Vers un monde altruiste ? | documentaire

Le documentaire passe en revue des expériences de psychologie et de neuroscience sociales ainsi que des programmes d’actions sociales pour nous montrer que l’altruisme fait bien parti de notre bagage comportemental, que nous pouvons le cultiver pour notre bonheur et peut-être plus encore. Si vous n’avez pas le temps de le regarder Hubert Guillaud détaille le déroulé du reportage et j'ai pris quelques notes hier soir en le regardant.

L’étude systématique des comportements à la suite de catastrophes montrent que les attitudes d’aide, de civisme sont bien plus nombreux que les réactions de violence et de vandalisme.

L’altruisme c’est agir pour le bien des autres dans leur propre intérêt et non dans le notre. L’altruisme fait partie de notre bagage comportemental. L’empathie est le préalable à toute acte altruiste. L’empathie est notre aptitude innée à ressentir ce qu’une autre personne ressent. Cette capacité a des bases biologiques. "Souffrir ou voir souffrir", dans le cerveau il se passe quasiment la même chose, tout du moins avec une personne proche. Nos cerveaux sont câblés pour fonctionner en ayant le sens d’autrui.

Sept émotions sont reconnues partout dans le monde :
  • colère
  • peur
  • surprise
  • mépris
  • joie
  • dégoût
  • tristesse
Le langage de l’empathie serait universel.

Les bébés et les jeunes enfants aident naturellement. Ils font preuve d’altruisme alors même qu’ils ne retirent aucun bénéfice de leur action, les enfants récompensés aident même moins, ils perdent leur penchant naturel.

Les bébés naissent avec un sens moral, ils ont un certain sens du bien et du mal, de l’équité et de la justice. Dans une expérience, Ils vont naturellement vers la gentille marionnette et punissent la méchante. Les primates ont également les bases de l’empathie, ils s’adaptent à l’émotion de l’autre singe, ils sont capables de coopération ; en fait on retrouve ce comportement chez pleins d’autres espèces.

La coopération est aussi un moteur de l’évolution. Nos cerveaux ont évolué avec cette nécessité de la coopération en voici les mécanismes :
  • la réciprocité directe, je vous aide et vous m’aiderez plus tard
  • la réciprocité indirecte, je vous aide pendant que d’autres observent, cela me donne bonne réputation, les êtres humains sont très sensibles au fait d’être bien vu
  • la sélection spatiale, j’aide mes voisins par exemple
  • la sélection de groupe, j’aide au sein d’une équipe sportive
  • la sélection de parentèle, j’aide ma famille

Les bébés font une distinction entre ceux qui leur ressemblent et les autres. Ils choisissent presque toujours ceux qui leur ressemblent, on retrouve ce comportement chez les adultes. Le désir de diviser le monde entre eux et nous est un trait fondamental de la nature humaine, il amène probablement la plupart des conflits dans le monde. Il n’y a plus d’empathie quand la souffrance arrive à celui qui ne fait pas partie de notre groupe, il y a même du plaisir à le voir souffrir.

Comment alors élargir alors notre cercle moral pour diminuer les conflits ? Comment agrandir notre sens du nous ?

Il s’agit d’avoir davantage de considération pour autrui. Peut-on développer la générosité, la bienveillance et la gentillesse ? Oui, en pratiquant la méditation. Si elle devient une activité régulière, elle transforme la structure de notre cerveau. C’est le meilleur moyen pour l’amélioration de l’attention, le contrôle des émotions négatives et la réduction des conflits.

Cependant, trop d’empathie peut mener à l’épuisement émotionnel, il faut la transformer en compassion pour ne pas souffrir soit même. L’empathie est associée à la douleur, à une émotion négative. La compassion permet d’entourer l’empathie d’une enveloppe positive et chaleureuse. Là encore on peut la développer en
pratiquant des techniques de méditation.

Peut-on alors carrément transformer cette bienveillance en bonheur ? Quelques expériences ont montré que donner remplissait les personnes de joie. D’autres expériences sur les réseaux sociaux ont montré que la gentillesse est contagieuse.



Le psychiatre Serge Tisseron  fait une critique pertinente du documentaire en déplorant que certains types d’empathie nécessaire à l’élargissement de notre cercle moral n’ont pas été abordé. En plus de l’empathie affective décrite dans le film, il y a l’empathie cognitive qui permet de comprendre l’autre dans ses
caractéristiques et différences, l’association des deux empathies amène ce qu’il appelle l’empathie mature, où les deux empathies se complètent mutuellement pour tempérer leurs défauts.

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