Au sommaire
- Costa Rica
- En 1970, l'écologie c'était farfelu. Et aujourd'hui ?
- Économie politique
- Grande-Bretagne : La flambée sans précédent du prix du gaz menace de provoquer une crise nationale, avertissent les fournisseurs
- La reddition de l'Allemagne en matière d'énergie
- Électricité : aux heures de pointe, allez-y mollo !
- Agriculture française, dépendance au pétrole et au gaz naturel, aberration de la mondialisation et du capitalisme
- Ruptures, documentaire
- Bourse, le gagnant rafle tout (The winner takes all)
Costa Rica
« Andrea Meza, ministre de l'environnement du Costa Rica souligne l'importance de combiner la valeur intrinsèque de la nature avec les réalités financières pour assurer sa protection, ainsi que l'éducation environnementale de tous les citoyens.
“Ce que nous avons appris du cas [de notre pays], c'est que vous devez intégrer la nature dans votre modèle de développement. Il ne s'agit pas de développer [développement économique] et de protéger la nature. Il s'agit de comprendre que la nature doit faire partie du type de développement que vous souhaitez. Nous l'avons compris”, dit-elle. » Follow the green leader: why everyone from Prince William to Jeff Bezos is looking to Costa Rica, The Guardian, (trad. DeepL), 22 déc 201
France vs Costa Rica |
En 1970, l'écologie c'était farfelu. Et aujourd'hui ?
« On a parfois l’impression d’être resté dans les années 1970, quand René Dumont devient le premier candidat écologiste à se présente à la présidentielle. Il était considéré comme un candidat farfelu parce qu’il disait qu’il fallait réduire la place de la bagnole, produire moins et cesser d’accumuler des objets. Il est néanmoins troublant de constater qu’aujourd’hui ce discours dispose d’une base scientifique. Les sciences ont bien montré que nous sommes allés trop loin dans la pollution et le gaspillage des ressources et qu’il est temps de faire pause. Malgré tout, le discours politique n’a pas l’air de vouloir se saisir à bras le corps du problème. Ça reste à la marge. » Hadrien Klent, écrivain, 28 avril 2021
Économie politique
« Nous ne sommes presque plus en démocratie en raison du pouvoir d’influence que l’argent confère. Ainsi, les grands médias ne remettront pas en cause le système financier. Aujourd’hui, l’économie est tellement devenue notre dieu avec ses dogmes, qu’il est impossible de remettre en question certains préceptes économiques sans passer pour un fou. Or, tous les écologistes vous diront que certains dogmes économiques ne tiennent pas la route écologiquement. Il faut reprendre la main pour préserver ce qui est primordial, c’est-à-dire l’environnement et non l’économie. Celle-ci doit servir à quelque chose d’autre qu’à autojustifier son existence et son obsession pour la croissance. Le politique doit orienter l’économie afin qu’elle serve à quelque chose, ce qui n’est plus le cas après 30 années de dérégulation. » Gilles Vernet, le financier devenu instituteur, 25 mars 2021
Grande-Bretagne : La flambée sans précédent du prix du gaz menace de provoquer une crise nationale, avertissent les fournisseurs
« Les dirigeants du secteur de l'énergie ont averti que la Grande-Bretagne était confrontée à une “crise nationale” de plus en plus grave en raison de la flambée des prix du gaz et ont appelé les ministres à prendre des mesures, rapporte le Daily Telegraph. Le journal indique que les prix de gros du gaz ont atteint 470 centimes par Btu cette semaine et précise que, selon les analystes, ces prix “sans précédent” risquent de se poursuivre en 2023. Il poursuit : “Le plafond des prix de l'énergie pour les ménages devrait dépasser les 2 000 livres en avril à la suite de cette flambée, soit une hausse de 56 % par rapport aux niveaux actuels et de 75 % par rapport à septembre, un coup dur pour des millions de consommateurs.” Emma Pinchbeck, directrice générale d'Energy UK, a déclaré que le “coût alarmant du gaz” en Europe sera “le plus grand problème auquel sera confrontée l'économie britannique au printemps”, selon le journal. Elle a ajouté : “Nous avons besoin d'une action du Trésor britannique sur cet énorme risque inflationniste pour les entreprises et la sécurité économique, et pour tous les gens ordinaires qui devront faire face à une augmentation de 50 % de leur facture.” (…) » Daily Briefing, Carbon Brief, Dec 23, 2021
La reddition de l'Allemagne en matière d'énergie
« Un éditorial du Wall Street Journal note qu'en pleine crise énergétique mondiale, l'Allemagne procède à la fermeture de trois centrales nucléaires - représentant la moitié de sa production d'énergie nucléaire - d'ici la fin de l'année. “Il est difficile d'imaginer une politique plus autodestructrice pour des raisons économiques, climatiques et géopolitiques”, indique le journal. Il poursuit : “Le mouvement antinucléaire est soutenu par de nombreux obsédés du changement climatique en Allemagne, mais l'abandon de l'énergie nucléaire sans carbone a eu des résultats prévisibles sur les émissions. Le charbon était la principale source d'énergie du pays au premier semestre 2021, produisant plus d'un quart de l'électricité allemande. L'éolien et le solaire ont produit respectivement 22 % et 9 %, le nucléaire étant tombé à environ 12 %.” À l'inverse, il note que la France dépend fortement de l'énergie nucléaire, rejette deux fois moins de CO2 par habitant et réagit aux prix élevés de l'énergie en construisant davantage de réacteurs. Le document conclut que l'Allemagne “approfondit sa dépendance au gaz russe”, ajoutant que cela explique la “faible réaction” du pays à l'agression de la Russie en Ukraine et son soutien au gazoduc Nord Stream 2. » Daily Briefing, Carbon Brief, Dec 23, 2021
Électricité : aux heures de pointe, allez-y mollo !
« L’arrêt inopiné par EDF de quatre réacteurs nucléaires, après la découverte sur deux d’entre eux de défauts à proximité de soudures du circuit de refroidissement de secours, affaiblit encore les capacités de production électriques françaises. En cas de vague de froid, le risque de coupures de courant est devenu important. EDF est clairement en faute mais le mal est plus profond contrairement à ce que laisse entendre le gouvernement. Il résulte de l’absence depuis des années d’une planification responsable et sérieuse de l’Etat, d’EDF et de RTE, du fait notamment de considérations avant tout politiques. L’équilibre du système électrique français et même européen est devenu très fragile. Après l’annonce d’EDF, les cours de l’électricité en Europe ont d’ailleurs atteint des sommets historiques à près de 300 euros le mégawattheure.
EDF a annoncé la semaine dernière l’arrêt des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Chooz dans les Ardennes «par mesure de précaution». Par ailleurs, l’arrêt des deux réacteurs de la centrale de Civaux dans la Vienne est prolongé après la découverte de défauts à proximité de soudures des tuyauteries du circuit de refroidissement de secours. Chooz et Civaux sont des réacteurs de la même génération, les plus puissants (1,45 GW) et les plus récents du parc français. (…)
la France compte maintenant en tout 16 réacteurs en cours de maintenance qui ne produisent pas sur un total 56. Avant même les arrêts de Chooz, la situation était déjà tendue. Le gestionnaire du réseau électrique, RTE, annonçait en novembre un hiver sous «vigilance particulière». La France dépend à 70% du nucléaire pour produire son électricité et la crise sanitaire a profondément perturbé et retardé le calendrier de maintenance des réacteurs. (…)
La situation dans le reste de l’Europe n’est d’ailleurs pas meilleure fondamentalement avec le remplacement presque généralisé de capacités de production électrique dites pilotables (activables en fonction de la demande), notamment nucléaires et thermiques, par des capacités renouvelables intermittentes (éolienne et solaire) qui fluctuent au gré de la météorologie et des saisons. Voilà pourquoi l’Allemagne fait fonctionner à plein régime ses centrales au charbon et au lignite dont la production a augmenté de plus de 20% au troisième trimestre cette année… L’objectif de réduire les émissions de CO2 passe au second plan quand la pénurie menace. (…)
La situation pourrait s’envenimer si le risque élevé de pénurie d’électricité voir même de black out devient réalité. Ce qui est tout à fait possible notamment si les températures sont très inférieures à zéro dans une grande partie du pays pendant plusieurs jours. En cas de vague de froid, chaque degré perdu entraîne une appel de puissance supplémentaire des consommateurs de 2,4 GW en moyenne. (…)
Le risque de pénurie d’électricité a évidemment aussi des raisons plus structurelles, la principale étant une mauvaise planification des capacités de production par les gouvernements successifs et par l’EDF et RTE. A force de tergiverser sur la stratégie à suivre en matière nucléaire, de retarder les décisions d’investissements, de faire de la construction d’éoliennes et de parcs solaires dont les production sont par définition intermittentes une priorité et de fermer il y a deux ans, pour des raisons uniquement d’affichage politique, les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim en parfait état de marche… il ne faut pas s’étonner d’être sous la menace de coupures de courant. (…)
Outre le recours à l’importation d’électricité provenant des pays voisins et notamment d’Allemagne, plusieurs autres leviers peuvent être utilisés comme l’arrêt de la consommation d’industriels gros consommateurs d’électricité (…)
Le Comité de liaison des entreprises consommatrices d’électricité (CLEEE) a appelé «les pouvoirs publics à suspendre immédiatement les cotations sur les marchés à terme et à mettre en place en urgence un prix administré». Des industriels devront sinon décider «l’arrêt des chaînes de production, ou, quand ils le peuvent, de délocaliser». C’est déjà le cas pour l’usine Nyrstar d’Auby (Nord), dernière à fabriquer du zinc en France avec 300 salariés: elle sera mise à l’arrêt le 2 janvier pour au moins deux mois, ont annoncé vendredi la CGT et la direction. » Il y a un vrai risque de coupures de courant en France dans les prochaines semaines, Transitions & Energies, 20 déc 2021
Agriculture française, dépendance au pétrole et au gaz naturel, aberration de la mondialisation et du capitalisme
Guillaume Erner (GE) : « L'autre question qui se pose c'est notre souveraineté alimentaire. on en parle de plus en plus mais lorsqu'on explique que le nombre d'exploitations agricoles diminuent, est-ce que cela met en péril, justement, cette souveraineté alimentaire ?
Matthieu Calame (MC), ingénieur agronome : Ce qui met en péril notre souveraineté alimentaire, c'est d'abord que cette agriculture industrielle utilise énormément d'énergie. Une énergie que nous ne produisons pas. On le voit bien à chaque fois que les prix du pétrole augmentent, tous les prix des produits alimentaires augmentent, donc on a une extrême dépendance à l'énergie. Si demain, le pétrole d'Arabie Saoudite n'arrive plus en France, on a un problème de sécurité alimentaire. Donc croire que la sécurité alimentaire c'est juste l'alimentation produite serait une erreur. En fait, notre agriculture est maintenant complètement intégré dans un système global dont les puissances industrielles émergentes seront les prochains structurants. Actuellement, l'espoir de beaucoup d'agriculteurs, c'est de vendre aux chinois. Ce qui est un peu aberrant parce que ça amène à ce que le contribuable européen subventionne une production alimentaire pour vendre de l'alimentation pas très cher aux chinois. Ça fait partie des absurdités du système actuel.
GE : Alors justement, ce sera ma dernière question, Matthieu Calame. Est ce qu'il faudrait que la PAC [politique agricole commune] soit remaniée, pour la raison que vous venez d'évoquer ou bien pour tenter par exemple d'accroître la part du bio et du local dans notre alimentation ?
MC : Oui tout à fait, il faudrait. Mais pour ça, il faudrait tordre le bras du complexe agroalimentaire et c'est une opération qui n'est pas très facile à faire et en tout cas, qui visiblement n'a pas été entreprise par notre ministre.
GE : Et c'est aujourd'hui, ce complexe là qui est en augmentation et en parfaite santé ?
MC : Oui puisqu'en fait, vous avez deux voies : les agrimanagers, on va jusqu'au bout de la transformation sous forme capitaliste de l'agriculture. Capitaliste au sens premier du terme. C'est des exploitations de capitaux, des sociétés qui vont exploiter. Comme je le dis, il faut faire le parallèle avec la sidérurgie. Il y avait des maîtres de forges nombreux en France au 19e siècle. Après il n’y a plus eu qu’Usinor-Sacilor. Et puis à la fin, Usinor-Sacilor s'est fait racheter par les indiens. c'est la trajectoire que suis l’agriculture avec 40 ans de d'écart. (…) » Des exploitations agricoles moins nombreuses, mais plus grandes : quelle agriculture pour demain ? [interview, 8'], France Culture, 13 déc 2021
Ruptures, documentaire
Synopsis : Leur destin était bien tracé : de brillantes études, la promesse d’un bon job et d’un gros salaire. Pourtant, rien ne s’est passé comme prévu. Aurélie, Maxime, Hélène, Emma, ou Romain sortent de Polytechnique, de Sciences Po, de Centrale ou d’écoles de commerce. Ils et elles ont fait un choix radical : renoncer à l’avenir qu’on leur promettait pour une vie qu’ils jugent plus compatible avec les enjeux environnementaux et sociétaux de notre époque. Ce film raconte leur histoire.
Pendant un an, le jeune réalisateur Arthur Gosset, lui-même étudiant à Centrale Nantes, a suivi le parcours de six jeunes, leurs décisions parfois difficiles, leurs ruptures souvent douloureuses et leur courageux choix de vivre en adéquation avec leurs convictions, quoiqu’il en coûte. Découvrez le documentaire qui raconte leur histoire. Ruptures. A visionner sur Spicee
Bourse, le gagnant rafle tout (The winner takes all)
« Seules dix actions comptent vraiment", a déclaré Robert Armstrong dans une récente lettre d'information de “FT Unhedged”. Il a montré que les rendements des dix plus grandes actions ont largement battu l'indice S&P 500 au cours des deux dernières années. Apple se rapproche d'une valorisation de 3 mille milliards de dollars. C'est plus que le PIB de l'Inde, de la France, du Royaume-Uni, du Canada ou de l'Australie. En fait, c'est plus que le PIB de toutes les économies nationales du monde, à l'exception des quatre plus grandes. Avec 2,5 mille milliards de dollars, Microsoft n'est pas loin derrière. Amazon suit de près avec 1,8 mille milliard de dollars et Tesla avec environ 1 mille milliard de dollars (toutes les capitalisations boursières et les rendements sont ceux du 15 décembre 2021). Les 10 premières valeurs représentent 12,5 mille milliards de dollars de capitalisation boursière. Cela représente 30 % de la capitalisation boursière des 500 plus grandes entreprises et 25 % de la capitalisation boursière de toutes les entreprises américaines cotées en bourse. Le marché boursier américain n'a jamais été aussi concentré depuis au moins 1992.
Un portefeuille qui se rééquilibre chaque mois pour suivre les dix plus grandes actions a doublé de valeur depuis le début de 2020 [+100%], alors même que les portefeuilles plus larges qui suivent les actions de grande capitalisation ont augmenté d'environ 50 %. La surperformance spectaculaire des très grandes entreprises est due aux changements structurels qui se sont produits dans l'économie après l'arrivée de Covid-19. » [trad. DeepL] Superstar Stocks, Policy Tensor, 21 déc 2021
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