Vite lu vite vu de la semaine 20

Au sommaire

Un secret, les sécheresses, la sécurité alimentaire, le carbone, l'énergie européenne, le coût de la vie et la guerre
  • Un secret fondamental du monde

  • Le changement climatique rendra les sécheresses plus longues et plus fréquentes, selon l'ONU

  • Faillites et risques de famine au menu du FMI
  • L'Inde suspend ses exportations de blé et fait grimper les prix
  • La guerre en Ukraine remet en cause la sécurité alimentaire mondiale
  • La catastrophe alimentaire à venir

  • Des dizaines de projets pétroliers futurs “bombes à carbone” déclencheront une catastrophe climatique
  • Une nouvelle étude montrae que “près de la moitié des sites de production de combustibles fossiles existants doivent être fermés rapidement si l'on veut limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C”.
  • 425 “bombes climatiques” à désamorcer
  • Émissions de gaz à effet de serre de l'UE
  • Politique climatique de l'UE : Le Parlement tente de relancer les efforts en matière de climat alors que les émissions et les températures s'envolent
  • Les derniers tarifs douaniers de l'UE sur le carbone auront un impact important sur les exportations chinoises à fortes émissions
  • Extraire le carbone
  • Capture du carbone en Allemagne
  • Réduire les émissions pour atteindre 1,5 °C
  • Réduire les émissions de CO2 de l'industrie lourde
  • Les émissions de CO2 de la Chine par unité de PIB ont baissé de 34 % au cours de la dernière décennie
  • Chine : les objectifs climatiques 2030 seront dépassés
  • Mais pour l’instant il faut produire du charbon pour le développement économique du pays
  • Chine : éducation à la transition écologique et directive pour un citoyen “vert” modèle

  • Surmonter la crise de l'énergie
  • L'UE envisage de lever l'interdiction du pétrole russe alors que la Hongrie bloque les sanctions
  • L'Allemagne peut survivre au boycott du gaz russe
  • RePowerEU, le plan de l'Union pour s'affranchir du gaz russe
  • L’Europe fait volte-face sur le gaz américain tout en écartant les craintes liées à la fracturation
  • Nucléaire au Royaume-Uni: EDF prévient que les coûts de Hinkley Point C vont encore augmenter de 3 milliards de livres
  • Vers une dépendance aux métaux

  • Déficit commercial et facture énergétique
  • Royaume-Uni, la crise du coût de la vie
  • Vers une économie de guerre?

  • Guerre en Ukraine : les réfugiés
  • Vladimir Poutine miserait sur l'essoufflement du soutien occidental à Kiev après l'aggravation des pénuries alimentaires…
 

Un secret fondamental du monde, Blog Odyssée , 15 mai 2022

« Superbe paragraphe tiré du livre Les Cinq de Vladimir Ze’ev Jabotinsky : Des dizaines de tribus peuplaient Odessa, toutes plus extravagantes, pittoresques et curieuses les unes que les autres. Au début, on riait les uns des autres. Puis on a appris à rire de soi. Puis de tout, même de ce qui blesse et de ce que l’on aime. Peu à peu, les habitants ont désappris à prendre au sérieux leurs propres autels. Ainsi, ils ont progressivement découvert un secret fondamental du monde : ce qui est sacré pour toi n’est que baliverne pour ton voisin, qui n’est pour autant ni un voleur ni un clochard. Qu’il ait raison ou tort, il ne faut pas le tuer. »

Le changement climatique rendra les sécheresses plus longues et plus fréquentes, selon l'ONU,

« Selon un rapport de l'ONU couvert par l'Associated Press, les sécheresses vont continuer à se prolonger et à devenir plus fréquentes en raison du changement climatique. L'agence des Nations unies chargée de la désertification estime qu'environ un tiers de la population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes, est déjà confronté à la pénurie d'eau et que ce chiffre devrait doubler d'ici 2050.“ Le rapport "Drought in Numbers 2022” a constaté une augmentation de 29 % du nombre et de la durée des sécheresses depuis 2000, indique le Hill. (…) Dans le même ordre d'idées, France 24 propose une traduction d'un article paru lundi, intitulé : “La sécheresse sans précédent en France montre que le changement climatique échappe à tout contrôle”. L'article cite un expert affirmant que les “énormes sécheresses” qui ont sévi en Espagne et au Portugal l'automne dernier se sont maintenant propagées à toute la France. Il cite également l'hydrologue Emma Haziza qui déclare : “Le manque de pluie est directement causé par le changement climatique ; il n'y a aucun doute là-dessus… La sécheresse est l'une des premières conséquences que nous pouvons observer. Dans l'état actuel des choses, ce phénomène se produit de plus en plus tôt et prend de l'ampleur chaque année.” » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 12 mai 2022

Faillites et risques de famine au menu du FMI

« Le FMI craint l’effondrement économique de plusieurs pays étranglés par leur dette et l’inflation des prix alimentaires et énergétiques et auparavant le Covid-19, au moment où l’aide internationale s’oriente vers l’Ukraine.(…) Pour les pays les plus pauvres de la planète, rembourser leur dette leur coûte dorénavant autant que 50% de leur PIB constate le FMI. Pour se rendre compte, c’est comme si la France devait en un an sortir 1100 milliards d’euros pour ses créanciers, sans pour autant éponger sa dette, l’essentiel de ces remboursements étant des intérêts. Les 450 milliards de recettes annuelles de l’Etat français n’y suffiraient pas. Imaginez les marges de manœuvre des pays dans lesquels la majorité des gens vit avec moins de deux dollars par jour : elles sont nulles. Quel choix leur reste-t-il ? Ne plus rembourser, faire défaut, se déclarer en faillite.(…) Il y a deux ans, l’ONU mettait déjà en garde sur le risque de famine aux proportions “bibliques”. Aujourd’hui, les fonds fournis par les pays riches totalisent seulement 5% des 8 milliards de dollars demandés par le Programme Alimentaire Mondial pour lutter contre la faim(…) Le temps presse. 20 pays sont au bord du défaut a prévenu le FMI sans vouloir citer leurs noms. Des émeutes de la faim couvent dans plusieurs pays. » Guerre en Ukraine, faillites et risques de famine au menu du FMI [chronique, 4'], France Culture, 23 avril 2022

L'Inde suspend ses exportations de blé et fait grimper les prix

« Après avoir promis d'exporter plus de blé cette année pour soulager le marché international, l'Inde s'est rétractée ce week-end. Une décision qui a fait bondir les prix. (…) le pays a d’abord pensé mettre 7 millions de tonnes sur le marché international, puis 10, pour compenser le manque de blé ukrainien. Mais la sécheresse a eu raison des largesses indiennes. L’Inde a revu ses estimations de production à la baisse – 105 millions – alors que les prix se sont mis à flamber sur le marché local - 20 à 40 % de plus pour le blé et la farine. En conséquence, le pays a fait volte-face et a suspendu ses exportations (…) En trois mois, le blé a pris 40 %. La décision de l’Inde intervient dans un contexte défavorable : le sud des États-Unis, en particulier les zones de production de blé d’hiver, et l’ouest de l'Europe manquent d’eau. En France, premier exportateur de blé de l’Union européenne, les nappes phréatiques ont été sous-alimentées et une baisse de rendement est déjà envisagée. Du côté du Maghreb, le Maroc s’attend à une des récoltes les plus basses de son histoire en raison là aussi de la sécheresse qui frappe le bassin méditerranéen. La production mondiale pourrait chuter pour la première fois en 4 ans, les stocks mondiaux eux devraient tomber à leur plus bas depuis six ans sur la période 2022/2023. » Exportations de blé: le faux bond de l'Inde fait grimper les prix [Chronique des matières premières, 2'], RFI, 17 mai 2022

La guerre en UKraine remet en cause la sécurité alimentaire mondiale

« (…) Depuis le début du conflit, la Russie a été accusée par plusieurs diplomates et dirigeants de provoquer une crise alimentaire mondiale. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, parle d’un « ouragan de famines » qui pourrait toucher un grand nombre de pays si la guerre se prolongeait, la Russie et l’Ukraine faisant partie des principaux exportateurs mondiaux de céréales.

La dépendance envers les importations de denrées alimentaires en provenance d’Ukraine ou de Russie varie fortement selon les pays. Ainsi, l’Égypte, pays de plus de 100 millions d’habitants, est le premier importateur mondial de blé et importe 50 % de celui en provenance de Russie. La Turquie est le deuxième acheteur en volume des exportations de blé russe, une situation de dépendance ayant entraîné une aggravation de l’inflation annuelle en Turquie, qui a atteint 61,1 % au mois de mars.

Le 14 mai, après des semaines de canicule, l’Inde a annoncé l’interdiction d’exportation de blé. L’Égypte et la Turquie avaient déjà passé des commandes exceptionnelles à New Delhi pour compenser la chute des importations ukrainiennes. » La Lettre du Lundi, Le Grand Continent, 16 mai 2022

La Lettre du Lundi, Le Grand Continent, 16 mai 2022

La catastrophe alimentaire à venir

« La page de garde et l'éditorial de The Economist se concentrent sur la façon dont la guerre en Ukraine “met à mal un système alimentaire mondial affaibli par le Covid-19, le changement climatique et un choc énergétique”. L'idée d'une crise du coût de la vie “ne rend pas compte de la gravité de ce qui nous attend”, prévient le journal : “Le coût élevé des aliments de base a déjà fait augmenter de 440 millions le nombre de personnes qui ne sont pas sûres de manger à leur faim, pour le porter à 1,6 milliard. Près de 250 millions sont au bord de la famine. Si, comme cela est probable, la guerre s'éternise et que les approvisionnements en provenance de Russie et d'Ukraine sont limités, des centaines de millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans la pauvreté. Les troubles politiques se répandront, les enfants souffriront de retards de croissance et les gens mourront de faim.” Avant même l'invasion, “le Programme alimentaire mondial avait prévenu que 2022 serait une année terrible”, indique le média. Le manque de pluie “menace de saper les rendements” dans les greniers à blé “de la ceinture de blé de l'Amérique à la Beauce en France”, tandis que “la Corne de l'Afrique est ravagée par sa pire sécheresse depuis quatre décennies”. Il avertit : “Bienvenue dans l'ère du changement climatique”. Pour résoudre cette myriade de problèmes, les États doivent “agir ensemble”, indique l'éditorial, et notamment “maintenir les marchés ouverts” et réduire la quantité de céréales destinées aux biocarburants. Il ajoute : “La levée du blocus de la mer Noire apporterait un soulagement immédiat. Environ 25 millions de tonnes de maïs et de blé, soit l'équivalent de la consommation annuelle de toutes les économies les moins développées du monde, sont bloquées en Ukraine. Trois pays doivent être mis à contribution : La Russie doit autoriser la navigation ukrainienne ; l'Ukraine doit déminer l'approche d'Odessa ; et la Turquie doit laisser les escortes navales traverser le Bosphore. Cela ne sera pas facile. La Russie, en difficulté sur le champ de bataille, tente d'étrangler l'économie ukrainienne. L'Ukraine est réticente à déminer son territoire. Persuader les Ukrainiens de céder sera une tâche pour les pays, dont l'Inde et la Chine, qui n'ont pas participé à la guerre. Les convois pourraient nécessiter des escortes armées approuvées par une large coalition. Nourrir un monde fragile est l'affaire de tous”. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Des “bombes à carbone” qui vont déclencher une catastrophe climatique

« Les entreprises de combustibles fossiles “planifient discrètement des dizaines de projets pétroliers et gaziers de type "bombe à carbone” qui feraient dépasser au climat les limites de température convenues au niveau international", rapporte le Guardian dans une “exclusivité” qui occupe la première page du journal. Les plans comprennent “195 bombes à carbone, des projets pétroliers et gaziers gigantesques qui entraîneraient chacun au moins un milliard de tonnes d'émissions de CO2 au cours de leur durée de vie” et qui pourraient émettre collectivement 640 milliards de tonnes de CO2, soit plus qu'il n'en faut pour dépasser le budget carbone de 1,5 °C, indique le journal, citant des recherches qui doivent être publiées dans la revue Energy Policy. L'article indique que les États-Unis, le Canada et l'Australie figurent parmi les pays ayant les plus grands projets d'expansion et ajoute : “L'attrait de gains colossaux dans les années à venir semble être irrésistible pour les compagnies pétrolières.” » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 12 mai 2022

Une nouvelle étude montrant que “près de la moitié des sites de production de combustibles fossiles existants doivent être fermés rapidement si l'on veut limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C”.

« (…) L'article poursuit : “L'évaluation va au-delà de l'appel lancé par l'Agence internationale de l'énergie en 2021 pour arrêter tout nouveau développement de combustibles fossiles afin d'éviter les pires impacts du réchauffement planétaire, une déclaration considérée comme radicale à l'époque. La nouvelle étude arrive à une conclusion plus sévère en ne supposant pas que les nouvelles technologies seront capables d'aspirer d'énormes quantités de CO2 de l'atmosphère pour compenser la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. Les experts ont déclaré que s'appuyer sur de telles technologies était un pari risqué.” » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 17 mai 2022

425 “bombes climatiques” à désamorcer

« Une cartographie des grands projets d'extraction de combustibles fossiles en cours ou en genèse (…) Une étude publiée dans la revue Energy Policy a recensé toutes « les bombes carbones » ou “bombes climatique” de demain. Cette équipe internationale a cartographié tous les projets clés de combustibles fossiles. À partir d’une base de données payantes - qui vient d’un bureau d’études de l’analyse pétrolière et gazière - les auteurs ont identifié 425 gros projets d’extraction de combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz) qui sont déjà en cours de production ou en genèse : 195 projets pétroliers et 230 mines de charbon, dont les trois quarts sont concentrés dans 10 pays : la Chine, la Russie, les Etats-Unis, l’Australie, l’Inde, le Canada, l’Irak, le Qatar, l’Iran et l’Arabie Saoudite. Puis les auteurs ont calculé les émissions de CO2 potentielles qui pouvait être générées, si on brûle tous les combustibles qui pourraient être extraits de ces projets. Si toutes ces énergies fossiles sont brulées, nous dépassons très largement les objectifs des accords de Paris, c’est-à-dire limiter le réchauffement planétaire en dessous de 1,5 degré. Selon cette étude, l’urgence est de désamorcer ces bombes climatiques. » Les 425 “bombes climatiques” à désamorcer [chronique, 5'], France Culture, 17 mai 2022

Émissions de gaz à effet de serre de l'UE

« La Deutsche Welle rapporte que les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités économiques dans l'Union européenne “sont revenues à des niveaux légèrement supérieurs à ceux d'avant le début de la pandémie de coronavirus au cours du dernier trimestre de 2021, a indiqué lundi l'office statistique de l'Union européenne, Eurostat”. Il ajoute : “Les 27 États membres de l'UE ont tous connu une augmentation en glissement annuel au quatrième trimestre 2021, mais c'est l'Estonie qui a enregistré la plus forte hausse (+28%), suivie de la Bulgarie (+27%) et de Malte (+23%), selon les données d'Eurostat. L'Allemagne a vu ses émissions augmenter de 5 % au cours de la même période.” »Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 17 mai 2022

Politique climatique de l'UE

« UE : Le Parlement tente de relancer les efforts en matière de climat alors que les émissions et les températures s'envolent. La commission de l'environnement du Parlement européen a défini ses positions sur le paquet “Fit for 55” proposé par l'UE, un ensemble important de lois sur le climat visant à atteindre l'objectif juridiquement contraignant de l'UE de réduire les émissions de 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d'ici 2030, rapporte Politico. Les députés de la commission parlementaire ont voté pour renforcer le paquet afin d'inclure des réductions d'émissions plus importantes que les propositions initiales de la Commission européenne, avec des mesures telles que des objectifs plus élevés en matière de puits de carbone et une suppression plus rapide des licences de pollution gratuites pour l'industrie, poursuit l'article. Il note que les marges ont été “beaucoup plus étroites pour les éléments essentiels de la réforme du système d'échange de quotas d'émission de l'UE [ETS]”, qui fixerait une limite plus stricte aux émissions des secteurs couverts par le marché du carbone. Selon Reuters, la commission a voté en faveur d'une réduction des émissions couvertes par le système de 67 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005, contre 61 % proposés par la Commission. L'agence ajoute que les nouvelles mesures plus ambitieuses “pourraient avoir du mal à obtenir un soutien majoritaire” lors du vote du Parlement européen en juin. Selon l'agence Bloomberg, une coalition de gauche a fait adopter la mesure relative au SCEQE [Système communautaire d'échange de quotas d'émission], mais le Parti populaire européen, le plus grand groupe politique de l'assemblée, s'y est opposé. Le New York Times rapporte la décision de la commission du Parlement européen d'apporter des “changements substantiels” à la manière dont l'UE subventionne la biomasse et comptabilise les émissions dues à sa combustion - des politiques qui pourraient avoir des conséquences importantes pour l'industrie qui expédie actuellement des grumes provenant des forêts américaines pour les brûler dans les centrales électriques européennes. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 18 mai 2022

Les derniers tarifs douaniers de l'UE sur le carbone auront un impact important sur les exportations chinoises à fortes émissions

« Yicai rapporte que l'Union européenne a “avancé et élargi le champ d'application de sa proposition de tarifs sur les émissions de dioxyde de carbone pour les importations de biens polluants” - une décision qui, selon les experts, “devrait augmenter considérablement le coût des exportations chinoises dans les industries à forte intensité énergétique”. Il ajoute que la dernière version du mécanisme d'ajustement à la frontière pour les émissions de carbone - qui devrait commencer “un an plus tôt” en 2025 - aura un “impact négatif beaucoup plus important” sur les marchandises en provenance de Chine, selon Zhang Jianhong de la China International Engineering Consulting Corporation. Zhang explique à Yicai qu'en tant que “premier partenaire commercial” de l'UE, la Chine est “susceptible d'être le pays le plus touché”. Le média note également que “les taxes rendront difficile pour la Chine d'autoriser les fabricants des pays développés à délocaliser leurs usines en Chine à un faible coût”. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Extraire le carbone

Le développement de techniques permettant d'“aspirer” les émissions de gaz à effet de serre de l'atmosphère est controversé par certains. Les critiques affirment qu'il s'agit de traiter les symptômes du changement climatique plutôt que sa cause profonde, et que l'utilisation de ces méthodes pourrait encourager les pays à revenir sur leurs promesses de réduction des émissions.

Cependant, la principale autorité mondiale en matière de climat, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a déclaré dans son dernier rapport qu'en raison de l'ampleur de nos émissions à ce jour, l'utilisation de l'élimination du CO2 est désormais “inévitable”, si le monde veut atteindre le niveau net zéro. (…) » Briefing hebdomadaire (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Capture du carbone en Allemagne

« Le ministère allemand de l'économie s'apprête à réévaluer cette année la loi sur le captage et le stockage du carbone (CSC) dans le pays (…) Bien qu'il soit politiquement impopulaire, le concept de captage du dioxyde de carbone et de son stockage dans des formations géologiques souterraines est un sujet qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d'encre (…) Le gouvernement allemand a déclaré qu'il examinerait l'injection de CO2 sous la mer du Nord et qu'il envisageait un soutien financier pour les premiers grands projets, notamment des subventions pour les coûts d'exploitation - appelées contrats carbone pour différence (CCfD) - par le biais d'accords de protection du climat avec les acteurs industriels (…) Cependant, le gouvernement doit encore élaborer une stratégie globale de capture, d'utilisation et de stockage du carbone (CCUS). Une telle stratégie pourrait être liée à la stratégie du pays en matière d'hydrogène (…) ajoutant que le CCUS est “absolument nécessaire”, sinon l'Allemagne n'atteindra pas ses objectifs climatiques. » Le ministère de l'économie allemand prévoit une stratégie de capture du carbone (anglais), Clean Energy Wire, 19 mai 2022

Réduire les émissions pour atteindre 1,5 °C

« Si le monde veut atteindre l'objectif de plus en plus difficile de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5°C, des réductions rapides des émissions seront nécessaires dans tous les secteurs de la société.

Heureusement, une nouvelle étude publiée cette semaine indique, pour la première fois, la quantité de CO2 que 12 secteurs industriels peuvent émettre tout en maintenant le réchauffement en deçà de 1,5 %. Le rapport fournit ces budgets carbone compatibles avec la norme de 1,5°C pour, entre autres, l'aluminium, l'électricité, le ciment, l'agriculture, l'acier et l'aviation.

Dans un article publié par Carbon Brief, les auteurs - de l'Institute for Sustainable Futures de l'Université de technologie de Sydney - expliquent comment ils ont calculé les budgets et ce qu'ils révèlent. Par exemple, leurs conclusions suggèrent que “le charbon et les voitures à moteur à combustion interne devraient être éliminés progressivement d'ici à 2030 dans les pays riches” afin d'atteindre l'objectif de 1,5°C. » Briefing hebdomadaire (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Réduire les émissions de CO2 de l'industrie lourde

« Réduire les émissions de CO2 dans l'industrie lourde représente une tâche difficile mais essentielle, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui propose aux pays du G7 de financer des démonstrateurs technologiques ou encore de soutenir la demande pour des pratiques plus vertueuses. (…)

[Les] pays du G7 (…) représentent 40% de l'économie mondiale et 25% des émissions de CO2 du système énergétique (…) L'industrie lourde (chimie, ciment, sidérurgie) (…) est encore une grosse consommatrice de charbon et de gaz. Elle émet 6 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus d'un sixième des émissions du système énergétique mondial. (…)

les technologies destinées à réduire les émissions dans les secteurs concernés sont encore peu avancées, à l'état de prototype ou de démonstrateur. La forte concurrence sur les marchés internationaux laisse aussi peu de marge de manœuvre financière aux entreprises pour investir. (…)

établir d'ici 2025, dans chaque pays membre, une feuille de route pour donner à l'industrie des étapes et des objectifs clairs sur le chemin de la décarbonation (…) financer un portefeuille de démonstrateurs technologiques, avec au moins deux ou trois méthodes de production à faible émission à la fois dans le secteur de l'acier et dans celui du ciment. (…) encourager la demande pour des produits de manière plus vertueuse, avec par exemple des contrats publics sur le long terme ou des mécanismes de “contrat carbone pour différence”, permettant de combler le différentiel de rentabilité avec les produits plus néfastes pour le climat. » L'AIE donne des pistes au G7 pour réduire les émissions de CO2 de l'industrie lourde, AFP, 19 mai 2022

Les émissions de CO2 de la Chine par unité de PIB ont baissé de 34 % au cours de la dernière décennie

« Le journal d'État Global Times rapporte que les émissions de CO2 de la Chine par unité de PIB (connues sous le nom d'intensité carbone) ont chuté de 34 % “au cours de la dernière décennie”, selon Han Wenxiu - un fonctionnaire du Comité central du Parti communiste chinois, un organe politique composé des plus hauts responsables du pays. M. Han a également déclaré lors d'une conférence de presse jeudi que la “capacité totale installée de production d'énergie éolienne et photovoltaïque, la production et les ventes de véhicules à énergie nouvelle ont atteint un sommet mondial”, note le journal. Le journal écrit que la Chine a “joué un rôle actif pour faire avancer l'Accord de Paris et a présenté une feuille de route pour atteindre le pic des émissions avant 2030 et la neutralité carbone d'ici 2060”. Il ajoute que la Chine “apporte d'importantes contributions à la lutte contre le changement climatique”. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 13 mai 2022

Chine : les objectifs climatiques 2030 seront dépassés

« Dans un deuxième billet invité cette semaine, Swithin Lui, responsable de la Chine au Climate Action Tracker (CAT), analyse la dernière évaluation du CAT sur les objectifs, les politiques et l'action climatique actuels de la Chine. Les résultats montrent un mélange de bonnes et de mauvaises nouvelles.

D'une part, l'évaluation montre que la Chine est “prête à dépasser de manière significative les objectifs qu'elle a promis au niveau international pour 2030, avec un pic des émissions en 2025”, explique M. Lui. Toutefois, ces objectifs sont “incompatibles avec ce qu'il faudrait faire au niveau mondial pour limiter le réchauffement à 1,5 °C”.

En fait, “les développements énergétiques et climatiques actuellement prévus par la Chine impliquent une trajectoire d'émissions jusqu'en 2030 qui, si elle était appliquée au niveau mondial, serait compatible avec un réchauffement de 3°C”, écrit M. Liu. » Briefing hebdomadaire (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Mais pour l’instant il faut produire du charbon pour le développement économique du pays

« Les dirigeants chinois ont ordonné au pays de libérer des “capacités avancées de production de charbon”, soulignant que les coupures de courant “ne doivent pas se produire”, ont rapporté les médias d'État chinois. Cette nouvelle est intervenue alors que les médias d'État ont également indiqué que le premier ministre chinois Li Keqiang avait ordonné au pays de lever les restrictions sur la production de charbon “si nécessaire” et d'accélérer la construction de projets “matures” qui pourraient “augmenter la capacité de production”. (…)

Le Conseil des affaires d'État a annoncé une série de mesures visant à aider les sociétés d'énergie charbonnière à faire face à leurs difficultés financières et à produire “davantage d'électricité” pour assurer un approvisionnement “normal” en énergie, a indiqué Xinhua. L'autorité a également ordonné au pays de libérer les “capacités avancées de production de charbon” de manière “sûre et ordonnée”. (…)

Xi a déclaré qu'il avait donné des instructions à ses hauts fonctionnaires pour que “les incidents majeurs, tels que les "pannes de courant” à grande échelle, ne puissent plus se reproduire". (…)

Il a également répété que la Chine devait atteindre le pic de carbone en se fondant sur la “réalité nationale” selon laquelle le charbon est sa “principale” source d'énergie.

Les instructions de ne pas couper l'électricité ont été données après que Bloomberg ait rapporté que Shanxi - la plus grande région productrice de charbon de Chine - avait reçu l'ordre de garantir l'approvisionnement en charbon thermique de certains centres industriels côtiers “menacés par des pénuries d'électricité”. Selon l'agence, “cette mesure vise à éviter une répétition de la pénurie d'électricité qui a frappé l'automne dernier”. Une vingtaine de provinces chinoises ont été frappées par de graves pénuries d'électricité à la fin de l'année dernière, les usines ayant dû interrompre leurs activités et les habitants étant confrontés à des coupures de courant. Ces pénuries d'électricité ont conduit les dirigeants chinois à stimuler la production de charbon et à augmenter l'offre de charbon. (…) » Briefing Chine, Carbon Brief, 19 mai 2022

« La production quotidienne de charbon en Chine a connu une augmentation de 11 % par rapport au même mois en 2021, mais a baissé par rapport à un niveau “record” en mars, a rapporté Reuters, citant les derniers chiffres du Bureau national des statistiques (NBS). Le bond d'une année sur l'autre a été “stimulé par l'ordre de Pékin d'augmenter l'offre pour assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique du pays”, a indiqué le fil de presse. Il ajoute que la Chine a extrait 362,8 millions de tonnes de charbon le mois dernier, soit l'équivalent de 12,09 millions de tonnes par jour, selon le NBS. La production de charbon de la Chine a connu une “croissance à deux chiffres” pendant quatre mois consécutifs, selon l'organisme public de réglementation de l'énergie. (…) Briefing Chine, Carbon Brief, 19 mai 2022

Chine : éducation à la transition écologique et directives pour un citoyen “vert” modèle

« Le ministère chinois de l'éducation (MOE) a demandé à tous ses affiliés de “placer la barre plus haut” dans l'éducation des “talents spécialisés” dans le domaine du carbone et de la neutralité carbone, rapporte CCTV. Les directives, publiées le 7 mai, exhortent le système éducatif du pays à accélérer la mise en place de cours liés au stockage de l'énergie et à l'énergie hydrogène, à accélérer la “culture des talents” liés au captage, à l'utilisation et au stockage du carbone (CCUS) et à intensifier le développement de “ressources pédagogiques” pour la finance et le commerce du carbone. Les instructions prévoient également la création d'un “lot” de collèges axés sur les technologies, les industries et l'énergie “vertes et à faible émission de carbone”. (…)

Un groupe d'organisations et d'entreprises influentes en Chine - dont l'Université de Pékin, l'Université de Tsinghua et deux départements du ministère de l'écologie et de l'environnement - ont publié conjointement le premier guide du pays pour quantifier et évaluer les émissions de CO2 réduites par les comportements quotidiens des citoyens, selon le China Daily. Cette directive vise également à “encourager le public à adopter des comportements écologiques, à promouvoir l'adoption généralisée de modes de vie écologiques et à contribuer aux objectifs de "double carbone”“, précise le journal. Le document a présenté au public 40 comportements "verts et à faible émission de carbone” répartis en sept catégories, couvrant tous les aspects de la vie. » Briefing Chine (extraits), Carbon Brief, 19 mai 2022

Surmonter la crise de l'énergie

  • « Les marchés européens de l'énergie subissent un choc sans précédent. Les pressions à la hausse sur les prix résultent d'une confluence de tendances à long terme et d'événements actuels, notamment l'évolution du sentiment des clients et des investisseurs, la tarification du carbone, l'augmentation de la demande mondiale après l'épisode COVID-19 et, plus récemment, le conflit en Ukraine.

  • Dans les industries à forte consommation d'énergie, ces augmentations extraordinaires ont un impact profond sur les coûts de production, qui ont augmenté de près de 50 % dans certains secteurs. La situation risque de se prolonger. Les marchés à terme fixent le prix du gaz européen à deux ou trois fois son niveau de 2021 pour au moins les trois prochaines années. Les entreprises de ces secteurs doivent agir de toute urgence.

  • Dans ce contexte, deux groupes de mesures à court terme pourraient créer une valeur importante pour les grands consommateurs d'énergie : une nouvelle approche des achats d'énergie et une concentration radicale sur l'efficacité énergétique et la décarbonisation. » Faits marquants hebdomadaires (anglais), Illuminem, 6 mai 2022

L'UE envisage de lever l'interdiction du pétrole russe alors que la Hongrie bloque les sanctions

« Des diplomates de l'UE envisagent de mettre en veilleuse un projet d'interdiction du pétrole russe pour “contourner la réticence du Premier ministre hongrois Viktor Orbán”, rapporte Politico. Selon des diplomates européens, cette idée permettrait de faire avancer d'autres éléments du sixième train de sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie, avec le soutien des 27 pays membres. L'interdiction complète de toutes les importations de brut et de carburants raffinés russes pourrait être mise de côté pour l'instant, pendant que les travaux se poursuivent sur un compromis acceptable pour la Hongrie", explique Politico. Ce retard constituerait un “revers majeur” pour les efforts de l'UE visant à contrer la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine, estime le média : “Ce serait notamment un coup dur pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a proposé l'interdiction totale de toutes les importations de pétrole russe dans un projet de sixième paquet de sanctions le 4 mai.” Pour les pays enclavés, comme la Hongrie et la Slovaquie, qui dépendent fortement de l'approvisionnement en pétrole russe par oléoduc, l'interdiction du pétrole brut en provenance de Russie “sera douloureuse”, explique le média : “La Commission a tenté de trouver des compromis avec Orbán, mais jusqu'à présent, son gouvernement dit avoir besoin de plus de temps - et potentiellement de plus d'argent - avant de pouvoir accepter.” » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 13 mai 2022

L'Allemagne peut survivre au boycott du gaz russe

« Le journal allemand Bild rapporte que le ministre de l'économie Robert Habeck pense que l'Allemagne est capable de survivre sans gaz russe l'hiver prochain. Toutefois, il déclare à la WirtschaftsWoche que cela “[ne sera] possible que si nous disposons d'installations de stockage complètes au tournant de l'année, si deux des quatre méthaniers flottants que nous avons loués sont connectés au réseau et si nous réalisons d'importantes économies d'énergie, nous pourrons dans une certaine mesure passer l'hiver si l'approvisionnement en gaz russe s'effondre”. Der Spiegel indique que Habeck a noté l'importance des économies d'énergie réalisées par les consommateurs : “La réduction de la consommation est le nerf de la guerre en matière de gaz”, ajoutant que si l'industrie et les particuliers pouvaient réduire leur consommation de gaz de 10 %, cela permettrait de “ne pas se retrouver en situation d'urgence”. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 13 mai 2022

RePowerEU, le plan de l'Union pour s'affranchir du gaz russe

« L'UE met en garde contre un coût de 195 milliards d'euros pour libérer le continent de l'énergie russe. Selon un article publié en première page de l'édition internationale du Financial Times, ce plan comprendra des “objectifs agressifs dans des domaines tels que les énergies propres et la réduction de la consommation” afin de garantir l'indépendance énergétique de l'Union vis-à-vis de la Russie. L'article indique qu'un investissement supplémentaire de 195 milliards d'euros serait nécessaire d'ici à 2027 pour mettre en œuvre ces plans, selon le projet de propositions de la Commission européenne consulté par le Financial Times. Le journal cite le projet qui a fait l'objet d'une fuite, selon lequel il s'agit de “réduire rapidement notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes en accélérant la transition vers une énergie propre et en unissant nos forces pour mettre en place un système électrique plus résilient et une véritable Union de l'énergie”. Les propositions relèveraient les objectifs de l'UE, en appelant à une réduction de 13 % de la consommation d'énergie d'ici à 2030, contre 9 % actuellement, les énergies renouvelables devant couvrir 45 % de la demande énergétique totale la même année, contre 40 % actuellement. Le journal ajoute que le document vise à accélérer les règles de planification pour les infrastructures d'énergie propre, à stimuler l'utilisation de l'hydrogène, à plus que doubler la capacité solaire d'ici à 2028 et “appelle à une utilisation accrue des pompes à chaleur, de l'énergie géothermique et de l'énergie solaire thermique”. Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 12 mai 2022

« La Commission européenne devrait également présenter le plan détaillé pour la mise en œuvre de la stratégie RePower EU, présentée au mois de mars, qui devrait rendre l'Europe indépendante des combustibles fossiles russes. (…)

RePowerEU : Selon une première version, le plan s'articulerait autour de quatre lignes d'action : économiser l'énergie, diversifier les approvisionnements, substituer rapidement les énergies fossiles et accélérer la transition énergétique, combiner intelligemment investissements et réformes.

Achat en commun. Le plan devrait également détailler la stratégie d’achat en commun du gaz, qui pourrait s’articuler autour d’une demande commune, sur une base volontaire.

Pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables, la stratégie prévoit un assouplissement des réglementations environnementales et une révision à la hausse de l’objectif fixé par l’Union d’arriver à produire 40 % de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici à 2030, en s’appuyant en partie sur l’hydrogène vert. Le point central : RepowerEU entraînerait des investissements supplémentaires de 195 milliards d'euros d'ici à 2027. » La Lettre du Lundi, Le Grand Continent, 16 mai 2022

« La volonté de l'UE de développer de nouvelles énergies propres pourrait se traduire par l'installation de panneaux solaires sur tous les nouveaux bâtiments. Le Financial Times affirme avoir vu une copie des nouveaux plans de l'UE, baptisés RepowerEU, qui devraient être publiés demain et qui prévoient que “tous les nouveaux bâtiments de l'UE seraient équipés de panneaux solaires sur leurs toits, dans le cadre d'un projet visant à stimuler la recherche d'énergies renouvelables pour remplacer les besoins du continent en pétrole et en gaz russes”. Le journal ajoute : “La Commission européenne souhaite que la moitié de l'énergie de l'Union provienne de sources renouvelables d'ici à 2030, soit plus du double du chiffre actuel. Le coût total pour y parvenir atteindrait des centaines de milliards d'euros, mais serait compensé par une économie annuelle de 84 milliards d'euros sur les importations de carburant, selon [le plan]… Le document RepowerEU, qui pourrait encore être modifié avant sa publication mercredi, indique que les énergies renouvelables sont le meilleur moyen de lutter contre le changement climatique et d'atteindre l'indépendance énergétique, tout comme les importations de gaz naturel liquéfié et l'hydrogène produit à partir d'électricité renouvelable. Les ménages paieront en moyenne 309 euros de plus par an en vertu de ces plans. La hausse du prix des carburants et les efforts supplémentaires pour réduire la consommation de gaz augmentent le coût du système énergétique de près de 10 %, soit 1 721 milliards d'euros par an en moyenne au cours de la décennie 2021-2030”, indique le document. La Commission veut accélérer la construction de parcs éoliens et de panneaux solaires en obligeant les États membres à désigner des zones “go-to”, où les normes environnementales sont moins strictes et où les procédures d'autorisation sont accélérées. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 17 mai 2022

« Les fonctionnaires veulent également réduire la consommation d'énergie de 13% d'ici 2030 par rapport à 2020, alors que la proposition actuelle prévoit une économie de 9%. (…)

Le charbon est le combustible qui émet le plus de carbone, mais la Commission européenne a déclaré que l'UE utiliserait 5 % de plus que prévu au cours des cinq à dix prochaines années, car le bloc tente de remplacer les importations d'énergie russes.Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 19 mai 2022

« les entreprises chinoises spécialisées dans les énergies renouvelables sont “prêtes à profiter du plan de l'Union européenne visant à réduire sa dépendance à l'égard de l'énergie russe”, rapporte Bloomberg. L'agence indique que “certains des plus grands fabricants chinois, et donc mondiaux, d'énergie solaire” ont été “contraint de dévier les panneaux” des États-Unis en raison de “frictions commerciales”, mais qu'ils ne rencontrent “pas de tels obstacles” dans l'UE. Selon Morgan Stanley, le marché de l'UE - décrit comme le “plus grand marché pour les entreprises chinoises” - représente 46 % des exportations des fabricants chinois de produits solaires en 2021, indique Bloomberg. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

« Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine en février, l'UE subit une pression énorme pour cesser d'importer des combustibles fossiles de son voisin. Chaque jour qui passe, les États membres remettent à Moscou des millions d'euros pour payer le gaz, le pétrole et le charbon dont ils sont devenus si dépendants au fil des ans.

Cette semaine, la Commission européenne a présenté sa stratégie REPowerEU, un plan qui répond à la “double urgence” de la dépendance vis-à-vis de la Russie et du changement climatique. En réalisant davantage d'économies d'énergie, en établissant de nouveaux liens commerciaux et en intensifiant le déploiement de l'énergie éolienne et solaire, la Commission affirme pouvoir couper ses liens énergétiques avec Moscou “bien avant 2030”.

Le nouvel ensemble de documents pourrait permettre à l'Union européenne d'aller au-delà de ses ambitions en matière de climat et d'énergie propre, telles qu'elles ont été définies l'année dernière, par exemple en faisant passer la part des énergies renouvelables dans son bouquet énergétique de 40 % à 45 % d'ici à 2030.

Dans le même temps, bien qu'elle s'attende à ce que la consommation de gaz s'effondre d'ici à la fin de la décennie, la Commission conclut que la consommation de charbon pourrait être 41 % plus élevée que prévu, ce qui permettrait de combler une partie du déficit. En outre, sur les 300 milliards d'euros que la Commission estime nécessaires pour REPowerEU d'ici à 2030, 4 % sont destinés à de nouvelles infrastructures pétrolières et gazières.

(…) En fin de compte, [le] succès [de la stratégie] dépendra de la coopération des États membres et du Parlement européen, qui continueront à peaufiner les détails de ces plans dans les mois à venir. » Briefing hebdomadaire [extrait], Carbon Brief, 20 mai 2022

L'Europe fait volte-face sur le gaz américain tout en écartant les craintes liées à la fracturation

« La guerre en Ukraine incite l'Europe à remanier sa politique énergétique et des accords sont conclus pour importer du gaz américain sur le continent malgré l'opposition passée, rapporte Bloomberg. L'entreprise française Engie a signé un accord pour acheter du gaz naturel liquéfié américain, tandis que la Bulgarie et la Pologne ont accepté d'importer du gaz fracturé américain sur les côtes européennes. “Les approvisionnements américains ont tendance à être plus polluants [et plus émetteurs de gaz à effet de serre] que ceux des autres pays, car ils proviennent de plusieurs milliers de puits de schiste. Mais les producteurs américains qui cherchent à séduire les clients européens prennent des mesures pour réduire leur empreinte écologique”, indique l'article. » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 18 mai 2022

Candidature de la Finlande à l'OTAN, les représailles de la Russie

« Les exportations d’électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d’un fournisseur russe (…) La Finlande importait jusqu’ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe. RAO Nordic, une filiale basée à Helsinki de l’entreprise russe InterRAO, avait justifié vendredi la coupure, en disant ne pas avoir reçu de paiement pour l’électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai. L’entreprise n’a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l’économie russe après l’invasion de l’Ukraine. » La Russie a cessé de fournir de l'électricité à la Finlande, AFP, 15 mai 2022

« La société russe Gazprom a interrompu samedi ses exportations de gaz vers la Finlande, marquant une escalade des tensions entre les deux pays suite à la demande d'Helsinki de rejoindre l'alliance de défense de l'OTAN. (…) La décision de couper la Finlande des ressources gazières de la Russie est également considérée comme une réponse au refus d'Helsinki de payer le gaz russe en roubles, comme l'avait exigé le Kremlin. » La Russie interrompt l'approvisionnement en gaz de la Finlande dans le cadre d'un conflit concernant les paiements et l'OTAN (anglais), Politico, 21 mai 2022

Finlande : importations d'énergie russe, Xerfi.

Nucléaire au Royaume-Uni: EDF prévient que les coûts de Hinkley Point C vont encore augmenter de 3 milliards de livres

« Le groupe énergétique français EDF, contrôlé par l'État, a prévenu que les coûts de la centrale nucléaire d'Hinkley Point C, en cours de construction dans le sud-ouest de l'Angleterre, pourraient augmenter de 3 milliards de livres sterling supplémentaires et être retardés d'une année supplémentaire, rapporte le Financial Times. Dans un communiqué publié hier, EDF a estimé que la centrale de 3,2 gigawatts située dans le Somerset pourrait coûter au total entre 25 et 26 milliards de livres sterling, contre une estimation de 18 milliards de livres sterling lorsqu'elle a reçu le feu vert en 2016, explique le journal. Il est désormais prévu que le premier des deux réacteurs pressurisés européens (EPR) de nouvelle génération installés à Hinkley Point C commence à produire de l'électricité en juin 2027, soit un an plus tard que prévu. EDF a ajouté que le “risque d'un nouveau retard des deux unités est évalué à 15 mois” en raison des problèmes de chaîne d'approvisionnement liés à Covid-19, rapporte le journal, ajoutant que Hinkley devait initialement commencer à fonctionner en 2017. EDF a déclaré dans son communiqué qu'il n'y aurait pas de coût supplémentaire pour les consommateurs britanniques, rapporte l'Agence France-Presse » Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Vers une dépendance aux métaux

« la transition énergétique va multiplier par six d’ici 2050, la demande mondiale de métaux (…) l’AIE estime que la multiplication de la demande variera de 20 à 40 pour le lithium, le graphite, le cobalt (…) et le nickel. Elle sera de 7 pour les terres rares (…) On va donc passer d’un système énergétique dépendant des fossiles à un autre dépendant des ressources naturelles (…) L’AIE ne prend en compte que les besoins pour la transition énergétique mais il faudrait aussi considérer les demandes pour la 5G (…) L’IFPEN estime que la transition énergétique va mobiliser d’ici 2050, environ 90% des réserves de cuivre identifiées en 2010 (…) Ugo Bardi, dans son rapport au Club de Rome sur le grand gaspillage, estime que les activités extractives représentent 10% de la consommation énergétique de la planète. Il faudra les multiplier par 6 d’ici 30 ans. La neutralité carbone restera donc très locale. » De la dépendance à l'énergie fossile vers la dépendance aux matières premières, Qu'alors y faire, 15 mai 2022

Déficit commercial et facture énergétique

  • déficit commercial de la zone euro en mars 16 milliards, il y a un an c'était un excédent de 22 milliards. variation : 38 milliards…
  • déficit commercial de l'UE avec la Russie : 45 milliards au premier trimestre. Il y a un an le déficit était de 11 milliards pour le premier trimestre.
  • en 2008 lors de la précédente crise de l'énergie l'euro valait 1,55 dollar, aujourd'hui il vaut 1,05 dollar. Toute choses étant égales par ailleurs, la facture énergétique est donc plus chère d'autant. source : Forte dégradation des comptes européens, déficit énergétique énorme, Bruno Bertez, 18 mai 2022

Royaume-Uni, la crise du coût de la vie

« Le point de vue du Times sur la crise du coût de la vie : Des temps difficiles, The Times Le gouvernement britannique “est clairement dans le désarroi quant à l'attitude à adopter face à la crise du coût de la vie”, affirme un éditorial du Times : “Une minute, Boris Johnson promet de nouvelles mesures dans les jours qui suivent, la minute suivante, le Trésor déclare que rien n'est prévu. Un jour, une taxe exceptionnelle sur les compagnies pétrolières est envisagée, le lendemain, nous apprenons que le Premier ministre l'a écartée ‘pour des raisons idéologiques’.” Cependant, le chancelier Rishi Sunak “a peu de bonnes options”, selon le journal : “Une taxe sur les bénéfices exceptionnels pourrait être politiquement populaire, mais elle ne rapportera pas assez pour justifier les dommages qu'elle causera à la réputation de la Grande-Bretagne en tant que lieu stable pour investir. Une réduction de la TVA, même limitée à l'énergie, devrait être substantielle pour avoir un impact significatif sur l'inflation et, de toute façon, elle est mal ciblée. De nouvelles augmentations des subventions aux carburants et des remboursements de la taxe d'habitation ont l'avantage d'être ponctuelles, mais elles ne touchent pas toutes les personnes qui ont besoin d'aide.” Le document affirme que “la manière la plus simple et la plus efficace de fournir un soutien ciblé est d'augmenter le crédit universel”. Il ajoute : “ C'est une chose à laquelle M. Sunak semble déterminé à résister, ayant dépensé un capital politique considérable l'année dernière pour annuler une augmentation temporaire de 20 £ par semaine pendant la pandémie. Bien que cela rende la chose politiquement difficile, c'est toujours la bonne chose à faire.” Briefing quotidien (anglais), Carbon Brief, 20 mai 2022

Vers une économie de guerre?

« les prix agricoles à la production, c’est-à-dire le prix des produits lorsqu’ils sortent de la ferme, sont en hausse de 69% sur un an. (…) l’inflation va continuer à monter: elle va dépasser 5% en milieu d’année, à 5,4% en juin (…) on entend de plus en plus, chez les économistes, l’idée que les gouvernements européens doivent maintenant dire clairement que nous sommes en “économie de guerre”. Et expliquer comment on répartit l’effort nécessaire, pour payer le surcoût de l’énergie ou le réarmement.

Faut-il une prise en charge européenne ? Un grand emprunt, que souscriraient les plus aisées pour aider les plus modestes ? Une hausse générale des salaires ? Un encadrement des prix ? » Croissance zéro (ou presque), prix en hausse, faut-il passer en “économie de guerre” ? [chronique, 2'], France Inter, 10 mai 2022

Guerre en Ukraine : les réfugiés

« Réfugiés : le nombre de réfugiés d’Ukraine a dépassé 6 millions. Le premier pays d’accueil reste de loin la Pologne (avec plus de 3 millions de réfugiés). Par ailleurs, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine s’élèverait à 7 millions. » La Lettre du Lundi, Le Grand Continent, 16 mai 2022

La Lettre du Lundi, Le Grand Continent, 16 mai 2022

 

Vladimir Poutine miserait sur l'essoufflement du soutien occidental à Kiev après l'aggravation des pénuries alimentaires

« La chef des services de renseignement américains, Avril Haines [Directrice du renseignement national], a prévenu mardi que Vladimir Poutine, le président russe, se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, misant sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev lorsque les pénuries de biens alimentaires et la hausse des prix de l'énergie vont s'aggraver. (La voix de l'Amérique, le 11-05-2022) » Renseignor, N°1230, 15 mai 2022

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