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Revue de web du 1er trimestre 2019 - inégalités, économie, Euro, démocratie, contrôle social…

Exergue

Beaucoup de gens ne mesurent pas encore l’impact de ces dérives dangereuses car ils ne croient pas que la France qu’ils ont connu depuis 50 ans puisse un jour se transformer en une sorte de dictature de riches néolibéraux œuvrant pour des intérêts étrangers et méprisant au plus haut point le bon petit peuple de France. (Strategica 51)

Liens :

Inégalités et classes sociales en France

La « crise » ou l’art d’échapper à la solidarité, Observatoire des inégalités, 22 mai 2013

La France invisible des serviteurs, Observatoire des Inégalités, 4 mai 2017

Qui sont les privilégiés en France ? Observatoire des inégalités, 11 fév 2019

Comment évoluent les revenus des riches, des pauvres et des classes moyennes ? Observatoire des inégalités, 28 fév 2019


Économie

Richesse et pauvreté des nations, David S. Landes (recension), France Culture, 21 déc 2018

Economics After Neoliberalism, Naidu, Rodrik, Zucman , Boston Review, Feb 15, 2019

Editorial. Tout comprendre: la crise, les dettes, le populisme, Bruno Bertez, 5 mars 2019


La santé économique de l'Allemagne

Allemagne : la fin de la prospérité, Alternatives Economiques, 7 mars 2019

La nouvelle question allemande, Elie Cohen, 13 mars 2019


Zone Euro

Retour de la politique industrielle, Charles Wyplosz, 4 mars 2019

« Ce qui fait le lien social, c'est l'euro » - Entretien avec Michel Aglietta et Nicolas Leron, LVSL, 14 fév 2019

“La tragédie de l’euro” ou l’incroyable bulle cognitive dans laquelle l’Europe s’est enfermée : interview exclusive de Ashoka Mody, auteur du livre économique de l'année 2018 aux Etats-Unis, Atlantico.fr, 2 fév 2019


Pouvoirs financiers au XXe siècle

Quand les banquiers se mêlent de politique, L'investisseur sans costume, 1 fév 2019


Géopolitique

L'Europe face à l'affolement du monde, entretien vidéo, Médiapart, 17 fév 2019


Démocratie

« La démocratie n'existe pas, c'est un principe vers lequel on tend », Usbek & Rica, 7 mai 2018

25 ans d’insurrection zapatiste : « C’est une forme de démocratie réelle, radicale », Rapports de Force, 20 fév 2019

Deuxième Appel des Gilets Jaunes de Commercy : l'assemblée des assemblées ! vidéo 6 minutes, 29 déc. 2018


Référendum d'initiative citoyenne

Élire, c'est renoncer à voter - pour un référendum d'iniative populaire, Mérome, 15 janv 2019

RIC: Le débat inutile, Le blog de Descartes, 12 fév 2019

Dufoing: “Vérités et mensonges sur le RIC”, L'inactuelle, 21 jan 2019


Julia Cagé: « Le prix de la démocratie » (livre)

Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Arthur Jatteau, 14 janv 2019

Le prix de la démocratie : entretien avec Julia Cagé, SES ENS, 15 mars 2019

Julia Cagé: «La France tend de plus en plus vers la ploutocratie», , entretien vidéo, Médiapart, 17 janv. 2019


Contrôle Social

Loi “anticasseurs” : un député centriste dénonce un retour au “régime de Vichy”, L'Obs, 31 janv 2019

France : le régime prépare des punitions collectives contre le peuple ou la dérive vers la tyrannie, Strategika 51, 31 janv 2019

TRIBUNE. Loi “anticasseurs” : “Pourquoi nous, avocats, ne protestons-nous pas plus fermement ?”, L'Obs, 5 fev 2019

Violences policières : un élu raconte, Ballast, 14 décembre 2018

Comment le pouvoir reprend la main sur le savoir, Arthur Weidenhaun, LVSL, 18 déc 2018

« Le sens de l'effort » (M6), ou comment « divertir » en humiliant de jeunes chômeurs, Acrimed, 7 mars 2019


En Chine

Surveiller pour punir : la notation des citoyens chinois, France Culture, 9 janv 2019

Le crédit social. De l’utopie vertueuse à « Big Brother », QuestionChine.net, 11 mars 2019


Shoshana Zuboff: « The Age of Surveillance Capitalism » (livre)

Surveiller et prédire, La Vie des idées, 7 mars 2019

Bienvenue dans l'ère du capitalisme de surveillance, France Culture, 7 mars 2019

Un capitalisme de surveillance, Shoshana Zuboff, Le Monde diplomatique, janv 2019


La fabrique de la réalité

Gilets jaunes: ne croyez pas la télé! André Gunthert, 2 déc 2018

Décryptualité du 18 février 2019 - Tout est faux (audio, 13 minutes), April, 19 fév 2019


Michel Onfray sur l'élite et les gilets jaunes

Butez-les jusque dans les chiottes! Michel Onfray, 8 janv 2018

Une Légitime défense, Michel Onfray, 13 janvier 2019

Le monologue de la pipe, Michel Onfray, 19 janv. 2019


Juan Branco sur Macron

Juan Branco désosse Macron, Là-bas si j'y suis, 21 déc 2018


François Bégaudeau sur la bourgeoisie

La bourgeoisie est-elle toujours en marche ? France Culture, 28 janv 2019

Le Grand Oral de François Bégaudeau, écrivain et scénariste, RMC, 23 janv 2019


Production industrielle de la zone Euro

Variation de la production industrielle des quatre grands pays de la zone euro depuis la crise financière de 2008 :

Opinion : Pierre Leconte sur les politiques économiques européennes

Les politiques de l’offre, comme celles de Hollande et de Macron, prenant place dans des économies ouvertes mondialisées, dans lesquelles il y a toujours quelqu’un de plus compétitif que vous quelque part dans le monde à moins de disposer de situations monopolistiques inattaquables assez rares, ne fonctionnent plus parce que plus vous rendez hyper compétitives vos propres entreprises, en particulier par la baisse massive des salaires de vos employés, et que vous augmentez les impôts des particuliers pour pouvoir offrir aux entreprises une réduction de leurs charges, moins elles peuvent se développer faute de demande solvable dans leur pays, laquelle présuppose au contraire une nette augmentation des salaires et une baisse massive des impôts, voire un protectionnisme intelligent pour protéger les productions qui ne peuvent plus subsister sans être lessivées par la concurrence étrangère déloyale, du fait des dévaluations compétitives monétaires par exemple, ainsi que Donald Trump l’a compris et a commencé de l’appliquer aux USA. Sans augmentation de leurs carnets de commande, les entreprises ne se développent pas et le chômage de masse s’accroit, ce qui ruine tout le monde y compris l’État, c’est donc vers des politiques de la demande c’est-à-dire de hausse du pouvoir d’achat et de protectionnisme limité qu’il faut s’orienter.
[...]
Il importe aussi de revenir en Europe du Sud et en France aux monnaies nationales par nature flexibles (dévaluables en cas de besoin) parce que l’euro monnaie unique, en réalité un mécanisme ultra rigide de taux de change fixes entre des pays dont les économies divergent de plus en plus (l’Allemagne et la Grèce par exemple, aux deux bouts du spectre, ne peuvent pas conserver la même monnaie sans ruiner la seconde au profit de la première), entretient leur absence de compétitivité et des pressions déflationnistes insupportables. Mais tout cela doit être fait en concertation entre les différents membres de la zone euro pour ne pas tout déstabiliser.
Le suicide de la classe politique française, qui a déjà des conséquences dramatiques pour la France, est constitutif d’une crise de régime qui pourrait finalement la détruire Pierre Leconte, 22 mai 2017.

L'addition

 Ama, Bruno Bertez serait plutôt libéral (au sens français), conservateur (côté sociétal) et souverainiste. Ça vous paraît contradictoire ? Et bien lisez-le

 Après les promesses de cadeaux, l’addition, l’erreur de nos zozos, Bruno Bertez 18 mai 2017
Le Maire a annoncé que son premier déplacement serait à Berlin lundi, pour des entretiens avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble, avec qui il se rendra dans la foulée à Bruxelles pour une réunion de l’Eurogroupe.

La visite en Allemagne a pour objet de « discuter de l’avenir de la construction européenne et des moyens de donner une véritable impulsion, concrète, nouvelle, à l’intégration de la zone euro. »

« Je suis sûr qu’ensemble nous ferons du bon travail », a-t-il dit, ajoutant aussitôt : « Ce bon travail, il suppose que la France tienne ses comptes publics et qu’elle tienne ses engagements vis-à-vis de ses partenaires européens ».

« (Il faut) que la nation française arrête de dépenser plus d’argent qu’elle n’en gagne et de dépenser plus de richesse qu’elle ne parvient à en créer. C’est ce qui nous permettra de retrouver de la puissance économique et de la crédibilité politique aux yeux de nos partenaires », a souligné Le Maire.

Le transfuge récite ainsi la règle numéro un de l’ordo-libéralisme (faux libéralisme)  Allemand, lequel est fondé sur des règles qui assimilent un Etat à un ménage. Le ménage français dépense trop et vit au dessus de ses moyens. C’est le credo de Schauble
[ministre des finances allemand] qui n’a toujours pas compris ou admis que les excédents des uns (l’Allemagne) ont pour contrepartie systémique les déficits des autres ( la France) et que c’est ainsi que le monde fonctionne depuis la mise en place du système monétaire dit Bretton Woods II fondé sur le recyclage.

L’Allemagne est une enclave qui fonctionnne dans un système vaste, le système mondial , en en refusant le mode de fonctionnement:  le recyclage et la monnaie globale créée par la monétisation/recyclage  des déficits. Le monde fonctionne sur le paradoxe du joueur de billes si bien analysé par jacques Rueff.

La France s’est engagée à ramener cette année son déficit public sous 3% de sa richesse nationale, soit 0,4 point de moins qu’en 2016, un objectif auquel la Commission européenne croit tout juste.

Gérald Darmanin a déclaré de son côté que la feuille de route des nouveaux locataires de Bercy était « toute claire : nous devons rassurer nos partenaires européens ».

Bref ils vont gouverner la France non pour les Français mais pour le compte de l’étranger.

Ce qui frappe, c’est la similitude des discours , il n’y a aucune différence entre ceux qu’ils peuvent tenir et celui qu’aurait tenu Fillon ou Sarkozy ou encore Juppé.


Pourquoi? Parce que la pensée dominante … domine!

Le débat sur le bien fondé des choix européens est interdit alors que le monde anglo-saxon donne l’exemple de choix radicalement opposés, le monde anglo saxon impose une dérive globale.

Les choix européens ne sont bons que pour l’Allemagne et le bloc allemand.

Dans un monde qui a choisi le deficit spending et l’inflationnisme à l’anglo-saxonne, l’ordo-libéralisme et la rigueur nous condamnent, ils ne servent que ceux qui sont au « top ».  L’ordo-libéralisme allemand équivaut , pour nous , à monter sur le ring pour affronter des poids lourds alors que nous ne nous sommes pas assez entrainés d’une part et que nous ne sommes que des poids moyens d’autre part.

La France ne  peut se redresser dans ce cadre car:

-la parité monétaire n’est pas celle qui nous convient

-le surproduit pour investir est trop réduit, amputé par le coût d’entretien  des poids morts,  des traînards et des marginaux; on ne peut assister, répartir et investir!

-la rentabilité, la profitabilité du capital ne sont  pas assez élevées et le capital boude dans un monde de libre circulation des capitaux

-l’Allemagne préfère piller notre demande et nous faire consommer ses produits plutôt qui de nous aider à relever les défis et mettre ses capitaux/excédents à notre disposition à un coût préférentiel

-la société française est disloquée et éclatée par suite de l’inégalité dans la répartition des efforts demandés .

L’oeuvre de redressement est possible, nécessaire, mais les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir sont à l’opposé total de ceux que la pensée dominante préconise. Et ce n’est pas être rétrograde, extrémiste ou ringard qu’oser le détailler. Pourquoi? Parce que ces moyens sont ceux qui sont utilisées par les grands, par ceux qui font l’ordre du monde, en particulier le système monétaire et la hiérarchie des valeurs mondiales, par ceux qui imposent les règles du jeu: les anglo-saxons.

Les zozos qui sont allés à la soupe recommencent les erreurs du « redressement » par les méthodes des années 30, le bloc-or et autres scélératesses.

Cette fois, ce qu’ils veulent défendre, c’est l’épargne allemande, de ses vieux, de ses retraités.

Ils en espèrent les miettes.. pour nos propres rentiers.

L'Europe va mal avec Guillaume Duval [vidéo]

L'analyse de Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques, sur la situation politique et économique en Europe et en France, et les pistes pour sortir de la crise.

L'Europe va mal car elle est essentiellement une Europe des marchés où il s'agit donc d'être compétitif, se battre contre les autres; cela se résume à baisser le cout du travail. Du coup tout le monde le fait, la baisse des salaires entraine la baisse de la demande, le non investissement et finalement la récession.

Après les biens ont été essentiellement libéralisés, les flux financiers l'installation des entreprises et les échanges de services sans faire d’avantage d'harmonisation fiscale et sociale. En plus du dumping fiscal, il y a eu dumping social avec l'installation des pays de l'est et leur concurrence de bas salaires.

La monnaie unique a été une transmission à l’échelle supranationale d'un élément de souveraineté nationale. Une clause de no bail-out a été imposé par les allemands pour l'institution de l'euro. Depuis, des choses importantes ont été faites pour corriger les défauts de la zone euro comme la création d'un fond commun de sauvetage et l'union bancaire.

Le policy mix est contradictoire, la BCE subventionne la finance et les banques alors que les états font une politique budgétaire d'austérité : hausse des impôts, baisse de la dépense publique et baisse du coût du travail. La baisse de la demande qui en résulte ne donne pas aux entreprises d'investir. Il n'y a pas non plus de mise à disposition d'argent pour de grands investissements.

Cela entraine des votes euro-sceptiques et ne relance pas l'activité, la zone euro à 350 milliards d’excédents soit 3.5% de son PIB. Une somme que nous pourrions dépenser dans l'éducation et la transition énergétique. Quant au brexit: depuis 10 ans au Royaume-Uni, les salaires réels diminuent donc le discours anti-immigration fonctionne bien.

Principale problème de l'évolution de l'Union européenne: l’attitude des français qui ne bougent pas et ne font rien pour que l'Europe change. Les politiques français ont tendance à croire que l'Allemagne à raison et que l'on ne peut rien faire contre. Au contraire, Guillaume Duval pense que la France a de sacrés cartes à jouer : en ce qui concerne la sécurité extérieure, nos rapports avec la méditerranée et la défense, la France a des atouts à faire valoir et à proposer pour faire avancer l'Europe et imposer sa volonté.

 Pour M. Duval il faut mutualiser les coûts. La transition énergétique a été stoppé par l'austérité budgétaire. Cette transition énergétique est indispensable pour conserver notre modèle social, comme nous sommes la zone la plus anciennement industrialisée nous avons déjà consommé nos ressources fossiles. A chaque fois que l'économie repart les prix des énergies fossiles remonte et cela constitue un drainage de richesse vers l’extérieur. Les investissements devraient être de l'ordre de 1000 milliards d'Euros.


[Revue de Web 46/47] CETA, euro, investissements et politique économique fr

CETA

  • Est-ce un nouveau CETA qui a été signé le 30 octobre dernier ? - Veblen Institute
    • "Les discussions ont porté essentiellement sur un texte qui accompagne le traité, appelé instrument interprétatif commun."
    • "sa portée est extrêmement limitée du fait de la faiblesse de son contenu. Le texte vise en effet à clarifier les intentions des États parties dans un langage plus politique que juridique et n’apporte aucune modification aux clauses négociées dans le traité."
    • "sans que cela ne se traduise par aucune disposition concrète pour empêcher que la mise en œuvre du CETA n’engendre la hausse des émissions de gaz à effet de serre"
    • "seuls les investisseurs internationaux basés au Canada ou dans l’UE auront accès à des juridictions d’exception pour leur différends avec les États, au détriment des investisseurs nationaux dont les investissements ne dépassent pas les frontières de leur État et qui conserveront uniquement un accès aux tribunaux nationaux. Cette rupture d’égalité des entreprises et des citoyens devant la loi est ainsi bien réelle et fait d’ailleurs partie des griefs des juristes qui pointent un fort risque d’inconstitutionnalité du CETA."
    • "Viennent ensuite toute une série de déclarations annexes"
    • "Ce n’est donc pas un hasard si on trouve mention du respect du principe de précaution seulement à cet endroit (et pas dans le CETA, ni dans l’instrument commun). Cela signifie que l’Europe n’est pas parvenue ou n’a pas essayé de faire admettre au Canada qu’il accepterait les réglementations basées sur ce principe et ne tenterait pas de les remettre en cause."
    • "Les discussions au Conseil et le veto wallon ont eu le mérite de provoquer deux ruptures."
    • "La première est à mettre au crédit de l’Allemagne et de ses juges constitutionnels. Berlin, à la demande de la Cour Constitutionnelle, a en effet fait préciser qu’un État membre de l’UE pourra mettre fin unilatéralement à l’application provisoire du traité. L’Allemagne, l’Autriche et la Pologne se sont empressées de faire inscrire qu’elles se réservent le droit d’exercer cette prérogative. Avec la réversibilité de l’application provisoire, la Cour Constitutionnelle allemande qui doit encore examiner la compatibilité du traité avec la Constitution ménage ainsi une porte de sortie en cas d’inconstitutionnalité du CETA."
    • "Quant à l’accord belge"
    • "il annonce que plusieurs régions ne ratifieront pas le mécanisme d’arbitrage d’investissement en l’état, même dans sa version réformée. Ces dernières continuent de demander la création d’une véritable cour publique avec des juges issus d’une magistrature et soumis à un code de conduite strict."
    • "Par ailleurs, l’accord prévoit que la Belgique saisira la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour contrôler la compatibilité du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États avec les traités européens. Si ce mécanisme a été intégré dans des centaines d’accords bilatéraux d’investissements, le juge européen ne s’est pour autant jamais prononcé sur sa légalité."

Zone Euro


Investissements

  • Bilan d'étape du Plan Juncker : la longue route vers le triple A - Mireille Martini
    "Le rapport rappelle que « l’investissement est un sujet majeur en Europe. Durablement affecté par la crise économique et financière de la fin de la décennie 2000, cette composante essentielle à la croissance constitue l’une des principales priorités de la Commission européenne depuis le début de son mandat. Son Président, a annoncé, en novembre 2014, un vaste plan pour relancer l’investissement et améliorer le climat d’affaires en Europe »."
    • "Pour nous ce bilan confirme que le Plan Juncker n’est pas une réponse adaptée à la nécessaire et urgente relance de l’investissement public en Europe. D’abord, qu’on nous pardonne cette évidence, le plan Juncker n’est pas de l’investissement public. 74% des fonds actuellement potentiellement engagés le sont par des investisseurs privés. Le solde, le financement en provenance de la BEI, n’est lui-même pas à proprement parler du financement public. "
    • "La BEI, comme nous l’avons rappelé dans le rapport Canfin-Grandjean, est en effet financée par une petite minorité de capital public et une grosse majorité de capitaux privés empruntés sur les marchés financiers et qui doivent pouvoir l’être en sortant à l’émission avec une notation triple A. Dans ces conditions, toute prise de risque significative qui n’est pas garantie par un Etat souverain considéré comme acceptable par les marchés financiers est impossible. C’est pourquoi la BEI elle-même ne peut s’engager massivement dans des projets comme l’efficience énergétique à une échelle massive, qui ne serait pas acceptée aujourd’hui par les marchés financiers car en dehors des clous de la prévisibilité cadrée par les historiques de défaut."
    • "Nous estimons que depuis sa mise en place en Juillet 2015 le FEIS a décaissé moins d’un milliard d’euros sur la partie infrastructures de son programme. A ce rythme, aucun impact sur la nécessaire reconstruction d’une Europe décarbonée ne peut être revendiqué."
    • "Avec 1,8 milliards d’euros décaissés, nous ne voyons pas en quoi la rapidité du dispositif peut être louée. Si comme nous le pensons les 1,8 milliards incluent les décaissements sur la partie crédit aux PME, alors les décaissements sur la partie infrastructure sont probablement de l’ordre de quelques centaines de millions d’euros, une goutte d’eau à l’échelle de ces marchés. Quant au succès, il faudrait parler du succès des investissements, ce sur quoi aucune information ne figure dans le rapport."
    • "Nous y apprenons qu’en matière d’infrastructures, le FEIS ne souhaiterait examiner que des projets bancables. La bancabilité d’un projet consiste pour celui-ci à pouvoir fournir aux investisseurs le couple rendement/risque qu’ils souhaitent (ces investisseurs étant soit des banques, soit, comme le terme ne l’indique pas, des investisseurs institutionnels). La bancabilité d’un projet d’infrastructures est assurée par un ensemble de garanties fournies aux financeurs par les constructeurs, les exploitants, et l’Etat, qui est souvent le concédant et garantit à des degrés divers les revenus (évolution des tarifs, subventions, loyers dans le cas des PPP, etc…). Notre compréhension est donc que la garantie publique fournie par le FEIS permet à des investisseurs institutionnels privés de financer des projets d’infrastructures déjà largement « dérisqués » (puisqu’ils sont bancables) mais pour lesquels les investisseurs souhaitent bénéficier d’une garantie supplémentaire de la BEI plutôt que de les financer directement. La BEI possède en effet une notation AAA qui est supérieure aujourd’hui à celle d’un certain nombre d’Etats européens. "
    • "Tout ceci permettant in fine de financer des infrastructures que les Etats n’ont pas la capacité de financer eux-mêmes faute de marge de manœuvre budgétaire (et encore, seulement la partie de celles-ci qu’il est possible de rendre « bancables » ; pour les autres, le FEIS n’est pas une solution). Les Etats restent porteurs dans ce schéma d’une partie non négligeable des risques. Les projets financés doivent supporter les coûts des multiples couches d’intermédiation financière impliquées dans ces structures complexes : audits techniques, comptables et juridiques, coût des conseils financiers et des agences de notations lorsque les projets sont financés par des émissions obligataires. Ces coûts seront reflétés dans les tarifs et sont in fine des charges pour la collectivité utilisatrice des projets, auxquelles correspondent des recettes pour le secteur de l’intermédiation financière."
    • "Et le FEIS n’est pas un fonds d’investissement investissant les capitaux de l’Union dans le cadre d’une stratégie de développement économique de l’Union. C’est un mécanisme au service des exigences du secteur privé, qui en finance les trois quarts, pour lui fournir le réhaussement de garanties étatiques sur des projets dont ce même secteur privé a fixé ex ante les conditions de bancabilité. L’Union européenne dans cette affaire n’agit pas comme une fédération d’Etats membres, mais comme le lieu du pouvoir des marchés financiers privés, tant au niveau de la contrainte Maastrichtienne qu’à celui de la « disponibilité » du FEIS. Ce faisant, elle affaiblit les Etats et les prive de la capacité d’utiliser le seul outil qui leur permettrait de faire face à la crise économique et climatique, la relance budgétaire. L’Union pourrait bien ne pas survivre à la gravité de ces crises. Nous avons déjà évoqué sur ce blog (et plus récemment dans notre ouvrage « Financer la Transition Energétique ») l’alternative simple qui existe : réorienter une partie des épargnes domestiques, actuellement captées par les marchés financiers, vers l’investissement public d’intérêt général. L’excès d’intermédiation financière dont le FEIS est un bon exemple a des coûts insupportables pour l’économie en période de croissance ralentie."
    • "Combien de nos députés, de nos concitoyens, sont persuadés que le plan Juncker est un outil d’investissement public en charge de la relance rapide de l’économie européenne par les infrastructures, y compris vertes ? Il n’en est rien. Le plan Juncker n’est pas piloté par l’Union Européenne mais par les investisseurs privés. Il est la meilleure réponse que ceux ci ont pu faire à la demande d’investissement qui leur était faite. Et ce n’est pas celle dont nous avons besoin pour relancer et décarboner l’économie européenne."



France: politique économique

  • Programmes des candidats à la primaire: qui va gagner la course à la baisse du PIB ? - J-C. Werrebrouck
    • "On comprend ainsi mieux le poids de ces multiplicateurs annoncés plus haut avec globalement un effet dépressif très lourd et aussi des effets très mal répartis entre les différentes couches de la société et les espaces de vies correspondants : la fracture sociale ne peut que s’aggraver. Avec un mouvement auto-entretenu : Parce que l’effet dépressif est puissant, on ne peut qu’accélérer le processus enclenché si l’on veut maintenir les objectifs, de quoi entrainer la ruine économique et sociale du pays avec ses conséquences politiques."
    • "On comprend ainsi que le respect d’un tel programme de diminution des dépenses éclipsera largement le souci de l’avenir et frappera lourdement les services et transferts directs : soins, revenus de substitution. On comprend aussi que face à cette difficulté, des poches de dépenses publiques seront sanctuarisées (ensemble du secteur médico-social par exemple) au détriment de l’investissement public et donc de la construction de l’avenir. Qu’en sera-t-il de la branche énergie, des industries de la Défense, etc… ?"
    • "Un véritable programme de reconstruction passe par de tous autres moyens. Parce qu’il est très difficile de libérer l’offre globale en déprimant la demande globale, il faut changer de paradigme et libérer massivement l’offre dans un contexte de demande garantie."
    • "Maintenant parce qu’il faut que les investissements gigantesques capables de redresser le pays ne débouchent pas sur un non moins gigantesque accroissement des importations….assurant la relance à l’étranger….il faudra profiter de la probable disparition de l’euro, (dont le fonctionnement était lié à l’indépendance de la banque centrale….devenue organe financier dirigé par un gouverneur réquisitionné), pour procéder à une dévaluation massive. Bien évidemment, tout cela ne pourra se déployer sans effets pervers qu’il faudra savoir maitriser : élasticités/prix à l’importation et à l’exportation beaucoup trop faibles, contrôle des mouvements de capitaux, risques d’inflation, pénurie de devises, etc. Et bien au-delà l’exigence d’une certaine patience, le rétablissement ne pouvant s’opérer que dans le cadre d’une dizaine d’années. "







Chocs de croyances économiques : débat entre Gaël Giraud, Charles Gave et Henri Pigeat

Chocs de croyances économiques lors du débat "Les Experts" du 13 Octobre 2014 entre Gaël Giraud, Charles Gave et Henri Pigeat.


C'était un échange de point de vue passionnant, pourtant sous un accord de surface quant au diagnostic sur les banques et l'euro, c'est un fossé qui sépare Charles Gave et Gaël Giraud. Je vous laisse mettre les étiquettes.

transcription rapide :
GG: j'ai dirigé la traduction de "L'illusion économique" (Debunkings Economics)  de Steve Keen. Ce livre est une déconstruction radicale des poncifs de la science économique.
Nous sommes en quasi déflation. Cette menace majeure n'incitent pas les agents à consommer. Il s'agit de relancer la croissance par un grand projet de société : la transition énergétique avec le crédit bancaire comme moteur. Il n'y a pas de prospérité sans crédit bancaire. Hors le crédit est paralysé par la fragilité des bilans bancaires, d'ailleurs les stress tests effectués par la BCE seront bientôt publiés. Le système bancaire n'est pas en mesure de prendre des risques à cause de sa propre fragilité, c'est la première raison de la non croissance, c'est le nerf de la crise européenne. Il faut assainir le système bancaire.

CG: 70% des banques sont en état de quasi faillite. Selon les anciennes normes pour définir le ratio de levier (capital/fonds propres sur actifs),  une banque pouvait au maximum prêter 12 fois ses fonds propres ce qui lui permettait de résister à 2 récessions de suite. Aujourd'hui, en utilisant ces anciennes normes, une banque peut  prêter 30 à 40 fois ses fonds propres. Pour connaitre la santé des banques, il suffit d'observer leurs cours de bourse, ils ont perdu 75% de leur valeur depuis 7 ans.

Sur les défauts de la zone Euro... encore et encore...

"Au cours des 5 dernières années, j'ai écrit à plusieurs reprises sur un système défectueux: l'Europe. En regardant le système monétaire de la zone euro c'est un fait qu'il a un défaut structurel. Avec la monnaie unique, les pays européens sont tous enfermés dans un taux de change fixe [comme un étalon-or]. Cela conduit à des déséquilibres commerciaux naturels au sein de l'Europe. Ainsi, les déséquilibres commerciaux ne peuvent pas se rééquilibrer via les marchés des changes. Mais il y a un plus grand problèmes. Les pays ne peuvent pas émettre leur propre monnaie pour dévaluer leur monnaie. Et le plus important peut-être, il n'y a pas de système central de trésor [organisme chargé de la gestion de l'impôt] pour redistribuer les fonds et alléger les fardeaux de la dette qui surgissent inévitablement des pays avec un déficit des comptes courants. Donc, vous vous retrouvez avec un tas de pays en faillite qui ne peuvent pas imprimer de l'argent, ne peuvent pas se rééquilibrer via le marché des changes et  n'obtiendront pas une aide extérieure. C'est précisément ce qui se passe aux États-Unis, sauf que  les Etats comme la Floride, la Louisiane, la Caroline du Sud, Hawaii et la Virginie reçoivent d'énormes montants d'aide fédérale qui contribuent à atténuer ce qui autrement deviendrait une charge de la dette insupportable."
 What Will be the Most Likely Cause of the Next Big Downturn? By Cullen Roche

Baisse de l'euro et exportations

La baisse de la valeur de l'euro par rapport à la valeur du dollar ne suffira pas à relancer l'activité économique et faire baisser le chômage.


Le traité budgétaire : déficits structurels vs déficits conjoncturels – vidéo 7’

Il n'est jamais trop tard... Un an après, voici la troisième et dernière partie extraite d'une conférence sur les origines et les conséquences de la crise européenne par Jérôme Creel.

partie 1 : Les défauts originels de l’euro
partie 2 : Zone euro, l’ajustement budgétaire impossible

Le traité budgétaire : déficits structurels vs déficits conjoncturels

Les économistes distinguent deux parties au déficit public:  l’élément structurel et le compartiment conjoncturel.  Les dépenses et les recettes qui  varient en fonction de l’activité économique sont conjoncturelles. Le reste du budget est établi au choix et à la responsabilité de l’état, cette partie discrétionnaire est donc structurelle. Le traité budgétaire limite le déficit structurel à 0,5% du PIB.

L'erreur fatale qui pourrait condamner le projet européen

L'erreur fatale qui pourrait condamner le projet européen par Matthew C Klein | 17/09/2014


source : The fatal flaw that could doom the European project


Il y a eu beaucoup de tentatives avortées pour unifier le continent européen par la force.

Récemment, les politiciens ont essayé de le faire pacifiquement, avec un succès limité. L'Union européenne dispose d'une bureaucratie complexe et d'un parlement élu qui ensemble, supervisent tout, des noms de fromages aux affaires étrangères. La majorité de l'Union Européenne partage une monnaie et une politique monétaire, ainsi qu'une autorité bancaire commune.

Mais ces institutions supranationales sont de plus en plus impopulaires au sein des Européens. Une nouvelle étude présentée par Luigi Guiso, Paola Sapienza et Zingales Luigi, lors du colloque semestriel de la «Brookings Institution » sur l'activité économique, suggère que la stratégie habituelle pour promouvoir l'intégration a abouti à une impasse. Au lieu de «plus d'Europe», la tendance dans un avenir proche pourrait être la renaissance du nationalisme.

Zone euro, l’ajustement budgétaire impossible – vidéo 11’

Deuxième extrait de la conférence de Jérôme Creel, qui explique maintenant pourquoi l’austérité a plongé les pays périphériques dans la récession.

Restrictions budgétaires

Une restriction budgétaire publique c’est la diminution des dépenses et /ou l’augmentation des recettes fiscales. L’objectif est la diminution des déficits qui aura pour conséquence un besoin d’endettement diminué, et donc un moindre recours aux marchés financiers avec au final une baisse des taux d’intérêt sur la dette publique. Pour que cela fonctionne cela suppose  que les diminutions de budget public n’ai pas d’influence négative sur la croissance économique. C’est faire l’hypothèse qu’il n’y aura pas de hausse du chômage conséquente et donc pas d’augmentation des dépenses sociales; c’est faire l’hypothèse qu’il n’y aura pas moins d’activité économique et  donc des recettes fiscales inchangées. C’est sur cette base que la troïka (BCE, FMI et commission européenne) a imposé aux états membres des contractions budgétaires.

Ce postulat s’est révélé faux.

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