Revue de web (semaine 41)


Crise de la dette grecque: les leçons de l’histoire Par Korinna Schönhärl, docteur en histoire économique
En 1893, la Grèce avait déjà dû annoncer un moratoire sur le remboursement de sa dette extérieure, dont le service engloutissait alors quelque 33% de son budget. 

Understanding our Economic Trajectory - 1952 to Today | Gail Tverberg actuaire
So how do we summarize our current economic health?
Almost half of our “growth” has been monetary inflation.Our real growth has been heavily funded by debt accumulated at an unsustainable rate.Our debt is at a level that is not serviceable. Inflation and resource availability (especially energy) further reduce the serviceable level of debt.Our debt level has not been materially reduced since the crisis began.Our policy response has been to fuel inflation. This course will ultimately adversely impact resource affordability and further reduce the serviceable level of debt.Debt level and economic activity will ultimately be reduced.
Both financial and physical factors suggest that we cannot enjoy a resumption of Business As Usual. Credit availability must contract to sustainable levels and natural resource availability is unlikely to materially expand. Together these factors have a profound impact on societal features we have taken for granted. Imagine a return to cash-based transactions rather than credit. In a zero-growth economy, what happens to investment portfolios, pensions, social insurance, and public works? Without readily available credit or energy, business models such as “mobile warehousing”, disposable goods, and e- tailing may no longer be viable. Managing these transitions requires prudent rethinking of our expectations, physical lifestyles, and financial positioning.

George Monbiot - Sounding the Deeps
the Great Depression and the current crisis. Both events, he says, were triggered by a collapse in debt-financed demand 

La martingale -Merome
Technique permettant d'augmenter ses chances de gagner.[...]
À la base de tout jeu, il y a la règle. Il suffit d'une minuscule faille pour que, naturellement, les joueurs s'engouffrent dedans en toute bonne foi, parce que ça leur permet de gagner à coup sûr, ou plus facilement. Le fautif alors, c'est celui qui a écrit la règle, et pas le joueur.
les élus aussi.[...]
Autrement dit, il ne faut pas les critiquer parce qu'ils profitent du système, mais bien parce qu'ils ont écrit des règles du jeu qui leur sont favorables. Et on touche du doigt ici le principal problème de nos démocraties modernes : les règles du pouvoir sont écrites par ceux qui détiennent ledit pouvoir.[...]
Le droit du droit, ce qui est censé nous défendre contre les abus de pouvoir, c'est la Constitution. La Constitution précise les modalités de l'exercice du pouvoir et ses limites. La plupart des Constitutions ont été écrites par ceux qui devraient les craindre. Les élus se sont taillés sur mesure des règles pour se les appliquer. N'est-ce pas un bel exemple de martingale ?[...]
C'est le peuple lui-même qui doit se charger de définir les règles qui lui permettront de se défendre de ceux qui exercent le pouvoir.
jouez aux dés avec un ami plus riche que vous, en misant de l'argent à chaque partie. On ne peut pas suspecter les dés d'être truqués ou partiaux. Eh bien votre ami plus riche que vous a plus de chances de gagner que vous parce qu'il pourra continuer plus longtemps de prendre le risque de perdre. À un jeu équitable, le plus riche gagne toujours. [...]
Aussi, lorsqu'on rédige une Constitution ou toute autre règle de gestion de n'importe quoi, il faut garder à l'esprit la nécessité de pénaliser celui qui est favorisé au départ. Ça peut sembler injuste ou inéquitable, mais c'est tout le contraire.

Etienne Chouard, la démocratie, le pouvoir et ses abus, et le tirage au sort comme remède « Le blog de SuperNo
[...]Le but du TCE n’était pas de créer une constitution, mais de détruire les constitutions existantes, quelque imparfaites qu’elles pussent être. D’ailleurs ce qui frappe Étienne Chouard, c’est qu’il ne s’agit en aucun cas d’une constitution écrite par le peuple, pour le peuple ; mais au contraire d’institutions écrites par des ministres et des présidents, qui ne sont naturellement jamais mieux servis que par eux-mêmes… [...]
ce qu’il appelle “la cause des causes” : ceux qui écrivent les constitutions le font pour préserver leurs intérêts. [...] 
Étienne Chouard situe le point de départ de la catastrophe budgétaire au 3 janvier 1973.
C’est en ce jour funeste que fut promulguée la loi 73-7 qui interdisait définitivement à la Banque de France de créer de la monnaie et de la prêter au Trésor Public. À compter de ce jour, si l’État avait besoin d’argent, il devait aller se fournir chez des banksters privés avec paiement d’intérêts juteux ou ruineux, selon le point de vue où on se place.

Economic Indoctrination | Gilles Raveaud
[...]The Harvard economics professor and former adviser to George W. Bush is one of the most gifted economists of our generation. He is also one of the most effective and talented propagandists of our times. His target: young economics students. His field of operation: the world's universities. His weapon: the best selling textbook in the world. It includes 36 chapters and 800 pages [...]
Unemployment is an example of the market being imperfect. For Mankiw, if unemployment exists, it is only because of human inventions such as unemployment benefits, trade unions and minimum wages. Without them, there cannot be unemployment. Mankiw presents this view as being consensual among economists. In fact, quite a few of them admit that the labor market is a very special "market" indeed, where the price – the wage – is not set the same way as the price of other "goods," say, tomatoes. As Alan Krueger has put it, "it is a gross oversimplification to say that 'wages are set by the competitive forces of supply and demand,' or that there is a unique, market-determined wage." 

L'empire de la valeur : Refonder l'économie - Un livre d’André Orléan
[...]Pour le dire simplement, les économistes conçoivent la valeur, que ce soit celle des marchandises ou celle des titres financiers, comme ayant la nature d’une grandeur objective qui s’impose aux acteurs et à leurs interactions, à la manière d’une force naturelle.[...]
Ceci est apparent dans le domaine financier au travers des formules mathématiques que calculent les économistes pour établir la juste évaluation des actifs. La crise a montré que ces formules n’étaient pas fiables. Cela ne tient pas à une insuffisante habileté à mener des calculs complexes mais à la nature même de la question posée. Il n’existe pas une juste valeur, ni pour les marchandises, ni pour les titres, mais différents prix possibles en fonction des intérêts et des croyances.

"L'argent est-il devenu obsolète ?" par Anselm Jappe
[...]On se rendra alors compte d'une vérité qui est tellement évidente qu'on ne la voyait plus : il n'existe aucune crise dans la production elle-même. La productivité en tous les secteurs augmente continuellement. Les surfaces cultivables pourraient nourrir toute la population du globe, et les ateliers et usines produisent même beaucoup plus que ce qui est nécessaire, souhaitable et soutenable. Les misères du monde ne sont pas dues, comme au Moyen Age, à des catastrophes naturelles, mais à une espèce d'ensorcellement qui sépare les hommes de leurs produits. [...]
Ce qui ne fonctionne plus, c'est l'"interface" qui se pose entre les hommes et ce qu'ils produisent : l'argent. La crise nous confronte avec le paradoxe fondateur de la société capitaliste : la production des biens et services n'y est pas un but, mais seulement un moyen. Le seul but est la multiplication de l'argent, c'est d'investir un euro pour en tirer deux. [...]
L'argent a existé depuis l'aube de l'histoire, nous assure-t-on : mais dans les sociétés précapitalistes, il ne jouait qu'un rôle marginal. Ce n'est que dans les dernières décennies que nous sommes arrivés au point que presque chaque manifestation de la vie passe par l'argent et que l'argent se soit infiltré dans les moindres recoins de l'existence individuelle et collective. 

Logique industrielle contre logique financière : le cas de Lafarge | Bertrand Collomb
un ancien PDG de Lafarge ( n°1 mondial des ciments je crois) décrit l'évolution de la finance au cours des trentes dernières années et sa confrontation avec les industriels producteurs de richesses tangibles.

The ECB is a major reason the Euro crisis is deepening | Bill Mitchell
[...]So you can see they continue to peddle the myth that QE is about giving banks more money to lend. The fallacy in that logic is that bank lending has not be constrained by a lack of reserves. Rather there has been a dearth of credit-worthy customers at a time when banks have tightened their lending criteria given the financial uncertainty. 

Et si l'euro sombrait … | Gabriel Galand
A notre connaissance personne n’a essayé jusqu’à maintenant d’imaginer comment passer de l’euro monnaie unique à l’euro monnaie commune dans un contexte conflictuel. Ce papier a donc pour objectif de lancer la réflexion sur ce sujet tabou et difficile.[...]
Plusieurs organismes ont calculé(1) que pour stabiliser leur dette de nombreux pays de la zone euro devraient réaliser un niveau de solde budgétaire très difficile à atteindre, voire même impossible à réaliser : La Grèce (+12%), l’Irlande (+4,7%), le Portugal (+5%), l’Espagne (+2,6%), l’Italie (+1,9%). [...]
L’euro, sous sa forme actuelle, est un échec parce que c’est une machine à fabriquer la divergence. Monnaie unique pour des pays culturellement et économiquement très différents, gouvernements budgétairement autonomes, pas de structure poussant à la coopération, tout pousse à la divergence. Notamment, le taux d’inflation étant différent dans chaque pays, une seule politique monétaire pour tous ces pays conduit à des bulles chez les uns (si les taux d’intérêt sont inférieurs à l’inflation) et à la récession chez les autres (si c’est l’inverse). Par ailleurs les pays à plus forte inflation deviennent progressivement moins compétitifs. 

The forever recession (and the coming revolution) | Seth Godin


Croissance économique : une obsession pour politiques en manque d'inspiration | Éric Verhaeghe
[...]Dans la prise de conscience que nous devons mener vis-à-vis de nos croyances religieuses modernes, la compréhension de la croissance doit jouer un rôle essentiel. Car, depuis 30 ans, nous vivons sur un dogme religieux radicalement impensé : le bonheur de l’après-guerre, le sel des Trente Glorieuses, s’explique tout entier par la forte croissance de nos économies. C’est donc en retrouvant la croissance que nous résoudrons tous les problèmes de la société française. La croissance est en soi le projet de société qui dicte les discours de droite comme de gauche.Et qu’est-elle au juste cette croissance? 

À quelle vitesse la production pétrolière actuelle décroît-elle ? | Matthieu Auzanneau
[...]le pdg de Shell annonce qu'il faudrait trouver d'ici dix ans l'équivalent de quatre nouvelles Arabies Saoudites, rien que pour maintenir la production mondiale à son niveau présent. 

Trop tard pour limiter le réchauffement à 2°C, d'après 'Nature' | Matthieu Auzanneau
[...]Une étude publiée par Nature vient pourtant de confirmer les craintes de nombreux de spécialistes et observateurs : à moins d'une révolution, contenir le réchauffement de l'atmosphère en deçà de 2°C est déjà devenu impossible.  [...]
Mais surtout, ce succès solitaire de l'UE, qui pourrait lui permettre de remplir ses objectifs fixés par le protocole de Kyoto, est un trompe-l'œil. Il repose en effet sur la prise en compte des seules émissions générées en Europe. Or, si l'on intègre les émissions dues à la production et au transport des produits importés de Chine et d'ailleurs, les émissions des citoyens-consommateurs de l'Union semblent au contraire avoir explosé ![...]
Depuis combien de temps n'avez-vous pas acheté un bidule made in Europe ? Peut-on se contenter de blâmer les Chinois qui fabriquent nos bidules dans de tristes conditions écologiques et sociales, très souvent avec des capitaux investis par des groupes industriels et des banques bien de chez nous, qui délocalisent tant qu'ils peuvent depuis un quart de siècle, cimentant au passage les conditions du chômage de masse ici ?

Retrouvez le billet complet sur http://captainshortman.blogspot.com/

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