Une opinion libérale issue de l'école autrichienne d'économie :
Un déficit, quelque soit sa taille dans tout pays démocratique, n’est pas financé par un emprunt d’argent. Il est financé par une création monétaire et est ceci est particulièrement important pour le cours de l’or.
Tout a commencé en 1693 en Angleterre.
L’Angleterre est devenue une démocratie en 1688 grâce à la Révolution Glorieuse. Un bon et nouveau roi (William et Mary), cédant au Parlement, a été porté au pouvoir pour remplacer l’ancien et mauvais roi. Le nouveau roi était un prince hollandais guerroyant avec la France. En dehors de ses campagnes guerrières, il ne se souciait pas trop de gouverner le pays. Toute l’Angleterre soutenait sa guerre contre la France. Le Parlement gouvernait le pays et le roi combattait les français.
Et puis la guerre pris un tournant malheureux. Le roi avait besoin de plus de troupes et de plus d’équipement. Il est venu devant le Parlement et lui a dit “Accordez-moi une augmentation des impôts pour gagner cette guerre ».
Ce n’était pas simple. Le peuple aimait le nouveau roi. Le peuple soutenait la guerre contre la France. Mais le peuple n’aimait pas payer d’impôts. Le parlement rejeta le projet d’augmentation des impôts.
Que faire? Le roi voulait cet argent. Le parlement ne voulait pas le lui accorder. Echec au roi.
Et puis vint un homme -répondant au nom de William Patterson- qui affirma: “Je vais prêter de l’argent au roi. » Patterson rassembla quelques amis qui mirent 72 000£ à sa disposition. Cependant, la somme requise par le roi n’était pas de 72 000£ mais de 1 200 000£ soit 16.66 fois ce montant. Que faire ? “Pas de problème” assura M. Patterson. “Je vais émettre des billets [des morceaux de papier indiquant leur convertibilité en or] pour 1 200 000£ et les prêter au roi ». Et le roi s’exclama « Hourra ! ». Le parlement fit de même et dit « Hourra » et M. Patterson s’exclama également trois fois « Hourra »
Faisant face à une crise, le parlement et le roi durent venir à la rescousse de Patterson. Ils déclarèrent que les billets de Patterson étaient une monnaie tout aussi estimable que l’était l’or que les billets avaient promis.
Et voila l’histoire de toutes les démocraties depuis lors. Si le gouvernement creusait un déficit inhabituel, le pouvoir législatif redoutait de taxer le peuple. Et ainsi il permettait à une banque centrale de créer de la monnaie à partir de rien et de la prêter ensuite au gouvernement. Dans la période pré-démocratique, quand les peuples étaient gouvernés par des rois, si le roi souhait de l’argent il se contentait de le prendre. L’Angleterre devint une démocratie quand le peuple en eut assez de ce système et qu’il assassina le (vieux et mauvais) roi. A partir de là, le roi eut besoin du consentement du pouvoir législatif (élu par le peuple) pour lui confisquer son argent.
Et ainsi le système de banque centrale et de papier monnaie inventé par William Patterson constituait une entorse à la démocratie. C’était une manière pour le gouvernement d’obtenir de la richesse du peuple sans le consentement de ses représentants élus. C’était un moyen de contrer le principe selon lequel une imposition n’est pas légale sans représentation. Le gouvernement pouvait alors imprimer de la monnaie (ou permettre à une banque centrale) de le faire et s’approprier ensuite la richesse du peuple de la même manière que le ferait un faux-monnayeur. Les faux-monnayeurs comme vous le savez ne volent pas d’argent. Ils rendent toute une société plus pauvre non pas en lui volant son argent mais en utilisant de la monnaie nouvellement créée (imprimée) pour acheter la plus grande partie des richesses de cette société et en prendre possession à leur profit. C’est la politique que Roosevelt a introduit en 1933 par son programme le « New Deal » quand il a donné le pouvoir aux banques commerciales de créer de la monnaie en coopération avec la banque centrale.
De 1933 à 2009 la monnaie américaine a perdu 17 fois sa valeur originale.
Comme ce fut le cas pour William et Mary et chaque fois depuis lors, le papier monnaie est utilisé comme une feinte pour contourner le refus du peuple de voter les fonds que le gouvernement veut obtenir.
La guerre de 1812 aux Etats-Unis en est un bon exemple. Le parti en faveur de la guerre s’est assuré suffisamment de votes en promettant au pays que les impôts ne seraient pas nécessaires. Et l’argent de la guerre a été levé par des emprunts de la nation auprès de banques privées qui ont imprimé des billets pour l’occasion. Ensuite, les britanniques ont incendié Washington en 1814 et les détenteurs de billets de ces banques privées se sont précipités pour exiger auprès des banques leur or et leur argent. Les banques ne pouvaient pas payer. Bien entendu, quand vous êtes dans l’impossibilité de rembourser à la banque ce que vous aviez promis, vous êtes dans de sales draps. Mais les banques avaient le gouvernement de leur côté et il leur était donc permis de continuer leurs affaires sans honorer leurs obligations.
Le sénateur Daniel Webster déclara à ce moment que la valeur des billets des banques avait chuté à 75 cents tandis que les billets de Boston étaient toujours à 1$. C’est parce que les banques de Washington avaient fait marcher la planche à billets et avaient beaucoup prêté au gouvernement. Mais Boston était contre la guerre et les banques refusaient de prêter au gouvernement.
Leur monnaie se dépréciant, les banques réalisèrent qu’elles ne pouvaient plus prêter au gouvernement. Quel fut le résultat ? En février 1815, la paix était rétablie.
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