Mortalité du Covid-19 : éléments de comparaison internationale

Covid-19 : Morts par million d'habitants depuis le seuil de 3 /M d'h.
source : Guillaume Rozier, Covidtracker

colonne 1 : Excès de mortalité pour 1 million d'habitants
colonne 2 : Excès de mortalité total
colonne 3 : Excès de mortalité par rapport à la moyenne historique aux mêmes dates
source : Financial Times

Ratio de décès journalier
source : Pierre Marion, Comment compter nos morts du Covid ?

Causes de mortalité depuis le début d'année, 24 mai 2020

UK suffers second-highest death rate from coronavirus, Financial Times, May 28, 2020

"FT analysis of data from 19 countries finds Britain suffering heavy toll from pandemic"

• The timing of lockdowns relative to the spread of the virus had a significant effect on the total level of excess deaths,

  Countries such as Germany and Norway, which imposed restrictions when the spread of the virus was limited, suffered much lower levels of additional deaths than those in the UK where the government waited longer before ordering a lockdown.

  A UK government spokesperson said it was “wrong and premature to be drawing conclusions at this stage” and that excess deaths should be adjusted for age.

• Excess deaths is internationally recognised as the best way to compare countries’ performance in handling infectious diseases. Chris Whitty, the UK’s chief medical officer, called excess deaths “the key metric”.
• “The only real comparison is going to be possible at the end of the epidemic when you look at total excess deaths.”
• Excess mortality is calculated by counting everyone who has died in a country and subtracting the average number of people who passed away over the same period in the past five years.
• Examining the cause of the high death rates in certain countries, the strongest link appears at this stage to be between the date of a country’s lockdown and the probable number of infections that already existed when restrictions were applied.
• Although the exact number of infections can only be estimated at the moment of lockdown, the statistical relationship between that and excess deaths is strong.

Comment compter nos morts du Covid ? Pierre Marion, The Conversation, 29 mai 2020

"Afin de quantifier l’impact général de l’épidémie en France, un indicateur naturel est le nombre total de décès causés par le virus. Cependant, son estimation est délicate."

Compter les certificats de décès

• Une première réponse consiste à compter les signalements de décès attribués au virus.
• Toutefois, ce processus très lent livrera ses conclusions dans plus d’un an
• De manière plus cruciale, l’attribution certaine d’un décès à une cause unique est discutable, car un décès découle le plus souvent d’une succession de facteurs. Or les personnes décédées du Covid-19 sont souvent âgées ou présentent des maladies chroniques préexistantes, appelées des co-morbidités
• En outre, au-delà des décès directs causés par la maladie, l’épidémie aura d’autres conséquences à moyen terme : diminution des décès accidentels et de la pollution à cause du confinement, décès indirects causés par la saturation du système de santé, effet d’une potentielle crise économique sur l’espérance de vie

Étudier l’évolution de la mortalité toutes causes

• Une deuxième méthode plus prometteuse consiste à observer la dérive du nombre total de décès, appelé « mortalité toutes causes », par rapport à une situation de référence sans épidémie.
• comporte de nombreux biais à redresser, comme l’augmentation de la population, l’allongement de l’espérance de vie, et la surmortalité causée par des événements remarquables par le passé
• On estime finalement qu’entre le 15 mars et le 20 avril 2020, il y a eu 19 150 décès excédentaires par rapport à la normale (l’intervalle de confiance calculée par régression bayésienne donne : [15 750, 22 750]), à comparer aux 12 500 décès comptabilisés au 20 avril en hôpital et Ehpad, soit environ 50 % en plus.

• Plutôt que de représenter directement le nombre de décès excédentaires par catégorie, on représente un indicateur de déviation par rapport à la moyenne. Plus précisément, on calcule l’écart entre le nombre de décès observés en mars-avril 2020 et le nombre attendu a priori, puis on divise cet écart par l’écart-type moyen des décès observé au cours des 20 dernières années.