Global economic malaise driven by unemployment and low wages by Philip Pilkington
Les auteurs soutiennent que la stagnation actuelle dans la plupart des économies du G20 est le résultat de trois problèmes interconnectés. Tout d'abord, malgré certaines améliorations, le chômage n'a pas baissé assez rapidement depuis la crise économique et restera "substantiel" au moins jusqu'en 2018. Deuxièmement, la reprise actuelle a été marqué par une prolifération d'emplois pauvres et des perspectives d'emploi extrêmement précaires. Troisièmement, la croissance des salaires est restée stagnante, même depuis le début de la reprise.
Cela a créé un environnement économique où la demande de biens et de services est faible. Beaucoup de travailleurs sont sans emploi, et la plupart de ceux qui ont un travail, le trouvent en dessous de leurs attentes et restent précaires. Combiné à une faible croissance des salaires, la baisse de la qualité de l'emploi signifie que les travailleurs ne sont pas incités à consommer à des taux qui permettraient de soutenir la croissance économique. Dans de telles circonstances, les entreprises ne constatent pas une demande suffisante qui justifierait un investissement dans la production de nouveaux biens et services. On se retrouve donc dans un cercle vicieux: un environnement économique limité par la demande, caractérisé par une baisse des dépenses d'investissement, un taux de chômage élevé, des emplois de mauvaise qualité et la faible croissance des salaires. Le manque d'investissement exacerbe la molesse des marchés du travail qui donne lieu à une reprise lente et contrainte par la demande.
Comme le graphique ci-dessous le montre, la croissance des salaires aux États-Unis a été fermement lié au chômage depuis le milieu des années 1980. Lorsque le chômage augmente, la croissance des salaires ralentit; quand le chômage baisse, la croissance des salaires augmente. C'est pourquoi nous nous retrouvons avec un modèle d'image en miroir.
Note: Le taux de chômage est représenté en pourcentage, corrigé des variations saisonnières. La rémunération horaire moyenne de la production est basée sur la totalité des non-cadres du secteur privé, représentée en variation annuelle corrigée des variations saisonnières.
Source: Federal Reserve Bank de St. Louis.
Comme le montre le graphique, sur les 30 années passées un taux d'emploi élevé est l'un des principaux moteurs de la croissance des salaires. L'offre de travail est limitée lorsque le chômage est faible, et les employeurs doivent offrir des salaires plus élevés pour inciter les gens à travailler pour eux. En revanche, dans les économies où le chômage est élevé, il y a un énorme réservoir de travailleurs inactifs, et les employeurs n'ont pas besoin d'offrir des salaires plus élevés pour les attirer.
Si la stagnation économique actuelle est en effet causée par une faiblesse de la demande due à une faible croissance des salaires et par un chômage élevé, les responsables politiques doivent alors commencer par lutter contre le chômage afin de stimuler la croissance économique. Après le retour de l'économie au plein emploi, alors les salaires vont commencer à croître au même rythme.
Malheureusement, c'est là que le rapport se dégrade et devient vague. Il aborde la question des programmes de formation pour tenter d'accroître l'emploi. Mais compte tenu de la faiblesse de la demande de biens et de services que le rapport souligne, la formation des travailleurs sans emploi ne suffira pas à conduire à plus de gens embauchés.
Il y a une vieille parabole racontée par les économistes qui est souvent utilisée pour illustrer ce dilemme. Imaginez que nous enterrions neuf os dans une arrière-cour et envoyons 10 chiens pour les trouver. Nous finirons avec neuf chiens revenant avec un os et un chien revenant sans. Maintenant, imaginons que nous formions le chien bredouille à être plus performant pour cette tâche. Quel serait le résultat ? Si la formation s'est bien passé, le chien sans os sera de retour avec un os, laissant un autre chien sans os. La leçon est claire: Avec un nombre limité d'os, peut importe la façon dont nous formons les chiens; nous finirons toujours à nous retrouver avec quelques-uns qui reviennent les mains vides.
Les aspects économiques de la situation actuelle sont encore pire que l'exemple des chien. Si nous formons les travailleurs à être plus productifs sans augmenter le nombre d'emplois, ils vont produire encore plus de produits en moins de temps qu'avant. Alors qu'en même temps, la demande de biens restera la même, puisque nous n'aurons pas créé de nouveaux emplois. En conséquence, les employeurs verront qu'ils ont besoin de moins d'employés pour produire la même quantité de marchandises. S'engager dans une formation intensive de la main-d'œuvre, comme le rapport le conseille, pourrait accroître leur productivité, mais ne résoudra pas l'un des problèmes clés que le rapport met en évidence: l'écart entre la productivité et la demande de biens et de services. Tel quel, le conseil que ces chercheurs donnent, par sa propre logique, aggraverait les problèmes qu'ils sont censés résoudre.
Donc, quelle serait une véritable solution ? C'est assez simple: Le gouvernement devrait créer des emplois. Cela permettrait de réduire le taux de chômage et de pousser à la hausse la croissance des salaires. Ensuite cela augmenterait les investissements et conduirait à une croissance plus élevée. Le rapport note des exemples réussis de programmes publics concernant l'emploi, en Inde et en Afrique du Sud, mais omet de recommander une approche similaire comme solution optimale car les auteurs craignent que les gouvernements aient déjà atteint leur capacité maximale de dépenses. Ceci est trompeur pour deux raisons.
Tout d'abord, lorsque le secteur public crée de l'emploi, cela conduit à une augmentation de la consommation et de l'investissement. Cela augmente alors la croissance économique, ce qui conduit à un effet multiplicateur sur l'impôt, c'est à dire une augmentation des recettes fiscales pour le gouvernement. L'histoire nous apprend que les budgets publics ont tendance à être équilibrés dans les périodes de forte croissance économique et de chômage faible. Ainsi, pour améliorer les finances de l'État, nous devrions nous concentrer sur l'emploi et la croissance économique. Cela signifie que nous devons d'abord veiller à ce que toutes les ressources productives sont employées et nous soucier des finances plus tard.
Deuxièmement, les gouvernements avec leurs propres banques centrales peuvent avoir des déficits élevés aussi longtemps qu'ils le souhaitent. La banque centrale contrôlera toujours une baisse des taux d'intérêt en achetant de la dette publique sur les marchés secondaires. La seule menace réelle ici, est l'inflation, mais ce ne sera possible que lorsque l'économie aura atteint le plein emploi, arrivé à ce point le gouvernement diminuera ses dépenses, car il aura atteint son objectif. Nous avons vu cela avant, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain a maintenu d'énormes déficits, entre 20 et 25%, pour utiliser pleinement la population active à la production de guerre. La même chose peut être fait en temps de paix pour la construction et la réparation des routes et des ponts plutôt que de construire des bombes et des tanks.
Dans l'ensemble, le rapport de l'Organisation Internationale du Travail, de l'Organisation de coopération et de développement économique et de la Banque mondiale est un pas dans la bonne direction. Utilisant des données exhaustives, il tranche avec le brouillard de confusion que de nombreux économistes déblatèrent pour justifier l'inaction politique quant à la stagnation actuelle. Malheureusement, les auteurs se lient les mains en adhérant à l' idée infondée que les gouvernements ne peuvent pas simplement employer des personnes pour résoudre le problème du chômage.
Pour stimuler la demande et dynamiser la croissance, les Etats devraient employer plus de personnes.
Un nouveau rapport de l'Organisation Internationale du Travail, de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique et de la Banque Mondiale a constaté que le chômage élevé et la faible croissance des salaires sont les deux principaux problèmes auxquels l'économie mondiale fait face aujourd'hui. Le rapport a identifié ces questions non pas comme de simples symptômes, mais plutôt comme les causes de la lente reprise depuis la crise financière de 2008.Les auteurs soutiennent que la stagnation actuelle dans la plupart des économies du G20 est le résultat de trois problèmes interconnectés. Tout d'abord, malgré certaines améliorations, le chômage n'a pas baissé assez rapidement depuis la crise économique et restera "substantiel" au moins jusqu'en 2018. Deuxièmement, la reprise actuelle a été marqué par une prolifération d'emplois pauvres et des perspectives d'emploi extrêmement précaires. Troisièmement, la croissance des salaires est restée stagnante, même depuis le début de la reprise.
Cela a créé un environnement économique où la demande de biens et de services est faible. Beaucoup de travailleurs sont sans emploi, et la plupart de ceux qui ont un travail, le trouvent en dessous de leurs attentes et restent précaires. Combiné à une faible croissance des salaires, la baisse de la qualité de l'emploi signifie que les travailleurs ne sont pas incités à consommer à des taux qui permettraient de soutenir la croissance économique. Dans de telles circonstances, les entreprises ne constatent pas une demande suffisante qui justifierait un investissement dans la production de nouveaux biens et services. On se retrouve donc dans un cercle vicieux: un environnement économique limité par la demande, caractérisé par une baisse des dépenses d'investissement, un taux de chômage élevé, des emplois de mauvaise qualité et la faible croissance des salaires. Le manque d'investissement exacerbe la molesse des marchés du travail qui donne lieu à une reprise lente et contrainte par la demande.
Comme le graphique ci-dessous le montre, la croissance des salaires aux États-Unis a été fermement lié au chômage depuis le milieu des années 1980. Lorsque le chômage augmente, la croissance des salaires ralentit; quand le chômage baisse, la croissance des salaires augmente. C'est pourquoi nous nous retrouvons avec un modèle d'image en miroir.
Taux de chômage aux États-Unis et croissance de la rémunération horaire moyenne |
Source: Federal Reserve Bank de St. Louis.
Comme le montre le graphique, sur les 30 années passées un taux d'emploi élevé est l'un des principaux moteurs de la croissance des salaires. L'offre de travail est limitée lorsque le chômage est faible, et les employeurs doivent offrir des salaires plus élevés pour inciter les gens à travailler pour eux. En revanche, dans les économies où le chômage est élevé, il y a un énorme réservoir de travailleurs inactifs, et les employeurs n'ont pas besoin d'offrir des salaires plus élevés pour les attirer.
Si la stagnation économique actuelle est en effet causée par une faiblesse de la demande due à une faible croissance des salaires et par un chômage élevé, les responsables politiques doivent alors commencer par lutter contre le chômage afin de stimuler la croissance économique. Après le retour de l'économie au plein emploi, alors les salaires vont commencer à croître au même rythme.
Malheureusement, c'est là que le rapport se dégrade et devient vague. Il aborde la question des programmes de formation pour tenter d'accroître l'emploi. Mais compte tenu de la faiblesse de la demande de biens et de services que le rapport souligne, la formation des travailleurs sans emploi ne suffira pas à conduire à plus de gens embauchés.
Il y a une vieille parabole racontée par les économistes qui est souvent utilisée pour illustrer ce dilemme. Imaginez que nous enterrions neuf os dans une arrière-cour et envoyons 10 chiens pour les trouver. Nous finirons avec neuf chiens revenant avec un os et un chien revenant sans. Maintenant, imaginons que nous formions le chien bredouille à être plus performant pour cette tâche. Quel serait le résultat ? Si la formation s'est bien passé, le chien sans os sera de retour avec un os, laissant un autre chien sans os. La leçon est claire: Avec un nombre limité d'os, peut importe la façon dont nous formons les chiens; nous finirons toujours à nous retrouver avec quelques-uns qui reviennent les mains vides.
Les aspects économiques de la situation actuelle sont encore pire que l'exemple des chien. Si nous formons les travailleurs à être plus productifs sans augmenter le nombre d'emplois, ils vont produire encore plus de produits en moins de temps qu'avant. Alors qu'en même temps, la demande de biens restera la même, puisque nous n'aurons pas créé de nouveaux emplois. En conséquence, les employeurs verront qu'ils ont besoin de moins d'employés pour produire la même quantité de marchandises. S'engager dans une formation intensive de la main-d'œuvre, comme le rapport le conseille, pourrait accroître leur productivité, mais ne résoudra pas l'un des problèmes clés que le rapport met en évidence: l'écart entre la productivité et la demande de biens et de services. Tel quel, le conseil que ces chercheurs donnent, par sa propre logique, aggraverait les problèmes qu'ils sont censés résoudre.
Donc, quelle serait une véritable solution ? C'est assez simple: Le gouvernement devrait créer des emplois. Cela permettrait de réduire le taux de chômage et de pousser à la hausse la croissance des salaires. Ensuite cela augmenterait les investissements et conduirait à une croissance plus élevée. Le rapport note des exemples réussis de programmes publics concernant l'emploi, en Inde et en Afrique du Sud, mais omet de recommander une approche similaire comme solution optimale car les auteurs craignent que les gouvernements aient déjà atteint leur capacité maximale de dépenses. Ceci est trompeur pour deux raisons.
Tout d'abord, lorsque le secteur public crée de l'emploi, cela conduit à une augmentation de la consommation et de l'investissement. Cela augmente alors la croissance économique, ce qui conduit à un effet multiplicateur sur l'impôt, c'est à dire une augmentation des recettes fiscales pour le gouvernement. L'histoire nous apprend que les budgets publics ont tendance à être équilibrés dans les périodes de forte croissance économique et de chômage faible. Ainsi, pour améliorer les finances de l'État, nous devrions nous concentrer sur l'emploi et la croissance économique. Cela signifie que nous devons d'abord veiller à ce que toutes les ressources productives sont employées et nous soucier des finances plus tard.
Deuxièmement, les gouvernements avec leurs propres banques centrales peuvent avoir des déficits élevés aussi longtemps qu'ils le souhaitent. La banque centrale contrôlera toujours une baisse des taux d'intérêt en achetant de la dette publique sur les marchés secondaires. La seule menace réelle ici, est l'inflation, mais ce ne sera possible que lorsque l'économie aura atteint le plein emploi, arrivé à ce point le gouvernement diminuera ses dépenses, car il aura atteint son objectif. Nous avons vu cela avant, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain a maintenu d'énormes déficits, entre 20 et 25%, pour utiliser pleinement la population active à la production de guerre. La même chose peut être fait en temps de paix pour la construction et la réparation des routes et des ponts plutôt que de construire des bombes et des tanks.
Dans l'ensemble, le rapport de l'Organisation Internationale du Travail, de l'Organisation de coopération et de développement économique et de la Banque mondiale est un pas dans la bonne direction. Utilisant des données exhaustives, il tranche avec le brouillard de confusion que de nombreux économistes déblatèrent pour justifier l'inaction politique quant à la stagnation actuelle. Malheureusement, les auteurs se lient les mains en adhérant à l' idée infondée que les gouvernements ne peuvent pas simplement employer des personnes pour résoudre le problème du chômage.
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