- Démesure et vanité d'un haut représentant de l'espèce, en l'an de grâce 1894
- L'homme ce mythe
- En Marche (ô Macron, Omicron) dans l'Absurdistan
- Inde l'un des plus grands mouvements sociaux de l'histoire de l'humanité
- Lois agricoles abrogées
- Retour en arrière
- Préparez-vous aux impacts
- Impacts du changement climatique sur les incendies I
- II
- G-B : des fournisseurs d'énergie font faillite, une facture de 3,2 milliards pour les ménages
- Les conflits, le Covid et le changement climatique entraînent un nombre record de personnes ayant besoin de l'aide internationale Risques industriels, il n'y a pas d'industrie verte
- Le rythme des énergies renouvelables doit doubler pour limiter le réchauffement climatique, selon l'AIE
- Documentaire : Votre vie privée est importante et fragile
- Armes autonomes
- Transformation de l'espace urbain : une grande artère d'Amsterdam 1970 vs 2010
Démesure et vanité d'un haut représentant de l'espèce, en l'an de grâce 1894
L'homme qui a prononcé ces paroles repose au Panthéon.
« Est-il nécessaire de vous rappeler les progrès accomplis par vous pendant le siècle qui vient de s’écouler ?
(…) On a souvent parlé de l’état futur des sociétés humaines; je veux, à mon tour, les imaginer telles qu’elles seront en l’an 2000 : au point de vue purement chimique, bien entendu, nous parlons chimie à cette table.
Dans ce temps-là il n’y aura plus dans le monde ni agriculture, ni pâtres, ni laboureurs : le problème de l’existence par la culture du sol aura été supprimé par la chimie ! Il n’y aura plus de mines de charbon de terre, ni d’industries souterraines ni par conséquent de grèves de mineurs ! Le problème des combustibles aura été supprimé par le concours de la chimie et de la physique. Il n’y aura plus ni douanes, ni protectionnisme, ni guerres, ni frontières arrosées de sang humain ! La navigation aérienne, avec ses moteurs empruntés aux énergies chimiques aura relégué ces institutions surannées dans le passé ! Nous serons alors bien près de réaliser les rêves du socialisme… pourvu qu’on réussisse à découvrir une chimie spirituelle, qui change la nature morale de l’homme aussi profondément que notre chimie transforme la nature matérielle !
Voilà bien des promesses; comment les réaliser ? C’est ce que je vais essayer de vous dire.
Le problème fondamental de l’industrie consiste à découvrir des sources d’énergie inépuisables et se renouvelant presque sans travail. Déjà nous avons vu la force des bras humains remplacée par celle de la vapeur, c’est-à-dire par l’énergie chimique empruntée à la combustion du charbon; mais cet agent doit être extrait péniblement du sein de la terre, et la proportion en diminue sans cesse. Il faut trouver mieux. Or le principe de cette invention est facile à concevoir : il faut utiliser la chaleur solaire, il faut utiliser la chaleur centrale de notre globe. Les progrès incessants de la science font naître l’espérance légitime de capter ces sources d’une énergie illimitée. Pour capter la chaleur centrale par exemple, il suffit de creuser des puits de 4 à 5000 mètres de profondeur : ce qui ne surpasse peut-être pas les moyens des ingénieurs actuels, et surtout ceux des ingénieurs de l’avenir. On trouvera là la chaleur, origine de toute vie et de toute industrie. Ainsi l’eau atteindrait au fond de ces puits une température élevée et développerait une pression capable de faire marcher toutes les machines possibles. Sa distillation continue produirait cette eau pure, exempte de microbes, que l’on recherche aujourd’hui à si grands frais, à des fontaines parfois contaminées. A cette profondeur on posséderait une source d’énergie thermoélectrique sans limites et incessamment renouvelée. On aurait donc la force partout présente, sur tous les points du globe, et bien des milliers de siècles s’écouleraient avant qu’elle éprouvât une diminution sensible.
Mais revenons à nos moutons, je veux dire à la chimie. Qui dit source d’énergie calorifique ou électrique, dit source d’énergie chimique. Avec une telle source la fabrication de tous les produits chimiques devient facile, économique, en tout temps, en tout lieu, en tout point de la surface du globe. C’est là que nous trouverons la solution économique du plus grand problème peut-être qui relève de la chimie, celui de la fabrication des produits alimentaires. En principe il est déjà résolu : la synthèse des graisses et des huiles est réalisée depuis quarante ans; celle des sucres et des hydrates de carbone s’accomplit de nos jours, et la synthèse des corps azotés n’est pas loin de nous. Ainsi le problème des aliments, ne l’oublions pas, est un problème chimique. Le jour où l’énergie sera obtenue économiquement, on ne tardera guère à fabriquer des aliments de toutes pièces, avec le carbone emprunté à l’acide carbonique, avec l’hydrogène pris à l’eau, avec l’azote et l’oxygène tirés de l’atmosphère. Ce que les végétaux ont fait jusqu’à présent, à l’aide de l’énergie empruntée à l’univers ambiant, nous l’accomplissons déjà et nous l’accomplirons bien mieux, d’une façon plus étendue et plus parfaite que ne le fait la nature : car telle est la puissance de la synthèse chimique. Un jour viendra où chacun emportera pour se nourrir sa petite tablette azotée, sa petite motte de matière grasse, son petit morceau de fécule ou de sucre, son petit flacon d’épices aromatiques, accommodés à son goût personnel; tout cela fabriqué économiquement et en quantités inépuisables par nos usines; tout cela indépendant des saisons irrégulières, de la pluie, ou de la sécheresse, de la chaleur qui dessèche les plantes, ou de la gelée qui détruit l’espoir de fructification; tout cela enfin exempt de ces microbes pathogènes, origine des épidémies et ennemis de la vie humaine.
Ce jour-là, la chimie aura accompli dans le monde une révolution radicale dont personne ne peut calculer la portée; il n’y aura plus ni champs couverts de moissons, ni vignobles, ni prairies remplies de bestiaux. L’homme gagnera en douceur et en moralité parce qu’il cessera de vivre par le carnage et la destruction des créatures vivantes. Il n’y aura plus de distinction entre les régions fertiles et les régions stériles. (…) » « En l’an 2000 », Nicolas Bouleau, 30 nov 2021
Et Nicolas Bouleau de commenter : « Je crois que la vraie question n’est pas sur les erreurs de détail de ces anticipations, mais bien plus profondément que cet homme, tant politique que de science, disait ce que les gens souhaitaient entendre. Et cela continue aujourd’hui encore évidemment… »
Je vous le dis, nous irons bientôt sur Mars grâce à la fusion nucléaire, j'irai boire des bières à Genève en taxi volant électrique autonome, pendant que je taperai la discussion sur Zoom avec mon cousin, ingénieur agronome, expatrié à Abu Dhabi pour un projet de biocarburants.
L'homme ce mythe
« Selon notre mythologie, l’homme est une exception biologique. Ne faisant aucun cas des millions d’autres espèces, une seule est considérée comme un produit fini. L’homme se tient là, seul, unique et définitivement séparé de tout le reste ».
« Nous ne détruisons pas le monde par simple maladresse. Nous détruisons le monde parce que nous sommes, au sens propre du terme, en guerre contre lui ».
« La diversité est progressivement détruite dans le seul but de contribuer à l’expansion d’une seule espèce ».
« Chaque fois que notre culture élimine une autre culture, elle fait disparaître du monde, sans recours possible, une sagesse qui a fait ses preuves depuis la naissance de l’humanité. De même, chaque fois que notre civilisation élimine une forme de vie qui a fait ses preuves depuis la naissance de la vie, cette forme de vie disparaît du monde, sans recours possible ».
« La diversité est un facteur de survie pour la communauté elle-même. Une communauté de cent millions d’espèces est plus susceptible de survivre à une catastrophe. Or la diversité est précisément ce qui est menacé dans ce monde puisque chaque jour, des douzaines d’espèces disparaissent de la surface du globe, conséquence directe de notre manière de vivre ». Ishmael, Daniel Quinn, 1992
En Marche (ô Macron, Omicron:)) dans l'Absurdistan
« Le passe sanitaire quasi généralisé en Europe est l’incarnation même de cet Absurdistan: dès lors que la vaccination ne protège pas contre la contamination – c’est un fait acquis – le passe sanitaire favorise l’entassement dans des lieux fermés de personnes susceptibles de transmettre ou d’attraper la maladie tout en se croyant protégées… Outil de communication destiné à donner l’illusion de l’efficacité et à exclure de la vie sociale une partie de la population implicitement désignée comme bouc émissaire de l’épidémie, le passe sanitaire n’a de toute évidence rien réglé. La réaction des pouvoirs publics européens à l’image des médecins de Molière avec la saignée, est de surenchérir sur l’Absurdistan bureaucratique et la contrainte: il est désormais question de vaccination obligatoire voire même de retour au couvre-feu… Or, c’est tout le contraire qu’il faudrait faire: admettre que la sortie de l’épidémie n’est pas pour demain, adresser à l’opinion un message de confiance fondé sur la transparence, la raison, le respect des libertés et la mobilisation individuelle et collective – mesures de précautions volontaires – plutôt que sur le mépris et la contrainte, organiser une vie collective la plus normale possible en développant les capacités médicales nécessaires dans une perspective de long terme… » Covid, fuite européenne dans l’Absurdistan, Maxime Tandonnet*, 2 déc 2021
*Maxime Tandonnet est un homme de droite, conservateur, il fut conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur puis à la présidence de la République.
L'un des plus grands mouvements sociaux de l'histoire de l'humanité
a débouché sur l'abrogation de la réforme agraire en Inde après un an d'une dure lutte des petits agriculteurs.
« Le 26 novembre 2020 se tenait la plus grande grève de l'histoire de l'humanité. 250 millions d'Indiens manifestaient contre la réforme agricole du gouvernement, annonçant la fin de prix de vente garantis, au détriment des petits paysans et des travailleurs pauvres, les laissant à la merci des entreprises de l'agrobusiness.
Au cours d’une année de mobilisations inédites, bloquant les accès à New Delhi, des millions de paysans ont dû faire face aux violences de la police, aux ordres du gouvernement nationaliste du Premier ministre Modi. Ils ont tenu bon : avec le soutien de travailleurs urbains, avec une forte participation des femmes, malgré les tentatives de divisions religieuses et plus de 700 morts dus à la répression.
Le 18 novembre 2021, Modi a annoncé l'abrogation des trois lois anti-paysannes, mais les paysans ont décidé de poursuivre le mouvement jusqu'à ce que le parlement ait formellement voté l'abrogation. Ils demandent aussi réparation pour les centaines de paysans morts durant la mobilisation, ainsi que de véritables prix garantis satisfaisants pour tous les produits et tous les paysans. » Linkedin Vous N'êtes Pas Seuls, 27 nov 2021
Lois agricoles abrogées
« (…) Ces lois avaient été introduites pour déréglementer les marchés publics agricoles, une mesure dont les agriculteurs craignaient qu'elle ne les oblige à entrer en concurrence avec les grandes entreprises agroalimentaires, à un moment où le changement climatique, la hausse des prix et l'endettement croissant font des ravages.
L'abrogation des lois intervient après plus d'un an de protestations nationales des agriculteurs, qui ont campé devant les postes de péage autour de la capitale nationale de Delhi, endurant chaleur et froid extrêmes ainsi que des inondations. Selon une étude récente, la plupart des 600 agriculteurs décédés au cours des manifestations étaient des “petits agriculteurs marginaux” et des “cultivateurs sans terre”. (…)
LES PROTESTATIONS SE POURSUIVENT : Alors que des célébrations ont eu lieu dans tout le pays, les protestations vont se poursuivre. Le leader du syndicat agricole Rakesh Tikait a déclaré que les “agriculteurs ne quitteront pas les sites de protestation tant qu'une discussion sur le prix de soutien minimum n'aura pas lieu”, l'une des principales demandes des agriculteurs protestataires qui ont subi des pertes de récolte, a rapporté Down To Earth. Par ailleurs, le ministre indien de l'agriculture, Narendra Singh Tomar, a déclaré mardi que plus de 5 millions d'hectares de terres ont subi des pertes de récolte en raison de conditions météorologiques extrêmes. Les lois étaient uniquement axées sur les mécanismes de fixation des prix pour faire face à une crise agraire, de sorte qu'elles “ne se sont pas préoccupées du changement climatique, de l'environnement et de la sécurité alimentaire”, a noté Kota Sriraj dans le Pioneer. » Lettre d'information “Cropped” (en anglais), Carbon Brief, 1 déc 2021
Retour en arrière
« (…) Les troubles ont commencé fin novembre lorsque plus de 250 millions de personnes ont participé à une grève générale en réaction aux nouvelles lois, conduisant de nombreux observateurs à qualifier le mouvement de « plus grande manifestation de l’histoire de l’humanité ». Des centaines de milliers d’agriculteurs indiens ont alors installé des camps sur différents sites à la périphérie de la capitale.
(…) A l’origine du conflit, on trouve trois projets de loi : la loi sur le commerce des produits agricoles, la loi sur l’accord de garantie des prix et des services agricoles, et la loi sur les produits essentiels. Ensemble, ces lois prévoient la suppression des protections gouvernementales en place depuis des décennies à l’endroit des agriculteurs, notamment celles qui garantissent des prix minimums pour les récoltes. Si les agriculteurs protestent contre ces trois projets à la fois, ils sont particulièrement préoccupés par le Farmers’ Produce and Commerce Bill, qui habilite les entreprises à négocier l’achat des récoltes directement avec les petits agriculteurs.
Pour ces derniers, ce serait une catastrophe, la plupart d’entre eux n’ayant ni les compétences ni les ressources nécessaires pour faire face aux multinationales. Les paysans de tout le pays craignent donc que leurs moyens de subsistance ne soient décimés et qu’ils s’endettent encore plus.
Étant donné le poids considérable du secteur agricole dans l’économie indienne, les conséquences de ces lois s’annoncent énormes. Les petits agriculteurs et leurs familles représentent près de la moitié des 1,35 milliard d’habitants de l’Inde : selon le recensement national de 2011, près de 60 % de la population active indienne, soit environ 263 millions de personnes, dépendent de l’agriculture comme principale source de revenus. Pour beaucoup d’entre eux, ces nouvelles lois viennent confirmer ce qu’ils craignaient le plus : que les petites exploitations agricoles ne soient plus un moyen de subsistance rentable ou durable en Inde. Au cours des dernières décennies, les paysans ont vu leurs marges bénéficiaires se réduire et leurs dettes augmenter. Une récente étude de l’économiste Sukhpal Singh, de l’université agricole du Pendjab, montre ainsi que les ouvriers agricoles du Pendjab sont endettés à hauteur de quatre fois leur revenu annuel.
(…) Kaushik Basu, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, résume la situation en un tweet : « Je viens d’étudier les nouvelles lois agricoles de l’Inde. Je me rends compte qu’elles sont biaisées et qu’elles seront préjudiciables aux agriculteurs. Notre réglementation agricole doit changer, mais les nouvelles lois serviront davantage les intérêts des entreprises que ceux des agriculteurs. » Inde : des réformes agraires entraînent la plus grande grève du monde, LVSL, 14 fév 2021
Préparez-vous aux impacts
Impacts du changement climatique sur les incendies
I
« Les huit années les plus extrêmes du monde en matière d'incendies. de forêt se sont produites au cours de la dernière décennie, selon une nouvelle étude qui suggère que les conditions extrêmes d'incendie sont dues à une diminution de l'humidité atmosphérique associée à une augmentation des températures. (…)
Pour l'étude, l'équipe a examiné les tendances des conditions météorologiques extrêmes liées aux incendies de 1979 à 2020 à l'aide des indicateurs classiques des conditions météorologiques liées aux incendies qui fournissent des estimations de l'intensité et de la vitesse de propagation des incendies, ainsi que des changements de la pression de vapeur, ou de l'humidité. Les résultats établissent un lien entre les tendances à la hausse des températures mondiales, à la baisse de l'humidité et la probabilité que les incendies extrêmes d'origine naturelle se produisent plus souvent, se propagent à de nouvelles zones et brûlent plus intensément que jamais auparavant dans l'histoire documentée. La diminution de l'humidité relative est à l'origine de plus des trois quarts des augmentations significatives de l'intensité et de la propagation des incendies, et l'augmentation de la température est à l'origine de 40 % des tendances significatives. L'étude a également révélé une augmentation significative des conditions météorologiques extrêmes susceptibles de provoquer des incendies majeurs dans près de la moitié des terres brûlables de la planète, y compris dans le nord du Canada et en Colombie-Britannique. (…)
“Ce n'est pas une grande surprise, mais avec le changement climatique, nous nous attendons à ce que les conditions plus chaudes continuent et que cette tendance se poursuive, s'étende et s'aggrave.” En Colombie-Britannique, par exemple, Mme Flannigan a déclaré que trois des cinq dernières saisons d'incendies - 2017, 2018 et 2021 - sont les trois pires jamais enregistrées. (…)
Vivre avec les feux de forêt, c'est aussi vivre avec les conséquences du feu. Les récentes inondations qui paralysent les déplacements terrestres à l'intérieur et à l'extérieur du Lower Mainland de la Colombie-Britannique en sont un bon exemple. “Tout n'est pas attribuable aux incendies, mais les incendies jouent un rôle. Lorsque vous enlevez la végétation, la pluie n'est pas interceptée par les arbres, les racines ne captent pas l'humidité, il n'y a rien pour donner de la stabilité au sol - vous êtes beaucoup plus susceptible de voir des glissements de terrain et des coulées de boue dans les zones brûlées. » Les huit pires années jamais enregistrées en matière d'incendies de forêt se sont produites au cours de la dernière décennie : étude (en anglais), Phys.org, 29 nov 2021
II
« Les chercheurs de l’agence publique CSIRO ont examiné 90 ans de données et conclu que le changement climatique est le principal facteur à l’origine des méga-incendies comme ceux qui ont ravagé l’Australie en 2019-2020.
Les experts ont étudié une série de facteurs de risque d’incendie, depuis la quantité de végétation morte au sol à l’humidité, les conditions météorologiques et les conditions de démarrage de feu, pour déterminer ce qui pouvait conduire à d’immenses feux. (…)
Le Premier ministre Scott Morrison a insisté sur le fait que les feux de forêt étaient normaux en Australie, pointant du doigt la gestion des forêts, notamment l’absence de débroussaillage.
Mais les analyses modélisées des chercheurs n’ont pas permis d’établir un lien statistique entre les charges de combustible et la superficie brûlée. (…)
les chercheurs ont constaté que neuf des onze années au cours desquelles plus de 500.000 km2 ont brûlé se sont déroulées depuis 2000, alors que le réchauffement climatique s’est accéléré. (…)
La surface incendiée a augmenté de 800% en moyenne ces 20 dernières années par rapport aux décennies précédentes, selon l’étude. » Le climat, facteur “déterminant” des feux de forêt en Australie, selon une étude, GoodPlanet mag', 29 nov 2021
Le vert foncé des forêts s'est transformé en gris foncé, capture d'écran Google Maps, 7 déc 2021 |
III Double boucle de rétroaction (maj le 15 déc 2021)
Les incendies rajoutent des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère et diminuent la capacité de la biospère à capter ces GES.
« De la Sibérie à l'ouest des États-Unis, les feux de forêt ont généré des émissions de carbone record cette année. (Reuters via le Guardian)
Selon les données du service européen de surveillance de l'atmosphère Copernicus, rapportées par Reuters, les incendies de forêt ont produit cette année une quantité record d'émissions de carbone dans de nombreuses régions du monde, notamment en Sibérie, aux États-Unis et en Turquie. L'article note que "le changement climatique a attisé des incendies d'une intensité inhabituelle", qui ont finalement émis 1,76 milliard de tonnes d'émissions dans le monde en 2021, soit plus du double des émissions annuelles de CO2 de l'Allemagne. Bloomberg note que les régions les plus touchées, l'Amérique du Nord et la Sibérie, sont responsables de la plupart des émissions. "Le rapport souligne le double impact des incendies de forêt : non seulement ils émettent d'énormes quantités de carbone stocké dans l'atmosphère, mais ils déciment également les sources de flore qui sont essentielles pour capturer les gaz à effet de serre"**, indique le site d'information. Sky News cite un chercheur de Copernicus qui affirme que si les émissions dues aux incendies de forêt n'ont pas été les plus élevées depuis le début de la surveillance en 2003, elles sont susceptibles d'augmenter avec le changement climatique. » Briefing quotidien (en anglais), Carbon Brief, 7 déc 2021
Donc le réchauffement climatique crée des incendies plus fréquents et plus importants. Puis, ceux-ci renforcent le réchauffement par leurs émissions de gaz à effet de serre, selon le principe du cercle vicieux en langage courant ou de la boucle de rétroaction positive en langage scientifique.
Les ménages britanniques doivent faire face à une facture de 3,2 milliards de livres pour les fournisseurs d'énergie qui ont fait faillite
« La récente faillite de plus de 20 fournisseurs de gaz et d'électricité coûtera aux ménages britanniques un total de 3,2 milliards de livres sterling, soit l'équivalent de 120 livres sterling par ménage, rapporte le Financial Times. C'est ce que révèle une étude publiée par Investec, selon laquelle les trois derniers mois ont été marqués par “la pire crise du secteur depuis 20 ans”, note le journal. La publication “ajoute une nouvelle urgence aux demandes d'enquête sur la crise, qui a touché près de 4 millions de ménages”. Le Times rapporte que les fournisseurs d'énergie en faillite ont directement affecté 3,7 millions de clients depuis le début du mois d'août. La plupart des fournisseurs qui ont fait faillite sont “traités par le processus de "fournisseur de dernier recours” de l'Ofgem, dans lequel les clients sont transférés vers des entreprises solvables qui peuvent réclamer les coûts supplémentaires auxquels ils sont confrontés par le biais d'une taxe sur tous les ménages", tandis que Bulb a été placé sous “administration spéciale”, ajoute-t-il. The Guardian note que le coût supplémentaire pourrait “plonger des centaines de milliers de ménages dans la pauvreté énergétique pour la première fois”, ajoutant que les factures d'énergie ont déjà augmenté le mois dernier et devraient encore grimper en avril. Dans le même temps, la Press Association rapporte qu'Orbit Energy est “sur le point de se mettre sous administration”. Ailleurs, The Conversation publie un article intitulé “Pourquoi les habitants de certaines régions d'Angleterre paient beaucoup plus que d'autres pour chauffer leur maison”, qui met l'accent sur l'inégalité des performances énergétiques entre les différentes maisons. Et Bloomberg rapporte que les prix de l'énergie en Europe ont “bondi” lundi en raison des températures froides. » Briefing quotidien (en anglais), Carbon Brief, 29 nov 2021
Les conflits, le Covid et le changement climatique entraînent un nombre record de personnes ayant besoin de l'aide internationale
« Le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire atteindra des niveaux record l'année prochaine, rapporte le Daily Telegraph, citant le rapport annuel Global Humanitarian Overview de l'ONU. Selon le rapport, 274 millions de personnes auront besoin de nourriture, d'un abri et d'une protection l'année prochaine, soit l'équivalent d'une personne sur 29 dans le monde. Le document indique que l'augmentation de 250 % du nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire depuis 2015 est “due à la confluence de l'instabilité politique, de l'augmentation des niveaux de déplacement, des impacts climatiques et des effets du Covid-19”. Il ajoute : “Le rapport a également mis en garde contre l'augmentation du nombre de catastrophes liées au changement climatique, avec un total de 389 enregistrées en 2020. Il indique que le financement de l'adaptation au climat est encore terriblement insuffisant et ne donne pas la priorité aux pays les plus vulnérables aux effets de la crise climatique.” » Briefing quotidien (en anglais), Carbon Brief, 2 déc 2021
Risques industriels, il n'y a pas d'industrie verte
L'explosion, à Beyrouth l'été dernier, de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium qui est utilisé comme ingrédient d'engrais est encore dans nos mémoires. Mais vous rappelez vous celle de l'usine d'AZF à Toulouse en 2001 ? il y en avait 300 tonnes. À Saint-Malo ce sont 60 000 tonnes qui sont entreposées.
(…) Les accidents industriels en France ont connu une augmentation de 20% ces cinq dernières années ; il s’en produit 187 par jour, soit 68 000 par an. Et les pollutions à bas bruit, les intoxications invisibles qui sécrètent à notre insu des cancers au jour le jour, elles, sont « innombrables » : on ne peut pas les compter parce qu’on ne se dote en cette matière d’aucun outil de mesure et de contrôle. Comment s’explique une telle indifférence ? Quelle surprise : les acteurs politiques et économiques responsables de cette situation n’ont aucun intérêt à nous en prémunir et à nous en informer.
Le capitalisme à l’heure néolibérale c’est ça, bien sûr : du côté des entreprises, le profit comme seul objectif, la réduction des coûts comme seul principe, et donc incurie, atermoiements et déni s’agissant de la maintenance et de la prévention des risques. Et du côté des autorités politiques, solidarité avec les acteurs industriels au nom de l’éternel chantage à l’emploi, propre à faire taire toute protestation, et à démanteler toutes les règlementations susceptibles de nous protéger. Ni les uns ni les autres n’ont intérêt à communiquer sur la réalité des incidents qui émaillent quotidiennement la production industrielle, et la presse, massivement aux mains de grands groupes industriels, peine à jouer son rôle informatif dès que les intérêts de ses propriétaires sont en jeu.
La situation est donc la suivante : la France est assise sur un baril de poudre, nous n’en savons à peu près rien, et absolument personne n’est prêt pour faire face si un truc un peu grave survenait. Personne : les autorités, aussi incompétentes en la matière qu’impréparées, se comportent en pieds nickelés lorsqu’il faut gérer une situation critique - se souvenir de la communication ridiculement erratique au moment de l’incendie de Lubrizol. Les pompiers, si héroïques soient-ils, sont dépouillés de leurs moyens année après année - réduction des dépenses publiques, bien sûr. Et les citoyens, sous-informés, sont parfaitement démunis, et ne sauraient s’il faut fuir ou se calfeutrer chez soi si des fumées suspectes venaient à empoisonner leur environnement. (..) Judith Bernard s'est entretenue avec « Paul Poulain qui travaille dans l’analyse des risques et des impacts industriels. », Hors-Série (69 min), 27 nov 2021.
Le rythme des énergies renouvelables doit doubler pour limiter le réchauffement climatique, selon l'AIE
« Selon un nouveau rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) couvert par le Financial Times [FT], malgré les quantités record d'électricité renouvelable ajoutées aux réseaux du monde entier cette année, le taux de croissance reste environ la moitié de ce qui est nécessaire chaque année pour rester sur la voie de zéro émission nette [de gaz à effet de serre] d'ici 2050. Le journal note que la nouvelle capacité renouvelable devrait atteindre 290 GW [milliard de Watt] cette année, contre 280 GW l'an dernier, un record. Fatih Birol, directeur de l'AIE, déclare au FT que la pénurie mondiale d'énergie “constitue certainement un revers”, mais il note que les énergies renouvelables sont restées “beaucoup plus compétitives en termes de coûts” que les combustibles fossiles, soulignant que les efforts visant à assainir l'approvisionnement mondial en énergie ne doivent pas être tenus pour responsables de la flambée des coûts. Dans sa couverture, le Guardian note que le nouveau record pour les énergies renouvelables a été atteint malgré la pandémie de Covid-19 et la hausse des coûts des matières premières, notant que les nouvelles politiques climatiques et énergétiques dans de nombreux pays du monde ont stimulé la croissance. Selon l'agence Reuters, les énergies renouvelables devraient représenter près de 95 % de l'augmentation de la capacité de production d'électricité dans le monde d'ici à 2026 et, d'ici à cette date, la capacité de production des énergies renouvelables “sera égale à la capacité totale actuelle de production d'électricité des combustibles fossiles et de l'énergie nucléaire combinés”. L'article note que la Chine est en tête des nouvelles capacités mondiales et a quatre ans d'avance sur ses propres objectifs en matière d'énergie éolienne et solaire, tandis que l'Inde doublera ses nouvelles installations entre 2015 et 2020. » Briefing quotidien (en anglais), Carbon Brief, 1 déc 2021
Votre vie privée est importante et fragile : Documentaire
« Votre vie privée est importante et fragile, on ne vous le dira jamais assez. Aussi, c’est avec plaisir que nous vous invitons à regarder le documentaire « Disparaître – Sous les radars des algorithmes » réalisé par Marc Meillassoux de 2021. (52min – disponible jusqu’au 27 février 2022) Un véritable panorama des solutions alternatives pour échapper à la surveillance des GAFAMS. » Conseil de visionnage : « Disparaître – Sous les radars des algorithmes», Asso pour une informatique libre, 1 déc 2021
Armes autonomes
« Bien avant en 2018, nous commencions à voir les premiers cas de drones disponibles dans le commerce convertis en quelque chose de plus sinistre, et déployés comme armes. L'un de ces cas a été la tentative d'assassinat du dictateur vénézuélien :
Avec l'échec de la récente tentative d'assassinat du dictateur vénézuélien Nicolas Maduro, l'ère des attaques ciblées par de petits drones aériens disponibles dans le commerce contre des VVIP* est officiellement arrivée.
La tentative d'assassinat a eu lieu le 4 août 2018, alors que le président vénézuélien s'exprimait lors d'un événement en l'honneur du 81e anniversaire de la Garde nationale du pays.
Les drones en question étaient des DJI M600, qui avaient été modifiés avec des explosifs afin de les transformer en armes autonomes.
Nestor Reverol, ministre de l'Intérieur du pays, a également déclaré que deux drones DJI M600, transportant chacun un peu plus de deux livres d'explosif plastique C-4, avaient été utilisés lors de l'attaque.
Ces drones sont livrés dans le commerce avec des fonctionnalités qui leur permettent de fonctionner sans l'intervention d'un opérateur humain : trajectoires de vol préprogrammées, caméras pour la reconnaissance faciale et ordinateurs embarqués pour le traitement des données. On ne sait pas si cette fonctionnalité a été utilisée aux fins de cette attaque, mais cela serait certainement possible.
L'attaque a échoué, ce qui est apparemment dû à une contre-mesure vénézuélienne qui a pu empêcher l'un des drones de fonctionner correctement.
Il a ajouté qu'un des drones aurait dû exploser au-dessus de Maduro, tandis que l'autre aurait volé devant lui avant d'exploser, mais n'a pas précisé d'où provenait cette information. Les forces de sécurité vénézuéliennes auraient utilisé une sorte de système de brouillage pour faire dévier l'un des drones de sa cible et l'autre aurait touché un immeuble situé à quelques rues de là. » 5 technologies réelles qui prouvent que les armes autonomes sont déjà là (en anglais), Future of Life Institute, 22 nov 2021
*VVIP : very very important persons
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