Vite lu, Vite vu du Dimanche 23 mai 2021

Sommaire

  • Smicard au chômage
  • Publicité pour le poulet
  • Manipulation de l'opinion : les faux fans de la Chine
  • Manipulation de l'opinion : faux avis sur Amazon
  • Psychose sécuritaire, haro sur les médias !
  • Surveillance de masse
  • Histoire: la France et ses militaires (en arrière-plan des deux tribunes de militaires)
  • Un point de vue nuancé sur les origines du Sars-cov-2
 

Smicard au chômage


 

Publicité pour le poulet

L’envers du décor, 17 mai 2021

 

 

Manipulation de l'opinion : les faux fans de la Chine

Une armée de faux fans renforce les messages de la Chine sur Twitter, Associated Press, 12 mai 2021

« Une enquête de sept mois menée par l'Associated Press et l'Oxford Internet Institute, un département de l'université d'Oxford, a révélé que l'essor de la Chine sur Twitter a été alimenté par une armée de faux comptes qui ont retweeté des diplomates chinois et des médias d'État des dizaines de milliers de fois, amplifiant secrètement la propagande qui peut atteindre des centaines de millions de personnes - souvent sans révéler le fait que le contenu est parrainé par le gouvernement. »

 

Manipulation de l'opinion : faux avis sur Amazon

Des chercheurs révèlent un réseau de faux avis sur Amazon impliquant plus de 200 000 comptes, Next INpact, 11 mai 2021

« En fin de semaine dernière, les chercheurs de Safety Détective ont publié un rapport détonnant : ils sont « tombés » sur un serveur Elastic Search (AWS) ouvert aux quatre vents, contenant 7 Go d’informations sur ce qui semble être un réseau très organisé de faux avis sur Amazon. (…)

13 millions d’enregistrements, appartenant à 200 000 à 250 000 comptes, contenaient ainsi des noms d’utilisateurs, adresses emails, comptes PayPal, liens vers des profils Amazon ou encore des numéros à contacter via WhatsApp ou Telegram. (…)

Les chercheurs ont également trouvé des messages directs impliquant des négociations entre des clients et des commerçants prêts à les payer pour de faux avis. (…)

il est complexe pour Amazon de détecter qu’une source n’est pas fiable. Les tactiques découvertes impliquent par exemple un contact direct entre client et commerçant, ce dernier lui indiquant sur quel produit il souhaite une note maximale. Le client l’achète, donne les cinq étoiles quelques jours plus tard puis avertit le commerçant. (…)

Ce dernier peut alors effectuer un remboursement par PayPal, le client gardant le produit, bien sûr offert pour l’occasion. Amazon ne contrôlant pas la chaîne du remboursement, il ne reste qu’un client ayant acheté le produit et publiant un avis ayant toutes les apparences de la légitimité. »

 

Psychose sécuritaire, haro sur les médias !

2020, France. 860 homicides, 11 policiers tués, 67 millions d'habitants. 97% des français n'ont subi aucun cambriolage. 90% des français n'ont pas de sentiment d'insécurité sur leur lieu de vie. Pourtant, dans les sondages, l'insécurité est la quatrième préoccupation « tout à fait prioritaire » des Français. Le nombre de sujet consacrés aux faits-divers à la télé a doublé entre 2003 et 2012.

« Le problème est [..] le gigantesque « effet de loupe » médiatique sur les faits divers les plus spectaculaires et les plus atroces, dans un contexte concurrentiel de course à l’audience sensationnaliste et de surenchère politicienne. Ce matraquage conduit les Français, qui se fondent sur ce qu’on leur montre du reste de la société, à supposer à tort que la France serait à feu et à sang, tout en n’étant eux-mêmes victimes d’aucune délinquance ni criminalité dans leur vie quotidienne. Ils supposent alors logiquement que cela doit être vrai pour les autres et sont incités à penser que cela risque de le devenir un jour pour eux.

Or, ce biais cognitif (l’effet de loupe médiatique) et son instrumentalisation politique ont des conséquences extrêmement dangereuses pour notre démocratie et pour nos libertés fondamentales. »

Thomas Guénolé (politologue à l'Université Paris-Est Créteil) et Laurent Mucchielli (sociologue au CNRS) ont publié une tribune « Psychose sécuritaire. « L’effet de loupe » télévisuel met notre démocratie en danger » qui m'a touché dans sa justesse sur l'influence manipulatoire des télévisions qui captent notre attention (notre temps de cerveau disponible) par la génération d'émotions, en l'occurence ici, l'émotion probablement la plus envahissante : la peur. Les références sont disponibles dans l'article d'origine.


Surveillance de masse

« Nous vivons dans une société de surveillance. Que ce soit dans la rue ou dans l’intimité de nos foyers, les États donnent de l’argent public à des entreprises privées pour qu’elles nous espionnent.

L’espionnage d’État n’a rien de nouveau : les gouvernements surveillent depuis longtemps les populations indisciplinées afin d’anticiper et éliminer les menaces potentielles avant qu’elles ne deviennent réalité. Les progrès de la technologie numérique au cours des dernières décennies permettent toutefois désormais aux États de surveiller des peuples entiers à un niveau sans précédent et profondément inquiétant. Alors qu’auparavant les gouvernements espionnaient des cibles spécifiques, ils sont désormais équipés, grâce à la technologie numérique, pour nous espionner tous, tout le temps : tout le monde est suspect, et personne n’est à l’abri.

George Orwell avait mis en garde contre un avenir dystopique dans lequel « des yeux vous observent en permanence, que vous soyez endormi ou éveillé, à l’intérieur ou à l’extérieur… [où] rien ne vous appartient, à l’exception des quelques centimètres cubes de votre crâne ». Ce futur dystopique est aujourd’hui une réalité.

Le développement de la surveillance numérique, un marché en constante expansion pour les produits high-tech, associés à un discours sécuritaire asséné comme une évidence incontestable et à une tendance à la privatisation des services publics : le résultat de ce cocktail explosif est que les États peuvent désormais s’appuyer sur de multiples outils numériques pour surveiller et contrôler la société. Des technologies de surveillance comme la reconnaissance faciale, les outils d’extraction de données téléphoniques, les drones et les caméras de vidéosurveillance sont désormais systématiquement déployées pour contrôler les populations, indépendamment de leur impact sur la vie privée et les libertés civiles.

Dès le début de la pandémie, les gouvernements ont utilisé le Covid-19 pour justifier un recours encore plus important à la surveillance numérique, présentée comme indispensable pour contrôler le respect des mesures de distanciation sociale. Les vols de drones, parfois équipés de systèmes d’imagerie thermique, se sont multipliés. Les applications de traçage du Covid-19 peuvent surveiller nos moindres mouvements et collecter d’énormes quantités de données sur notre vie quotidienne. Beaucoup d’États se sont lancées dans une politique de surveillance à outrance. De leur côté, des firmes technologiques avides de profits se sont empressées d’utiliser la crise sanitaire mondiale pour mieux vendre leurs outils biométriques comme la reconnaissance faciale ou les scans rétiniens, présentés comme entièrement fiables et plus nécessaires que jamais. Comme si des outils de surveillance pouvaient apporter la solution à un problème de santé.

Nous avons tous droit au respect de la vie privée. Tout atteinte à ce droit a des répercussions importantes pour d’autres droits fondamentaux, tels que le droit à la vie familiale, la liberté d’expression, la liberté de réunion, de mouvement et de religion. Pour les personnes actives dans les mouvements sociaux, savoir que chacun de leurs pas est potentiellement surveillé peut avoir un effet paralysant sur leur engagement et sur la forme que prennent leurs luttes.

Cette enquête se concentre sur trois pays – la France, l’Espagne et le Royaume-Uni – où les technologies de surveillance ont été systématiquement intégrées et normalisées dans les pratiques de maintien de l’ordre, contribuant souvent à renforcer les discriminations de classe et de race, sans aucun véritable débat public. Nous examinons les technologies utilisées et leur impact sur la société civile engagée. Nous mettons en lumière les profits massifs réalisés par les entreprises concernées. Pour finir, nous présentons quelques recommandations pour renverser la tendance en matière de surveillance de masse. » (Surveillance de masse)

 

Histoire: la France et ses militaires (en arrière-plan des deux tribunes de militaires)

Les français sont réputés être un peuple ingouvernable, en même temps, le pouvoir autoritaire des militaires a très souvent joué un rôle décisif dans l'histoire du pays. Les français “aimeraient-ils le pouvoir rassurant” des militaires ? (les passages entre crochets et les liens sont rajoutés) :

« De toutes les démocraties européennes, la France est sans doute celle où il est le moins surprenant qu’émerge un débat sur la place de l’armée. Après tout, la Cinquième République a été fondée dans un contexte de crise par un militaire [Charles de Gaulle] qui a su convertir son aura en puissance électorale. Elle a aussi été pensée autour de la puissance militaire, pour garantir à la France une capacité à intervenir dans son ancien empire colonial et à maintenir une relative autonomie par rapport à la bipolarité du contexte de Guerre froide. Depuis que la Révolution française a fait émerger une nouvelle forme de souveraineté, les relations entre pouvoirs civil et militaire sont complexes. Dès 1791, l’aura du général Lafayette [qui s'engagea aux côtés des américains dans leur guerre d'indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni] lui conférait un certain pouvoir face aux députés, et le discours de Robespierre sur la guerre au début de l’année suivante faisait entendre en sourdine la crainte que pouvait avoir le pouvoir civil de l’armée dès lors que la guerre plaçait en celle-ci le destin de la nation. Sept ans plus tard, un coup d'État portait un général au pouvoir [Napoléon Bonaparte]. Depuis les traumatismes de Brumaire et du [coup d'Etat du] 2 décembre 1851 [Napoléon III], libéraux et républicains n’ont eu de cesse de contenir l’armée à un strict rôle de neutralité, ce qui n’a pas empêché, en périodes de crise, l’émergence en politique de figures militaires : l’épisode boulangiste à la fin des années 1880, le maréchal Pétain dès le milieu des années 1930, ou encore le « putsch » des généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller à Alger en 1961. » source : La lettre du Dimanche, Le Grand Continent, 15 mai 2021.

 

Un point de vue nuancé sur les origines du Sars-cov-2

Un point de vue nuancé sur les origines du Sars-cov-2 qui ne délivre pas de « vérité révélée » mais qui j’espère sera un rappel sain quand vous vous informerez sur l’origine probable de ce virus. A retenir : nous ne savons pas, il faut se donner les moyens de chercher car c'est important.

Coronavirus Origins, Derek Lowe, 19 May 2021 (trad. deepl)

« Je vais regretter d’avoir écrit sur ce sujet, mais ce n’est pas un sujet à ignorer. D’où vient le coronavirus actuel ?

Si vous posez cette question, vous obtenez toutes sortes de réponses de toutes sortes de personnes. Permettez-moi d’en déprécier certaines dès le départ. Pour commencer à l’extrémité de l’échelle de la fièvre, je ne pense pas que ce virus soit une sorte d’arme biologique délibérément fabriquée (et/ou libérée délibérément), et je ne vais tout simplement pas accorder plus de temps à cette théorie aujourd’hui. Mais cela laisse encore beaucoup de possibilités ouvertes, et je ne pense pas que nous ayons encore assez de preuves pour les départager.

À l’autre extrémité de l’échelle, il s’agit d’un virus qui a évolué jusqu’à sa forme actuelle dans un hôte animal et qui, par pure coïncidence et malchance, a infecté l’homme. Cela peut arriver, et cela s’est produit à de nombreuses reprises au cours de l’histoire, donc on ne peut absolument pas l’exclure. Mais il y a beaucoup de possibilités entre les deux. Comme le monde entier le sait, il existe à Wuhan un centre de recherche qui étudie les virus (y compris les coronavirus), et nous ne pouvons donc pas non plus exclure la possibilité d’une fuite accidentelle depuis un tel site. Et il est également possible qu’un tel virus soit différent du type sauvage, en fonction du type de travail effectué sur lui. Des virus se sont certainement échappés d’installations de recherche par le passé, et ce n’est pas une idée folle.

À partir de là, nous entrons dans une foule de détails sur les codons* de la séquence virale, la présence d’un site de clivage de la furine*, les similitudes (et les différences) entre le coronavirus actuel et les plus proches parents de type sauvage. Cet article de Nicholas Wade publié sur Medium aborde bon nombre de ces points, mais sachez d’emblée que de nombreux virologues estiment qu’il exagère les choses (notamment en ce qui concerne la rareté du site de clivage de la furine). Je me dois également de faire un lien vers la lettre qui vient de paraître dans Science, appelant à une plus grande clarté sur l’ensemble de la question, et je pense que personne ne peut contester que c’est nécessaire :

En tant que scientifiques possédant une expertise pertinente, nous sommes d'accord avec le directeur général de l'OMS, les États-Unis et 13 autres pays, et l'Union européenne pour dire qu'il est nécessaire et possible de faire plus de clarté sur les origines de cette pandémie. Nous devons prendre au sérieux les hypothèses relatives aux retombées naturelles et de laboratoire jusqu'à ce que nous disposions de données suffisantes. Une enquête digne de ce nom doit être transparente, objective, fondée sur des données, faire appel à une large expertise, faire l'objet d'une surveillance indépendante et être gérée de manière responsable afin de minimiser l'impact des conflits d'intérêts. Les agences de santé publique comme les laboratoires de recherche doivent ouvrir leurs dossiers au public. Les enquêteurs doivent documenter la véracité et la provenance des données à partir desquelles les analyses sont effectuées et les conclusions tirées, afin que les analyses soient reproductibles par des experts indépendants.

D’après ce que je peux voir, c’est à peu près exactement ce qui ne s’est pas encore produit. Je dois noter que les actions du gouvernement chinois n’ont pas été caractérisées par l’ouverture demandée ci-dessus. Et tant que ce sera le cas, la suspicion sera difficile à dissiper. Leurs actions documentées contre les médecins et les scientifiques chinois qui ont diffusé les premières informations sur la pandémie n’inspirent pas non plus confiance. Mais en même temps, certains politiciens ont également (pour leur propre bénéfice) sauté sur l’occasion pour lancer des accusations contre les Chinois. Tout cela n’a rien fait d’autre que de semer la peur, la haine et la confusion - ce qui était en partie le plan de ceux qui l’ont promulgué, bien sûr. Cela a été dans toutes les directions, aussi, parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont probablement refusé de prendre l’idée de la fuite du laboratoire au sérieux juste parce que certains démagogues et fous l’aiment aussi. Ce monde serait beaucoup plus facile à comprendre si les connards avaient toujours tort sur tout, mais ce n’est pas le cas. Pour être tout à fait impartial, il y a (par exemple) beaucoup de gens dans l’administration Trump et dans le gouvernement chinois que je place dans cette catégorie. Mais ils ne peuvent pas tous deux avoir raison, n’est-ce pas ?

C’est donc une question ouverte, malheureusement. Et je pense qu’il est important que les gens réalisent que c’est une question ouverte, et que nous avons besoin de beaucoup plus de preuves tangibles avant de pouvoir affirmer quoi que ce soit avec certitude. Les personnes de tous bords doivent se rendre compte que cela peut encore prendre plusieurs directions différentes et que, quelle que soit la réponse réelle - en supposant que nous en obtenions une -, cela mettra certaines personnes en colère. J’espère juste que nous en aurons une, parce que c’est vraiment, vraiment important. »

Tentative d'explication, à prendre avec des pincettes :

*Un codon est une séquence de trois molécules organiques qui composent les acides aminés qui eux-mêmes composent l’acide ribonucléique messager (ARNm) ; le tout donnant naissance aux protéines par codage ou dit autrement la succession de toutes ces différentes molécules sur l’ARN messager détermine la structure primaire de la protéine à synthétiser.

*Site de clivage de la furine :

  • un site de clivage sur une séquence d’acides aminés est l’endroit déterminant pour l’expression du pouvoir de donner la maladie d’un virus.
  • le clivage c’est la rupture provoquée d’une liaison moléculaire.
  • la furine est une enzyme protéinïque qui permet d’accélérer une réaction biochimique en brisant des liaisons moléculaires.

    La découverte de ce site de clivage et de sa séquence d'activation, déterminants pour l’infectiosité de SARS-CoV-2, contribue à expliquer le mécanisme pathogène du coronavirus SARS-CoV-2 et nous livre une enzyme protéase, la furine, indispensable à l’activation du mécanisme d’infection. (Santé log)

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