Covid-19 : le rapport qui informe les gouvernements européens (version courte)

Vous n'avez peut-être pas lu le réumé du rapport britannique qui modélise l'évolution de l'épidémie en fonction des politiques choisies. Trop long, pas le temps ? Ok, voici les versions courtes :

l'Imperial College a publié une version française du résumé (onglet français, rapport n°9), la voici:

« L’impact mondial du COVID-19 a été profond et la menace qu’il représente en matière de santé publique est la plus grave observée pour un virus respiratoire depuis la pandémie de grippe H1N1 de 1918. Nous présentons ici les résultats de la modélisation épidémiologique qui a éclairé l’élaboration des politiques au Royaume-Uni et dans d’autres pays au cours de ces dernières semaines. En l’absence d’un vaccin contre la COVID-19, nous évaluons le rôle potentiel d’un certain nombre de mesures de santé publique, dites interventions non médicamenteuses (INM), visant à réduire les taux de contact au sein de la population et, par voie de conséquence, la transmission du virus. Dans les résultats présentés ici, nous appliquons un modèle de micro-simulation, précédemment publié, à deux pays : le Royaume-Uni (et plus spécifiquement la Grande-Bretagne) et les États-Unis. Notre conclusion est que l’efficacité de toute intervention menée de façon isolée est susceptible d’être limitée, rendant nécessaire d’associer plusieurs interventions pour avoir un impact substantiel sur la transmission.

Deux stratégies fondamentales sont possibles : (a) l’atténuation, qui est axée sur le ralentissement sans nécessairement interrompre la propagation de l’épidémie, ce qui réduit le pic de demande en soins de santé, tout en protégeant de l’infection les personnes les plus exposées au risque de maladie grave, et (b) la suppression, qui vise à inverser la croissance épidémique, en réduisant le nombre de cas à de faibles niveaux et en maintenant cette situation indéfiniment. Chaque politique présente des défis majeurs. Nous constatons que des politiques d’atténuation optimales (qui associent l’isolement à domicile des cas présumés, la mise en quarantaine à domicile des personnes vivant dans le même foyer que les cas présumés et la distanciation sociale des personnes âgées et des personnes présentant le risque le plus important de contracter une maladie grave) pourraient réduire de 2/3 la demande en soins de santé et de moitié le nombre de décès. Toutefois, l’épidémie atténuée qui en résulterait entraînerait vraisemblablement des centaines de milliers de décès et les systèmes de santé (notamment les unités de soins intensifs) seraient submergés à maintes reprises. Pour les pays en mesure d’y parvenir, la suppression est par conséquent l’option à privilégier.

Nous démontrons qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis, la suppression nécessitera a minima d’associer la distanciation sociale de l’ensemble de la population à l’isolement à domicile des cas présumés et à la mise en quarantaine des membres de leur famille. Cela pourra être complété par la fermeture des écoles et des universités, mais il faut reconnaître que ces fermetures pourraient avoir des répercussions négatives sur les systèmes de santé en raison d’un absentéisme accru. Le principal défi de la suppression réside dans le fait que ce type de programme d’intervention intensive (ou toute autre mesure équivalente efficace pour réduire la transmission) devra être maintenu jusqu’à ce qu’un vaccin devienne disponible (potentiellement 18 mois ou plus), dans la mesure où nous prévoyons que la transmission rebondira rapidement si les interventions se relâchent. Nous démontrons que la distanciation sociale intermittente, déclenchée par les tendances de la surveillance des maladies, pourrait permettre d’assouplir temporairement les interventions sur des périodes relativement courtes, mais que les mesures devront être réintroduites si ou lorsque le nombre de cas repart à la hausse. Enfin, si l’expérience en Chine, et dorénavant en Corée du Sud, démontre qu’une suppression est possible à court terme, il reste à prouver si elle est possible à long terme, et si les coûts sociaux et économiques des interventions adoptées jusqu’à présent peuvent être réduits. »

Stéphane Debove (par ailleurs docteur en psychologie évolutionnaire) a résumé le rapport de manière synthétique sur un fil twitter #mustread, vous pouvez le lire de manière agréable sur Thread reader .


Bien, mais ce rapport paraît catastrophique… Rassurez-vous il y a de bonnes nouvelles. Voici un indice sous la forme d'une citation : « Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles », Georges Box, statisticien reconnu du XXe siècle.

La suite tout de suite….

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