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Sommaire

  • « Jusqu'au boutisme technologique »
  • Lettre des étudiants aux députés pour une vraie loi climat
  • Ce qu’il faudrait que tout le monde sache sur les aérosols
  • Pourquoi les espaces intérieurs sont toujours les principaux lieux de prédilection pour la COVID
  • La transmission par les surfaces contaminées est largement exagérée
 Pas le temps de lire ? les passages en gras suffiront.

« Jusqu'au boutisme technologique »

« Chaque année, en France, 15 000 tonnes de médicaments non utilisés sont rapportées aux pharmaciens. Cela ne représente que 40% du gaspillage, les 60% restant s’accumulent dans les placards à pharmacie des particuliers ou terminent dans leur poubelle. Soit un total de 37 000 tonnes de médicaments qui s’ajoutent aux autres nuisances chimiques. En estimant à 60 gr le poids moyen de chaque boîte, tube ou flacon, et à 10 € son prix moyen, le gâchis est de 6 milliards d’euros.

Par ailleurs, la consommation totale de médicaments dépasse les 60 milliards d’euros. En comparant les prescriptions entre pays, et en évaluant le poids de la pathologie iatrogène, on peut affirmer que dans notre pays, plus de la moitié des prescriptions sont inutiles, abusives ou dangereuses.

Ainsi, les 6 milliards d’euros qui finissent à la poubelle ou dans les incinérateurs ne sont rien en regard des 24 milliards qui trouent les estomacs, détruisent les reins et le foie, provoquent des addictions, des chutes, des fractures, des comas, des suicides, des homicides et autres effets secondaires mineurs plus volontiers inscrits sur les notices. Il est beaucoup plus difficile d’évaluer le coût des réparations de cette iatrogénie. (...)

En santé publique, on essaie parfois d’évaluer le coût d’une année/qualité de vie gagnée. Par exemple, la scolarisation des filles en Afrique est le meilleur rapport entre l’argent investi et le gain d’années/qualité de vie (AQV). À l’autre extrémité se trouvent les chimiothérapies en cancérologie qui ont un piètre rapport. Plus récemment, tous les coûts additionnés de la crise du Covid dépassent les 500 milliards pour un très faible gain global en raison de l’âge des victimes.  »  (Luc Perino, médecin, écrivain et essayiste, diplômé de médecine tropicale et d'épidémiologie)
iatrogène : « Qui est créé ou provoqué par le médecin »
 

Lettre des étudiants aux députés pour une vraie loi climat

« Madame la Députée, Madame la Sénatrice, Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, il n'y a pas de croissance infinie dans un monde fini.
 
Etudiants et Alumni des Grandes écoles et des Universités, nous en vivons les conséquences naturelles : températures extrêmes, disparitions d’espèces, rapidité de propagation des épidémies, destruction des équilibres climatiques.

Nous en vivons les conséquences économiques : alors que le coût des catastrophes naturelles a augmenté de 250 % ces vingt dernières années, « un monde plus chaud de 4°C sera impossible à assurer », selon Henri de Castries, alors P-DG d’AXA.

Aujourd’hui, compte tenu des mesures déjà prises, la France n’est structurellement pas en capacité d’atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé de diminution de 40% des émissions de gaz à effets de serre à l’horizon 2030. (...)

En l’état actuel, le projet de loi n° 3875 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, enregistré à la présidence de l’Assemblée Nationale le 10 février, est en complet décalage avec la temporalité que les règles de la physique nous imposent.

De nombreuses mesures ambitieuses du projet de loi n’engagent pas ni ne garantissent l’engagement des changements structurels nécessaires. Une proportion élevée des dispositions visant à agir directement sur la décarbonation, l’efficacité énergétique et la maîtrise de la demande voit sa portée réduite par un périmètre d’application limité, voire ponctuel.

Le Haut Conseil pour le Climat a déjà constaté le « manque d’ambition sur la portée, le périmètre ou le calendrier des réformes proposées » par le projet de loi.

À la question : « Dans quelle mesure les décisions du Gouvernement relatives aux propositions de la Convention permettent-elles de s’approcher de l’objectif de diminuer d’au moins 40% les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030 dans un esprit de justice sociale ? », les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat (la CCC) ont attribué une note de 2,5/10.

Nous sommes conscients des conséquences économiques et sociales d’une reprise complète des recommandations de la CCC dans la loi, notamment sur les entreprises.

Nous sommes aussi conscients qu’en ne nous donnant pas les moyens de réussir aujourd’hui, nous nous privons des chances de réussir demain. Plus pragmatiquement : nous n’avons pas les moyens d’attendre.

Les conclusions de la CCC sont claires. Elles s’appuient sur un travail d’étude et de réflexion de neuf mois que peu de députés et sénateurs ont pu réaliser.

Nous vous demandons de faire confiance aux conclusions de ce travail.

Nous vous demandons, pour chaque disposition du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, de voter les amendements qui permettront d'y inscrire les conclusions des travaux de la CCC, fidèlement et en totalité.

Nous vous demandons, comme les 150 membres de la CCC l’ont fait, de vous former aux enjeux climatiques, sur la base des travaux scientifiques disponibles, notamment ceux du GIEC.
» (Lettre des étudiants aux députés pour une vraie loi climat)
 

Ce qu’il faudrait que tout le monde sache sur les aérosols - À l’intérieur, la ventilation est aussi importante que la protection par masque, Dominique Dupagne, 10 avril 2021 [extraits]

« Comme de nombreux confrères, je me désole de voir tant de français méconnaître les mécanismes de la contagion COVID par aérosols. Nombreux sont ceux qui pensent de bonne foi faire attention, alors qu’ils jouent sans le savoir un rôle majeur dans la propagation du virus. C’est pour eux que j’ai écrit cet article. (...)

Tout le monde ou presque a entendu parler de ces aérosols, mais les informations qui suivent ne semblent pas avoir été correctement assimilées :
  • Les aérosols émis en espace clos par les sujets infectés peuvent y persister très longtemps après leur départ, jusqu’à plusieurs heures.
  • Le port d’un masque chirurgical n’est pas une sécurité suffisante si l’on "baigne" dans un volume d’air riche en aérosols infectants.
  • Respirer longtemps un air faiblement contaminé expose au même risque que respirer brièvement un air fortement contaminé.
  • Si l’on porte son masque 90% du temps dans une pièce contaminée, on n’est pas protégé à 90%, mais plutôt autour de 0% !
  • Un sujet infecté qui parle ou qui chante émet beaucoup plus d’aérosols qu’un sujet infecté qui reste calme et muet.
  • Le renouvellement de l’air est un élément majeur de la protection contre les aérosols contaminants.
  • Les activités extérieures sont très peu contaminantes, même sans masque et en présence de sujets infectés, et elles doivent toujours être privilégiées.
  • Ouvrir une fenêtre dans une pièce est souvent insuffisant pour renouveler l’air correctement. (...)
Les aérosols contaminants persistent longtemps dans un espace clos

Les particules les plus fines émises par les sujets infectés sont très légères et flottent dans l’air. De plus, elles ont la capacité de pénétrer profondément dans les poumons des sujets sains qui les inhalent. Elles sont donc particulièrement dangereuses. Une pièce totalement fermée peut rester contaminante très longtemps, y compris après le départ du sujet contaminant. (...)

Le pire risque de contamination est lié à une croyance aussi absurde que répandue "si je porte mon masque 90% du temps dans une soirée, je suis protégé à 90%" ! Non, ça ne marche pas ! Si vous enlevez régulièrement votre masque pour manger, boire ou fumer en espace clos non ventilé, c’est quasiment comme si vous n’aviez pas porté de masque ! La solidité d’une chaîne est limitée à son maillon faible. (...)

La parole, les cris, le chant, émettent une quantité considérable de particules. Plusieurs cas de contaminations massives de chorales ont été rapportés, y compris dans des églises où le volume d’air est important. La hauteur de plafond peut donner l’illusion d’une sécurité liée à la dilution des aérosols dans une grande masse d’air. En fait, les particules des aérosols sont souvent concentrées à hauteur d’homme et ont tendance à redescendre lentement si elles sont initialement été emportées en haut des grandes pièces. (...)

Le renouvellement de l’air est un facteur majeur d’élimination des aérosols

C’est primordial ! Il en est des aérosols comme de la fumée de cigarette (qui est un aérosol présentant la particularité d’être visible) : il faut aérer pour les éliminer. Mais aérer, cela signifie créer un mouvement d’air sortant et entrant. Ouvrir une fenêtre est souvent insuffisant. Il faut un courant d’air traversant la pièce, c’est à dire au moins deux fenêtres ouvertes, sur des façades différentes de la maison ou de l’immeuble pour que le vent assure un véritable brassage de l’air. Un bon marqueur du renouvellement de l’air d’une pièce est un doseur de CO2 (émis par notre respiration). Un seuil acceptable est de 800 ppm ("partie par million"), mais 600 ppm c’est encore mieux. Dès que le seuil est dépassé, il faut augmenter l’aération de la pièce. (...) 

les activités extérieures ne sont pas contaminantes dans l’immense majorité des cas. Seules des foules compactes ou des rapprochement immobiles dans des zones fortement contaminées (queue devant un hôpital ou un laboratoire) (...)

À l’extérieur, Il suffit de ne pas être les uns sur les autres et de parler à plus de 50 cm de son voisin pour se protéger. Le masque n’est pas nécessaire. » (Dominique Dupagne)

Pourquoi les espaces intérieurs sont toujours les principaux lieux de prédilection pour la COVID, Nature, 30 mars 2021 [extraits traduits automatiquement par DeepL, passages en gras ajoutés, références accessibles dans l'article]

« Philomena Bluyssen, ingénieur en bâtiment à l'Université de technologie de Delft, aux Pays-Bas, estime qu'il faut faire davantage. "Bluyssen et d'autres personnes critiquent le fait que les gouvernements ne fournissent pas de conseils clairs ni de fonds pour aider les gens à rendre les espaces intérieurs plus sûrs. Certains scientifiques affirment que cela a laissé de larges pans de la population - des écoliers aux employés de bureau, en passant par les restaurateurs et les prisonniers - exposés au risque de contracter le COVID-19. D'autres disent qu'il n'y a pas de solution facile, et que les régimes précis de ventilation ou de purification de l'air pour rendre les espaces intérieurs sûrs ne sont pas connus. "La complexité du problème n'est pas telle qu'il soit possible de le résoudre à l'aide d'un simple ensemble de conseils", déclare Ehsan Mousavi, ingénieur en construction à l'Université de Clemson en Caroline du Sud, qui étudie la qualité de l'air intérieur et la ventilation dans les hôpitaux. Néanmoins, de nombreux experts estiment que les connaissances sont suffisantes pour que les autorités diffusent un message clair sur l'importance d'une bonne ventilation pour la sécurité à l'intérieur, en particulier dans les espaces occupés en permanence ou dans ceux où les masques sont retirés pour manger. (...)

L'un des problèmes est que les gouvernements et les entreprises continuent de dépenser des millions de dollars pour la désinfection des surfaces, explique M. Jimenez [chimiste de l'atmosphère à l'université du Colorado à Boulder], alors qu'il est prouvé qu'il est rare que le SRAS-CoV-2 passe d'une personne à l'autre par des surfaces contaminées. En revanche, peu de pays ont investi dans des mesures visant à améliorer la qualité de l'air intérieur. (...)

"Si on prenait la moitié de l'effort qui est donné à la désinfection, et qu'on le mettait sur la ventilation, ce serait énorme", dit Jimenez. En octobre, l'Allemagne a mis de côté 500 millions d'euros (593 millions de dollars) pour améliorer la ventilation dans les bâtiments publics, notamment les écoles, les musées et les bureaux publics.Les entreprises d'Allemagne et de Corée du Sud peuvent également demander un financement public pour acheter des purificateurs d'air mobiles qui éliminent les aérosols chargés de virus. (...)

Ce qui rend les espaces intérieurs si dangereux, c'est que le virus exhalé peut s'accumuler et infecter des personnes qui n'ont pas de contact direct avec une personne infectée. (...)

Les restaurants spacieux et peu fréquentés peuvent sembler être bien ventilés alors qu'ils ne le sont pas. (...)

C'est l'une des raisons pour lesquelles Jimenez et d'autres préconisent l'utilisation de détecteurs de CO2 peu coûteux comme mesure approximative pour savoir si la ventilation est adéquate ou non. Les aérosols porteurs de virus sont exhalés, tout comme le CO2. Et lorsque la ventilation est insuffisante, le CO2 s'accumule en même temps que le virus, explique M. Jimenez. (...)

Taïwan, la Norvège et le Portugal ont des lois qui limitent le CO2 intérieur à 1 000 p.p.m [parties par million].  Des études menées en Californie et à Madrid montrent que les niveaux de CO2 dans les salles de classe dépassent fréquemment ce niveau. La fixation de limites claires en matière de CO2 contribuerait à garantir une ventilation adéquate pour réduire le risque d'infection, explique M. Jimenez. Mais son travail suggère qu'en général, 700 p.p.m. serait une meilleure limite, et que des limites plus basses devraient s'appliquer aux salles de sport et autres lieux où les gens expulsent de plus grands volumes d'air. Tout le monde n'est pas d'accord pour dire que les détecteurs de CO2 sont la solution. "Il n'y a aucune corrélation entre le CO2 et le virus", déclare Christian Kähler, un physicien qui étudie la production et la dynamique des aérosols à l'université des forces armées fédérales de Munich, en Allemagne. Selon lui, cela peut donner aux gens un faux sentiment de sécurité lorsque les niveaux de CO2 sont faibles, mais M. Jimenez estime que cela pourrait permettre de savoir rapidement si la ventilation est adéquate. (...)

L'OMS recommande un taux de ventilation minimal de 6 à 12 renouvellements d'air - au cours desquels la totalité du volume d'air de la pièce est remplacée - par heure pour prévenir la transmission par voie aérienne d'agents pathogènes dans les établissements de soins de santé, mais un taux de renouvellement d'air inférieur pour les autres lieux. L'American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE) établit des normes minimales pour la qualité de l'air intérieur. Les objectifs recommandés sont aussi bas que 0,35 renouvellement d'air par heure pour les maisons, 2 à 3 pour les bureaux, 5 à 6 pour les écoles et 6 à 12 pour les hôpitaux. (...)
Ouvrir les fenêtres est la méthode la plus simple que les autorités sanitaires suggèrent pour améliorer la ventilation. Bien que ce soit mieux que de ne rien faire, une fenêtre ouverte permet rarement d'échanger suffisamment d'air entre l'intérieur et l'extérieur, surtout s'il n'y a pas de brise transversale, explique Kähler. Ouvrir les fenêtres pendant quelques minutes seulement - entre les cours, par exemple - laisserait la majorité des virus intacts, selon les mesures de l'échange d'air effectuées par Kähler et ses collègues dans une salle de cours universitaire. Dans une étude pas encore revue par les pairs, Kähler a constaté que deux fenêtres permettant une brise transversale devraient être ouvertes les deux tiers du temps pour égaler les performances d'un système de chauffage, de ventilation et de climatisation. Et si le temps extérieur est trop chaud ou trop froid, les gens ne suivront tout simplement pas ce conseil. "Cela vous protège parfois, mais pas toujours", dit-il. (...)

Une meilleure méthode consiste à ventiler mécaniquement un espace. Cela permet d'aspirer l'air extérieur exempt de virus et d'évacuer l'air intérieur contaminé, diluant ainsi tout virus présent. En avril 2020, l'ASHRAE et la REHVA ont recommandé de régler les commandes de CVC pour aspirer autant d'air extérieur que possible et filtrer l'air recyclé, mais Kähler indique que peu de bâtiments, en particulier dans les climats plus doux comme en Allemagne, disposent de systèmes suffisamment puissants pour utiliser 100 % de l'air extérieur. La plupart des bureaux et des salles de classe dans le monde ne sont alimentés qu'à hauteur de 20 % par l'air extérieur, le reste étant recyclé pour économiser sur la consommation d'énergie de chauffage et de refroidissement. (...) »

La transmission par les surfaces contaminées est largement exagérée

« En juillet, [l'OMS a] expliqué «qu'il n'existe pas de données spécifiques sur des cas de Covid-19 survenus à la suite d'un contact avec une surface contaminée par des gouttelettes projetées par la toux, l'éternuement et la parole d'une personne infectée». Dans un article publié par The Lancet, Emmanuel Goldman, professeur de microbiologie à l'Université de Rutgers dans le New Jersey, affirme que le risque de contamination par objets infectés est non significatif, même pas mesurable ». (Futura Sciences)

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