle, radicale », Rapports de Force, 20 fév 2019

Deuxième Appel des Gilets Jaunes de Commercy : l'assemblée des assemblées ! vidéo 6 minutes, 29 déc. 2018


Référendum d'initiative citoyenne

Élire, c'est renoncer à voter - pour un référendum d'iniative populaire, Mérome, 15 janv 2019

RIC: Le débat inutile, Le blog de Descartes, 12 fév 2019

Dufoing: “Vérités et mensonges sur le RIC”, L'inactuelle, 21 jan 2019


Julia Cagé: « Le prix de la démocratie » (livre)

Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Arthur Jatteau, 14 janv 2019

Le prix de la démocratie : entretien avec Julia Cagé, SES ENS, 15 mars 2019

Julia Cagé: «La France tend de plus en plus vers la ploutocratie», , entretien vidéo, Médiapart, 17 janv. 2019


Contrôle Social

Loi “anticasseurs” : un député centriste dénonce un retour au “régime de Vichy”, L'Obs, 31 janv 2019

France : le régime prépare des punitions collectives contre le peuple ou la dérive vers la tyrannie, Strategika 51, 31 janv 2019

TRIBUNE. Loi “anticasseurs” : “Pourquoi nous, avocats, ne protestons-nous pas plus fermement ?”, L'Obs, 5 fev 2019

Violences policières : un élu raconte, Ballast, 14 décembre 2018

Comment le pouvoir reprend la main sur le savoir, Arthur Weidenhaun, LVSL, 18 déc 2018

« Le sens de l'effort » (M6), ou comment « divertir » en humiliant de jeunes chômeurs, Acrimed, 7 mars 2019


En Chine

Surveiller pour punir : la notation des citoyens chinois, France Culture, 9 janv 2019

Le crédit social. De l’utopie vertueuse à « Big Brother », QuestionChine.net, 11 mars 2019


Shoshana Zuboff: « The Age of Surveillance Capitalism » (livre)

Surveiller et prédire, La Vie des idées, 7 mars 2019

Bienvenue dans l'ère du capitalisme de surveillance, France Culture, 7 mars 2019

Un capitalisme de surveillance, Shoshana Zuboff, Le Monde diplomatique, janv 2019


La fabrique de la réalité

Gilets jaunes: ne croyez pas la télé! André Gunthert, 2 déc 2018

Décryptualité du 18 février 2019 - Tout est faux (audio, 13 minutes), April, 19 fév 2019


Michel Onfray sur l'élite et les gilets jaunes

Butez-les jusque dans les chiottes! Michel Onfray, 8 janv 2018

Une Légitime défense, Michel Onfray, 13 janvier 2019

Le monologue de la pipe, Michel Onfray, 19 janv. 2019


Juan Branco sur Macron

Juan Branco désosse Macron, Là-bas si j'y suis, 21 déc 2018


François Bégaudeau sur la bourgeoisie

La bourgeoisie est-elle toujours en marche ? France Culture, 28 janv 2019

Le Grand Oral de François Bégaudeau, écrivain et scénariste, RMC, 23 janv 2019


Secteur manufacturier, Allemagne = France + Italie + Royaume-Uni

Le secteur manufacturier allemand représente le poids conjugué de la France, de l'Italie et de la  Grande-Bretagne réunies (h/t Bruno Bertez).

Union Européenne - Production manufacturière, valeur ajoutée brute en milliards d'euro au 4ème trimestre 2017

Penser l’institution et le marché avec Polanyi - résumé



Jérôme Maucourant et Sébastien Plociniczak, « Penser l’institution et le marché avec Karl Polanyi », Revue de la régulation [En ligne], 10 | 2e semestre / Automne 2011, mis en ligne le 21 décembre 2011, consulté le 19 décembre 2016. URL : http://regulation.revues.org/9439


Karl Polanyi n’a pas élaboré une théorie complète des institutions économiques mais il y a tout de même dans ses écrits une analyse du marché en tant qu’institution ou processus institutionnalisé. Le marché n’est ni spontané ni autorégulateur. Le capitalisme appelé aussi société de marché est caractérisé par un croyance en l’autorégulation marchande. Cette croyance est l’une des origines de la crise actuelle. Grâce à l'œuvre de Polanyi, on resitue les marchés au sein des contextes socio-économiques.

Introduction


Le néo-institutionnalisme émerge à partir de 1970. Pendant la même période, l’économie « mainstream » ne prend pas en compte les fondements extra-économiques de la discipline. Elle se veut une compréhension rationnelle du comportement humain qu'elle considère comme une relation entre des moyens rares à usages alternatifs et des fins. Elle manque pourtant de contenu empirique comme le montre l’échec des recommandations libérales à la chute de l’URSS.

L’analyse institutionnelle est légitime si on reconnaît que :
  • la construction sociale de grandes règles structure les flux économiques
  • les règles du marché n’émergent pas spontanément d’un jeu d’acteurs rationnels dans un monde d’optimalité
  • l’auto-régulation des marchés est conçue comme un mythe
Si Polanyi n’a pas développé une théorie des institutions économiques, il analyse pourtant le marché comme tel même si cela n’est pas explicite.

Les liens entre climat, énergie, société et économie [vidéo 1h30]

La thèse de Jean-Marc Jancovici :
  • Il y a un lien assez fort entre énergie, changement climatique et les troubles actuels liés à la Syrie.
  • Il y a un lien assez fort entre le pétrole et le marasme économique actuel.
  • En fonctionnant « business as usual », rien de tout cela ne va s’arranger.
  • Il n’empêche : nous avons intérêt à nous occuper du problème, sinon le problème risque fort de s’occuper de nous.

Revue de Web [48/49] Histoire / Economie / Relations internationales

Histoire, pensée économique et sociologie

Perspectives macroéconomiques et marchés financiers

USA

  • Donald Trump ne ment-il pas délibérément à ses électeurs? Jean Paul Baquiast
    • "Mais ces baisses d'impôts diminueront les ressources publiques de plusieurs dizaines de milliards de $ sur 10 ans. Elles bénéficieront en majorité aux contribuables les plus riches, n'apportant que des baisses insignifiantes aux plus pauvres."
    • "Autrement dit, les régulations protectrices seraient remplacée par un plus large appel au marché et à la concurrence. Les escrocs ayant dans le système bancaire précédent provoqué la crise des « subprimes » seraient encouragés à reprendre leurs opérations dans un cadre encore plus dérégulé."
    • "Concernant enfin la promesse de Trump au sujet d'un plan de développement d'infrastructures de 1.000 milliards de $ sur 5 ans, il ne s'agira pas d'un programme néo-keynésien se traduisant par des financements publics massifs au niveau fédéral comme à celui des Etats. Le plan de Trump se borne à promettre des dégrèvements d'impôts aux entrepreneurs privés investissant en faveur de ce plan. Or ceux-ci ne s'intéresseront pas aux équipements non productifs de revenus capitalistes. Ainsi les équipements routiers n'intéresseront pas les régions déjà démunies mais au mieux les quelques projets autoroutiers susceptibles de bénéficier d'importants péages. A plus forte raison en sera-t-il de même des écoles publiques. Seules en profiteront les université les plus riches, déjà abondamment pourvues. De plus, les investisseurs ne s'intéresseront pas particulièrement à la création d'emplois pour les chômeurs. Ils feront nécessairement appel à de nouvelles technologies ne créant aucun emploi. Il en a toujours été ainsi des si prisés « partenariats publics privés ». Dans le domaine enfin de la sécurité sociale, la diminution annoncée des Obamacare et autres politiques de relative redistribution des soins ne bénéficiera qu'aux patients les plus riches et aux professions de santé à leurs services. Reposons la question: qui Donald Trump trompe-t-il? "
  • Etats-Unis : pourquoi Donald Trump mise tout sur la finance dérégulée - Romaric Godin
    "En faisant de la dérégulation financière et de son complément les baisses d'impôts sa priorité, le nouveau président des Etats-Unis veut doper rapidement la croissance. Mais c'est un jeu risqué qui pourrait préparer la prochaine crise en oubliant de régler les questions essentielles des inégalités sociales et territoriales et de la baisse de la productivité. "

Union Européenne

  • L’économie européenne prise au piège de ses contradictions | Reginald Savage
    • "À ce jour, le capitalisme financiarisé reste plus que jamais embourbé dans de nombreuses contradictions et fractures, particulièrement en zone euro. Il y a, d’une part, une politique monétaire de la Banque centrale européenne massivement expansionniste qui tente désespérément de sortir du piège de la déflation (c’est-à-dire de la baisse des prix et de la stagnation économique) en relançant le crédit, l’endettement privé et donc la croissance. Et, d’autre part, il y a la Commission européenne, avec le soutien très actif de l’Allemagne, qui continue imperturbablement de prêcher rigueur budgétaire et politiques déflatoires."
    • "le Fonds monétaire international (FMI) n’entrevoit plus qu’une croissance assez médiocre de 1,5 % en moyenne pour la zone euro en 2016-2017, et en recul de 0,2 % en 2017 par rapport à son estimation pré-Brexit. Ces résultats sont décevants si l’on tient compte de tous les éléments favorables qui auraient normalement justifié un rebond beaucoup plus soutenu, notamment en 2016 "
      • "des prix des importations énergétiques en baisse cumulée moyenne de pratiquement 50 % depuis 2014."
      • "des taux d’intérêt nominaux en chute libre, passant de 4 % en moyenne en 2008-2009 à moins de 1 % en 2015-2016"
      • "une dépréciation moyenne de l’euro de l’ordre de 15 % par rapport au dollar"
    • "Le thème de la stagnation séculaire recouvre une double problématique structurelle. La première est celle d’un niveau anormalement bas et/ou déclinant de l’investissement productif (d’où aussi, à terme, du potentiel de croissance). La seconde est celle du ralentissement persistant des gains de la productivité du travail [2] et donc également de la croissance. Ces deux aspects sont éminemment liés, dans la mesure où c’est par l’investissement neuf que les innovations technologiques et le progrès technique peuvent être incorporés aux nouveaux processus de production et de travail, et y soutenir, par conséquent, les gains de productivité du travail."
    • "l’économie mondiale se trouverait dans une situation d’excès d’épargne et de baisse tendancielle et structurelle du taux d’intérêt dit « naturel » (de plein emploi). Associée à une réduction parallèle de l’efficacité (ou productivité) marginale du capital ou de l’investissement, on assiste à un recul de ce dernier."
    • "Cette situation de stagnation est exprimée autrement par certains auteurs marxistes comme une tendance à la raréfaction des opportunités d’investissements jugées suffisamment rentables pour le capital. Ceci intervient alors que, paradoxalement, la profitabilité des entreprises se retrouve à un niveau historiquement élevé, et ne peut s’expliquer que parce que se multiplient, dans la sphère financière ou ailleurs, les opportunités de profits juteux et de rentes « sans production ni risque »."
    • "le faible niveau des investissements productifs du secteur marchand [8], et ce alors même que le secteur des entreprises – et en particulier des grandes entreprises – regorge de cash [9]. Sont ainsi mis en cause, par des approches alternatives, la « grève » des investissements productifs au profit d’une forte progression du taux de distribution des dividendes aux actionnaires, la vague des fusions-acquisitions visant le renforcement des positions dominantes oligopolistiques et la rationalisation plutôt que l’augmentation des capacités, les rachats massifs d’actions visant à doper les plus-values financières des actionnaires et les stock-options des manageurs-dirigeants surpayés, etc."
    • "comme nous l’a déjà appris la leçon japonaise, et plus récemment la relance budgétaire keynésienne ponctuelle de 2009-2010, une relance ciblée des investissements publics, même si elle est bienvenue conjoncturellement, ne résoudra pas durablement les problèmes de fond qui gangrènent le capitalisme financiarisé. Ceux-ci ont pour nom une répartition structurellement déséquilibrée des revenus (entre capital et travail), une explosion des inégalités sociales et de la précarité, un modèle court-termiste de gouvernance des entreprises qui privilégie majoritairement la distribution de dividendes, la concentration du capital et la constitution de rentes financières, au détriment de l’investissement productif et social. Ces problèmes dérivent d’un système qui organise une mise en concurrence systématique des États (et de leur endettement), des travailleurs, des systèmes sociaux et fiscaux. Ce système néglige les biens communs et sous-investit dans la transition énergétique et la viabilité écologique, faute de rentabilité financière suffisante à court terme."
  • Le Parlement européen ne vérifiera pas la légalité du CETA - AITEC
    "Ce mercredi le Parlement européen a décidé de rejeter par 419 voix contre 258 (et avec 22 abstentions) une résolution demandant la saisine de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, le CETA."
  • Europe : comment la Révolution des Migrants a été Planifiée par Yves Mamou
    "L'immigration est-elle en soi une « mauvaise » chose ? Non ! Les transferts de population des pays à faible revenu vers les pays à revenu plus élevé sont presque une loi de la nature. Elles ont toujours eu lieu. Tant que le nombre de naissances et de décès dans le pays d'accueil demeure plus élevé que le nombre de migrants, le processus d'immigration est considéré comme bénéfique. Mais quand la migration devient le principal contributeur à la croissance démographique, ce qui devrait être une simple évolution devient une révolution."

Monde Arabe

Relations internationales

  • Le djihadisme, cet ennemi intime - Marc Cher-Leparrain
    Réponse au discours officiel français et à Jean-Yves Le Drian "Un an après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, quelques mois après ceux qui ont à nouveau endeuillé la France l’été 2016, un refrain d’agressé innocent continue d’être entretenu jusqu’au plus haut niveau de l’État. Confortable parce qu’il campe la France en victime d’une barbarie, il tend à renforcer le bien-fondé d’une politique uniquement guerrière posée en légitime défense contre le djihadisme. Ce discours, en partie synthétisé dans Qui est l’ennemi ? du ministre de la défense Jean-Yves le Drian (éditions du Cerf, juin 2016), détourne le citoyen français de comptes politiques qu’il devrait pourtant légitimement demander à ses gouvernants."
    • "Alliés « impies » de l’Occident"
    • "Persistance de l’aveuglement"
    • "Légitime défense ?"
    • "Une arme oubliée, le droit international"
    • "L’« ennemi de l’intérieur » n’existe pas"
    • "Un mouvement de réaction politique"
  • Tête bien pensante est par deux fois force de décision par Abou Djaffar
    "Personne ne conteste – ou ne devrait contester – le droit à la Russie d’avoir une politique, une diplomatie, des intérêts et des alliés, et, évidemment, une histoire. On aimerait simplement que ceux qui défendent ses options – et ils en ont le droit inaliénable – soient capables de raisonner au lieu, le plus souvent, de vociférer. Sans doute leur opinion n’en deviendrait-elle que plus audible."
  • Why China Thinks It Can Build a Utopian World Order | The National Interest
    "China is eager to show the world that it can be a responsible and accountable global leader."



Loi Travail un débat tranché mais serein

Agnès Benassy-Quéré est pour la loi Travail et Éloi Laurent est contre. Tout deux économistes, s'accordent au moins sur un point : le marché du travail français est déjà très flexible mais d'une mauvaise manière. Le sujet dure 22 minutes et commence à la quatorzième.


Le mea culpa du FMI après 35 ans de libéralisation des capitaux

Dans un billet intitulé (cyniquement ?) « S’ouvrir à l’inégalité » et résumant leur travail sur le rapport entre la libéralisation des capitaux et l’augmentation des inégalités, deux économistes du FMI, Davide Furceri et Prakash Loungani, concluent :  
« une fois que les pays suppriment les barrières sur les flux de capitaux, les inégalités empirent fréquemment ».
« À moyen terme, au bout de cinq ans les inégalités augmentent beaucoup plus sur les marchés émergents » que dans les économies développées.

Loi Travail, que disent les études economiques ?

Deux économistes étaient invité dimanche dernier chez Olivia Gesbert. Pour parler de quoi? La future Loi Travail encore une fois !

Une émission comme je les aime où les intervenants ont le temps de développer leur pensée respectueusement. Stéphane Carcillo en faveur de la loi, Christine Erhel contre, expliquent les dessous des études économiques sur le marché du travail : Les études macro/micro, théoriques/empiriques, l'importance de l'environnement qui influe sur les études et les effets des réformes, l'interaction essentielle entre les mesures. Les cas espagnol, grec, danois et allemand sont évoqués, celui de l'Italie est décrypté.

Le rédac-chef adjoint de La Tribune, Romaric Godin, très en retrait pendant l'émission, conclut tout de même sur le cœur du problème: la nécessité d'adapter le système productif français... Débat encore plus vaste.

Expliquer la continuité des sociétés par la théorie du bouc-émissaire

Alexander X. Douglas, philosophe,  qui semble avoir beaucoup étudié Spinoza et vient de publier "la philosophie de la monnaie", nous rappelle les idées principales de René Girard pour mieux réfuter celles de Hayek.

[traduction abrégée de l'article, les accentuations sont miennes]

Accepter la pensée de René Girard c'est comprendre pourquoi les politiques économiques échouent à résoudre les problèmes économiques


"Girard a commencé par étudier le désir humain. et il en est arrivée à la conclusion qu'au-delà de la satisfaction des besoins de base, le désir était mimétique. Pour lui, chaque personne désire la même chose qu'une autre que l'on peut alors considérer comme un modèle pour la première. Peut importe qu'il existe d'autres biens même s'ils sont équivalents en termes d'utilité ou en dehors des désirs du modèle lui-même.

Capitalisme de connivence | documentaire

Des patrons et des hommes

Comment est-on passé du capitalisme familial au néolibéralisme financier et aux patrons surpuissants ? Soixante ans d’une mutation vertigineuse vue des coulisses. Les secrets d’une économie mondialisée.
En guise de mise en bouche vous pouvez lire la présentation de Galil Agar.



Première partie : 1950-1980.

C’est l’histoire d un glissement inexorable vers l’économie de marché. En 1950, le plan Schuman ouvre les frontières et construit l’Europe. Tandis que le pays amorce un passage progressif d’une économie rurale à une industrialisation intense, la concurrence s’impose à tous. La France reste une "économie administrée", mais ses dirigeants comprennent qu’il faut exporter et attaquer les États-Unis sur le plan commercial. Le film décrit les mécanismes qui se mettent en action dans les plus hautes sphères du pouvoir grâce aux témoignages inédits d’hommes politiques, de conseillers et de grands industriels. Il montre l’émergence d’une nouvelle race de patrons plus puissants, comme Marcel Dassault, qui n’hésitent pas à financer la vie politique sous le manteau. Pourtant, si la France est en plein essor, elle prend du retard sur une Allemagne renaissante qui compte vite dix ans d’avance en termes de productivité. Établissant un parallèle entre les politiques industrielles des deux pays, cette première partie permet de comprendre pourquoi la France n’était pas la mieux armée pour faire face aux chocs pétroliers des années 1970.

De la crise financière à la stagnation: entretien avec Thomas Palley

De la crise financière à la stagnation: entretien avec Thomas Palley réalisé par Philip Pilkington et publié le 18 Avril 2012 par Yves Smith

source: From Financial Crisis to Stagnation: An Interview with Thomas Palley

Thomas Palley fut économiste en chef pour la Commission d'examen Chine - États-Unis sur la sécurité et l'économie. Il est actuellement membre-chercheur  à la New America Foundation.


Philip Pilkington: Au début de votre livre "De la crise financière à la stagnation" vous vous référez à la crise de 2008 comme une "crise de mauvaises idées". Pourriez-vous s'il vous plaît expliquer brièvement pourquoi vous vous référez à la crise de cette façon?

Thomas Palley: Un élément central et essentiel de mon livre est l'accent mis sur le rôle des idées économiques dans la génération de la crise. Cette caractéristique la distingue fondamentalement des explications traditionnelles qui tendent à représenter la crise en termes d'événements imprévus et de chocs économiques (par exemple, les cygnes noirs).

Mon livre commence avec l'idée fondamentale que les économies sont construites, et non pas naturelles. La façon dont les économies sont organisées et fonctionnent est de manière significative le résultat de choix sociaux, et non le produit de la nature. Au cours des trente dernières années, nous (la société) avons adopté un ensemble d'idées économiques qui ont façonné les modalités économiques - y compris le modèle de répartition des revenus, le pouvoir des entreprises et de la finance par rapport à la main-d'œuvre, et la façon dont l'économie génère la demande.

Malaise économique mondial. En cause ? Le chômage et les bas salaires

Global economic malaise driven by unemployment and low wages by Philip Pilkington

Pour stimuler la demande et dynamiser la croissance, les Etats devraient employer plus de personnes.

Un nouveau rapport de l'Organisation Internationale du Travail, de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique et de la Banque Mondiale a constaté que le chômage élevé et la faible croissance des salaires sont les deux principaux problèmes auxquels l'économie mondiale fait face aujourd'hui. Le rapport a identifié ces questions non pas comme de simples symptômes, mais plutôt comme les causes de la lente reprise depuis la crise financière de 2008.

Les auteurs soutiennent que la stagnation actuelle dans la plupart des économies du G20 est le résultat de trois problèmes interconnectés. Tout d'abord, malgré certaines améliorations, le chômage n'a pas baissé assez rapidement depuis la crise économique et restera "substantiel" au moins jusqu'en 2018. Deuxièmement, la reprise actuelle a été marqué par une prolifération d'emplois pauvres et des perspectives d'emploi extrêmement précaires. Troisièmement, la croissance des salaires est restée stagnante, même depuis le début de la reprise.

Une relance allemande serait-elle la solution ?

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