La guerre de la France en Libye était basée sur des mensonges [parlement britannique]

 L'article en anglais est long. J'en ai recopié ci dessous qu'une infime partie. Passages en gras rajoutés.

Un rapport du Parlement britannique détaille comment la guerre de l'OTAN en Libye en 2011 était fondée sur des mensonges, Salon, 16 sept. 2016

« Enquête britannique : Kadhafi n'allait pas massacrer les civils ; les bombardements occidentaux ont aggravé l'extrémisme islamiste.

Un nouveau rapport du Parlement britannique montre que la guerre de l'OTAN en Libye en 2011 était basée sur un ensemble de mensonges.

"Libye : Examen de l'intervention et de l'effondrement et les futures options politiques du Royaume-Uni", une enquête de la commission bipartisane des affaires étrangères de la Chambre des communes, condamne fermement le rôle du Royaume-Uni dans la guerre, qui a renversé le gouvernement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et plongé le pays d'Afrique du Nord dans le chaos.

"Nous n'avons vu aucune preuve que le gouvernement britannique ait effectué une analyse correcte de la nature de la rébellion en Libye", indique le rapport. "La stratégie britannique était fondée sur des hypothèses erronées et une compréhension incomplète des faits."

La commission des affaires étrangères conclut que le gouvernement britannique "n'a pas su identifier que la menace pour les civils était surévaluée et que les rebelles comprenaient un élément islamiste important."

L'enquête sur la Libye, qui a été lancée en juillet 2015, s'appuie sur plus d'un an de recherches et d'entretiens avec des politiciens, des universitaires et des journalistes, entre autres. Le rapport, qui a été publié le 14 septembre, révèle ce qui suit :

  • Kadhafi n'avait pas prévu de massacrer des civils. Ce mythe a été exagéré par les rebelles et les gouvernements occidentaux, qui ont fondé leur intervention sur des renseignements insuffisants.
  • La menace des extrémistes islamistes, qui ont eu une grande influence sur le soulèvement, a été ignorée et les bombardements de l'OTAN ont encore aggravé cette menace, donnant à ISIS [l'état islamique] une base en Afrique du Nord.
  • La France, qui a lancé l'intervention militaire, était motivée par des intérêts économiques et politiques, et non humanitaires.
  • Le soulèvement - qui était violent et non pacifique - n'aurait probablement pas réussi sans l'intervention et l'aide militaires étrangères. Les médias étrangers, en particulier Al Jazeera (Qatar) et Al Arabiya (Arabie Saoudite), ont également diffusé des rumeurs infondées sur Kadhafi et le gouvernement libyen.
  • Les bombardements de l'OTAN ont plongé la Libye dans une catastrophe humanitaire, tuant des milliers de personnes et en déplaçant des centaines de milliers d'autres, transformant la Libye, pays africain au niveau de vie le plus élevé, en un État défaillant déchiré par la guerre.

Le mythe selon lequel Kadhafi massacrerait des civils et le manque de renseignements (...)

L'extrémisme islamiste et la propagation des armes libyennes (...)

Les motivations économiques et politiques de la France (...)

Le rapport note également que les principales raisons pour lesquelles la France a poussé à une intervention militaire en Libye étaient les "ressources financières presque inépuisables" de Kadhafi, les projets du dirigeant libyen de créer une monnaie alternative au franc français en Afrique, "les plans à long terme de Kadhafi de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique francophone" et le désir "d'accroître l'influence française en Afrique du Nord." (...)

Les officiers de renseignement français ont exprimé cinq facteurs qui ont motivé Sarkozy :

    "a. Le désir d'obtenir une plus grande part de la production pétrolière libyenne,

    b. Accroître l'influence française en Afrique du Nord,

    c. Améliorer sa situation politique intérieure en France,

    d. Fournir à l'armée française une occasion de réaffirmer sa position dans le monde,

    e. Répondre à l'inquiétude de ses conseillers quant aux projets à long terme de Kadhafi de supplanter la France en tant que puissance dominante en Afrique francophone."

Le rôle crucial de l'intervention étrangère (...)

Désastre humanitaire et échos de la guerre en Irak

Le rapport de la commission des affaires étrangères reproche au Royaume-Uni, aux États-Unis et à la France de ne pas avoir élaboré "une stratégie pour soutenir et façonner la Libye post-Kadhafi."

Le résultat de cela, note le rapport dans le résumé, "a été l'effondrement politique et économique, les combats entre milices et entre tribus, les crises humanitaires et migratoires, les violations généralisées des droits de l'homme, la dissémination des armes du régime Kadhafi dans toute la région et la croissance d'ISIL [l'état islamique] en Afrique du Nord." (...)

Avant les bombardements de l'OTAN en 2011, en revanche, la Libye était la nation la plus riche d'Afrique, avec l'espérance de vie et le PIB par habitant les plus élevés. Dans son livre "Perilous Interventions", l'ancien représentant de l'Inde auprès de l'ONU, Hardeep Singh Puri, note qu'avant la guerre, la Libye comptait moins de pauvres parmi sa population que les Pays-Bas. Les Libyens avaient accès à des soins de santé gratuits, à l'éducation, à l'électricité et à des prêts sans intérêt, et les femmes bénéficiaient de grandes libertés qui avaient été applaudies par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU en janvier 2011, à la veille de la guerre qui a détruit le gouvernement.

Aujourd'hui, la Libye reste si dangereuse que la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes n'a en fait pas pu se rendre dans le pays pendant son enquête. Elle note dans le rapport qu'une délégation s'est rendue en Afrique du Nord en mars 2016. Ils ont rencontré des politiciens libyens à Tunis, mais "n'ont pas pu se rendre à Tripoli, Benghazi, Tobrouk ou ailleurs en Libye en raison de l'effondrement de la sécurité intérieure et de l'État de droit. (...) »

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