Résumé de « The dark side of cultural evolution » de Peter Turchin
L’agriculture et l’élevage permirent notre civilisation. Aujourd’hui, bien que nous soyons dotés d’une longue espérance de vie nous avons aussi des problèmes de santé, typiques de notre modernité.
Parmi les chercheurs, il n’y a pas de consensus, certains affirment que notre corps est resté à l’ère du pléistocène et n’est pas adapté à la vie sédentaire ni à un régime hypercalorique. D’autres expliquent que les 400 générations qui nous séparent des débuts de l’ère sédentaire ont été suffisantes pour que l’évolution fasse son travail, l’exemple classique étant l’évolution de notre capacité à digérer le lait.
Michael Rose, biologiste de l’évolution, a développé un argument plus subtil. Il utilise un modèle mathématique pour appuyer sa thèse mais celle-ci est plutôt simple.
Nos gènes expriment des traits qui nous caractérisent. Un trait n’est pas la résultante d’un gène mais d’un réseau de gènes. Rose affirme que ces traits varient grandement avec l’âge. Il faut donc réaliser que les gens ont en fait une suite de traits, et qu’ils peuvent être bien différents selon l’âge de la personne.
Prenons la couleur des cheveux. À 20 ans, nous sommes blond, brun, etc. À la fin de notre vie, nous sommes chauves ou avec les cheveux grisonnants. Ce caractère d’ailleurs, ne serait pas signe de dégradation mais signe de maturité. Les biologistes de l’évolution sont en train de se rendre compte que l’expression de nos gènes se modifie avec l’âge. Un autre exemple frappant c’est notre capacité à nous reproduire : avant la puberté il n’y a aucune expression, les meilleures années sont celles de nos vingt ans puis notre capacité à nous reproduire décline doucement.
Bien sûr, les traits exprimés à différents stades de la vie ne sont pas complètement indépendants. Ils peuvent même être plus ou moins corrélés positivement ou négativement. Il y a également des corrélations entre plusieurs traits au même moment.
Quand nous sommes passés au régime céréalier, les êtres humains se sont très vite adaptés. Les jeunes qui n’étaient pas adaptés mourraient et donc leurs gènes disparaissaient. À l’inverse, ceux qui avaient le « pack » de gènes nécessaires à l’absorption des céréales survivaient et donc leurs gènes ont réussi à passer le temps et à s’imposer. La sélection fut très forte pour tous ces jeunes adultes. Il y a encore pas longtemps, les hommes mourraient jeunes ; l’intensité de la sélection sur les personnes âgées fut donc bien moindre.
Pour Rose, l’évolution a permis la prospérité des gènes qui permettent aux jeunes adultes de digérer la nourriture comme les céréales mais par contre les gènes qui permettent la même chose pour les personnes âgées n’ont pas évolué aussi vite. Cela semble contre-intuitif. Comment cela peut-il marcher quand on est jeune mais plus quand on est âgé ?
Peter Turchin explique : « la raison c’est que le modèle “un gène pour une action” est faux, ce n’est pas comme cela que notre corps fonctionne. La plupart des fonctions ne sont pas régulées par un seul gène mais par un réseau entier de gènes. Alors que nous vieillissons, certains gènes apparaissent et s’expriment alors que d’autres cessent de fonctionner ; le réseau se modifie souvent de manières très subtiles et non linéaires. C’est pourquoi nous avons besoin de considérer les fonctions aux différents âges comme des traits séparés. Depuis 10 000 ans, l’évolution a travaillé très dur pour optimiser le réseau de gènes fonctionnant dans les premières années pour permettre au corps de gérer les nouvelles nourritures. Mais le réseau de gènes fonctionnant à la fin de notre vie a subi moins de pression pour devenir aussi optimisé. »
Voilà pourquoi les personnes âgées peuvent souffrir de problème de santé en rapport avec le régime alimentaire basé sur l’agriculture alors que plus jeune ils n’aient pas eu à en souffrir.
L’agriculture et l’élevage permirent notre civilisation. Aujourd’hui, bien que nous soyons dotés d’une longue espérance de vie nous avons aussi des problèmes de santé, typiques de notre modernité.
Parmi les chercheurs, il n’y a pas de consensus, certains affirment que notre corps est resté à l’ère du pléistocène et n’est pas adapté à la vie sédentaire ni à un régime hypercalorique. D’autres expliquent que les 400 générations qui nous séparent des débuts de l’ère sédentaire ont été suffisantes pour que l’évolution fasse son travail, l’exemple classique étant l’évolution de notre capacité à digérer le lait.
Michael Rose, biologiste de l’évolution, a développé un argument plus subtil. Il utilise un modèle mathématique pour appuyer sa thèse mais celle-ci est plutôt simple.
Nos gènes expriment des traits qui nous caractérisent. Un trait n’est pas la résultante d’un gène mais d’un réseau de gènes. Rose affirme que ces traits varient grandement avec l’âge. Il faut donc réaliser que les gens ont en fait une suite de traits, et qu’ils peuvent être bien différents selon l’âge de la personne.
Prenons la couleur des cheveux. À 20 ans, nous sommes blond, brun, etc. À la fin de notre vie, nous sommes chauves ou avec les cheveux grisonnants. Ce caractère d’ailleurs, ne serait pas signe de dégradation mais signe de maturité. Les biologistes de l’évolution sont en train de se rendre compte que l’expression de nos gènes se modifie avec l’âge. Un autre exemple frappant c’est notre capacité à nous reproduire : avant la puberté il n’y a aucune expression, les meilleures années sont celles de nos vingt ans puis notre capacité à nous reproduire décline doucement.
Bien sûr, les traits exprimés à différents stades de la vie ne sont pas complètement indépendants. Ils peuvent même être plus ou moins corrélés positivement ou négativement. Il y a également des corrélations entre plusieurs traits au même moment.
Quand nous sommes passés au régime céréalier, les êtres humains se sont très vite adaptés. Les jeunes qui n’étaient pas adaptés mourraient et donc leurs gènes disparaissaient. À l’inverse, ceux qui avaient le « pack » de gènes nécessaires à l’absorption des céréales survivaient et donc leurs gènes ont réussi à passer le temps et à s’imposer. La sélection fut très forte pour tous ces jeunes adultes. Il y a encore pas longtemps, les hommes mourraient jeunes ; l’intensité de la sélection sur les personnes âgées fut donc bien moindre.
Pour Rose, l’évolution a permis la prospérité des gènes qui permettent aux jeunes adultes de digérer la nourriture comme les céréales mais par contre les gènes qui permettent la même chose pour les personnes âgées n’ont pas évolué aussi vite. Cela semble contre-intuitif. Comment cela peut-il marcher quand on est jeune mais plus quand on est âgé ?
Peter Turchin explique : « la raison c’est que le modèle “un gène pour une action” est faux, ce n’est pas comme cela que notre corps fonctionne. La plupart des fonctions ne sont pas régulées par un seul gène mais par un réseau entier de gènes. Alors que nous vieillissons, certains gènes apparaissent et s’expriment alors que d’autres cessent de fonctionner ; le réseau se modifie souvent de manières très subtiles et non linéaires. C’est pourquoi nous avons besoin de considérer les fonctions aux différents âges comme des traits séparés. Depuis 10 000 ans, l’évolution a travaillé très dur pour optimiser le réseau de gènes fonctionnant dans les premières années pour permettre au corps de gérer les nouvelles nourritures. Mais le réseau de gènes fonctionnant à la fin de notre vie a subi moins de pression pour devenir aussi optimisé. »
Voilà pourquoi les personnes âgées peuvent souffrir de problème de santé en rapport avec le régime alimentaire basé sur l’agriculture alors que plus jeune ils n’aient pas eu à en souffrir.
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