Le Quotidien du médecin, Covid-19 : pic épidémique, durée du confinement, dépistage massif, masques
Le quotidien du médecin, fil d’actu covid-19
« Samedi 21 mars. 250 millions de masques commandésRemarque : en 2010, le stock de masques en France était d'au moins 1 milliard !
Face au manque criant de masques, dont se plaignent les soignants et qui crée une polémique sur la gestion des dernières années, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a indiqué que la France en a commandé « plus de 250 millions ». Le stock d’État n’est actuellement que de 86 millions de masques, pour une consommation prévue de « 24 millions de masques par semaine », a-t-il précisé. »
« Samedi 21 mars. « 40 prototypes » de masques en cours de tests, annonce Philippe
Édouard Philippe a indiqué samedi que « 40 prototypes » de masques étaient actuellement en cours de test afin d’augmenter les capacités de production, en pleine polémique sur les stocks et approvisionnements de ces protections contre le coronavirus. « Nous avons demandé au ministère de l’Économie et au ministère de la Défense de trouver des alternatives, soit pour démultiplier les chaînes de production, soit pour qualifier des alternatives, jetables ou réutilisables », a indiqué le Premier ministre lors d’une déclaration ouvrant l’examen du projet de loi d’urgence à l’Assemblée.
Vendredi 20 mars. Pic épidémique attendu début ou mi-avril
Le pic épidémique est attendu « autour de début avril ou mi-avril », a indiqué le Pr Antoine Vieillard-Baron, chef du service de réanimation de l’hôpital Ambroise-Paré, qui « se prépare pour un afflux très important dès le début de la semaine prochaine ». Raison pour laquelle l’AP-HP va encore accroître son offre durant le week-end, avec « un objectif de 1 000 lits de réanimation, dont 600 dédiés aux patients Covid positifs », a-t-il annoncé. (Avec AFP)
“Vendredi 20 mars. Dépistage massif nécessaire après le confinement
Il faudra pratiquer une « stratégie de tests massifs » en sortie de confinement pour lutter contre le coronavirus, préconise vendredi le président du Conseil scientifique, le Pr Jean-François Delfraissy, qui explique qu’il n’y a aujourd’hui pas assez de tests disponibles.
« Cette stratégie de tests massifs, utilisée notamment pas les Coréens, est celle que nous préconisons de mettre en œuvre pour la sortie du confinement », indique-t-il au quotidien La Croix. « Dans 30 ou 40 jours, lorsque le confinement commencera à être desserré, il faudra ainsi tester massivement la population », poursuit l’immunologiste. « Si un traitement a émergé d’ici là, il faudra aussi soigner systématiquement tous ceux qui sont positifs au Covid-19. » Le dépistage massif n’a pas été mis en place en France, car « aujourd’hui, nous avons la capacité de faire passer 5 000 à 8 000 tests par jour, mais pas davantage », indique Jean-François Delfraissy. Ces tests nécessitent « un certain nombre de produits dont une partie nous vient de Chine et des États-Unis (et qui) n’arrivent plus en nombre suffisant », poursuit-il, en ajoutant que des « moyens industriels » sont mis en œuvre pour se les procurer et pouvoir tester massivement les malades. (Avec AFP) »
Covid-19 : une durée de confinement difficile à prédire, mais « très certainement » supérieure à 15 jours, Le Quotidien du médecin, jeudi 19 mars 2020
« Selon la directrice générale de Santé publique France, il faudra attendre entre 2 et 4 semaines « pour observer un changement dans la dynamique de l'épidémie de coronavirus ». Le fléchissement de la courbe épidémique devrait intervenir « autour de mi-mai/fin mai », a-t-elle indiqué. (…)
Pour le Pr Arnaud Fontanet, directeur du laboratoire « épidémiologie des maladies émergentes », le confinement peut être utiliser de 2 manières : « le “lockdown à la chinoise”, qui consiste à interrompre totalement la transmission, ou des mesures de confinement plus légères telles que les nôtres, qui consistent à étaler au maximum dans le temps la survenue des cas pour épargner nos services de santé. » Selon ce chercheur de l'institut Pasteur, la première approche met fin plus rapidement à l'épidémie, mais présente l'inconvénient de ne pas permettre la mise en place d'une immunité de groupe. « Dès que l'on soulève le couvercle, l'épidémie repart de plus belle », prévient-il. (…)
le Pr Arnaud Fontanet estime que les effets sur la dynamique de l'épidémie « ne se verront que dans 2 semaines, c’est-à-dire le temps que l'incubation de toutes les personnes contaminées aujourd'hui soit écoulée. » Comme les autres membres du conseil scientifique, il estime que des mesures de protections seront de toute façon nécessaires pendant plusieurs mois. (…)
« La littérature fait état d'une durée de contagiosité de 11 jours en moyenne, avec une durée maximum de 25 jours, rappelle-t-il. On peut estimer que l'effet du confinement ne s'observera qu'au bout d'une semaine en ce qui concerne le nombre de nouveau cas, et ce n'est qu'ensuite qu'on verra un effet sur le nombre d'hospitalisations puis, pour finir, sur la mortalité. » (…)
Si le confinement réduit les contacts, il ne réduit pas le nombre de personnes susceptibles d'être infectées comme le ferait un vaccin ou une immunité de groupe. L'épidémie est donc partie pour durer. « Les modèles, qui ont été faits sur l'impact de ce confinement, prédisent qu'il serait nécessaire de le maintenir jusqu'à 3 ou 4 mois pour mettre fin à l'épidémie, prévient Pascal Crépey. Mais je doute que la population française puisse maintenir son mode de vie dans ces conditions. Ce qui est probable, c'est que l'on parvienne à un niveau de circulation du virus suffisamment bas et une gestion des cas graves plus faciles pour justifier un assouplissement de règles ». (…)
Pour le chercheur, d'autres mesures pourraient prendre le relais par la suite « comme le retour à la mise en isolation des cas suspects. Il n'est pas impossible qu'on ait besoin de recourir à des mesures de confinement par intermittence : 2 semaines de confinement puis une semaine de relâche pour permettre à la population française de respirer un peu », explique-t-il. »
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